Sous le signe des deux couleurs
Alors que l’on commémore le centenaire du début de la Grande Guerre, comment résister à la célébration du Père Cristal, grand ami de Clémenceau qui sauva le vignoble saumurois à la fin du XIXe siècle. Il reste un modèle pour les générations actuelles qui, comme lui, jouent sur l’élégance des rouges de Champigny et l’énergie des blancs de Saumur. Ces deux couleurs sont d’ailleurs présentes dans tous les domaines référents du Saumurois.
L’autre côte des Blancs
La côte des Blancs du Saumurois se situe autour de trois grands secteurs qualitatifs. Brézé autour de son château, la région de la butte du Puy-Notre-Dame où affleure un substrat d’argile à silex spécifique et la région la plus précoce de Parnay, dans le secteur historique du Père Cristal qui y créa son célèbre clos d’Entre-les-murs. Ici, en règle générale, on travaille les sols, les vendanges s’effectuent à la main, on ne fait pratiquement pas de fermentation malolactique et l’on utilise autant que faire se peut des levures indigènes. Le chenin y a gagné en pureté avec une minéralisé épanouie. Ces crus se situent aujourd’hui au niveau des meilleurs blancs secs de l’hexagone.
Une tradition historique
Saumur-Champigny forme un triangle délimité au nord par la rive gauche de la Loire, à l’ouest par son affluent le Thouet et à l’est par la forêt de Fontevraud, permettant la meilleure moyenne de température pour la maturité du cabernet franc. Au début du XXe siècle, les champignys sont très recherchés, ainsi l’arrière-grand-père de Charly et Nadi Foucault vendait ses rouges aussi chers que les seconds crus classés du Médoc. Après la déconvenue de l’après-1945 et les gros rendements des années 1980, grâce à la statue de Commandeur du Clos Rougeard, toute une génération se remet en marche avec comme capitaines de route Thierry Germain et Jean-Pierre Chevalier. On travaille de la façon la plus naturelle possible, on limite les rendements pour obtenir des vins profonds tout en s’inscrivant dans le développement durable et la sélection parcellaire. Les vins au fruité pur et à la texture raffinée se multiplient, à l’image des 2013 du domaine des Roches Neuves, tout à fait exceptionnels.