Vignoble Guillaume, Cuvée des Archevêques 2007


 

Cuvée des Archevêques 2007, vignobles Guillaume à Charcenne

LE VIN :Par son caractère, avec une robe plutôt pâle, des notes de froment et de curry sans la moindre lourdeur et surtout sa longue salinité finale elle se rapproche plutôt du type Château Châlon que celui des jaunes d’Arbois. Bien sûr il ne porte que la modeste appellation Vin de Table de France mais on aura compris que tout amateur de vin jaune se doit d’en avoir quelques flacons dans sa cave et de surprendre ainsi ses amis. Le 2007 prend dignement la relève du 2005, et partage la modestie actuelle incompréhensible de prix de tous les vins de ce type. Et si on vous la fait déguster à l’aveugle sous cache vous reconnaîtrez aisément l’origine car elle ne peut pas être vendue dans la bouteille caractéristique Clavelin de 65 centilitres !

17/20

CONTACTER LE PRODUCTEUR

LE DOMAINE : On ne manque pas d’humour en Haute-Saône entre Vesoul et Gray. Les locaux aiment appeler leur département Haute-Patate en raison de leur prodigieux terroir à solanum tuberosum, et ils surnomment leurs élus Hauts-Sournois quand ils piochent ou pêchent dans la cagnotte citoyenne. Quand ils ne se font pas le saut de l’Ognon avec leur cannes ! (L’Ognon étant une rivière à pêche aimée du pêcheur). Bon, mais cela est extrêmement injuste pour quelques coteaux fameux, ravagés par le phylloxera puis courageusement reconstitués et hélas à nouveau retombés dans l’oubli après les affres de la dernière guerre mondiale. On les a naturellement oubliés lors de la création des appellations d’origine contrôlée sauf la famille Guillaume, mondialement célèbre pour ses plants de pépinière mais tellement amoureuse du vin qu’elle n’a jamais hésité à vérifier la qualité de ses plants en les plantant elle-même et en les vinifiant. On sera surpris par la noblesse de saveur de ses têtes de cuvée dont un étonnant « païen », savagnin sec, ouillé, qui rivalise avec les meilleurs du Jura. Mais le sommet absolu de sa production et le couronnement du travail d’archéologue de Xavier Guillaume est la remise en valeur de la côte de Gy, où les archevêques de Besançon possédaient des vignes qu’ils vinifiaient dans les caves du château, qui leur appartenait également. Ils élevaient longuement dans une atmosphère idéale (hygrométrie et température) leur meilleur vin blanc de savagnin et Xavier perpétue cette tradition en louant les caves du château où il élève méticuleusement sous voile pendant six ans, exactement comme un vin Jaune, un produit d’une exceptionnelle noblesse d’expression.

 

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