Vins nés sous x

Le vin. Il y a ceux qui aiment y tremper leurs lèvres. D’autres préfèrent le déguster religieusement, certains en font tout un plat. D’autres, c’est plus rare, en font tout simplement. Arriver à cette dernière étape requiert du travail, du savoir, de la passion et de l’abnégation. Ces hommes et ces femmes qui travaillent au quotidien sont œnologues, maîtres de chais ou propriétaires sans avoir, souvent, les connaissances techniques nécessaires à l’élaboration d’un vin. C’est le cas des vignerons polytechniciens, des anciens de Polytechnique, des générations d’X. Organisé par l’association X-Vinicole, le salon rassemble une trentaine de producteurs à la Maison des X, quartier général de l’École Polytechnique au sein de l’Hôtel de Poulpry, à Paris. Une autre édition réunit tout ce monde à Lyon,
à l’automne.

Alors qu’il s’agit du 23e rassemblement de ces X des vignes, ils sont quelques-uns pour qui c’est une première. C’est le cas de Jérôme Granboulan qui présente le vin familial, Château Le Grand-Jourgey.
« Nous avons acquis la vigne, mon beau-frère et moi-même, pour réaliser un projet qui nous tenait à cœur depuis longtemps. Nous voulons un sauternes moderne, léger, minéral et abordable. »
À sa gauche, un camarade de promotion 1974. Didier Miqueu s’implique à plein temps dans le vin. Du ministère des Finances à l’asset management en passant par le consulting financier, les hasards de la vie lui ont fait rencontrer le comte Stephan von Neipperg. A Bordeaux en 2005, ils acquièrent ensemble le Château Soleil puis Didier Miqueu s’associe à l’aristocrate allemand au Clos Marsalette. En 2007, ils achètent le Château Croix-du-Rival et produisent une cuvée de prestige appelée Le Rival. « J’ai découvert l’association il y a quatre ans. Elle est très active grâce à ses 37 membres et je rencontre des gens atypiques aux trajectoires diamétralement opposées. »

Autre vin, autre X, autre promotion, la 69e. Gérard Dega et sa femme ont repris en 2002 le Château La Gineste à Cahors. « Ma fille et mon gendre ont commencé leur aventure dans le vin en 1999 quand ils ont acheté le Clos d’un Jour. Ma femme et moi venions les aider et voulions être proches d’eux. Le vin est une véritable passion. Etant retraité de ma première vie professionnelle, j’ai entamé ma seconde à La Gineste. »

Autre région. Les Accary sont propriétaires du Château La Rolière en appellation brézème. Les histoires de l’association X-vinicole et de ce clos d’un seul tenant sont liées. Maurice Marchal, père d’Isabelle Accary, est l’un des membres fondateurs. « Il voulait que les vignerons polytechniciens partagent et dévoilent leurs expériences » raconte Michel Accary. « Le premier salon s’est tenu en 1991, six ans après la création de l’association. On préfère participer à de petits événements comme celui-ci ». Ce 23e salon des vignerons polytechniciens rassemblait au total 32 producteurs.
Et comme la vérité est dans le verre, Guillaume Puzo, dégustateur Bettane+Desseauve, a goûté les cuvées de ces vignerons X.

Pierre Grenié


Château Magence
Graves 2011, blanc

Vin avec un boisé prononcé et une texture grasse qui lui permettent de gagner en finesse. On apprécie la fraîcheur de fin de bouche.

11 €


Château La Gineste
Secrets de La Gineste, cahors 2009, rouge

Riche, puissant et concentré. Bonne fraîcheur en finale, tanin fin, idéal sur un magret.

10 €


Château de Rhodes
Doux, Aoc gaillac 2010, blanc

Joli moelleux au fruité confit, un peu exotique. La fraîcheur en bouche équilibre bien la liqueur. Vin gourmand dans un joli millésime qui pourra évoluer, mais qui donne déjà beaucoup de plaisir.

12 €


Château de l’Ille
Cuvée Angélique, corbière 2009, rouge

Agréable salinité en bouche, beaucoup de fraîcheur, les tanins sont élégants. A réserver sur des gibiers et des viandes mijotées.

9 €


Domaine Dupuy de Lôme
Bandol 2010, rouge

Généreux en alcool, tanins ronds. L’intérêt du vin demeure avec des notes de fruits noirs, d’épices fortes et de réglisse. Servir légèrement rafraîchi.

16 €


Le Grand Jourgey
Sauternes 2011

Passerillé plus que botrytisé, arômes exotiques. La bouche gourmande reste fraîche, mais du fait du raisin, limitée dans son ampleur, son développement et sa complexité.

15 €


Château La Rolière
Brézème 2011, rouge

Fruité cassissé, gourmand, tanins fins, jolie longueur pour ce vin rouge agréable sur des viandes grillées.

7,60 €


Clos Marsalette
Pessac-léognan 2010, rouge

Nez gourmand, fruité noir myrtille, balsamique. Bouche élégante et fraîche. Intense et savoureux, bel avenir en perspective.

24 €


Château Soleil
Puisseguin-saint-emilion 2009

Arômes de fruits noirs confits, presque compotés, qui conservent néanmoins de la fraîcheur. C’est en bouche que ce vin affirme son charme et son élégance avec une agréable finesse de fin de bouche. Attention, c’est costaud.

18 €


Le Rival
Lussac-saint-emilion 2010

Riche, tanins fermes et concentrés. Le vin devrait attendre 4 à 5 ans pour être plus harmonieux, mais il possède d’or et déjà fraîcheur, équilibre et élégance.

30 €


Château Croix du Rival
Lussac-saint-emilion 2010

Un tanin moins gracile que le Rival, un équilibre un peu plus fort en alcool donnant une bouche puissante, mais où l’on ne retrouve pas l’équilibre et la finesse du Rival. Ce vin a indéniablement des qualités.

14 €


Domaine Cheysson
Chiroubles 2011

Le savoureux fruité que l’on attend du gamay agrémenté de notes balsamiques. Fines textures légèrement minérales en bouche. Agréable, précis et gourmand.

7,70 €

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