Que la Champagne perde un point ou deux à l’export ou sur le marché national et chacun d’y aller de son commentaire. En ce moment, c’est un festival. Pourtant, il y a des choses à dire. Nous l’avions fait avant l’été, ici . Rappeler par exemple que le positionnement festif historique du champagne devient un boulet très lourd à traîner. Qu’il serait temps que nos amis les directeurs de marketing retrouve le chemin d’une certaine sagesse (qui n’exclut ni l’humour, ni la fantaisie, évidemment) et rende au champagne son bel habit de grand vin, le seul capable de faire pièce aux visées des sparklings de toutes provenances. Parce que sur le chemin de la night, il y a mille pièges qui font le lit des cavas espagnols et du prosecco d’Italie, en attendant les plus bas de gamme des effervescents anglais. Parmi lesquels pièges, le prix bas. Qui est un problème, oui.
S’apercevoir que le champagne « de vigneron » est une route difficile où les déconvenues s’enchaînent rapidement, sauf pour ceux qui ont vraiment su donner une identité originale à l’expression de leur terroir. Ils sont peu nombreux et très célèbres, déjà. Pour la foule des autres, le déficit de qualité se traduit en difficultés à vendre, ce qui est logique. On le sait moins, mais depuis deux ou trois ans, ils sont de plus en plus nombreux à se remettre à vendre leur raisin aux maisons ou à rejoindre la coopération, conservant juste de quoi embouteiller quelques centaines de cols à leur nom. Voilà des gens réalistes. Autant faire ce qu’on sait faire et se concentrer sur la production des plus beaux raisins possibles. Surtout au prix du kilo.
Redire enfin que le champagne à 9,90 euros en promo est un coup bas porté à toute l’appellation, à tous ses acteurs et à tous ses amateurs.
Le champagne est et restera un grand vin et un produit de luxe. Pas un produit d’accès, ni un avion.