Jean-Claude Le Brun nous a quittés en début de semaine, après un long combat contre la maladie. Pour ceux qui lisaient la Revue du vin de France dans les années quatre-vingt et jusqu’en 1992, il était celui qui apparaissait tout à la fin de l’ours du journal, sous le titre de Président-directeur général de Leader SA, société propriétaire et éditrice. Pour Michel Bettane et moi-même, il fut celui qui nous fit confiance et nous engagea dans ce magazine qu’il avait acquis avec sa femme, la journaliste Chantal Lecouty, quelques années auparavant. Patron de presse à l’ancienne, au caractère trempé et aux colères de légende, il menait avec une même fougue d’incessants combats éditoriaux et la commercialisation de juteux contrats publicitaires, en particulier pour le compte de son titre fétiche, La Revue Vinicole Internationale, dite RVI, qui connut sous son magistère une flamboyante période de prospérité. Non sans sagesse, il avait laissé la direction de La RVF à sa femme, avec qui il formait un couple haut en couleur, que ceux qui ne percevaient pas la quête d’amour du personnage, pensaient toujours plus près du précipice. À tort, car ces deux-là sont restés unis et amoureux jusqu’à la fin et tout au long de leurs autres aventures professionnelles. Après avoir cédé RVF et RVI, ils acquirent ensemble l’un des grands crus du Languedoc, le Prieuré Saint-Jean de Bébian, et patron de presse et journaliste devinrent des vignerons de talent. Dans cette vie-là comme dans la première, Jean-Claude fut un homme de passion et de cœur. C’était un ami cher.
Michel Bettane et toute l’équipe Bettane+Desseauve se joignent à moi pour présenter toutes nos condoléances à Chantal Lecouty.