Il y a quelques années, j’ai rencontré Laurence Berlemont. Elle venait de créer
la Ferme des Lices, le seul vignoble privé sur la commune de Saint-Tropez.
Une histoire épatante, une sorte de fédération de propriétaires de vignes,
elle avait repéré ce terroir de résidences secondaires, elle a su convaincre les vacanciers et elle fait de beaux vins bien connus sur le littoral, moins à Paris. Que font les cavistes ?
La Ferme des Lices produit du rouge, du blanc, du rosé.
Là, je me suis intéressé aux blancs dans six millésimes consécutifs. Une verticale, mais allongée dans le temps. Ces vins ont été bus à table sur une période de près de six mois, du début du printemps au début de l’automne 2013. Les voici dans l’ordre chronologique décroissant qui n’est pas celui dans lequel j’ai bu ces vins.
Ferme-des-lices 2011
Lui, il n’a pas eu de chance. Bu au restaurant dans des verres à dents. Un restaurant où tu dois apporter ton vin, le patron est musulman, il ne sert pas de vin, il n’a pas de verres, il ne sait pas, on ne peut même pas le lui reprocher. Pour le nez de ce 2011, on verra un autre jour, une autre bouteille. En bouche, on est dans le Sud, immédiatement. Un très jeune Sud, le vin n’est pas encore en place. « Il est fuyant » dira l’une des convives, « il n’a pas d’âme » dira l’autre. C’est le problème de dîner avec deux filles. Il y a surenchère dans le teigneux (ici, smiley pour dire que c’est pour rire, on n’est jamais trop prudent). Les verres à dent ne l’aident pas, mais on sent du potentiel au fur et à mesure que la température du vin s’élève. À revoir.
Ferme-des-lices 2010
Une attaque d’agrumes qui se transforme en quelque chose de plus chaud, de plus ample. Un vin du sud sans la…lire la suite