L’étude que le salon Vinitech-Sifel a confiée à l’institut BVA n’avait jamais été réalisée jusqu’à ce jour. Dans un contexte de mondialisation, de concurrence accrue, de nouvelles législations et de politiques de développement durable, elle permet d’évaluer – entre autres* – la dynamique de la filière viticole via ses investissement, réels
et envisagés. On y apprend que 79% des viticulteurs et 84% des caves coopératives ont investi ces deux dernières années dans des proportions variant selon les structures de plus de 50 000 € (pour un viticulteur sur quatre) à
200 000 € (pour 46 % des caves coopératives). Ces sommes ont été particulièrement consacrées au matériel,
au développement de la vente directe et à l’accompagnement de la qualification des viticulteurs. Les viticulteurs
ont investi en moyenne 15,3% de leur chiffre d’affaires et les plus nombreux à l’avoir fait sont les plus jeunes producteurs (97%), ceux qui vinifient (93%) et ceux qui exportent en dehors de l’Europe (92%).
Pour les deux années à venir, 80 % des viticulteurs et la quasi-totalité des caves coopératives interrogées (94 %) envisagent d’investir. Les premiers y consacreront un peu moins d’argent (13,6 % de leur chiffre d’affaire) quand, chez les secondes, la part du chiffre d’affaires investi devrait progresser de 7,8% aujourd’hui à 9,5%. Le matériel sera à nouveau privilégié (43 %), suivi des équipements pour la cave et le chai (17%). Des investissements de croissance (terres, foncier, immobilier) sont envisagés chez 24 % des viticulteurs et ceux qui vinifient et exportent sont les plus nombreux à prévoir des investissement de type force de vente, ressources humaines et/ou marketing. Si les prévisions des caves coopératives concernent essentiellement les équipements pour la cave et le chai (62%) et pour l’embouteillage et le conditionnement (32%), plus de la moitié d’entre elles envisagent d’investir dans le marketing (publicité, création de marque ou d’étiquette, structure de vente directe) et 40% d’entre elles dans les ressouces humaines (formation, recrutement).
La mise aux normes des exploitations et la souscription à des démarches environnementales, déjà respectivement mises en place par 62 et 42 % des viticulteurs, devraient se poursuivre ces prochaines années. Neuf viticulteurs sur dix ont mis en place des mesures de développement durable (réduction des pesticides, retraitement des déchets, gestion de l’eau). Le passage de tout ou partie de l’exploitation en production biologique est déjà en cours chez
11 % des viticulteurs et 15 % se disent intéressés par cette démarche. Parmi ces derniers, 6 % envisagent une conversion dans les 2 ans, 5 % la prévoient pour plus tard et 4 % estiment que leur situation immédiate ne leur permet pas de le faire, alors qu’ils le souhaiteraient. La première raison qui motive cette conversion est l’envie de
« protéger la terre / l’environnement» (61 % des viticulteurs concernés), suivie par la protection de la santé des consommateurs (28 %). Si le passage en bio demande des investissements, notamment personnels, puisqu’il exige un changement de pratiques culturales, la très grande majorité des viticulteurs (8 sur 10) considère que cette conversion ne nécessite pas pour autant de changer sont matériel de vinification et de vieillissement. Ceux qui sont déjà passés en bio consacrent en moyenne la moitié de leur surface de production à ce mode d’agriculture et en attendent un retour positif d’ici six à sept ans en moyenne.
* Pour cette enquête réalisée du 10 au 23 juillet 2012, l’institut BVA a interviewé par téléphone des professionnels des filières viticole, arboricole et maraîchère : 239 viticulteurs et 50 directeurs de caves coopératives représentatifs des principales régions de production et 80 arboriculteurs et maraîchers du grand quart Sud-Ouest.