Demeure éphémère de Ruinart au cœur de Paris, la Maison 1729 accueillera le lundi 22 octobre la première édition française du Ruinart Sommelier Challenge. Lancé en 2010 aux Etats-Unis, ce programme international est aujourd’hui organisé dans douze pays. « Plus qu’un concours, il s’agit d’un moment privilégié de rencontres, d’échanges et de partage d’expériences pour les sommeliers », précise Frédéric Panaïotis, chef de cave de la maison, qui en est l’animateur et l’un des initiateurs.
Qu’elle est la particularité de ce challenge ?
Lorsque nous l’avons créé, notre ambition était d’apporter aux sommeliers des connaissances autres que celles qu’ils pouvaient trouver dans les livres, sur Internet ou dans les dégustations classiques. Ce challenge devait non seulement mettre en lumière les plus grands talents, mais aussi avoir un objectif éducatif et participer au développement et à la promotion de la formation continue au sein de la filière vin. Nous avions également envie d’inviter les sommeliers à vivre une belle aventure humaine. Une expérience inoubliable autant qu’inspirante. Tout a commencé en 2010 avec une première édition à New York, suivie d’autres sessions la même année à Chicago, Miami et San Francisco. En huit ans, nous sommes passés de un à douze pays. Nous avons réussi à construire une belle communauté de sommeliers. Des groupes se sont formés, qui communiquent régulièrement sur les réseaux sociaux et se retrouvent à travers le monde.
Comment se déroule l’événement ?
La matinée s’ouvre sur une dégustation à l’aveugle. L’épreuve, d’une quarantaine de minutes, est assez technique. Nous demandons aux sommeliers de décrire précisément quatre vins tranquilles ou pétillants et d’en tirer des conclusions, à mots choisis, en s’approchant au plus près de leur identification. Deux vins sur quatre doivent être commentés en anglais. Nous leur demandons aussi des suggestions d’accords et de température de service. Pendant la dégustation, le jury établit une grille de correction des copies. Cette année, j’aurai à mes côtés Hervé Bizeul et Thierry Desseauve, président de Bettane & Desseauve.
Vous basez-vous sur un thème précis ?
Oui, différent chaque année, il n’est dévoilé qu’au début de l’épreuve. En guise d’exemple, nous avons abordé lors de précédents challenges des sujets tels que la couleur des vins rosés, les thiols dans les vins ou encore la physique de l’effervescence (Phys behind the fizz). Après l’exercice pratique, j’anime donc une présentation sur un sujet technique en lien avec le thème du jour et cette séance est illustrée par une dégustation. La matinée se conclut par un déjeuner accompagné de cuvées de la maison Ruinart. Pour cette édition exceptionnelle, j’ai travaillé des accords mets-vins avec le chef invité de la Maison 1729, le triplement étoilé Emmanuel Renaut (Flocons de sel, Megève). Les résultats finaux sont communiqués le jour-même avec l’annonce du sommelier ou de la sommelière qui viendra approfondir ses connaissances à nos côtés, en Champagne.
Quel est le programme de ce séjour champenois ?
Le ou la gagnant(e) de cette première édition française sera convié(e) en juillet 2019 à un séjour de formation et de découverte de quatre jours en Champagne aux côtés des sommeliers vainqueurs des autres Ruinart Sommelier Challenge organisés dans le monde. Outre la visite privée des crayères de la maison Ruinart, le programme, qui se veut à la fois instructif, convivial et gourmand, comprend des sessions de dégustation uniques autour de différents styles de blanc de blancs (le chardonnay étant la signature de la maison Ruinart, ndlr), la découverte de la région, de son terroir, de sa géologie, de sa gastronomie. Une visite du vignoble expérimental du CIVC (interprofession du champagne, ndlr) est aussi prévue. L’occasion d’aborder notamment le développement durable et l’évolution de la viticulture dans les prochaines décennies. Notre objectif est offrir aux sommeliers le voyage le plus enrichissant qu’ils aient jamais fait autour du vin.
Pour s’inscrire au Ruinart Sommelier Challenge de Paris, c’est ici.
Par Pascale Cassagnes
Photo : Erwin Olaf