Le week-end du 8 et 9 juin, InterBeaujolais a lancé les premières festivités de la Beaujonomie, un concept qui associe les vins du Beaujolais et la gastronomie de façon décontractée
Dans sa reconquête du cœur des consommateurs, le Beaujolais mise sur la table, en mettant en avant le caractère simple et décontracté de la région. Cap sur plusieurs crus qui invitaient le public à célébrer ses vins. Saint-Amour recevait sur la place qui se trouve devant le restaurant Joséphine à Table, une excellente adresse (voir En Magnum n° 16, en vente chez votre marchand de journaux). Les vins étaient fruités et accompagnaient une délicieuse épaule fondante.
Puis direction Chiroubles pour un parcours oenotouristique avec des vues à couper le souffle. L’occasion de goûter un prometteur 2018 du domaine de la Grosse Pierre, où Pauline Passot est désormais aux commandes. On enchaîne avec les appellations brouilly et côte-de-brouilly qui nous attendent sur le mont Brouilly. Là, on déguste des 2016 et des 2017, avec l’incontournable château Thivin et le jeune Guillaume Dumontet qui ne se fait pas seulement remarquer par ses étiquettes jaunes.
A Fleurie, dîner dans la cuverie du château de Poncié
Le soir, c’est Joseph Bouchard qui nous accueille au château de Poncié, propriété de la maison Henriot. Un domaine magnifique qui était la belle endormie de Fleurie. L’énergique Joseph Bouchard a eu pour mission depuis dix ans de le relancer. Un gros travail qualitatif a été effectué sur les 35 hectares de vignes. La certification bio est en cours. Les vins révèlent déjà leur potentiel et vont monter en puissance.
C’est sur une table dressée dans la cuverie que l’on partage l’incontournable pâté en croûte du chef de l’Auberge du Cep. Un moment sympathique, comme celui que l’on passera le lendemain avec les vignerons David Large et Jean-Luc Longère dans les terroirs de beaujolais-villages plus au sud. Leurs vins prouvent avec éclat que le Beaujolais ce n’est pas que dix crus. Le renouveau de la qualité passe aussi par les appellations régionales.
Tout n’est pas encore parfait dans le Beaujolais. Au cours de nos dégustations, on a croisé trop de vins vendus comme « naturels » ou « sans soufre » alors qu’ils ne sont même pas bio. Certains mettent la charrue du marketing avant les bœufs de la viticulture. Mais il est clair que si les Français s’étaient mis à bouder le beaujolais nouveau, ils vont vouloir du beaujolais renouveau. Celui de ces viticulteurs et maisons qui ont décidé de prendre leur destin en main. Ne reste plus qu’à leur tendre la vôtre.