Disponible pour la première fois en jéroboam, Hennessy rend hommage à l’art du vieillissement lent et au travail patient de plusieurs générations de maîtres assembleurs. À l’instar d’une bonbonne de 30 litres, appelée dame-jeanne, utilisée pour préserver les eaux-de-vie à leur apogée, ce grand flacon garantit une conservation optimale ainsi qu’un vieillissement lent et équilibré. « Les gros contenants préservent mieux le liquide. C’est vrai pour le vin, cela l’est aussi pour le cognac », rappelle Benoît Gindraud, membre du comité de dégustation de la maison.
Ce contenant n’est pas une édition limitée à proprement parler, mais une extension de gamme, présentée dans un coffret de dégustation raffiné : verres tulipe, fusil de service (pipette traditionnelle) et accessoires en cuir pour sublimer l’expérience. Il rejoint la gamme permanente proposée par Hennessy (bouteille, demi-bouteille, etc.).
Fabriqué à partir de plus de huit kilos de verre en fusion, le jéroboam se distingue par ses courbes généreuses, signées du designer italien Ferruccio Laviani. Chaque pièce est accompagnée d’un coffret en bois de chêne, d’un accessoire en cuir personnalisable, de deux verres tulipe et d’un fusil de service – la pipette traditionnelle utilisée pour le cognac.
Une eau-de-vie intemporelle
Le soin apporté au flacon reflète l’attention portée au cognac lui-même. Rien n’est laissé au hasard dans son élaboration. Le processus d’assemblage est long, exigeant, parfois recommencé des dizaines de fois. « Si l’on n’obtient pas une note supérieure à 19 sur 20 pour notre assemblage, c’est qu’on l’a raté », confie l’expert. L’objectif est clair : atteindre l’harmonie parfaite entre les eaux-de-vie, qu’elles soient jeunes ou centenaires.
Une fois l’assemblage réalisé, le cognac retourne en fût. Ce retour en chai permet aux eaux-de-vie de se fondre, s’harmoniser, se révéler pleinement. Ce n’est qu’après cette étape que le cognac est embouteillé, dans ce cas précis, dans un flacon monumental qui évoque autant la tradition que l’innovation.
Paradis est le fruit de l’assemblage de 80 à 120 eaux-de-vie, âgées de 20 à plus de 100 ans. Les plus jeunes apportent fraîcheur et légèreté ; les plus anciennes, profondeur, épices et cette texture soyeuse si caractéristique. Ce cognac se distingue par une grande élégance aromatique : fleurs blanches, fruits exotiques, épices douces, avec une finale persistante où l’on perçoit des notes de cuir, de muscade et une pointe poivrée. « Un cognac très rond, très souple, presque féminin dans son expression », note Benoît Gindraud. Et pourtant, il reste accessible dans son approche, surprenant même pour les néophytes.
Un patrimoine
Derrière Paradis, il y a aussi un héritage. Celui de Maurice Fillioux, créateur de ce cognac dans les années 1970, que son successeur, Renaud Fillioux de Gironde (la huitième génération), évoque avec émotion : « Il le considérait comme un parfum, qu’il aimait sentir sur le dos de sa main. » Depuis, chaque génération perpétue cette exigence, tout en préparant l’avenir : « Mon ambition, c’est que mes successeurs puissent dire que j’ai mis de côté des eaux-de-vie exceptionnelles pour de nouvelles éditions de Paradis. »
Le jéroboam, au-delà de sa rareté, illustre cette philosophie du temps long, à contre-courant de l’immédiateté contemporaine. Il sera disponible exclusivement à la boutique Hennessy, située Quai Richard Hennessy à Cognac, à partir du 16 juin 2025, au prix de 9 900 euros.