Le sens de la fête (suite)

Champagnes, blancs, rouges, la large sélection de notre classe de maître parue dans En Magnum#26 (disponible chez votre marchand de journaux et sur notre site) regarde dans toutes les directions, proposant à côté des grands flacons rares des vins abordables capables de jouer les premiers rôles. Nous vous avons dévoilé les 23 champagnes pour les fêtes. Voici les blancs et les rouges

Les vins blancs, les meilleurs sont là

Domaine Louis Sipp, Kirchberg de Ribeauvillé 2019, alsace grand cru
Il séduit par ses parfums floraux. En bouche, on aime son entame arrondie qui lui donne beaucoup de charme. Sec et élancé, voici un riesling à la finale pure et rafraîchissante. Cette intensité le place parmi les meilleurs du millésime.
25 euros

Domaine Trimbach, Clos Sainte-Hune 2017, alsace
C’est le sommet de notre dégustation de riesling alsacien, à retrouver en intégralité dans le Nouveau Bettane+Desseauve. Complexe et intense, floral et fruité, épuré en bouche, c’est sa tension citronnée vibrante qui impressionne dans ce millésime. La perfection.
200 euros

Domaine Zind-Humbrecht, Clos Windsbuhl 2019, alsace
Nez d’agrumes et d’abricot frais, on reconnaît la trame calcaire dans le sol, beaucoup de finesse et d’énergie dans cette bouche vibrante et d’une grande pureté. Un riesling déjà en forme sur l’un des plus grands terroirs d’Alsace.
70 euros

Joseph Drouhin, beaune 1er cru Clos des Mouches 2017
Élégance, précision, longueur, son équilibre se balance entre une délicate élégance et minéralité. Un chardonnay à la fois aérien et ancré dans le sol. Cette famille géniale sait tirer la quintessence de ce terroir iconique de Beaune.
104 euros

La Chablisienne, chablis 1er cru Les Lys 2018
Pur dans son fruit, avec un caractère traçant et pierreux superbe, ce terroir frais mérite qu’on s’y intéresse de près. Fruit pur, éclat final, beaucoup de style. La Chablisienne continue sa marche en avant, y compris sur ce premier cru injustement méconnu.
22 euros

Domaine Nathalie et Gilles Fèvre, chablis 1er cru Vaulorent 2019
La bouche exprime la puissance du cru, avec une force et une densité saline déjà en place. Splendide sur des volailles crémées aux champignons, sa persistance fera merveille. Au niveau d’un grand cru dans la définition de bouche. Ce duo attachant est à son meilleur niveau.
NC

Château La Nerthe, Clos de Beauvenir 2020, châteauneuf-du-pape
Réalisation magistrale du domaine avec ce vin proche de la perfection, harmonieux, séveux, porté par des notes de miel d’acacia splendides et une complexité florale qui lui donne une sacrée personnalité. Un vin hors norme et une référence.
85 euros

Domaine La Barroche, Pure 2020, châteauneuf-du-pape
Une 100 % clairette, dans un style qui rappelle les plus grands vins de Meursault, avec son large fruit, son caractère tendre et enrobant, le tout animé par une énergie considérable. Un vin à déguster au moins une fois dans sa vie.
NC

Baudry-Dutour, Château de Saint-Louans 2019, chinon
Beaucoup d’énergie et un changement de style avec moins d’élevage que par le passé. Ce chenin exprime dès à présent de la pureté et du plaisir dans sa finale anisée. Rares sur le marché, les chinons blancs valent le détour.
23 euros

Domaine Vial Magnères, Armenn 2018, collioure
Finesse, longueur, velouté et nerf, allonge pure et minérale relevée par des zestes d’agrumes confits, de la tension, de la complexité aromatique et de la persistance. Un collioure blanc dans nos pages, il était temps.
32 euros

E. Guigal, La Doriane 2019, condrieu
Toujours cette note boisée grillée propre à la maison qui donne un charme fou aux vins. Toucher caressant, on devine une maturité importante que l’élevage a bien contenue. Comme toujours, la cuvée évoluera bien dans le temps.
62 euros

Domaine de la Taille aux Loups, Les Hauts de Husseau 2019, montlouis-sur-loire
Ce parcellaire froid tire pleinement partie de ce millésime solaire. Le calcaire étire le charnu raffiné de la bouche. Fusion de tous les éléments, finale d’une parfaite pureté. Compter les secondes ne sert à rien, passons aux minutes.
22 euros

Domaine Luneau-Papin, Excelsior 2018, muscadet sèvre-et-maine
Le domaine, incarné par Marie et Pierre-Marie Luneau, est au sommet du Pays nantais et propose une gamme de muscadets capables de se comparer aux meilleurs blancs de l’Hexagone. Priorité absolue dans la gamme, cette cuvée enchante par sa trame cristalline et son potentiel de garde.
23 euros

Domaine de Chevalier 2018, pessac-léognan
Nez subtilement fruité et floral, bouche savoureuse, fondante, avec une chair dense, des arômes raffinés qui sont soutenus par une excellente vivacité et une touche de salinité. Énergique et racé, le grand vin blanc d’Oliver Bernard continue sa marche en avant.
116 euros

Plaimont Producteurs, Cirque Nord 2017, saint-mont
Une des meilleures parcelles de l’appellation, en forme d’amphithéâtre, donne ce grand blanc racé. Petit et gros manseng, avec un peu de courbu, c’est l’un des blancs les plus aboutis de ce secteur, entre expression minérale et puissance de fruit.
35 euros

Domaine Matthias Planchon, Les Herses 2019, sancerre
Bouche fringante et équilibrée. La finale saline lui donne une vraie dimension. Son auteur est un jeune vigneron prometteur dont le domaine hautement recommandable est notre grande découverte de l’année à Sancerre.
54 euros

Château Suduiraut 2017, sauternes
Tant que des crus comme celui-ci continueront d’afficher ce niveau incroyable de régularité, le Sauternais n’aura pas dit son dernier mot. Réjouissons-nous du caractère toujours pur et ciselé de ce liquoreux de grande classe. Grand millésime, grand vin.
68 euros

Domaine Huet, Clos du Bourg – Première Trie 2010, vouvray
Le calcaire souligne la densité du millésime tout en l’étirant et en sculptant une finale qui défiera le prochain demi-siècle. Sur la réserve, le nez s’ouvre progressivement, laissant échapper des flaveurs de safran, de mangue, de miel d’acacia. La bouche allie le gras à la tension.
50 euros


Vins rouges, ceux qu’il vous faut

Clos Lunelles 2018, castillon-côtes-de-bordeaux
Si Gérard Perse, l’homme derrière la réussite de château Pavie à Saint-Émilion s’est installé sur les terroirs de Castillon, ce n’était pas pour y faire de la figuration. Voilà le meilleur clos-lunelles jamais produit, grâce à une fraîcheur aromatique qui donne de l’énergie à l’intensité tannique et au soyeux de la texture. Finale fraîche et poivrée. Un délice. Que nos lecteurs s’emparent de tous les vins de Castillon. En plus d’être de grands rapports qualité-prix, ils sont aussi les concurrents les plus sérieux pour bon nombre de saint-émilions, pas toujours bon marché.
30 euros

Domaine Henri Rebourseau, charmes-chambertin 2019
La jeune génération de Surrel continue la remontada de ce domaine parmi l’élite de Gevrey-Chambertin. Méticuleux au possible, Bénigne et Louis ont concentré tous leurs efforts sur la viticulture et sur les élevages, signant une collection de grands crus parfaitement recommandables. Un charmes assez puissant, aux tannins veloutés et à la bouche racée. Bien élevé, sa finale saline et dense incitera à le garder, il le mérite. Un domaine à retrouver en masterclass lors du Grand Tasting Paris 2021.
175 euros

Domaine Grosbois, Clos du Noyer 2019, chinon
En dix ans, Nicolas Grosbois s’est construit une solide réputation, propulsant son domaine parmi les tous meilleurs de Chinon. Avec une gamme équilibrée entre vins de plaisir et vins plus sérieux, il signe sur cette parcelle de premier ordre un superbe clos-du-noyer, magnifique d’énergie dans le tannin, avec de la complexité et une fraîcheur bienvenue dans le soyeux de la texture, en phase avec le sol argilo-sableux qui donne naturellement plus de souplesse que l’argilo-calcaire.
29 euros

Domaines Gérard Bertrand, L’Hospitalitas 2019, la-clape
Aromatique intense et complexe, sa grande profondeur et son amplitude en bouche lui donnent beaucoup de potentiel. Vin magnifique et doté d’une énergie considérable. Une bonne piqûre de rappel à tous ceux qui voient Gérard Bertrand seulement comme un gros faiseur. À La Clape comme sur ces différents clos, il ne cesse de nous impressionner par sa régularité et par les progrès réalisés. Un grand vin du Sud à mettre entre toutes les mains.
47 euros

Château Batailley 2018, pauillac
Lors de nos dégustations à l’aveugle, on hésite souvent quand vient l’heure d’identifier ce cru. Paullacais par sa force de tannin, saint-julien par sa suavité de tannin, son onctuosité et sa délicatesse aromatique. Vin complet, associant puissance, finesse, haute maturité de raisin en même temps qu’une belle fraïcheur. Exemplaire du classicisme bordelais, à l’image de la famille qui le produit. Sur ce terroir de premier ordre mais parfois difficile, les Castéja ont tout bon.
60 euros

Château Beychevelle 2018, saint-julien
Sous l’impulsion de l’excellent directeur Philippe Blanc, ce cru grandiose de Saint-Julien retrouve le rang qui doit être le sien, compte-tenu de la finesse de son terroir. Sublime finesse et chair infiniment délicate dans un corps généreux, ce 2018 est le plus artiste et le plus complet des de l’histoire. Plus onctueux et plus crémeux que jamais, il joue dans la cour des plus grands.
120 euros

Domaine de Terrebrune 2017, bandol
Pur et minéral, avec cet éclat et cette énergie dans le fruit propre aux vins du domaine. L’élevage superbe renforce avec justesse sa profondeur et sa sève. Un style à part dans l’appellation entretenu avec succès par Jean d’Arthuys et Reynald Delille.
32 euros

Château de Mercues 2018, cahors
Propriété de la maison Georges Vigouroux, dont l’ambition est de signer des grands vins de malbec sur les terroirs cadurciens, ce mercuès 2018 impose son nez fumé, aux notes de fruits rouges et noirs. Bouche charnue et fruitée qui ne manque pas de fraîcheur en finale. C’est toujours aussi agréable à boire.
22 euros

Château Beaucastel 2018, châteauneuf-du-pape
L’un des sommets de notre dégustation annuelle, fidèle à son style et à la hauteur de sa réputation, monumental en bouche par sa texture et son corps corsé et épicé, beaucoup de mesure dans sa puissance et sa finesse de parfum toujours aussi spectaculaire. Beaucastel est au top.
83 euros

Château Mont-Redon, Le Plateau 2017, châteauneuf-du-pape
Palette aromatique florale immédiatement perceptible, presque déjà sur les notes de pot-pourri si recherchées, grande distinction et caractère racé du tannin. Magnifique travail réalisé par la famille Abeille-Fabre sur l’un des terroirs les plus réputés de l’appellation.
125 euros

Domaine d’Aussières 2018, corbières
Le vinificateur a su extraire l’intensité de la matière, la race sans faire ressortir les tannins. Ils sont parfaitement enrobés par un élevage judicieux qui apporte du fumé et des notes empyreumatiques dont beaucoup pourraient s’inspirer.
39 euros

Faiveley, corton grand cru Clos des Cortons Faiveley 2019
2019 confirme l’évolution du style de la maison et de la perception qu’elle a de ce cru. Sans rien renier de son origine, il se montre sous un jour tendre dans sa jeunesse, floral avec des tannins délicats et subtils. Le fleuron des Faiveley est toujours aussi grand.
190 euros

Maison Gabriel Meffre, Laurus, côte-rôtie 2018
Plutôt discret dans nos colonnes, ce négoce a pourtant toute sa place dans notre sélection de vins de fêtes. Un côte-rôtie séduisant et gourmand, porté par une bouche tout en rondeurs, un jus aux tannins enrobés par l’élevage mais sans marquage excessif d’arômes vanillés.
64 euros

Domaine Pierre Gaillard, Rose Pourpre 2019, côte-rôtie
On ne peut que s’attacher à cette famille vigneronne, aussi bien pour ses activités dans le Rhône que dans le Roussillon. Concentré et dense, son tannin délicatement extrait peut encore se fondre, sa finale caresse comme le velours. La cuvée tutoie ses brillantes réussites d’autrefois.
90 euros

Domaine de Montbourgeau, Poulsard 2019, côtes-du-jura
Magnifique par la finesse de son bouquet entre grand fruit à juste maturité, fleurs fanées, épices douces subtiles. Souplesse des tannins, gourmandise naturelle et élégance évidente. Ce poulsard racé est l’œuvre des Deriaux, l’une des familles vigneronnes les plus talentueuses du Jura.
15 euros

Château Citran 2018, haut-médoc
Cette marque médocaine a su se construire une solide réputation grâce à une distribution maîtrisée de bout en bout. Elle revient sur le devant de la scène dans un millésime particulièrement propice aux assemblages équilibrés. Puissant, large et enrobé dans ses tannins, Citran est l’ami des belles viandes.
20 euros

Château Clarke 2018, listrac-médoc
Ce cru Rothschild, branche Edmond, ne cesse de progresser dans sa démarche stylistique, proposant un vin typiquement bordelais, marqué par le terroir de Listrac, entre fermeté de tannins prêts à s’assouplir avec le temps et fraîcheur finale évidente. Plus facile à boire sur sa jeunesse qu’autrefois.
30 euros

Château d’Issan 2018, margaux
En faisant l’acquisition de quelques parcelles voisines bien situées, cette propriété de la famille Cruse a désormais toutes les armes pour jouer les premiers rôles dans la cour des grands margaux. Un 2018 conforme au style Issan, entre puissance civilisée, tannins particulièrement fin et raffinement des arômes.
70 euros

Domaine de l’Arlot, nuits-saint-georges 1er cru Clos de l’Arlot 2019
Nez sur la ronce et les fruits noirs. Son tannin fin et la qualité de la matière lui permettra de bien évoluer, l’une des constantes de ce clos en monopole. Preuve supplémentaire que le travail impeccable de Géraldine Godot, la directrice technique, donne de grands résultats.
90 euros

Château Lynch-Moussas 2017, pauillac
Ce cru classé de Pauillac, propriété de la famille Castéja, est un compromis idéal entre le pauillac sérieux taillé pour la garde et le bordeaux moderne tourné vers une consommation plus rapide. Jolies notes de cèdre et de menthol, profondeur des arômes, tannins déliés. C’est déjà excellent.
35 euros

Château Les Carmes Haut-Brion 2018, pessac-léognan
Guillaume Pouthier aura mené bien des révolutions, inspirant plus ou moins officiellement bon nombre de winemakers bordelais. Son exigence dans les tris de vendanges et sa maîtrise de la vinification en grappe entière ont fait de Carmes l’un des crus les plus recherchés de Pessac-Léognan. Un vin de lieu au cœur de la ville.
180 euros

Château Petit-Village 2018, pomerol
Belle référence, un 2018 subtil, harmonieux, avec un vrai cœur de bouche grâce à un soyeux juteux et une relance florale stylée. Déjà expressif, il pourra traverser le temps sans problème. Petit-Village tutoie à nouveau les meilleurs de son appellation. Grand rapport qualité-prix (pour Pomerol).
86 euros

Château Belair-Monange 2018, saint-émilion grand cru
Installé sur son terroir calcaire à l’entrée sud de Saint-Émilion, Belair-Monange appartient aux établissements Jean-Pierre Moueix. Ce 2018 étincelant a le niveau pour regarder les premiers du classement dans les yeux. Attaque délicate et crémeuse, bouche étirée, grain calcaire, fin de bouche magistrale.
240 euros

Château Pavie-Macquin 2018, saint-émilion grand cru
On lira, un peu plus tôt dans ces pages, le portrait que nous faisons de l’un des directeurs les plus attachants et les plus expérimentés de la Rive droite. Nous ne nous souvenons pas, cette dernière décennie, avoir rencontré un pavie-macquin en dessous de son potentiel. Grand vin, vibrant, longiligne et élancé. 90 euros

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