Propriété de l’homme d’affaires et collectionneur d’art Alain-Dominique Perrin depuis 1980,
Château Lagrézette (Cahors) accueillait l’année dernière un nouveau venu à qui a été confié la mission de définir l’identité des crus
de ce très vieux domaine qui a pour signature “500 ans de tradition malbec”. Œnologue doublé d’un juriste (DESS
Droit des vignes et du vin), Claude Boudamani a ainsi rejoint une équipe déjà composée, entre autres, de Cédric Blanc, l’ancien maître de chai du domaine devenu son directeur de production, et du consultant Michel Rolland.
Ce passionné de viticulture et de grands crus, qui a travaillé avec des professionnels comme de grands amateurs (Bernard Magrez, Carole Bouquet, Gérard Depardieu) et à Château Haut-Brion comme en Argentine ou au Chili,
dit avoir « la plus grande admiration »pour Alain-Dominique Perrin. « Je connaissais bien sa carrière dans le luxe (Cartier, NDLR) et son inventivité constante. Et j’admirais déjà l’incroyable travail qu’il avait su mener pour redonner vie à un domaine et à un vin qui sans lui n’existerait plus. Et quel vin. Tout l’aspect technique était parfaitement maîtrisé, la qualité exceptionnelle. Je savais que j’allais pouvoir faire un vrai travail de premiumisation. »
Donner aux crus leur pleine valeur pour les amener sur les marchés les plus exigeants du monde entier, tel est le travail qui lui a été confié il y a tout juste un an. Avec pour objectif de vendre peu, mais dans les meilleurs endroits, restaurants de très haute gastronomie, palaces, distributeurs pointus. « Pour cela nous avons clarifié notre offre
en proposant trois “terroirs” divisés en microrégions et terrasses spécifiques. » D’abord, Château Lagrézette,
à Caillac, où s’épanouissent les rouges “historiques” du domaine, mais aussi son Pigeonnier blanc, issu du cépage viognier. Ensuite le Clos Marguerite, à Landiech, auquel Jancis Robinson a accordé une note de 17/20. « C’est dans cette petite Bourgogne de 18 hectares, entourée de bois, qui offre une richesse biologique unique, qu’est installé le chai dessiné par Jean Nouvel, où nous produisons des vins plus structurés et plus riches, comme
la Fleur Marguerite ou le Paragon. » Enfin, Rocamadour, où Alain Dominique Perrin a redonné vie à un vignoble disparu depuis le Moyen Âge. « Avec 10 000 pieds à l’hectare, le Mas des Merveilles offre une qualité incomparable, qu’il s’agisse de viognier, de syrah ou de chardonnay. »