Bestheim bien dans sa bulle

En Alsace, le crémant défend son rang dans la catégorie – c’est le premier vin effervescent AOP (après le champagne) consommé à domicile en France (avec 35,9 % de parts de marchés des effervescents hors champagne – Données IRI). Il progresse aussi de manière significative (+15,30 % en volume sur ces douze derniers mois (données CIVA). Chez Bestheim, cave coopérative principale producteur de crémant d’Alsace, on passe à la vitesse supérieure.

2022, record de vente historique
Après (déjà) une année de tous les records en 2019 et une vive reprise en 2021, 2022 voit les chiffres s’envoler avec une hausse de 35 % en volume vs 2021 et 2020. Le crémant représente désormais près de la moitié de la production de la cave, soit six à sept millions de bouteilles élaborées chaque année. Bien au-delà des 25 %, proportion actuelle du crémant dans la production des vins d’Alsace. « Si nous continuons sur cette lancée, nous allons dépasser dès l’année prochaine la production de vins tranquilles » analyse Pierre-Olivier Baffrey, président de Bestheim également administrateur du Syndicat des producteurs de crémants d’Alsace et Président des caves coopératives d’Alsace.
« La dynamique est puissante sur les crémants. À Bestheim, le phénomène est accentué car nous sommes reconnus pour nos bulles depuis l’année 2000, avec notre fusion avec la cave de Westhalten (ndlr, qui a donné naissance à la Société Coopérative Viticole de Bestheim) qui élaborait ce type de vin bien avant la création de l’appellation crémant d’Alsace en 1976. La demande croissante ne fait que s’amplifier, nous stimule dans la création de cuvées et nous pousse à rechercher des assemblages précis et des cuvées supérieures en qualité. »

Pierre-Olivier Baffrey, président de Bestheim.

Monter en gamme, innover
Loin de surfer seulement sur une tendance de fond, ce succès récompense également le dynamisme d’une cave coopérative qui innove autour de la bulle. Notamment avec l’élaboration des cuvées de la gamme Grand Prestige – un pinot blanc élevé quatre années sur lattes minimum ou un rosé de pinot noir élevé 12 mois minimum pour atteindre sa maturité optimale – ou le lancement d’une gamme Ice by Bestheim, destinée à être consommée dans un grand verre avec des glaçons, en cocktail. Autre facette de l’innovation, l’outil de production. Bestheim a inauguré il y a un an une nouvelle cuverie en inox (25 cuves pour une capacité totale de 22 500 hectolitres) sur le site de Westhalten, dédiée à l’élaboration de ses crémants.

Un style affirmé
« Cela nous a permis de conserver les crémants sur lies jusqu’au printemps pour les faire gagner en complexité », explique Christophe Adam, le chef de cave. « Nos méthodes de vinification ont évolué avec des pressurages plus pointus, l’abandon des fermentations malolactiques, des assemblages plus précis. Dès 2004, ces efforts ont été récompensés avec la distinction de notre crémant Prestige au milieu des champagnes de grandes maisons lors d’une dégustation à l’aveugle ». Sa définition d’un grand crémant d’Alsace ? « Racé, élégant, riche. De la complexité aromatique et du gras en finale et, cerise sur le gâteau, uniquement sur les sols calcaires de la Vallée Noble, cette dimension crayeuse ».

Bestheim, Grand Prestige.

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