Un tour à Gruaud Larose


Depuis trois ans, le Château Gruaud Larose a investi dans une stratégie de développement de son activité œnotouristique avec une équipe dédiée de trois personnes parlant sept langues (français, anglais, chinois, brésilien, espagnol, danois, allemand) et une offre adaptée aux nouvelles demandes du public. Jean Merlaut, le propriétaire des lieux, croit beaucoup à cette activité, qu’il n’hésite pas à classer parmi ses priorités : « La société évolue. On voyage plus facilement. Les gens éprouvent davantage le besoin d’avoir leur propre expérience, de voir par eux-mêmes. Je pense qu’il y a une vraie demande pour l’œnotourisme et que c’est une belle opportunité pour nous de promouvoir notre château et de faire découvrir l’énorme travail effectué pour produire nos vins. »

Dirigée par Maisa Mansion (dont nous vous avions déjà parlé ici), l’équipe œnotouristique est composée de gens qui connaissent le vin et transmettent aux visiteurs leur passion tout en leur faisant partager l’histoire* du Château Gruaud Larose. « Le vin, c’est le partage, un autre langage, un moyen d’expression, avec ses codes, qui permet de faire passer des messages », note Maisa Mansion. Les programmes proposés sont très variés pour satisfaire tous les publics, et leur donner envie de revenir. Cours de dégustation, cours de cuisine, ateliers vendanges, mais aussi différents parcours de visites aux noms évocateurs, « Les perles du médoc », « La belle époque », « Le bon vigneron », « Le vrai médocain »…

L’un d’entre eux, « Chemin Blanc », a d’ailleurs été récompensé par le prix « Best Of 2012 – Valoriser l’environnement », lors de la 9e cérémonie des Best of Wine Tourism qui récompense les châteaux les plus accueillants. Initié en 2010, il invite à découvrir l’approche écologique de la conduite d’un grand vignoble, dure deux heures et inclut la dégustation du grand vin et du second vin du château, le Sarget de Gruaud Larose. Proposé au prix de quinze euros par personne, ce parcours est un bon exemple de la politique tarifaire, accessible au plus grand nombre, et de l’esprit d’ouverture que revendiquent Jean Merlaut et son équipe.

Aujourd’hui, la stratégie du château s’avère plus que satisfaisante. L’activité œnotouristique poursuit sa croissance continue depuis 2009, la barre des 6 000 visiteurs sera dépassée cette année et le profil des visiteurs est de plus en plus international, près des deux tiers d’entre eux venant de l’étranger, principalement d’Asie et d’Amérique. Ces résultats encourageants confortent le château dans son projet de créer un nouveau centre d’accueil haut de gamme et résolument moderne. En attendant d’aller vous y promener, et pour ne pas oublier que, pour parfaite que soit son approche du tourisme, on fait d’abord du vin à Gruaud Larose, on pourra regarder cette belle vidéo des vendanges dans laquelle, entre la récolte des merlots et celle des cabernets-sauvignons, Patrick Frédéric, le chef de culture, prend le temps de nous commenter le millésime 2012.


* C’est avec l’Abbé Gruaud, représentant de la noblesse de robe de l’Ancien Régime, qu’elle débute en 1725. Il voulait un vin à la fois élégant et puissant, il a réussi à le produire très rapidement. Avec la famille de Joseph-Sébastien de Larose, gendre et héritier de l’Abbé Gruaud, sa réputation s’est accrue et il s’est fait un nom, Gruaud Larose. Depuis bientôt 300 ans, le château produit des vins tout en finesse dans leur jeunesse, d’une grande élégance après un long vieillissement, toujours dotés d’une puissante structure. Chaque millésime rappelle que Gruaud exprime le sol, les tanins et le terroir pendant que Larose évoque la poésie, les arômes et le bouquet.

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