“Quand on est né ici, que l’on a grandi au pied de cette magnifique colline, on ne peut que ressentir une immense fierté au moment de l’annonce du classement de ce site au patrimoine national français. Depuis des siècles, les vignerons de l’Hermitage ont contribué à rendre cette colline la plus belle possible en travaillant cette terre avec respect et humilité. Nous tenons à continuer ainsi pour faire rayonner, partout dans le monde, le nom de ce vin unique, en blanc comme en rouge.”
C’est avec ces mots que Michel Chapoutier, le président de l’appellation Hermitage célèbre aujourd’hui, avec les vignerons et le maire de Tain l’Hermitage, le tout récent classement des coteaux de l’Hermitage. D’une superficie
de 140 hectares, le périmètre de ce site classé pittoresque et historique reprend celui de l’appellation d’origine contrôlée AOC hermitage, légèrement agrandi au nord par l’ajout du lieu-dit Les Grandes Vignes en ligne de crête, et concerne les communes de Crozes-Hermitage, Larnage et Tain-l’Hermitage.
Situés au confluent du Rhône et du Doux, à une vingtaine de kilomètres au nord de Valence, dans un méandre resserré du fleuve, au coeur du vignoble des Côtes du Rhône, ces coteaux sont emblématiques des paysages viticoles rhodaniens. Repère visuel très fort que certains prétendaient vouloir défigurer (voir ici les détails du vif combat contre l’installation d’une antenne qui a été mené l’année dernière par des blogueurs et vignerons, Caroline Frey en tête), le vignoble occupe la totalité de ces collines exposées plein sud, dont les lignes se découpent très lisiblement dans le paysage, et au pied desquelles, de part et d’autre du fleuve, se sont implantées les villes de Tain-l’Hermitage et de Tournon.
Outre cette situation géographique très singulière, les collines présentent un vif intérêt paysager et historique par leur organisation en terrasses, façonnées par des siècles de pratiques viticoles dont témoigne le petit patrimoine bâti qui ponctue les pentes des coteaux, murets de soutènement, dispositifs d’écoulement d’eau ou encore ces fameux murs peints affichant le nom du propriétaire de la vigne, visibles depuis la voie ferrée et construits pour solliciter le regard et l’attention du voyageur du XIXe siècle (celui de la maison M. Chapoutier est visible là).