La viticulture bourguignonne de demain



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Engagée depuis plusieurs années dans une démarche de développement durable (via son plan Amplitude 2015), le filière bourguignonne participe au programme européen Vintage, lancé en 2012 et visant à limiter les traitements à la vigne et à maximiser le potentiel qualitatif des vignobles. Le sujet, c’est la création d’outils d’aide à la décision pointus et faciles d’utilisation. Le but, c’est que les viticulteurs puissent raisonner toujours plus leurs pratiques grâce aux nouvelles technologies. Les outils créés donneront des indications en temps réel sur les données climatiques, les propriétés du sol ou le risque d’atteinte par une maladie, grâce à divers modèles appliqués à la viticulture.
Dans certains cas, ils permettront aussi un choix de cépage le plus en adéquation avec chaque parcelle. Au terme des études et expérimentations sur le terrain, un portail internet de gestion intégrée du vignoble sera mis en place que chaque producteur de vin pourra s’approprier facilement.



Les 29 et 30 janvier prochains, une phase importante va s’amorcer avec l’implantation, à titre expérimental,
de six stations météorologiques sur l’appellation Saint-Romain. Elles permettront d’obtenir, à une échelle fine,
des données climatologiques qui serviront à valider le bon fonctionnement du modèle développé par les chercheurs, particulièrement pour le mode de prévision des maladies (mildiou, oïdium, vers de la grappe). Elles devraient également valider la pertinence des modèles indiquant la climatologie d’un site donné et son évolution régulière, en se basant sur des informations constantes, comme la topographie ou l’exposition. L’implication du bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB) s’inscrit dans sa volonté permanente d’accompagner
les professionnels dans leurs prises de décision, et notamment dans leur objectif de diminution des intrants.
Fort de l’idée que la force du vignoble bourguignon est d’allier tradition et modernité, il s’agit ici de préserver
un patrimoine millénaire grâce à des technologies de pointe.

L’appellation Saint-Romain a été retenue pour deux raisons principales. D’abord parce qu’il fallait un territoire
qui ne soit pas trop grand, mais présente des situations géographiques très variées. Ensuite parce que le projet nécessitait aussi que les professionnels soient volontaires pour participer et accueillir les stations météo sur leurs parcelles. Après un an et demi de développement dans les divers laboratoires européens des universités et entreprises impliquées *, le projet Vintage, qui devrait s’achever en 2015, entre donc dans sa phase d’application. Le budget à la hauteur des ambitions affichées. Sur 2,8 millions d’euros, 2,1 sont pris en charge par l’Europe.
Le BIVB apporte quant à lui 546 000 euros sur trois ans (dont 417 000 euros de fonds européens). Son soutien
est également constitué de temps de travail de membres de l’équipe permanente de l’Interprofession, de communication autour du projet et de mise à disposition, grâce à la collaboration des professionnels, de sites d’expérimentation.

* Au total, quatre associations européennes représentant plusieurs milliers de producteurs (Vignaioli, Grupo Rioja, BIVB, Andovi), deux entreprises (Gaiag, Bodegas) et six laboratoires de recherche (LABOR, Université de Bourgogne/Centre de Recherche de Climatologie, ARPA, Tu-Wien, Mavigex, INRA).

Crédit photo : BIVB / GADENNE D.


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