Tous les ans, le groupe Duclot propose aux amateurs d’aller au restaurant et de s’offrir un grand bordeaux sur table à prix caviste. C’est l’opération Carte sur Table. On a goûté les vins. On vous dit tout.
Carte sur Table, c’est tous les ans. Cette année ça sera du quinze mars au quinze avril. Le principe est simple : le négociant bordelais Duclot choisit quinze bordeaux qu’il propose à prix coûtant dans trente restaurants partenaires. Les vins changent tous les ans, et les restaurants aussi, même si on retrouve quelques valeurs sûres. Cette opération à succès est une excellente occasion d’aller découvrir des établissements. Certains sont prestigieux, d’autres sont tendance. Il y en a pour toutes les bourses. Il en va de même avec les vins. On peut ainsi se payer un mouton-rothschild ou un lafite-rothschild à des tarifs inespérés sur table. Mais on peut aussi se faire plaisir avec des châteaux plus accessibles, puisque le premier prix est de cinquante-cinq euros. Globalement la sélection est montée en gamme cette année. Même si les restaurants sont surtout situés à Paris, le reste de la France n’est pas totalement oublié. On trouve cinq adresses du côté de Bordeaux et deux dans les Alpes (Megève et Tignes). Si vous êtes du côté de La Rochelle ou de Gigondas, vous n’avez aucune raison de manquer l’opération cette année. Sinon, ça vous fait une raison supplémentaire de venir faire un tour à Paris. Pour vous aider dans vos choix, trois membres de l’équipe Bettane & Desseauve ont pu goûter les vins. L’occasion de vous donner nos coups de cœur parmi les quinze vins de l’opération et de vous aiguiller vers les établissements où les chefs ont choisi un plat signature pour les mettre en valeur.
Survolez chaque adresse pour connaître nos choix
[hsmap name=”cartesurtable”]
Si vous ne visualisez pas la carte nos choix sont :
Le choix de Thierry Desseauve
1/Château Saint-Pierre 2012
À 55 euros on peut se faire plaisir sans se ruiner avec ce saint-julien à dominante de cabernet sauvignon (78 %) : « Profond, solide, racé, tarif imbattable, pour accompagner une grande viande rouge. » Ça tombe bien, la viande c’est la spécialité de La Maison de l’Aubrac, un des restaurants les moins chers de la sélection.
2/Château Malescot Saint-Exupéry 2002
Voilà un margaux« de grand style à prix d’ami », parfaitement à maturité, qu’on peut s’offrir pour 70 euros seulement. Le Relais Louis XIII de Manuel Martinez propose un accord audacieux avec des ravioles de homard et foie gras et leur sauce aux cèpes.
3/Château La Mission Haut-Brion 2008.
« Exceptionnel, assurément l’un des plus grands vins du monde dans ce millésime. Le prix, pour élevé qu’il soit, est très étudié. » 280 euros c’est effectivement une somme, mais le vin les vaut largement. On peut se l’offrir avec de la cuisine bourgeoise au traditionnel restaurant Allard d’Alain Ducasse sur la rive gauche.
Le choix d’Alain Chameyrat
1/Château Mouton-Rothschild 2008
Ce n’est pas un grand vin pour rien et Alain trouve qu’il domine la sélection. À 540 euros, c’est évidemment cher et c’est finalement pas cher pour le boire au restaurant. Qui dit grand vin, dit grande table. Pourquoi pas aller le déguster chez Eric Fréchon, au Bristol, ou chez Pierre Gagnaire ?
2/Château Lafite-Rothschild 1999
Évidemment il répond présent. 590 euros, c’est son prix. Et au Clover Grill, Jean-François Piège se fera un plaisir de vous le servir avec une côte de bœuf de Salers.
3/Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande 2009
L’année où la proportion de cabernet-sauvignon a augmenté (75 %) sous la direction du nouveau propriétaire, Roederer. On peut le boire pour 280 euros au tout nouveau restaurant de l’Hôtel des Grands Boulevards où Giovanni Passerini vous le conseille avec ses côtelettes d’agneau rôties et leur jus corsé de romarin.
Le choix de Gilles Durand-Daguin
1/Château Palmer 2006
Dans la même gamme de prix que La Mission Haut-Brion, il ne faut pas passer à côté de Palmer. Avec une forte proportion de merlot (48 %), il s’ouvre sur un nez puissant et compact que vient contredire une bouche extrêmement onctueuse et fondue. Les aventuriers du goût peuvent aller le déguster au Royal Monceau. Le chef Hideki Endo vous propose de le marier avec des sashimi scallops new style. Saint-Jacques et margaux ? Il paraît que c’est divin.
2/Château Beychevelle 2006
Pas le vin le plus flamboyant de la sélection, mais peut-être le plus évident. Un joli nez délicat, avec une bouche dans le même registre, tout en souplesse. Pour 125 euros, c’est un choix consensuel. Quatre chefs l’ont choisi pour accompagner leur plat signature. À déguster sur un canard au restaurant Le Corot, un pigeon au Mon Paris, des noix de ris de veau au Crom’Exquis ou une selle d’agneau au Bristol.
3/Rieussec 2003
Ce premier cru classé de Sauternes est parfait à quinze ans. Et pour sortir des sentiers battus, 55 euros c’est un cadeau. Thierry Desseauve dit que « si vous ne vous remettez pas au sauternes avec ce vin, c’est à désespérer. » Une excellente occasion de tester de nouveaux accords mets-vins avec une langue de bœuf lucullus à la crème moutardée chez Benoît près de la Bourse.
Retrouvez tous les vins, tous les restaurants et toutes les informations sur le site de l’opération : www.cartesurtable.fr
Par Gilles Durand-Daguin