2012 et la typicité rhodanienne





Au nom de toute la filière*, Inter-Rhône assure que les vins du millésime 2012 subliment la typicité aromatique
des cépages rhodaniens. Les premières dégustations révèlent des vins au potentiel aromatique exceptionnel.
« Les tanins, bien présents, sont souples et ronds. On serait tenté de rapprocher ce millésime de 2007 par son élégance, son expression aromatique et sa finesse », souligne Françoise Dijon, responsable du département analyses et qualité d’Inter-Rhône. Pour Philippe Pellaton, président du syndicat général des vignerons des côtes
du Rhône et vice-président d’Inter-Rhône, le millésime 2012 « dévoile des vins francs, équilibrés et fruités, fidèles
à la typicité rhodanienne ».

Ce millésime a permis aux cépages de révéler leurs caractéristiques. On retrouve ainsi pour les syrahs, très expressives, des arômes de poivre et de violette. De leur côté, les grenaches s’expriment sur tout le registre des fruits rouges et apportent rondeur et sucrosité. « Les vins sont concentrés, colorés, caractérisés par des tanins bien présents, doux, soyeux et veloutés », estime Jean Abeille, producteur de côtes-du-rhône et de lirac. Pour André Farjon (domaine de Dionysos, Uchaux), « les côtes-du-rhône villages présentent une belle charpente, du caractère et de la personnalité et les côtes-du-rhône villages Cairanne se positionnent avec beaucoup de finesse et de fruit sur les grenaches, et de la matière et une bonne structure sur les syrahs et mourvèdres ». Du côté de Rasteau, André Roméro (domaine de la Soumade) parle de vins « tout en élégance, très structurés, avec beaucoup de couleurs, sans explosion de richesse alcoolique, puissants et généreux, aux tanins fondus. Denis Deschamps,
de la cave d’Estézargues, estime quant à lui que ce millésime devrait garder « sa fraîcheur et son identité ».

Au sud du vignoble, le binôme grenache-cinsault donne des résultats remarquables en rosé. Parallèlement,
la synergie grenache syrah donne des vins très colorés, avec de puissants arômes, tandis que les équilibres alcool/acide leur confèrent beaucoup de fraîcheur. L’acidité préservée a permis aux cépages blancs de garder
toute leur fraîcheur et leur expression aromatique. Plus au nord, tous les cépages s’expriment également dans leur registre aromatique naturel. « Les premières dégustations de syrah révèlent des notes de poivre, violette et réglisse, avec de beaux tanins souples et enrobés », commente André Perret, producteur de condrieu et saint-joseph. Yann Chave ajoute que « la syrah s’exprime pleinement, les vins sont ronds, avec de très beaux équilibres. 2012 sera encore plus gourmand que 2011 ! ». Et Xavier Gomart, directeur de la cave de Tain, de compléter ce tableau enthousiasmant : « De beaux raisins, une récolte quasiment pleine, des couleurs qui s’extraient bien, un beau millésime ! » Les cépages blancs (viognier, roussane et marsanne) donnent des vins très explosifs sur le plan aromatique, soutenus par une belle fraîcheur. D’après Carole Devaux (cave des Clairmont), « ce millésime sera flatteur, plutôt gourmand, sur le fruit, avec des tanins présents du fait de maturations tardives ».

Les autres appellations de la vallée du Rhône (grignan-les-adhémar, costières-de-nîmes, luberon, ventoux,
côtes-du-vivarais et clairette de Bellegarde) se félicitent également. « Les cuvées 2012 de grignan-les-adhémar présentent déjà de beaux atouts : beaucoup de fruits et d’équilibre, une grande finesse, de jolis tanins, nobles et élégants », témoigne Henri Bour, le président de l’appellation. Pour Philippe Tolleret de Marrenon : « Les rosés du Luberon sont d’une belle intensité aromatique, avec des reflets violines/pourpre. Les rouges affichent déjà une belle profondeur. Le bel équilibre des blancs est remarquable ». Yves Favier, président de l’appellation ventoux affiche également sa satisfaction : « Je rêve de vendanger toutes les années comme ça ! 2012 sera qualitativement un beau millésime. La syrah est très expressive et les degrés raisonnables ». En costières-de-nîmes, Fanny Boyer (Château Beaubois) ajoute que « ce millésime présente déjà beaucoup de fraîcheur et d’éclat aromatique en blanc et rosé. Les rouges sont élégants, charmants, fleuris avec des tanins très fins et des acidités très équilibrées ».

Hormis un début d’été un peu compliqué, les étapes successives se sont déroulées sans difficulté majeure dans
le Rhône, qui mesure sa chance. Michel Chapoutier, président de l’Union des maisons de négoce de la vallée du Rhône et vice-président d’Inter-Rhône déclare que « Le Rhône est resté sous l’influence du climat méditerranéen, quand le reste de la France subissait l’influence océanique. II va y avoir de la minéralité, de la structure, des choses superbes dans les vins de cette région bénie des dieux pendant la saison». Les vignerons ont le sourire. Après des vinifications sans encombre, ils abordent les étapes d’élevage persuadés que ce millésime apportera beaucoup de plaisir aux amateurs de leurs vins


*Produits sur 6 départements (71 064 hectare, 5 000 exploitations viticoles, 46 000 emplois directs ou induits),
les vins de la vallée du Rhône représentent la première activité économique de la région avec 404 millions de bouteilles commercialisées en 2010/2011 dans 155 pays. En 2011, les différentes AOC ont généré 1,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires.

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