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Asbel Morales, le gardien du rhum cubain

Asbel Morales
Photo Mathieu Garçon

« À Cuba, il y a un style particulier du ron cubano », explique Asbel Morales, le Maestro Ronero de Havana Club. Ce style, protégé par une appellation d’origine, repose sur des règles strictes. La canne à sucre doit être cubaine, la distillation se fait en colonne et le vieillissement a lieu exclusivement sous l’atmosphère tropicale de l’île. « Le climat est fondamental. Un an de vieillissement à Cuba équivaut à trois ou quatre ans en Écosse », rappelle le Maestro, soulignant le rôle unique de la chaleur et de l’humidité dans le développement des arômes.

Le goût Havana

Si tous les rhums cubains partagent cette base commune, Havana Club se distingue par ses choix techniques et sensoriels. « Nous utilisons un type de mélasse sélectionné, plus riche en sucre, et une levure exclusive que nous gardons secrète », confie le Maestro. Ce couple mélasse–levure, associé à une colonne de distillation dessinée spécialement pour la marque, donne naissance à une aguardiente (l’eau-de-vie issue de la mélasse) au caractère unique qu’Asbel Morales aime rappeler : « fort et aromatique, avec le goût de la canne à sucre ».

L’art du Maestro Ronero commence là. Il sélectionne les fûts, souvent centenaires, qui accueilleront les eaux-de-vie pour un premier vieillissement. Puis vient le temps de l’assemblage : « Il est rare qu’un rhum Havana Club provienne d’une seule base. Nous travaillons souvent avec quatre, six, voire dix bases différentes », détaille-t-il. Ce travail d’équilibre et d’intuition donne aux rhums de la maison leur harmonie caractéristique. C’est-à-dire, un profil rond, équilibré, toujours fidèle à l’esprit cubain.

Un patrimoine immatériel

Le rôle du Maestro dépasse la technique. C’est aussi un passeur de culture. Le Movimiento de Maestros del Ron Cubano réunit aujourd’hui neuf maîtres sur toute l’île, dont quatre travaillent avec Havana Club. Chacun a pour mission de transmettre son savoir à un aspirante maestro. « Devenir Maestro peut prendre vingt ans », confie-t-il. « Il faut connaître la canne, la distillation, le climat, mais aussi l’histoire et la culture de notre pays. » Une fois reconnu, le nouveau Maestro Ronero rejoint ses pairs dont le titre est inscrit au patrimoine immatériel de l’humanité par l’UNESCO. Une distinction rare dans le monde des spiritueux.

« Notre devoir, dit le Maestro, c’est de ne jamais trahir la tradition du rhum cubain. » À travers chaque bouteille de Havana Club, c’est tout un pan de la culture cubaine qui s’exprime : l’art de la patience, la rigueur du geste et la passion d’un peuple pour sa terre et sa canne à sucre. Car, comme le résume joliment Asbel Morales : « le rhum cubain, c’est la buena vida. Mais surtout, c’est Cuba dans un verre. »

Cosse Maisonneuve, l’élégance du grand vin de cahors

« L’objectif du vin, c’est la simplicité, le plaisir. C’est vraiment notre signature », expliquent Mathieu Cosse et Catherine Maisonneuve, propriétaires du domaine Cosse Maisonneuve. Dans ce nouvel épisode de Classe de maître, ils nous présentent aux côtés de Michel Bettane, deux de leurs cuvées 100 % malbec.

Domaine Cosse Maisonneuve, Les Laquets 2020, cahors
Domaine Cosse Maisonneuve, La Marguerite 2022, cahors

Production : Jeroboam
Image : Nicolas Guillaume et Julie Lobo
Montage : Nicolas Guillaume
Motion Design : Maxime Baïle
Musique originale : Arthur L. Jacquin

En partenariat avec Cosse Maisonneuve
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.

Dauvergne et Ranvier, 15 cépages, côtes-du-rhône 2023

Un côtes-du-rhône avec 15 cépages, ça vous tente ? Il est signé par le duo Dauvergne et Ranvier et c’est le dernier coup de cœur de Thierry Desseauve et Louis-Victor Charvet qui nous en parlent dans le nouvel épisode de Speed Tasting

En partenariat avec Dauvergne Ranvier

Production Jéroboam
Montage Nicolas Guillaume

Domaine Mugneret-Gibourg, des valeurs pour héritage

Domaine Mugneret-Gibourg

Retrouvez cet article dans En Magnum #41. Vous pouvez l’acheter en kiosque, sur notre site ici, ou sur cafeyn.co.


« Une gestion en bonne mère de famille », c’est ainsi que le quatuor à la tête du domaine Mugneret-Gibourg synthétise sa philosophie, non sans un certain sens de l’autodérision. Le destin de cette entreprise familiale s’est joué par deux fois à la suite de la disparition d’un homme. La première en 1988, avec le décès de Georges Mugneret qui laisse derrière lui sa femme Jacqueline et ses deux filles, Marie-Christine et Marie-Andrée. La seconde en 2016, lorsque le métayer de 4,5 hectares de vignes appartenant à la famille décide de rendre les clés. « Nos mères nous ont réunies autour d’une table », raconte Marion, la fille de Marie-Christine. « Elles nous ont demandé si cela nous intéressait de reprendre progressivement les rênes. »

Sur les quatre cousines, deux répondent par l’affirmative. Marion, issue du marketing agroalimentaire, et Lucie, ingénieure en production. Si elles avaient déjà en tête l’ambition d’un retour, elles disent n’avoir jamais subi une quelconque pression de la part de leurs mères respectives, même si la passation semble être vécue comme une forme de soulagement. « Nous souhaitons qu’elles puissent amener leur patte », affirment en chœur les deux aînées, dont l’une partira en retraite à la fin de l’année. « Mais pour la viticulture et la vinification, il est important de maintenir une certaine continuité, car nos clients sont habitués à un certain style de vin », s’empressent-elles de souligner.

Un style aux contours en dentelle, que les héritières se gardent volontiers de vouloir bousculer. « Lors de l’annonce de la reprise, tout le monde nous a demandé ce que nous allions changer », se souvient Lucie. « Il est hors de question de céder à une mode ou de chercher à marquer le coup. Nous aimons ces vins-là et le maintien de leur qualité représente déjà un défi immense. » Celui de conserver coûte que coûte la fraîcheur et la pureté d’un pinot noir dont elles n’ignorent pas la grande fragilité, avec pour ambition de rester fidèles à l’identité de chaque terroir, du bourgogne générique jusqu’au plus désirable des grands crus. « À la dégustation, nous tenons à ce que la structure tannique ne soit jamais agressive, via des extractions douces, un éraflage à 98 %, tout en ne nous interdisant pas de changer de technique en fonction du climat, tant que le résultat est harmonieux et séduisant. »

Fermé le mercredi

Plutôt qu’une révolution de façade, Marion et Lucie ont préféré agir en coulisses, optimisant la gestion des stocks et la traçabilité de bouteilles devenues en l’espace de quelques décennies de juteux objets de spéculation, adressant de nouveaux marchés, confiant leurs exportations à une plus jeune génération et s’autorisant à investir dans un nouveau groupe d’embouteillage afin de mieux soigner les finitions. Marie-Andrée l’admet : « Chaque génération aura eu ses priorités et ses objectifs. À notre époque, nous étions peu de femmes dans le milieu et nous avons décidé de rompre avec l’excès de technologie auquel avaient cédé nos parents pour revenir à des techniques viticoles plus proches de celles de notre grand-père. J’aime à dire que ce que nous faisons encore aujourd’hui s’apparente à du jardinage ».

Une modestie doublée d’une approche qui se veut à la fois humaine et sensible, n’en déplaise à leur comptable, qui ne manque jamais d’insister sur le poids conséquent que représente à ce jour la masse salariale en activité. « Lorsque nous avons repris, nous étions jeunes mères de famille », insiste Marie-Christine. « Nous fermions le mercredi car c’était le jour des enfants. La tradition a perduré avec Marion et Lucie, ce qui leur permet de concilier plusieurs rôles. En parallèle, nous nous efforçons de prendre soin de nos employés, condition sine qua non pour obtenir un travail de qualité. »

De leur côté, les deux autres sœurs ne sont en rien étrangères à la conduite des affaires. À Fanny revient la tâche de gérer la maison d’hôtes, flambant neuve et attenante au domaine, baptisée en hommage à leur grand-mère Jacqueline. À Clémence, avocate spécialisée en droit rural à Dijon, celle de prêter main forte aux équipes en période de vendanges. « Nous serons toujours là pour aider, mais le plus important, c’est qu’elles se sentent libres », résume Marie-Christine d’un air confiant. « Je me souviens de ces mots d’Étienne Grivot, ami vigneron à Vosne-Romanée, qui affirmait que de zéro à trente ans, on apprend, de trente à soixante, on fait. Au-delà, on accompagne ». Soit la parfaite définition d’un héritage précieux, celui de l’infinie douceur.

Bernard Magrez, le dernier Pape

Bernard Magrez

Enfant battu, envoyé à 13 ans dans un pensionnat des Pyrénées, Bernard Magrez s’est juré de prouver à son père et au monde qu’il n’était pas un « raté ». Sa vie prend alors la forme d’une revanche. À 88 ans, installé au Château Pape Clément – demeure historique du pape Clément V – il règne en solitaire sur un empire viticole de quatre grands crus classés bordelais et d’une quarantaine de domaines à travers le monde. « Le boss de Bernard Magrez, c’est le client », rappelle Jean-Guillaume Prat, soulignant un sens du marché qui a révolutionné le commerce du vin.

Ses méthodes offensives, novatrices il y a trente ans, ont « laissé certains Bordelais dubitatifs », poursuit Jean-Guillaume Prat. Mais pour Bernard Magrez, l’évidence demeure : « Il faut produire des vins qui correspondent à l’attente des consommateurs sinon on ne vend rien ou très peu. » Derrière ce pragmatisme se cache un homme redouté, respecté, mais aussi isolé. « Depuis que je vis seul, mes enfants ne sont jamais venus chez moi (au Cap Ferret, ndlr), j’ai tellement un mauvais caractère », reconnaît-il. Sa fille le décrit sans détour : « Mon père gère l’entreprise en autocrate. » Son fils ajoute : « On n’était pas quatre à la maison, mais cinq. L’entreprise était présente aussi. »

À 88 ans, Bernard Magrez continue de bâtir, malgré la question inévitable de l’après. « Je ne peux pas ne pas penser à ma succession, mais je fais tout pour arrêter le plus tard possible », confie-t-il. Sa quête, forgée dans la douleur, demeure celle d’un homme en lutte : « Quand on vit pour quelque chose, on vit égoïstement. »

BERNARD MAGREZ

Hine réinvente sa collection de cognacs millésimés avec le 1975

Coffret cognac Hine millésime 1975

Forte de 250 ans d’histoire et pour inaugurer cette nouvelle collection, Hine dévoile le millésime 1975, un cognac d’exception qui a patiemment mûri cinquante ans en fût avant d’être embouteillé à 47°, pour préserver équilibre et intensité aromatique. Ce lancement marque une étape importante dans l’internationalisation de Hine, avec des événements prévus en Europe, aux États-Unis et en Chine. « Les millésimes sont notre signature, c’est ce qui nous distingue. Chez Hine et nulle part ailleurs », souligne Thibault Delrieu, directeur. L’ambition est claire : faire de Hine la référence incontournable du cognac millésimé.

Pour incarner l’esprit des années 1970, la maison a confié le décor de la carafe à la designer Manon Briquet de Valon. Réalisée en porcelaine par la maison Bernardaud, elle conjugue audace esthétique et exigence artisanale. Deux coffrets prestigieux accompagnent ce lancement : le Coffret Rituel (6 200 €, 50 exemplaires) et le Coffret Collection (3 500 €, 450 exemplaires).

Avec seulement 500 pièces disponibles dans le monde, le 1975 s’adresse aux collectionneurs et amateurs éclairés. Premier chapitre d’une série appelée à s’étoffer, il incarne une vision forte : celle d’un cognac qui revendique sa singularité, son exigence et son lien intime avec le temps.

 

Les deux coffrets Hine millésime 1975Coffret Rituel
(6 200 €, 50 exemplaires)

Coffret Collection
(3 500 €, 450 exemplaires).