Brève – et personnelle – histoire contemporaine du vin de France
Chapitre dix, dans lequel l’Irak, la crise économique et la météo conjuguent leurs effets pour tracasser les vignerons.
La première moitié des années quatre-vingt-dix fut marquée par une double crise. Une succession de millésimes difficiles et la crise économique qui secoua le monde occidental à partir de 1991 et de la première guerre des USA et de ses alliés contre l’Irak. Les millésimes 1988, 1989 et 1990 avaient été presque partout de grandes années. Alliée à la modernisation des techniques et à l’ouverture spectaculaire du marché américain (très comparable à celui, vingt ans plus tard, du marché chinois), la période avait été marquée par de grands vins vendus très chers.
1991, marqué par un terrible gel de printemps qui réduisit drastiquement les volumes, 1992, pluvieux et faible, 1993, difficile et très sélectif, 1994, correct, mais rarement génial, furent partout des années compliquées et difficiles à vendre. Au final, ce double choc fit encore bouger les choses, chez les plus grands en particulier.