La belle récoltede CA Grands Crus

Dirigées par Thierry Budin, les propriétés viticoles du groupe Crédit Agricole* ont pour directrice technique Anne Le Naour et pour œnologue-conseil, Hubert de Boüard. Dans les châteaux bordelais, les vendanges ont démarré fin septembre avec la récolte des merlots de Clos Saint-Vincent et de Château La Tour de Mons pour s’achever la deuxième quinzaine d’octobre avec les cabernets-sauvignons des châteaux Grand-Puy Ducasse, Meyney et Blaignan. Si ce millésime a exigé son lot de patience, les beaux raisins de cette récolte 2014 en sont la récompense. Jusqu’à fin août, il n’était question que de persévérance et de vigilance. Le sublime été indien qu’on sait s’est ensuite installé durablement sur la région. « Les conditions alors très sèches ont permis, enfin, l’apparition de contraintes hydriques, sauvant la récolte 2014. En rouge, la partie n’était pas encore gagnée, car fin septembre, les merlots n’étaient pas encore tout à fait mûrs et les cabernets encore bien loin de l’optimum de maturité. Il a fallu faire preuve de sang-froid pour attendre la parfaite maturité des raisins sur nos vignobles. »

La réussite de ce millésime réside dans ces mesures essentielles qu’ont été la bonne protection de la plante dans un contexte phytosanitaire difficile, l’adaptation des travaux en verts à la parcelle (effeuillages précoces, contre-effeuillages) et ces vendanges, « suffisamment tardives pour permettre une bonne valorisation de la charge tannique. » Aujourd’hui, les écoulages sont terminés et les vins sont en barriques et en cuves pour les fermentations malolactiques. « Les couleurs sont superbes. Les merlots sont caractérisés par une très belle intensité aromatique sur les fruits mûrs. Les cabernets-sauvignons montrent des textures incroyables, des vins très denses, harmonieux, aux tanins déjà soyeux, de beaux équilibres, ainsi que des notes de cassis et de cerises noires. Les petits verdots sont très épicés. Les acidités, encore bien marquées à ce stade, vont s’adoucir avec les fermentations malolactiques. »

Au château de Rayne Vigneau, premier grand cru classé de Sauternes, les raisins issus des sauvignons blancs destinés au “Sec de Rayne Vigneau” ont mûri très rapidement à la fin août. Les vendanges ont donc démarré très vite. « Les vins sont caractérisés par une merveilleuse fraîcheur, une belle acidité ainsi qu’une expression aromatique vive et intense. » Pour le grand vin, la vendange a été relativement rapide, répartie en troies tries. La première, sur deux journées, a permis d’éliminer le botrytis qui s’était implanté trop précocement, suite à la forte pluviométrie du mois d’août. « Ensuite il a fallu faire preuve de beaucoup de patience pour attendre l’implantation du botrytis, ralentie par le temps sec et chaud du mois de septembre. Les pluies de début octobre, tant attendues, ont permis son développement rapide et une concentration des baies fulgurantes. Les chaleurs, surprenantes à cette saison, ont renforcé le développement de la pourriture noble. » Une deuxième trie, puis une troisième, ont permis de récolter des baies « superbes de pureté et d’élégance. »


*Bordeaux : Château de Rayne Vigneau, 1er Grand Cru Classé, Sauternes ; Château Grand-Puy Ducasse, Grand Cru Classé, Pauillac ; Château Meyney, Saint-Estèphe ; Château La Tour de Mons, Cru Bourgeois, Margaux ; Château Blaignan, Cru Bourgeois, Médoc ; Clos Saint-Vincent, Saint-Emilion Grand Cru. Bourgogne : Château de Santenay, Grands Vins de Bourgogne. Vallée du Rhône : Château Saint-Louis la Perdrix, Costières de Nîmes.

À lire aussi