Après une année sans réelle contrainte hydrique et un développement équilibré de tous les cépages, la récolte est aussi qualitative que quantitative dans le vignoble des Côtes du Rhône et de la vallée du Rhône, avec un retour à des volumes plus habituels (les premières projections prévoient 3 millions d’hectolitres pour la Vallée du Rhône, dont 1,9 millions d’hectolitres pour les côtes-du-rhône régionaux et villages). Les bons rendements pressentis se sont donc confirmés et, à part dans les zones extrêmement localisées qui ont souffert de la grêle, la récolte est rentrée dans son intégralité dans chacune des appellations. Selon Michel Chapoutier, nouveau président d’Inter Rhône (en lire plus ici), le millésime 2014 se caractérise « par une fraîcheur, une minéralité et des textures que l’on ne retrouve pas dans les millésimes solaires. Le climat n’a pas bâillonné le sol dans son expression. »
« Une qualité portée par la pure expression des cépages-clefs. »
Dans la partie septentrionale, le vent du nord et le soleil des mois d’août et septembre ont fait oublier un mois de juillet atypique, particulièrement pluvieux. Côté rouge, « la syrah, cépage roi, a atteint une maturité parfaite tout en conservant de bonnes acidités » et les vins offrent tous les signes annonciateurs d’un millésime « dans le caractère des appellations. » En blanc, les viogniers, particulièrement expressifs, ont offert de très bons rendements. Les vins affichent de superbes équilibres, laissant entrevoir « un millésime exceptionnel.» Dans la partie méridionale du vignoble, les rouges sont marqués par un retour en force du grenache, cépage dominant. « Ronds en bouche et chaleureux, aux arômes de cassis et mûre épicés », ils sont typiques des appellations du Rhône sud, mais légèrement moins tanniques qu’à l’ordinaire. « La pluviométrie relativement importante durant l’hiver et l’été plutôt frais devraient produire des vins moins capiteux qu’à l’accoutumée. »
En tête de cet article, la couverture du livre Les Vins du Rhône – Côtes & Vallée, de Jean Serroy, paru l’année dernière aux éditions Glénat (collection “Le Verre et l’assiette”, 232 pages, également disponible en anglais et en mandarin).