Des châteauneuf-du-pape et quoi ?

Après une courte pause, Antoine Pétrus retrouve le plaisir gourmand de nous recommander ses idées, découvertes, enthousiasmes. Cette fois, il s’est concentré sur ce qu’il aime tant, les vins de Châteauneuf-du-Pape


Cet article est paru dans En Magnum #28. Vous pouvez l’acheter sur notre site ici. Ou sur cafeyn.co.


Grand spécialiste de la région, Antoine nous emmène sur les traces de quelques bouteilles irremplaçables, celles qui comptent dans son panthéon personnel. Pas moins de huit cuvées pour une gastronomie réalisable en cette fin d’été.
La cuvée Le Grand Pin Chapelle St Theodoric 2017 rouge est issue d’un partenariat entre le domaine de Cristia à Courthézon et son importateur américain. Antoine Pétrus parle d’un très beau terroir et d’un vin « aux tannins très doux, déliés, poudrés ».
Cuvée Raisins Bleus 2017 rouge du domaine Eddie Féraud. Pour Antoine, c’est l’avenir de Châteauneuf. Yannick, le fils d’Eddie, est un garçon aux yeux bleus qui dispose d’un terroir d’altitude entre Rayas et Vaudieu. « Il travaille en vendanges entières avec une grande sensibilité de vinificateur. » Vite, il faut aller voir.
Pour une fois, un vin « nature » (sans soufre ajouté), la cuvée Grandeur Nature 2021 du château de La Font du Loup. « D’une parcelle plein nord, ils sortent un vin d’une grande cohérence nez-bouche, ce qui manque le plus souvent aux vins nature. C’est très réussi, cette unité du vin. »
En vin de France et en biodynamie, la cuvée Biotifulfox de la famille Coulon, un assemblage de grenache, syrah et carignan somme toute assez classique. Ce qui l’est moins, c’est qu’il s’agit aussi d’un assemblage de millésimes. « Il coûte environ dix euros la bouteille. C’est important ces vins-là. Ce sont les Coulon du château Beaurenard qui font ce vin. Là, j’ai tout dit. »
La cuvée de châteauneuf blanc Le Secret 2020 du domaine du Banneret. « Un vin d’allonge et de droiture, dans un bon compromis acides-amers survolé par des arômes d’anis, de pêche blanche, de jasmin », et qui nous arrive d’un domaine qui pousse fort.
Sur un des sols les plus raffinés de Châteauneuf-du-Pape, la cuvée Les Safres 2019 rouge du domaine Le Clos du Caillou, dont la notoriété grimpe de semaine en semaine. Antoine : « Même sur un millésime chaud, on peut trouver du raffinement, de la délicatesse, de l’allonge ». La preuve par le Caillou.
Rouge encore avec le châteuneuf-du-pape Cuvée Spéciale 2018, millésime froid, de Tardieu-Laurent. Michel Tardieu dans ses œuvres. « Rendons hommage à ce négociant à l’expérience immense qui fait toujours preuve de la plus grande des exigences. Plus que de l’élevage, c’est de l’affinage. » Une signature qui ne déçoit jamais.
Finissons avec un côtes-du-rhône rouge, Lieu-dit Clavin 2019 du domaine de la Vieille Julienne. À entendre Antoine Pétrus, on comprend que c’est une bonne affaire. « C’est un châteauneuf déclassé qui sent le kirsch, le havane, le poivre blanc, avec une pulpe incroyable comme les châteauneuf d’antan. » 21 euros, c’est abordable pour une telle promesse.
Et quoi ?
À des vins de Provence occidentale, donnons une gastronomie du même métal. « Une salade des dernières tomates de la saison avec des figues, un filet de vinaigre balsamique, du parmesan. Suivi d’un canard aux épices ou même d’un rouget avec une caponata d’aubergines et ses olives. » On voit tout de suite qu’Antoine a officié avec les meilleurs cuisiniers.

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