Vinexpo Paris

Déjà présent à Bordeaux (2 300 exposants de 40 pays producteurs et 40 000 acheteurs de 150 nationalités), Hong Kong et Tokyo, Vinexpo sera aussi à New York en mars prochain et à Paris en 2020. Le rendez-vous bordelais est avancé dans la saison.
On les voit rarement ensemble, mais Patrick Seguin, le président de la chambre de commerce et d’industrie de Bordeaux (CCI), actionnaire majoritaire de Vinexpo, et Guillaume Deglise, son directeur général, ont dévoilé comme un seul homme la nouvelle configuration de Vinexpo. « Tout va bien, Vinexpo est rentable, avec 16 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2017 pour Bordeaux, et 85 millions de retombées économiques, et 10 millions pour Hong Kong. » Les bénéfices ne sont pas communiqués. « Nous sommes le leader mondial des salons dédiés aux vins et aux spiritueux et nous le resterons. » Mais pour contrer l’érosion de la fréquentation du salon, en baisse depuis les deux dernières éditions, et distancer l’allemand Prowein, son principal concurrent (plus de 6000 exposants), en plus de Vinisud, Vinitaly et The London Wine Fair, Vinexpo passe la surmultipliée. Bordeaux demeurera “le navire amiral” de la manifestation, qui y a vu le jour en 1981. « Nous restons présents au cœur du plus prestigieux vignoble du monde tout en étant le seul salon présent sur trois continents avec Hong Kong, Tokyo et, dès mars 2018, New York », précise Guillaume Deglise. « A partir de janvier 2020, nous nous dédoublerons au niveau national avec une édition parisienne qui fera de Vinexpo le premier événement du calendrier professionnel du secteur. Nous serons en tête dans l’agenda des acheteurs qui pourront mieux planifier leurs commandes. »

La date choisie coupe l’herbe sous le pied à Prowein qui se tient en mars et n’entre pas en conflit avec la semaine des Primeurs qui a lieu à Bordeaux début avril. Sis dans le nouveau Paris Convention Center (pavillon 7 du parc des expositions de la porte de Versailles), Vinexpo Paris cible les marchés nord-européens traditionnels et matures, Royaume-Uni, Benelux, Suisse (« l’Europe représente 60% de la consommation mondiale ») ainsi que les acheteurs rencontrés sur les autres déclinaisons de Vinexpo, à Hong Kong et Tokyo, « pour lesquels il est plus facile ou plus efficient de venir à Paris qu’à Bordeaux. » Plus court — il se tiendra sur trois jours, du 13 au 15 janvier 2020 — le salon parisien sera organisé en alternance avec le rendez-vous bordelais qui est quant à lui avancé d’un mois par rapport aux dates habituelles (13-16 mai 2019). En juin, il coïncidait avec la fête de la Fleur et permettait aux happy few de s’égayer après le business dans de très chics soirées dans les châteaux. Ce privilège de l’édition bordelaise a hélas pâti lui aussi de la canicule lors des dernières éditions. Bordeaux toujours Bordeaux, donc, pour paraphraser la maxime locale. Mais pas que. « Paris est neutre (clin d’oeil aux exposants champenois ou bourguignons qui pourraient trouver Bordeaux trop bordelais) et convient bien aux spiritueux qui ont le vent en poupe et qui représentent 10 à 15 % des exposants du salon. »

Concernant les critiques récurrentes faites à Vinexpo à propos de son prix, son directeur général tempère : « Vinexpo n’est pas plus cher que les autres, même s’il l’a été. Et il ne faut pas raisonner uniquement en coût au mètre carré du stand (le premier prix est de 3 000 euros pour six 6 m2), mais en terme d’expérience. Les initiatives pro-business lancées lors des deux dernières éditions, telles les One to Wine Meetings, mise en contact direct acheteurs-exposants, les Wine Explorer où l’on emmène cent des plus gros acheteurs découvrir une région productrice, le programme étoffé de conférences ou le Wow, salon dans le salon consacré aux vins bio et biodynamiques. » Reste à améliorer significativement l’accueil (transports, hôtellerie, connectivité, signalétique), l’une des faiblesses pointées par l’étude commandée par la CCI au cabinet AMR International auprès de soixante acteurs-clés. Toutes choses qui n’avaient évidemment pas échappé à l’œil international de Christophe Navarre, ex-PDG de Moët Hennessy élu en avril à la tête du conseil de surveillance de Vinexpo SAS et de Vinexpo Overseas. Et à établir le cahier des charges de ce nouveau Vinexpo Premium.

Par Béatrice Brasseur

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