Le meilleur des Grands Jours de Bourgogne #1

Les Grands Jours ont enfin eu lieu. La dernière réunion datait de 2018, celle de 2020 avait été annulée. Producteurs, importateurs, distributeurs, se retrouvent pour goûter et faire le point sur les derniers millésimes. Notre envoyé spécial nous en parle

La Côte de Nuits fait le plein
Après la journée chablisienne, le gros morceau est toujours la journée consacrée à la côte de Nuits avec trois sites différents auxquels s’est ajouté les « Bio-Rencontres » dans la cuverie du Clos Frantin de Bichot. Impossible de tout couvrir. Personne ne renonce à la dégustation au château du Clos-de-Vougeot qui permet de goûter les vins de Vosne-Romanée et du Clos. Des nectars convoités que beaucoup n’ont plus les moyens de s’offrir. C’est la cohue pour lamper quelques centilitres d’échezeaux ou de richebourg. Une nouvelle organisation, largement commentée, regroupe les vins par niveaux d’appellation sur de grandes tables en longueur. C’est plus compliqué de discuter avec les producteurs de chaque vin mais ça permet d’en goûter beaucoup plus. Rien qu’en vosne-romanée « village », le niveau reste élevé grâce à deux magnifiques millésimes, 2019 et 2020.

Le château de Gilly-lès-Cîteaux recevait les vignerons de Nuits-Saint-Georges, Chambolle-Musigny et Morey-Saint-Denis. Ce dernier, qui a longtemps vécu dans l’ombre des autres, coincé entre Chambolle et Gevrey, tire de plus en plus son épingle du jeu. La reprise de ses deux grands crus, le Clos-de-Tart et le Clos-des-Lambrays, par les groupes Kering et LVMH n’y est pas pour rien. Tart était absent. Jacques Devauges présentait les Lambrays dont le niveau qualitatif monte inexorablement, ainsi que les prix. Si certains domaines sont bien identifiés, comme le domaine Ponsot qui présentait de très beaux 2019, ou le domaine Arlaud, fournisseur d’excellents rapports qualité-prix, d’autres sont à découvrir. Gilles Ballorin par exemple.  Sans faire de vagues, en bio depuis 2005, en biodynamie depuis 2006 (Demeter), il n’ajoute plus de soufre depuis 2010. Bien formé (diplôme d’œnologue à Dijon) et méticuleux, il reconnait être « un peu psychopathe des fois » et signe de jolis vins parfumés et délicats qui échappent à la spéculation.

Ses recommandations
Ballorin & F, Très Girard 2020, morey-saint-denis
Nez parfumé, élégant et gourmand. Bouche tout en souplesse. Tannins fins.

Domaine Arlaud, Ruchots 2020, morey-saint-denis premier cru
Nez intense et épicé. La bouche est serrée, tramée et droite. À mettre de côté quelques années.

Domaine des Lambrays, morey-saint-denis 2020
Deux parcelles de haut de coteau. Très joli nez de fruits rouges. Bouche précise, avec de la tension et de la chaire. Exemplaire.

David Duband, Clos Sorbé 2020, morey-saint-denis premier cru
Duband est installé dans les hautes-côtes. Ses vins sont parfumés. Celui-ci est encore serré, mais la bouche est fraîche avec des tannins précis.

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