Henri de Saint-Victor était un visionnaire de la viticulture française du dernier tiers du XXe siècle. Un beau jour, comme frappé d’enchantement, il abandonna de florissantes affaires parisiennes pour se consacrer corps et âme au domaine du château de Pibarnon, un site viticole déjà ancien et un grand terroir qu’il a entièrement refaçonné, au bord de la Méditerranée qu’il aimait tant et aux côtés de Catherine, son épouse, qui l’a tant aidé.
Sa force d’âme, cette probité et cette honnêteté qui l’animaient, son sens de l’admiration ont fait le reste. Il aimait aimer et il aima cette terre par dessus tout, travaillant d’arrache-pied pendant des années avant que Pibarnon trouve enfin sa vitesse de croisière. La dure vie du vigneron, doublée de celle du bâtisseur, il savait ce que c’était.
En entrepreneur à succès, il a traité le dossier Pibarnon en projet d’entreprise. Les choix agronomiques, les choix de vinification, la cave, le commerce, tout était le fruit d’une vision hors du commun.
Il était aussi un communiquant hors pair. On se souvient de cette équipe de « Good morning, America », la célèbre émission de la chaîne américaine ABC, qui l’avait interviewé sur les vins de Provence. En quelques mots agrémentés de son accent français à couper au couteau, il avait subjugué l’Amérique et assuré magistralement la promotion des vins de Provence.
Depuis 20 ans, il a transmis son savoir-faire unique à son fils Éric qui assure depuis longtemps la direction du château de Pibarnon.
En cette funeste journée, nos pensées l’accompagnent lui et sa famille.
Michel Bettane et Thierry Desseauve