Dans un récent communiqué de presse, Les Tonneliers de France annoncent leur association à un nouveau concours concernant les vins élevés sous bois, une première. Organisée par Forum Œnologie, à l’origine de nombreux concours depuis vingt ans (Syrah du monde, Chardonnay du monde et Effervescents du monde),
la compétition Alliances du Monde-International Wine & Barrel Competition se tiendra les 9 et 10 octobre
à l’Abbaye de Noirlac (18). Sur ce site très symbolique situé à proximité des futaies de chêne qui constituent
la source même de la tonnellerie française, dont la célèbre forêt de Tronçais, seront donc dégustés et jugés
des vins issus de méthodes d’élevage qui concernent seulement 2 % de la production mondiale.
Si la tonnellerie française se réjouit de cette initiative qui va mettre en lumière, son savoir-faire, « la qualité de
sa matière première » et sa position de leader *, la question se pose de la pertinence de ce nouveau concours
et du classement de vins qui en résultera. Voici ce qu’en pense Michel Bettane : « Vaste sujet, comme le disait
le Général. Qu’est-ce qu’un boisé supérieur à un autre ? Qui peut en décider, et sur quels critères ? Type de vin,
âge de vieillissement, développement du parfum dans le verre… ? Enfin, qui faudra-t-il féliciter ? Le vigneron,
la cave et son hygrométrie, la forêt d’où provient le bois, le tonnelier ? Le nom de ce dernier sera-t-il cité ? » Moquant gentiment le ton très « cocorico, nos bois et nos tonneliers sont les meilleurs » qui émane, et c’est bien logique, de ce communiqué, Michel Bettane pose quand même de nombreuses questions. Nous attendrons
la tenue dudit concours pour trouver des réponses.
* La Fédération des Tonneliers de France regroupe cinquante entreprises. Installées dans les principales régions vinicoles, elles ont produit 525 100 unités en 2012, pour un chiffre d’affaires de 328,5 millions d’euros. 66 % de cette production a été exportée vers, principalement, les Etats-Unis, l’Italie, l’Australie et l’Espagne.
La profession emploie aujourd’hui 1 805 personnes (1 435 en tonnellerie et 370 en merranderie) qui, tout en maîtrisant des gestes ancestraux, ont su s’adapter aux techniques les plus innovantes.