Château Respide–Médeville, la verticale de 2013 à 1986

[col width=”six”]Sauternes n’est qu’une enclave dans la partie sud des graves et dès qu’on se dirige au sud de Preignac en direction de Langon les vins produits redeviennent des graves, en blanc sec ou en rouge et des graves supérieures si l’on veut produire un blanc moelleux. La division entre la partie nord de l’ancienne délimitation, qui est devenue Pessac-Léognan, et l’actuelle, a eu des conséquences très négatives sur les vins de tout ce secteur sud qui n’ont pas réussi à se créer une image et ont à tort renoncé à se doter d’une appellation plus précise comme par exemple Graves de Langon. La même remarque vaut pour le secteur de Portets d’ailleurs. Les crus ne doivent donc compter que sur la valeur individuelle de leur marque propre et les efforts de leurs propriétaires. La famille Médeville de Preignac en est un bon exemple. Par son dynamisme commercial elle n’est pas prisonnière de la logique de la distribution par le négoce qui recherche avant tout le prix le plus bas, indépendamment de la qualité. Elle a été grandement aidée dans la recherche et la fidélisation de ses clients par la diversité de la gamme de vins proposés, allant du sauternes le plus riche au Champagne de grand terroir depuis le mariage de Julie Médeville avec Xavier Gonnet du Mesnil sur Oger, avec même un petit pied au cœur de Margaux et le délicieux cru des Eyrins. Sur Toulenne elle possède un très bon terroir tout autour du petit château où vivent ses parents, environ 11 ha dont trois plantés en cépages blancs, à part à peu près égale, sauvignon et sémillon, plus quelques pieds de muscadelle. Le reste est en merlot (4 ha en production) et en cabernet-sauvignon (3,5 ha) mais dans le premier vin, Château Respide-Médeville il y a presque toujours une petite majorité de cabernet. Le sol est graveleux et très riche en pierre sur les dessus, plus argileux et rétenteur d’eau dans la partie basse, [/col]
[col width=”six”]mais toujours parfaitement exposé et reposant sur des couches d’argile et de calcaire permettant une bonne alimentation en eau des racines.

Culture et Vinification

Depuis 2004 Xavier Gonnet qui a pris le relai de son beau-père Christian Médeville a adopté une culture respectueuse, avec travail du sol l’hiver, un sous solage au milieu du rang et désherbage mécanique (4 à 5 tontes), broyage des sarments et surtout arrêt de toute action mécanique dès le mois d’août. Les traitements se font au soufre fleur avec le minimum possible de cuivre, mais sans recours à la dynamisation ou aux tisanes, et les vendanges sont manuelles, en caisse, pour les deux couleurs de raisin. Tous les raisins entrés à plus de 20° sont mis en chambre froide et refroidis jusqu’à 4°. En bon millésime Xavier conserve 15 à 20 % de vendanges entières pour les rouges. Les blancs sont entièrement vinifiés en cuve, avec s’il le faut pour la première cuve un levurage exogène, car il y a assez de levures naturelles dans les lieux même de vinification pour la suite des opérations, ne voient pas le bois, ne connaissent pas la fermentation malo-lactique, et sont mis en bouteilles en décembre, 15 mois après les vendanges. Les rouges passent en partie en fût mais avec seulement dix barriques neuves par an, à peine un cinquième du parc. Ils ne sont en principe ni filtrés ni collés. Pour les rouges un assemblage strict est effectué chaque année qui définit un grand vin et un second vin, d’ailleurs délicieux mais à boire jeune, les dames de Respide. La vinification en cuve impose un volume d’un peu plus de 100 hl pour les blancs et donc les suppléments sont vinifiés avec les bordeaux blancs du domaine.[/col]


Château Respide–Médeville, rouge


2014
Non noté

Le millésime sera ici très bon avec des merlots délicieux, tendres, un rien fumés et torréfiés (peut-être ici sous l’influence d’une première prise de bois neuf) et des cabernets plus jeunes d’évolution, frais et suffisamment tanniques pour la garde.


2013
80 hl produits 50% de la récolte en premier vin 14/20

La barrique est un peu responsables des arômes épicés de type girofle, mêlés à un peu d’iode, corps nerveux, ensemble net, frais, simple, sans les harmoniques des beaux millésimes et qu’il faudra boire dans 3 ou 4 ans.


2012
mis en bouteille en juin 2014 150 hl 15,5/20

Bonne robe, nez très ouvert, sur la pivoine, la cerise et le chocolat, montrant un équilibre réussi entre les deux cépages, tout délicatesse et fraîcheur et avec une longueur, appréciable, vin de charme, et de plaisir plus que de fond. Boire à 5/6 ans d’âge.


2011
200 hl 14,5/20

Pas très corpulent, fin, fluide, une peu de creux en milieu de bouche, facile d’accès, un peu trop évolué pour son âge peut-être, avec l’apparition de notes de cuir.


2010
240 hl 15/20

Une première bouteille n’était pas parfaitement nette, la seconde l’est davantage, avec pour le moment un caractère cabernet, plus précis qu’en 2011, plus ferme aussi, en milieu de bouche et des tannins réglissés, signe de raisin bien mûrs. Un peu court pour le moment pour rivaliser avec les grands du millésime.


2009
162 hl 16,5/20

Excellente couleur, bon arôme de merrain, bien intégré au caractère du terroir, excellent volume de bouche, large, harmonieux, mûr, persistant, plus de volupté de texture que le 2009, bon retour de tannin, vin de très haut niveau qui rendra heureux ceux qui l’ont acheté.


2008
en demie bouteille 81 hl / ha 14,5/20

Couleur ferme, structure plus ouvertement tannique, qu’en 2011 ou 2012, plus ferme, d’une pièce, énergique, un peu raide. Léger manque de maturité de raisin quand même .


2007
115 hl 14,5/20

Arôme élégant de violette, bien merlot, mais bouche plus « cabernet, » un peu pointue mais plus souple et plus facile de texture que 2008, ensemble épicé, un peu simple dans son tannin.


2006
162 hl 15/20

Difficiles conditions de vendanges, mais vraiment réussi pour l’année, avec un bon nez, épanoui, large, généreux, un peu truffé, mentholé, prêt à boire, ouvert, à point.


2005
260 hl 15/20

Puissant, terreux, légères déviations par rapport à la pureté idéale d’expression des grands raisins de l’année, puissant, suave, généreux, alcool. Plus de milieu que de fin de bouche. Vin d’hiver.


2004
116 hl 15,5/20

Violette au nez, ce qui confirme le caractère de ce terroir, même bouche plus « cabernet » qu’en 2006, droit, strict, net, précis, tannin ferme, moins de puissance que 2005 mais plus de droiture et finalement plus de plaisir ! Comme quoi….


2003
143 hl magnum 14,5/20

Floral, au nez, ce qui suprend, net , souple, mais il termine assez court, un peu sur l’amer.


2000
153 hl 16/20

Meilleur nez, qu’en 2003, ample, prend de la dimension à l’air, ferme, généreux, assez long, mur, très belle expression du millésime et du cru, en pleine force de l’âge !


1996
196 hl 15,5/20

Fraîcheur attendue, souplesse, plus surprenante, notes de menthol, fraîches et presque médocaines, données par d’ excellents cabernets sauvignon peut-être un peu fluide en milieu de bouche. Joli vin, toujours en forme.


1986
126 hl Non noté

Un peu de carton au nez, et le tannin commence à sécher sur l’amer.


Dame de Respide, rouge


2012
14,5/20

Plus merlot, vin de gourmandise, généreux, sur le pruneau, léger fumé, excellent rapport qualité-prix, à boire plutôt frais à 15/16°.


2011
14,5/20

Facile, suave, un peu plus simple dans son fruit que 2012 mais charnu en bouche, net, agréable, excellent rouge de graves à moins de 10 euros !


2005
Non noté

Trop vieux, l’amer domine. Même chose avec le 1982 mais je soupçonne les conditions de vieillissement de ne pas avoir été idéales.

 


Vins Blancs


2013
mise de décembre 2014 81 hl produits 14,5/20

Jolis agrumes légèrement amers, frais, équilibré, net, encore un peu dans le souvenir des premiers arômes fermentaires de type poire. Pas très puissant ni très séveux mais rafraîchissant et précis.


2012
101 hl 15,5/20

La note de fougère commence à se développer et masquer les agrumes, Volumineux, belle maturité évidente du raisin, termine encore les amers d’agrume mais avec une générosité que n’a pas le 2013. Le type même du beau graves de Toulenne.


2011
101 hl 16/20

Plus nerveux que le 2012, l’arôme de fougère, acacia se développe encore davantage, avec de la fraîcheur, l’originalité de nuances un peu océanes qui en feront un bon compagnon des fruits de mer, de la finesse, et du style sans aucune interférence de boisé.


2010
101 hl 15/20

Puissant et retour sur les agrumes de jeunesse avec un départ d’amertume qui conserve cette jeunesse, apéritif, tendu, salivant, original et très précis.


2006
81 hl 15/20

Robe un peu plus paille, départ oxydatif au nez, qui commence sur la cire d’abeille, mais sans lourdeur, le processus est enclenché mais l’équilibre pour le moment est encore fort acceptable, avec des notes iodées et océaniques qui appellent le homard. A point.


2005
81hl 16,5/20

Citronné, précis, plus pur que 2006, acacia parfait, élégance évidente, appelle l’iode et de la résine de pin. Ce type de Graves me paraît encore plus individuel et océanique que ceux du secteur de Léognan.


2004
16/20

Toujours la même énergie, avec des notes encore plus fortes de coquille d’huître, un corps pur, cristallin, avec le même style et la même race que le 2005, en un rien moins corsé.


2000
Non noté

Bouteille défectueuse sur l’oxydation avec des notes de cire d’abeille de sémillon trop vieux.


1989
103 hl produits 15/20

Réduction amère en premier nez, mais derrière des notes plus précises, le corps frais et cristallin habituel, et un bouquet plus épicé, sur la résine et l’iode, le safran et des notes de pétrolées qui rappellent les terpènes d’autres cépages blancs.


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