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Le vin à l’anglaise


Cet article est paru dans En Magnum #30. Vous pouvez l’acheter sur notre site ici, ou sur cafeyn.co.


Les Anglais remontent loin, très loin. Ils en sont à s’attribuer l’invention du vin effervescent. Du temps des moines, que ce soit en Bourgogne ou en Champagne, les vins étaient tranquilles et l’effervescence, un défaut. Le froid de l’automne arrivant vite après les vendanges, les vins ne finissaient pas systématiquement leur fermentation alcoolique. Au printemps, avec le réchauffement des températures, elle reprenait, dans la bouteille cette fois-ci. Ce qui posait le risque de perdre un grand nombre de bouteilles, leur verre ayant souvent des défauts qui les rendaient fragiles. Elles explosaient sous le coup de cette seconde fermentation et, par réaction en chaîne, toute la pile de bouteilles était perdue.

L’effervescence n’était pas recherchée
Grands consommateurs de vins de France, les Anglais importent au XVIIe siècle des vins de Champagne (tranquilles) en fûts. Ils mettent le vin en bouteille eux-mêmes. Avec la réception des fûts plein de vins devenus effervescents pendant le transport et disposant d’une source intarissable de sucre dans leurs colonies des Caraïbes, ils commencent délibérément à mettre du sucre dans le vin au moment de la mise. Ainsi naît la seconde fermentation en bouteille, un des critères qui définissent la spécificité du champagne. En 1662, Christopher Merrett publiait un article à ce sujet pour la très officielle Royal Society. Cette recherche d’effervescence en bouteille a été permise par un autre fait marquant de l’histoire anglaise. En 1615, le roi James interdit l’utilisation de bois pour la fabrication du vin. La ressource doit servir en priorité à construire les vaisseaux de la Royal Navy. L’amiral Sir Robert Mansell commence à produire des bouteilles en verre beaucoup plus solides en utilisant du charbon (le charbon brûlant à une température bien plus élevée que le bois, NDLR). En 1630, Sir Kenelm Digby peaufine la technique de fabrication de bouteilles de verre encore plus solides, créant entre autres le fameux « cul de bouteille » pour une meilleure stabilité. La bouteille moderne est née. Et la seconde fermentation peut désormais se passer en bouteille sans risque de perte.

Et la craie ?
Ceux qui veulent appuyer la légitimité des Anglais à produire des vins effervescents de qualité sur leur territoire se prévalent d’avoir un sol calcaire similaire à celui que l’on retrouve en Champagne. Ce qui est vrai. Le Bassin Parisien s’étend effectivement autour de Paris, à l’est jusqu’en Champagne et à l’ouest jusqu’au sud de l’Angleterre. Cependant, seul un petit nombre des domaines anglais qui produisent des vins effervescents sont implantés sur des terrains bénéficiant de ce type de sous-sol. Une approche plus pragmatique et précise a mené certains domaines, dont Coates & Seely, à faire analyser leur sol en France avant de planter. Les résultats ont confirmé que non seulement il y avait une bonne proportion de calcaire, mais que c’était un calcaire idéal pour les cépages champenois. Bien sûr, rien d’impossible à faire un bon vin effervescent sans calcaire. Mais le champagne est souvent à l’origine de l’inspiration créatrice, comme chez Coates & Seely. « Nous voulons produire un grand vin effervescent. Pourquoi se refuser les avantages de ce sol ? C’est possible et on sait que ça fonctionne », explique Christian Seely, par ailleurs patron d’Axa Millésimes. Chez Nyetimber, même approche pour les fondateurs. En 1988, ils sont les premiers à planter des cépages champenois pour faire du vin effervescent dans le sud de l’Angleterre. Alors que leurs voisins tentaient de les en dissuader, ils se sont eux aussi tournés vers la Champagne et ses experts pour être rassurés sur le bien-fondé de leur intuition. Cette énergie de pionnier demeure toujours chez Nyetimber, désormais sous la houlette d’Éric Heerema, nouveau propriétaire depuis 2006. Le domaine est le premier à être parti à l’assaut des marchés internationaux grâce à une superficie conséquente qui lui octroie l’avantage de pouvoir produire suffisamment de bouteilles. Leader sur le sujet, Nyetimber continue d’ouvrir des marchés en attendant que d’autres les rejoignent.

Un nouveau terroir
Souvent, le nombre de bouteilles disponibles freine l’expansion des autres domaines de qualité, comme Coates & Seely. Fondée en 2008 par deux amis, Nicholas Coates et Christian Seely, cette entreprise familiale et indépendante grandit au rythme lent de rachats de terrains bien situés, où il faut laisser le temps à la vigne plantée de prendre racine et donner ses fruits, quand la météo le permet. Certaines années, par exemple en 2012, il n’y a pas de vendanges. Se définissant comme vigneron-artisan, le duo élabore un vin effervescent avec la volonté d’exprimer un terroir. Grands amateurs de champagnes, palais exigeants, Nicholas et Christian se donnent pour mission d’élaborer des vins qui leur donnent envie d’ouvrir leur propre bouteille plutôt que celles produites en Champagne. « C’est plus amusant de produire du vin de grande qualité », précise Christian Seely. Accompagnés par Stéphane Derenoncourt, conseiller de nombreux domaines viticoles parmi les plus grands, ils prennent leur production au sérieux. Et aussi, avec un peu de cet humour anglais qui fait sourire. Dans leur gamme, les millésimes portent le nom de La Perfide. Chez Gusbourne Estate, on a fait le choix de ne produire que des cuvées millésimées. Les vins chaque année illustrent les aléas de la météo du sud de l’île. La plupart des nombreux domaines qui s’installent ont tous pour objectif d’élaborer un vin effervescent avec des cépages dits champenois, sur des terrains plus ou moins calcaires. Chacun attache plus ou moins d’importance à la comparaison avec le vin français. Les uns s’en détachent ostentatoirement, les autres s’en inspirent avec l’envie de l’égaler.

Une appellation commune ?
Ces divergences d’attitude se sont retrouvées dans un débat qui a secoué cette petite communauté, celui de la création d’une appellation pour ce vin effervescent. Deux idées de noms : Merrett, en hommage à celui qui a le premier fait état de l’adjonction de sucre à un vin dans le but d’obtenir des bulles, ou Britagne, contraction de Britain et Champagne, en hommage au cousin d’outre-Manche. Aucun des deux camps n’arrivant à rallier une majorité derrière lui, chacun a effacé l’appellation de ses étiquettes. Aujourd’hui, les uns comme les autres se définissent fièrement comme Product of England et mentionnent la méthode traditionnelle (quand ce n’est pas, trait d’humour de Coates & Seely, la méthode britannique). Certains domaines commencent à afficher English Protected Designation of Origin, l’appellation d’origine protégée anglaise. Un premier pas vers une unité d’esprit qui mènera éventuellement à une appellation commune. D’autres ne veulent pas suivre les grands principes de l’AOP des vins effervescents anglais de qualité, calquée sur la méthode traditionnelle (donc champenoise). Certains acteurs plus récents sur le marché prennent plutôt exemple sur le prosecco pour la vinification (le procédé Charmat et l’utilisation de cépages plus nombreux et différents). Selon Tom Stevenson, spécialiste anglais de vins effervescents, à ce stade encore jeune de cette nouvelle catégorie de vins, peu nombreux sont les domaines qui produisent du bon vin effervescent de manière constante. Ils sont rejoints par un autre petit nombre de domaines qui proposent irrégulièrement de beaux vins effervescents. Et peuvent compter sur un nombre encore restreint de domaines qui viendront les rejoindre d’ici quelques années. Les vins effervescents anglais sont à un stade où il leur est possible de s’enrichir du plus grand nombre d’initiatives avant d’imposer un cadre. Le sud de l’Angleterre est un terrain viticole où l’expérimentation est encore de mise, où les règlementations ne sont pas encore établies et dont le futur ne fait que commencer. C’est une toute nouvelle page qui s’écrit dans le livre sur les vins du monde. Levons un verre de bulles anglaises à leur succès !

Les Champenois s’y installent timidement
La maison Taittinger a monté Domaine Evremond avec son partenaire et ami anglais Hatch Mansfield Ltd en 2017. Les premiers vins ne sont pas encore disponibles. Champagne Louis Roederer avait été approché pour reprendre un vignoble et avait décliné l’offre, considérant que le meilleur des vins effervescents en Europe reste le champagne et qu’il se concentrerait sur le fait de toujours proposer un champagne de grande qualité, malgré les évolutions climatiques. En 2016, Pommery s’est associé à un jeune vignoble anglais, Hattingley Valley, afin de prendre place sur le marché du vin effervescent anglais avant d’y acheter des vignes. La cuvée Louis Pommery England est produite et commercialisée en Angleterre depuis quelques années. Cet été, après avoir investi dans un vignoble de 40 hectares dans le Hampshire, la maison annonçait la création d’une cuverie.

La mémoire de l’eau au domaine de la Ferrandière


Cet article est paru dans En Magnum #33. Vous pouvez l’acheter en kiosque, sur notre site ici, ou sur cafeyn.co.


Dans ce Sud malmené par le réchauffement climatique, l’eau s’est replacée au centre des enjeux. Le débat de l’irrigation par goutte à goutte a vite perdu de son acuité avec les limites administratives apportées à l’utilisation même de ces techniques. Si certaines variétés locales – carignan, grenache en particulier – sont peu gourmandes en eau, c’est oublier un peu vite que le Languedoc est aussi une terre bénie pour des cépages venus d’ailleurs, rhodaniens ou atlantiques, dès lors que ceux-ci peuvent s’appuyer sur une alimentation en eau minimale. Rares sont les vignerons qui abordent le défi frontalement. Jean-Claude Mas, serial vigneron qui en moins de quinze ans a construit à partir du domaine familial de Montagnac un géant viticole de plusieurs centaines d’hectares situés dans toute la région, a vite compris que pour avoir la main verte, l’apport d’eau à la vigne devait être parfaitement maîtrisé. Il en a développé une idée forte, à rebours d’un dogme souvent asséné. Non, la vigne ne doit pas souffrir pour produire du bon vin. Il explique avec conviction : « Je n’ai jamais mangé de bons fruits sur les arbres qui ont trop souffert. Soit la peau est trop épaisse, soit cela manque de maturité. La vigne doit être en pleine santé, en plein équilibre et pour arriver à mener à bien ses petits que sont les fruits. »
Parmi les nombreux domaines où Mas met en place ses convictions et ses méthodes, le domaine de la Ferrandière est certainement le plus original. L’endroit, situé au sud du Minervois, est étonnant. Au XVIIIe siècle, des agronomes vénitiens, spécialistes de la fertilisation des marais, viennent ici assécher le vaste étang de Marseillette et dressent au milieu de ces terres fertiles un écheveau de canaux alimentés par des sources. On y pratique depuis cette date des cultures vivrières, le riz en particulier, mais aussi la vigne.

Vignoble immergé
C’est en goûtant et en achetant les vins de cette propriété vouée aux cépages internationaux que Mas se convainc rapidement de l’acquérir. « Cette terre fertile est un terroir froid, avec de grosses amplitudes entre le jour et la nuit, dans une zone privilégiée, qui est entourée, drainée, où l’eau est essentielle et l’écosystème unique », explique-t-il. « À certains moments, on va inonder la vigne. On est dans un secteur gélif, mais on a cette grande chance en période de gel de printemps au mois d’avril de pouvoir inonder et éviter le gel. C’est ce qui rend cet endroit vraiment unique pour 17 cépages. » Jean-Claude Mas en est convaincu : « Citez-moi les grandes régions de France qui font des très bons vins et qui ne voient pas l’eau. Je n’en connais pas. L’eau est un élément essentiel de la vigne. Une vigne doit être un peu contrainte, on doit l’accompagner. On doit accompagner la nature dans la manière dont on la taille, dans la manière dont on cultive le sol. Dans les terres fertiles, j’arrive à faire de bons vins avec des rendements maîtrisés parce que la taille est essentielle dans la maîtrise des rendements. Ici, c’est pareil. La nature donne beaucoup. Il faut l’accompagner là où on veut la diriger, et alors on a des résultats surprenants. »
Effectivement, les vins produits ici, les blancs comme les rouges, souples, fruités et accessibles, possèdent un équilibre, une fraîcheur et une sapidité qui les caractérisent tous et leur donnent un cachet unique. C’est bien simple, on a toujours envie d’en boire un second verre ! Le marselan, croisement intéressant du grenache et du cabernet-sauvignon, trouve ici un naturel d’expression spécifique. L’association syrah et viognier séduit par sa gourmandise sans façon. En blanc, le viognier précisément possède cette fraîcheur si rarement démontrée dans les terroirs chauds de la région. Pinot gris et riesling s’amusent, dans un registre souple et gourmand, à démontrer une personnalité accessible tandis que le vermentino trouve ici un terroir à sa mesure. L’aventure de la Ferrandière est récente pour Jean-Claude Mas et on ne doute pas qu’elle évoluera encore dans la recherche de fraîcheur et de sapidité d’un producteur qui ne cesse d’innover, mais d’ores et déjà elle ouvre des perspectives excitantes aux vins de cépage.

Beaujolais nouveau, le plaisir de novembre

Trénel
Connue pour ses crèmes de fruits et ses spiritueux, la Maison Trénel, qui appartient désormais à Chapoutier, fait aussi du vin avec une large gamme de crus du beaujolais et de blancs du sud-bourguignon. Ce beaujolais nouveau est sérieux, avec une vraie sensation vinique, du fond. 12,40 euros

Domaine Jean-Pierre Rivière
Situé à Lachassagne, dans les Pierres Dorées, ce domaine créé par Jean-Pierre Rivière et sa femme Colette en 1984 est désormais dirigé par leur fils Alexandre. Marine, sa sœur, s’occupe de la vente directe. Le nez est appétant, très soyeux, sur la cerise. Les arômes sont plus caricaturaux en bouche, mais avec un toucher soyeux assez irrésistible. 7,70 euros.

Domaine Pierre-André Dumas
Installé au pied du mont Brouilly, le domaine a été converti à l’agriculture biologique par Pierre-André Dumas et Aurélie Durnerin, sa belle-sœur. Le nez est réservé, mais joli, sur la cerise noire. Bouche élégante, avec un tanin fin et de l’acidité. 9 euros

Julien Mathon (Terre de Manganèse), Toutencanon
Julien Mathon a repris en 2013 le domaine familial au nord de Villefranche-sur-Saône. Six hectares en bio, avec un travail artisanal et familial du couple Mathon. Nez de vendange entière et de fruits noirs. Bouche dense, un peu végétale, avec beaucoup de fond. 8 euros

Ferraud Père et Fils
Située à Belleville, cette maison familiale est dirigée par Yves-Dominique Ferraud qui allie tradition et innovation. Elle produit du vin dans le Beaujolais et le Mâconnais. Nez bien équilibré. La bouche est pleine, dense, bien faite. En beaujolais-village la Cuvée d’Autrefois est également recommandable. 11,85 euros

Domaine des Marrans
Un de nos bestsellers, qui sort quasi-systématiquement en dégustation. Il faut dire que Mathieu Mélinand, désormais accompagné de son frère Camille, y met tout le sérieux qu’il faut. Le nez, sur la cerise, est très attirant. La bouche est pimpante, étonnamment souple et enrobante. On retrouve le petit tanin signature en finale. Seule question : y’en aura-t-il assez ? 12 euros

Célia et David Large, Zombi
On ne présente plus David Large qui, avec un sens inné du marketing, remixe toute la street culture des années 1980. Zombi est sûrement un clin d’œil aux soirées passées à regarder les films de George Romero en VHS. Le vin, lui, est bien vivant, avec un nez attirant de café et de moka. Jolie bouche dense, avec du tanin, du fond, tout en restant très appétante. 12€

Beaujolais-villages
Domaine Mélinon, Tirage Précoce
On ne sait pas grand-chose de ce jeune Gaétan Mélinon qui reprend, et agrandit, le domaine familial depuis 2021 à Villié-Morgon. Mais les ambitions sont là, avec dix-huit hectares, dont une partie en bio. Le nez est séduisant et épicé. Bon équilibre en bouche, avec de la profondeur et de la délicatesse. Bonne finale. 8,50 euros

Famille Descombes, cuvée Granite
Depuis une dizaine d’années, la jeune génération préside aux destinées des vignobles de la famille Descombes qui se sont étendus à d’autres régions (Chablis, Saint-Joseph) et se tournent désormais vers l’agriculture biologique et l’agroforesterie. Joli fruit au nez. En bouche c’est plus serré, un peu austère, mais il y a du jus. Un peu d’air lui fera du bien. 10 euros

Château de Corcelles
Un classique puisqu’il appartient à la famille Richard, célèbre à Paris pour fournir nombre de cafés. Ils sont multipropriétaires à Bordeaux, dans le Rhône, et dans le Beaujolais où ce Château de Corcelles possède quatre-vingt hectares. Le nez est facile, engageant, tandis que la bouche présente un joli tanin et se révèle assez longue. Un « crowd pleaser », en plus facile à trouver. 13,50 euros

 

Seyssuel, le nouveau terroir hype du Rhône nord

Graeme et Julie Bott, Kamaka, Terroir de Seyssuel,
IGP collines rhodaniennes 2020

Pourquoi lui Aussitôt installés dans le décor, les Kiwis d’Ampuis se sont intéressés au fabuleux terroir de Seyssuel pour l’essentiel abandonné depuis la crise du phylloxéra. Ils ont rejoint une poignée de pionniers et voilà leurs premières récoltes. Ils l’ont baptisé Kamaka qui veut dire à peu près « caillou », en maori, puisque que Graeme vient de là, cette Nouvelle -Zélande si lointaine et si désirable. Un grand rouge, de la belle syrah et un terroir qui deviendra appellation dès que l’Inao aura fini sa sieste..

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Le Grand Tasting fait confiance à Ligne W

« J’ai voulu créer une offre qui s’adapte à tous les moments liés au vin. Vins de copains, vins de prestiges, vins de terroirs », explique Sébastien Lézier, PDG du groupe Maison Château Laguiole, partenaire du Grand Tasting. Pour l’évènement, il présente la marque Ligne W, fondée en 2008 dont la gamme permet « à chacun de trouver un sommelier qui lui ressemble » pour un éventail de prix variant entre 10 et 160 euros. « Dix artisans avec des savoir-faire différents sont nécessaires pour fabriquer un sommelier Ligne W. » Ces couteaux produits seulement à quelques milliers d’exemplaires par an (pour conserver leur qualité) sont entièrement assemblés à la main. « Il ne s’achète qu’une fois dans une vie. » Livré avec un QR code qui assure son authenticité, le couteau sommelier est réparable et garanti à vie. La « Maison » regroupe les marques Ligne W, Matéo Gallud, Guy Vialis et Château Laguiole.

Un blanc profond dans le bon format

Clos de L’Oratoire des Papes,
châteauneuf-du-pape blanc 2022

Pourquoi lui Cette propriété, membre historique du groupe de domaines Advini, a fait des progrès qualitatifs considérables depuis sa reprise en main. À la vigne avec des pratiques culturales irréprochables, comme au chai. Des vinifications créatives emmènent les blancs vers plus de fraîcheur, plus d’arômes. Peu à peu – et depuis son installation dans un site d’exception – le Clos de L Oratoire des Papes rejoint les sommets de l’appellation avec des prix d’autrefois. C’est reposant…

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Golden Vines : glamour, faste et charité

La soirée de gala donnée pour la remise des Golden Vines avait lieu dans les salons de l’Opéra Garnier.

Au départ était Gérard Basset. Le célèbre sommelier originaire de Saint-Etienne a fait carrière en Angleterre. Brillant, il a raflé toutes les récompenses possibles. Meilleur sommelier du Monde, Master of Wine, Master Sommelier, Officer of the British Empire. Autant de distinctions qui ont suivi son nom pendant sa carrière. Gérard Basset « OBE, MW, MS » est décédé prématurément en 2019 et son partenaire dans la société Liquid Icons, Lewis Chester, ainsi que sa veuve et son fils, Nina et Romané Basset, ont voulu continuer à faire vivre son héritage.

Lewis Chester, l’homme d’affaires, a transformé Golden Vines – initialement mention honorifique du Global Fine Wine Report (NDLR, un rapport annuel qui décrypte les tendances à l’œuvre sur le marché des vins fins) – en une soirée de gala qui récompense les meilleurs vignerons de l’année. Autour de l’événement, trois jours de festivités permettent aux amateurs fortunés de vin fin d’en goûter beaucoup, d’assister à des masterclass et de visiter des propriétés.

Organisée cette année par Crurated, société de distribution de vins rares qui fonctionne par adhésion, et Sotheby’s, une vente de charité pendant l’événement permet de financer la fondation, dont le rôle est d’attribuer des bourses à des personnes méritantes qui veulent intégrer le monde du vin ou de l’hospitalité. Au cours de sa vie, Gérard Basset a formé nombre de jeunes sommeliers, notamment lors des dix ans qu’il a passé à monter le groupe Hotel du Vin (NDLR, une chaîne d’hôtels-boutiques de luxe). Un travail de formation et d’intégration que la fondation de Nina et Romané Basset propose de continuer.

Romané Basset, Nina Basset et Lewis Chester font vivre la mémoire de Gérard Basset à travers les Golden Vines dont la vente de charité finance la Fondation Gérard Basset.

Trois jours à Paris
Organisateurs de cette édition parisienne, Liquid Icons, Golden Vines, Gérard Basset Foundation et Crurated avaient mis le paquet pour préparer ce rendez-vous. En particulier la remise des Golden Vines au cours de laquelle 250 personnes ont assisté à une impressionnante soirée de gala, au Palais Garnier de l’Opéra de Paris. De nombreux vignerons de haut niveau avaient eux aussi fait le déplacement. Luca Roagna (Piémont, Italie) et Charles Lachaux (Bourgogne), promus « meilleur jeune vigneron de l’année » les années précédentes étaient toujours de la partie. On pouvait aussi croiser Will Harlan (Harlan Estate, Californie) ou encore Egon Muller (Moselle, Allemagne).

Les participants prêts à dépenser une somme conséquente (10 000 livres le billet) pouvaient participer à plus de vingt dégustations et déjeuners exclusifs, pendant lesquels marques et vignerons célèbres expliquaient leurs vins. Ce qu’ont fait les groupes LVMH et Kering avec Krug, Dom Pérignon, Ruinart ou Château-Latour. L’idée était aussi de favoriser les synergies entre univers. La maison italienne de mode et de luxe Gucci avait ainsi réservé deux tables chaque soir pour ses meilleurs clients. L’Italie a d’ailleurs profité du moment pour mettre en avant ses grands vins lors de deux masterclass et d’un déjeuner au Royal Monceau. Sous les dehors festifs, les enjeux étaient importants pour mettre en relation les vins les plus chers avec ceux qui ont les moyens de les boire.

La soirée de gala donnée pour la remise des Golden Vines avait lieu dans les salons de l’Opéra Garnier.

Les gagnants
Près de 500 professionnels élisent chaque année les meilleurs producteurs afin de leur attribuer un Golden Vine. Un processus similaire à celui des Césars ou des Oscars dans le cinéma. Le domaine de la Romanée-Conti a été élu pour la troisième fois « Best Fine Wine Producer ». Il ne pourra plus remporter cette distinction, comme le domaine californien Ridge Vineyards, élu pour la troisième fois « Best Fine Wine Producer » pour le continent américain. Le titre de « Best Rising Star » (meilleure star émergente) était le plus attendu. En 2021, la récompense avait fait exploser quasi-instantanément la réputation mondiale de Charles Lachaux (du domaine Arnoux-Lachaux à Vosne-Romanée) et les prix de ses vins par la même occasion. Cette année, le vigneron Eben Sadie (Afrique du Sud) remporte la distinction pour ses vins de terroir du Swartland, unanimement appréciés. Au cours de la cérémonie, d’autres distinctions mettent en valeur des domaines moins connus. Celui d’Emidio Pepe (Abruzzes, Italie) a gagné le « Sustainability Award », pour son engagement dans le développement durable.

Former les profils atypiques
Si la Fondation favorise l’apprentissage du vin à grande échelle, notamment avec le diplôme Wine and Spirit Education Trust (WSET) qui certifie des niveaux de connaissance du vin, elle investit aussi dans des bourses, avec des partenaires. L’accent a été mis cette année sur les bourses « diversité » et la « Taylor’s Port Golden Vines Diversity Scholarships », qui permettent à des individus au parcours atypique et dont les origines sociales ou culturelles ne favorisent pas l’entrée dans le monde du vin, de trouver leur place dans celui-ci, notamment en suivant le parcours qui doit les mener au titre de Master Sommelier ou Master of Wine. Ainsi, on a pu faire la connaissance d’Eduardo Bolanos, originaire du Guatemala, qui travaille chez un distributeur de vin à Los Angeles. Pour lui, aux États-Unis, les personnes d’origine hispanique sont généralement perçues comme celles qui font les vendanges ou débarrassent les assiettes, plus rarement comme celles les mieux formés pour choisir ou conseiller le vin.

Sachindri Rana et Amrita Singh, deux femmes d’origine indienne ont également été récompensées. La dernière, aujourd’hui installée à Bordeaux, aimerait retourner en Inde pour diffuser cette culture du vin encore étrangère à son pays. C’est là l’intérêt de ces gratifications : propager la culture du vin et son goût, dans des zones géographiques où sa connaissance est encore balbutiante.

Après Florence en 2022 et Paris cette année, Madrid accueillera l’an prochain les participants de la fête des Golden Vines. Certes, la portée de ces récompenses peut être questionnée dans la mesure où elles concernent une fraction quelque peu élitiste du monde du vin. Mais l’événement a le mérite de permettre à des clients dispersés partout dans le monde de vivre, le temps d’un week-end, plusieurs expériences inoubliables.

Castelnau partenaire de la sommellerie française

Effectif en 2024 et signé entre la maison de Champagne et l’Union de la sommellerie française (UDSF), ce partenariat aura pour but de perpétuer l’art de vivre français auprès des sommeliers. L’association s’est fixé trois objectifs : « l’évolution de la perception de la sommellerie vers davantage de proximité », « viser l’excellence professionnelle par la formation au service et à l’univers du champagne » et « renforcer les liens entre les sommeliers et les métiers de la restauration ». Un travail de pédagogie et de prescription qui prendra la forme de masterclass et de journées immersives dirigées par Carine Bailleul, la cheffe des caves de Castelnau, et par le sommelier Fabrice Sommier, président de l’Union.

Hannelore Chamaux, la directrice générale de la maison rémoise, détaille ce partenariat : « Nous avons hâte de créer ensemble de nombreuses rencontres pour favoriser la transmission de nos connaissances mutuelles, de nos valeurs et de notre vision de l’art de vivre ». Avec trois étoiles dans notre guide Le Nouveau Bettane+Desseauve 2024, Castelnau s’associe depuis longtemps aux tables gastronomiques. Ses champagnes sont distribués en circuit sélectif où les sommeliers deviennent des ambassadeurs de marque. L’UDSF fédère 1 200 membres actifs issus de 23 régions. Elle décerne les titres de Meilleur sommelier de France et de Meilleur jeune sommelier de France et contribue au concours des Meilleurs ouvriers de France (MOF) sommellerie.

La maison de cognac fait don de ses chênes pour la cathédrale

« S’engager pour la sauvegarde du patrimoine culturel en s’appuyant sur notre patrimoine naturel est un magnifique symbole », souligne Laurent Boillot, président de Hennessy. La maison de cognac participe à la reconstruction de Notre-Dame de Paris en offrant 36 chênes centenaires à l’établissement public « Rebâtir Notre-Dame de Paris ». Les arbres, issus du domaine de la maison, ont été choisis et préparés par les experts forestiers et les bûcherons de sa filière forêt-bois. Ils sont destinés à la reconstitution de la flèche effondrée qui en nécessite 1 200. Dessinée par l’architecte Viollet-le-Duc en 1859, elle sera reconstruite à l’identique.

Depuis les années 1970, Hennessy est gestionnaire de 538 hectares de forêts dans l’Allier, précisément dans les Bois de Celle et de Bagnolet. Engagée à titre de mécène auprès de l’Office national des forêts (ONF), la maison garantit aussi la gestion durable d’une forêt historique pour le cognac, celle de la Braconne en Charente. Depuis 2020, avec l’appui de Reforest’Action, Hennessy contribue la restauration de 50 000 hectares de forêts – l’objectif d’ici 2030 – en Asie, en Afrique et aux Etats-Unis.

La maison souhaite aussi planter 35 000 chênes au cours des cinq prochaines années. Un engagement environnemental que l’on retrouve aussi au sein de son vignoble, puisque Hennessy promeut la biodiversité avec un programme d’agroforesterie (NDLR, mode d’exploitation agricole qui associe la plantation d’arbre pour assurer la préservation et le renouvellement des ressources naturelles). Des haies sont plantées sur 40 hectares pour assurer un écosystème plus durable.

Badet Clément change de nom

Catherine, Jeanne et Laurent Delaunay.

Le groupe Badet Clément (Edouard Delaunay en Bourgogne, le domaine Les Jamelles et Abbotts & Delaunay dans le Languedoc, etc.) devient Delaunay Vins & Domaines et officialise l’arrivée de Jeanne, la fille de Laurent et de Catherine Delaunay. Jeanne s’impliquera désormais dans les choix techniques de la gamme Abbotts & Delaunay, avec pour ambition d’élaborer de grands vins du Languedoc.

Après une école de management, un passage dans la winery de Francis Ford Coppola et des études en viticulture-œnologie, la jeune femme s’est formée auprès de Thibault Liger-Belair et du domaine de la Romanée-Conti. Outre ses missions entrepreneuriales dans le sud de la France, elle coordonnera la stratégie RSE, préoccupation du groupe depuis plus de dix ans. Pour atteindre ces objectifs (obtention du label ECOVADIS en 2024 et certification B CORP en 2026), Jeanne Delaunay a défini plusieurs piliers, dans une volonté de transmission des savoir-faire auprès des salariés de l’entreprise : maîtrise et innovation, réduction des impacts et valorisation des déchets, adaptation au changement climatique et restauration de la biodiversité, etc.