La saga des Faiveley

Au balancier du temps, la trilogie histoire des hommes ¬— terroir — mémoire des millésimes constitue le fondement de cette épopée familiale. Celle-ci pourrait débuter par la fameuse valse de Chostakovitch rythmant la saga des générations qui ont imprimé la mémoire du domaine. Le mouvement originel agit comme une source avec Pierre Faively qui fonde la maison en 1825. C’est l’époque où il visite l’Europe du Nord pour faire connaître ses vins. Quelques décennies plus tard, le phylloxéra ravage le vignoble et François Faiveley, médecin de formation se bat avec acharnement contre l’insecte dévastateur. Sous la grande guerre, Georges Faiveley, médaillé à Verdun est le capitaine idéal. Il devient après la dépression de 1929, le maréchal du palais qu’il faut à la Bourgogne. Il fonde avec son ami Camille Rodier, la Confrérie du Tastevin, qui se pose en digne héritière d’une confrérie bachique du Moyen-Âge. Les caves sont alors pleines et le vin se vend très mal Le succès est immédiat et il deviendra mondial. Il se poursuit aujourd’hui avec tous les chapitres qui se tiennent au Clos Vougeot. Succédant à son père, Guy Faiveley double la superficie du domaine.
Une nouvelle impulsion est donnée avec l’arrivée de François Faiveley qui dès 25 ans apporte sa pierre à l’édifice. Table de tri, macérations à froid, il donne dans les années 1980 un nouveau souffle à la vénérable maison de Nuits-Saint-Georges avec des rouges nerveux, élégants et racés. A la fin des années 1990 et au début de ce siècle, la dureté des fins de bouche a dérouté les aficionados du domaine. Le fils de la maison, Erwan s’attaque à ce problème lorsqu’il reprend les rênes en 2004. Il recrute en 2006 Bernard Hervet, l’homme qui remit sur le devant du bouchon la maison Bouchard Père et Fils. Derrière ses fines lunettes, ce mélomane averti connaît toutes les gammes des grands crus de Bourgogne. Dès le premier mouvement, il expose sa partition d’une rupture tranquille. Il écarte un tonnelier en surchauffe de barrique, soigne le cultural et le culturel, installe un pressoir vertical, change les notes trop rigides des fins de bouche. Celles du 2007 sonnent justes et les finales plus souples, longues et suaves sont particulièrement harmonieuses. Le côté spirituel, aérien, tout en tension du latricières est comme une musique de Schubert, la résonance du corton-charlemagne rappelle des accents wagnériens, et le clos-de-bèze joue un air de Brahms. Pas de doute, la nouvelle association est harmonieuse. Dans la foulée, le domaine s’agrandit sur de très beaux climats de Puligny, Chassagne, Pommard, Volnay et Meursault. Aujourd’hui, il possède 120 ha, dont 10 en grands crus et 25 en premiers crus, sur les terroirs prestigieux de Gevrey-Chambertin, Clos de Vougeot, Chambolle-Musigny, Nuits-Saint-Georges, Corton, Puligny-Montrachet, Volnay, Pommard sans oublier Mercurey qui depuis le printemps 2011 possède sa propre entité avec le domaine de La Framboisière.
Les cuvaisons se doivent d’être longues et se déroulent à basse température dans des cuves tronconiques en bois ou en inox. De façon traditionnelle, le pigeage dans les cuves ouvertes permet l’extraction de la couleur, des tanins et de tous les composés aromatiques contenus dans la peau des raisins. C’est alors qu’intervient le pressoir vertical qui apporte sa précision et la délicatesse de sa pressée, il permet d’obtenir des jus très purs et de grande qualité.
La durée de fermentation constitue un élément indispensable pour produire de tels crus. Les vins sont ensuite élevés en barriques à Nuits-Saint-Georges dans les caves voûtées du XIXe siècle qui offrent les meilleures garanties pour des élevages longs. La sélection des tonneliers se révèle rigoureuse suivant les millésimes et les terroirs. La dureté des vins de la fin des années 1990 était due en partie à une chauffe grossière du parc de barriques. Ici, on fait confiance aux tonnelleries François et Taransaud pour leur grain fin et leur chauffe légère.

Le boisé accompagne le vin et se fond parfaitement, ce qui fait que tous les crus sont excellents dès leur jeunesse avec des textures d’un grand raffinement et ils évoluent parfaitement. Leur digestibilité est parfaite et ce sont de superbes crus de gastronomie. Ils s’adressent autant à l’initié qu’au profane, en parlant autant au cœur qu’à l’esprit. Ce qui frappe lorsque l’on goûte les derniers millésimes, c’est la grande lisibilité des terroirs. Les blancs avec leur tension minérale et leurs accents cristallins sont un modèle de style. Les rouges sont denses sans être massifs,
ils ont des tanins fins, des finales longues, pures et raffinées.

Les rouges

Monthélie premier cru Les Champs Fuliots
Au milieu des premiers crus de Monthélie, cette parcelle de 0,27 ha de terres rouges repose sur un terroir particulièrement sec où la roche est très proche de la surface. Elle a été acquise en 2007. Les vins produits dégagent de délicieuses flaveurs de petits fruits rouges, avec quelques accents de menthe poivrée, la bouche est bien constituée et pleine de charme. On se rapproche des volnays avec moins de vinosité.
2009 : Nez de griotte et de poivre gris, attaque sur un fruité croquant qui prend en s’installant ce qu’il faut de densité, ce vin donne déjà beaucoup de plaisir. 14,5

Volnay premier cru Frémiets
Ces 74,04 ares ont été acquis en 2007 au milieu des premiers crus de Volnay. Ce cru mêle de façon subtile fruits rouges qui vont de la framboise à la cerise et les fleurs dans un registre œillet ; les tanins sont subtils, veloutés avec un côté aérien. On le boit dans les cinq ans sur un blanc de volaille. Il peut évoluer parfaitement en cave sur une bonne dizaine d’années.
2011 : On apprécie la délicatesse florale au nez, le tanin s’est resserré en attaque, puis il y a un léger côté crémeux et une finale épicée. 15,5
2010 Floral et cerise au nez, ce vin est à la fois long, élégant et aérien avec ce qu’il faut d’esprit en fond. 16,5
2009 : Nez d’œillet et de cerise noire, le tanin se fait légèrement enveloppant en attaque puis la bouche devient très subtile avec une texture quasi satinée. 16
2008 Flaveurs de pivoine et de framboise, grande délicatesse de la bouche avec des tanins fondus et soyeux. 15,5

Volnay premier cru Les Santenots
Les 51, 21 ares de cette parcelle repose sur des calcaires et des limons bruns. Le Domaine Faiveley qui a en charge tous les travaux de la vigne peut assumer jusqu’au bout la bonne maturité des raisins. C’est toujours l’un des vins les plus colorés de la cave. Ce volnay joue dans un registre sensuel avec une vraie personnalité, les tanins sont longs, et la texture est toute en suavité élégante. C’est un vin qui s’exprime sur un rôti de veau.
2010 C’est un vin à la fois floral et kirsché qui présente des tanins profonds et enrobés encore fougueux ; beau potentiel d’ici trois à cinq ans. 17
2009 Ce vin a des tanins enveloppants et une texture veloutée, il y a une réelle profondeur et des arômes où la cerise noire émerge, avec une finale fraîche sur le noyau. 17

Pommard premier cru Les Rugiens
Achetés en 2007 à Annick Parent comme le Monthélie Champs Fuliots et le Volnay Fremiets, ces 51, 21 ares sont situées sur le cœur le plus qualitatif de ce premier cru qui aspire à devenir grand cru, c’est à dire sur les Rugiens hauts. Cela permet de produire un vin tout en tension alliant puissance et élégance avec de jolies touches florales en finale.
2010 : On a la puissance contenue et un côté pour l’instant plus floral à partir du milieu de bouche que terrien, très belle finale de pivoine et de poivre. 17
2009 : Vin qui est plus en tension qu’en texture veloutée, aromatique de rêve mêlant truffe, fleurs épicées et fruits noirs. 17

Nuits-Saint-Georges premier cru Les Chaignots
Les 72,61 ares donnent des connotations de vosne-romanée, avec un profil tout en droiture, des accents floraux et une texture suave. C’est le nuits préféré de François Faiveley. Ce vin accompagne un pigeonneau truffé au chou.
2010 : Le fruit est très parlant au nez dans un registre cerise noire et poivre de Sichuan. L’attaque et la bouche sont suaves, on est dans une expression qui tutoie celle des vosne tout proches. 16
2009 : Nez d’œillet et de fleurs épicés, tanins à la fois serrés et longilignes, avec une matière dynamique et épicée. 16,5
2008 : Délicieuses flaveurs de ronce et de poivre blanc, la droiture de la bouche et la fin poivrée et longiligne font merveille. 16
2001 : Accents de fruits rouges, de cuir et d’épices, bouche à la fois puissante et élégante avec ce qu’il faut de fraîcheur poivrée en fin. 15

Nuits-Saint-Georges premier cru Les Damodes
Les 81,48 ares de ce premier cru de Nuits sont situés sur un terroir de druidesses qui longe un prestigieux cru de Vosne-Romanée, Les Malconsorts, voisin de La Tâche. Ce cru se caractérise par des flaveurs de moka et de fleurs, un tanin tendu et longiligne avec ce qu’il faut de suavité en texture. L’attaque offre le velouté d’un vosne ; le centre et la fin de bouche plus serrés nous ramènent sur Nuits. 2009 est un modèle de style.
2010 : Nez de moka caractéristique du cru, la bouche offre un tanin tendu d’une belle profondeur avec une suavité de texture propre au secteur. 17
2009 : Puissance et élégance avec toujours ces accents de moka et de fleurs épicées, attaque suave de grand charme, fin de bouche très bien dessinée avec plus de fougue et un tanin épicé. Vin de grand charme avec une texture de rêve. 18

Nuits-Saint-Georges premier cru les Porêts
Situé sur 1,67 ha de sols bruns calcaires graveleux, ce premier cru offre toujours un tanin subtil et avenant avec ce qu’il faut d’équilibre.
2011 : Nez de pétale de rose et d’encens, la bouche possède à la fois de la densité et de la finesse avec une persistance finale épicée. 16
2010 : Tanin civilisé et long, grande fraîcheur du fruit, ce vin est en devenir. 16
2009 : Nez sur la cerise noire et le poivre de Sichuan, attaque offrant une suavité et une fermeté qui se prolongent avec le côté droit des Nuits et un véritable centre de bouche et une fin énergique, le vin s’installe dans le verre et, au bout de trente minutes, il offre l’une des meilleures musique de Nuits. 16,5

Nuits-Saint-Georges premier cru Les Saint-Georges
Fort justement, le dossier pour l’obtention du classement en grand cru devrait aboutir, consacrant enfin ce terroir oublié des classements. Les 29,78 ares situés sur des argilo-calcaires donnent un vin de grande race dans une générosité épanouie et tendue.
2011 : Une nouvelle fois, ce cru émerge des premiers crus avec une bouche ultra-racée sur la réserve, avec une plénitude sous-jacente. 17,5
2010 : Ce vin est digne d’un grand cru, il insuffle sa sève et rayonne en bouche, pour l’instant plus en structure qu’en arômes. 17,5
2009 : Accents de moka et de café avec une pointe épicée, l’aromatique offre une vraie complexité et la bouche a la percussion et la plénitude voulue. 17,5

Chambolle-Musigny Combe d’Orveau
Ces 25,77 ares sont situés au dessus du Musigny sur des sols caillouteux calcaires qui permettent de produire un vin à la distinction de fruits et de texture très typée. C’est un vin d’initié qui sous son apparente fluidité se révèle long et tendu.
2010 : Nez floral très distingué, avec un fruité frais sous-jacent, bouche aérienne et en dentelle d’une grande subtilité. 18
2009 : Il y a certes le côté dentelle propre au secteur mais il y a du fond et des accents de rose, d’œillet et un peu plus de vinosité que sur les Fuées. 17,5

Chambolle-Musigny premier cru Les Fuées
Calcaire et argile rouge composent le sol des 18,97 ares situés dans le prolongement des Bonnes Mares. Il se révèle plus en chair à l’attaque que La Combe d’Orveau, avec une bouche plus sensuelle. Il joue dans le registre du Bonnes Mares, tout proche.
2010 : Situé à proximité des Bonnes Mares, ce vin se révèle très en chair, sa fin de bouche est fraîche et précise. 18
2009 : À la fois en dentelle et longiligne, ce vin offre des accents de fleurs épicées et une aromatique distinguée. 17

Musigny
Produit à raison de 150 bouteilles par millésime, ce grand cru est confidentiel et depuis la reprise en main par la nouvelle équipe, il devrait encore progresser. Le 1999 goûté constitue une merveille de texture.
1999 : Au premier nez, il y a une aromatique dans un registre animal, puis le vin devient plus raffinée. Quand on le porte en bouche, c’est l’extase au niveau de la texture satinée qui se déroule à l’infini en bouche. Grande émotion pour cette texture unique. 19

Gevrey-Chambertin premier cru Combe aux moines
Planté sur argiles fossilifères et marnes blanches, cet 1,19 ha permet d’obtenir un vin généreux doté de tanins francs et épicés qui évolue parfaitement dans le temps. Le 1935 prouve cet état de fait.
2010 : Nez de fourrure, bouche qui a de l’étoffe avec une belle franchise. 16
2009 : Vin qui offre une générosité contenue, avec une belle qualité de tanins, il faut lui laisser cinq ans pour qu’il s’exprime sur un rôti de sanglier. 16
1935 : Nez de fruits rouges compotés avec une pointe épicée et réglissée, en bouche les tanins sont complètement fondus et ils se font caressants, très belle fin menthée et poivrée. 17

Gevrey-Chambertin premier cru Les Cazetiers
Ces 2,04 ha situés sur marnes blanches peuvent rivaliser avec des grands crus de l’appellation. On apprécie les flaveurs d’allumette mouillée, de baies noires, de ronce, de poivre de Sichuan et l’énergie du tanin qui possède beaucoup de ressort, avec une fin de bouche toujours précise sur l’anis badiane. L’amateur se doit d’avoir ce cru en cave pour piéger ses meilleurs amis.
2010 : Plus profond qu’en 2009, ce premier cru a de la percussion, avec une finale très distinguée. 17,5
2009 : Réglissé avec un tanin long et racé, ce vin séduit par son élégance et sa distinction aromatique, il a du ressort pour épauler un pigeonneau aux airelles. 17,5

Échezeaux grand cru
Exposée plein sud avec un courant d’air froid, cette parcelle de 0,83 ha d’Échezeaux fait dans une aromatique subtile avec des flaveurs d’aubépine et de roses. Son tanin nuancé ravira les amateurs de vins stylés.
2011 : Superbement floral avec une touche de cerise, le nez précède une bouche d’une grande élégance très aromatique. En bouche, on a le moka, le café et une finale de rose aérienne. 17
2010 : exposé plein sud avec un courant d’air froid, ce vin délivre des flaveurs de rose, le toucher de tanin à la fois tendre et suave est subtil, bouche aérienne et en dentelle. 17,5
2009 : Nez d’œillet et de rose, attaque délicate de tanins suaves, longilignes et fins, on peut déjà le savourer mais il vaut mieux l’attendre encore quelques années. 17,5
2007 : Nez profond de rose fanée avec des touches d’orange confite soutenues par un fruité pur. Bien en chair, ce vin floral enrobe le palais de fraise et d’épices, cette harmonie soyeuse apporte sa grâce à un foie gras poêlé coiffant une patate douce. C’est superbe. 17

Clos-Vougeot grand cru
Avec 1,28 ha, le Domaine Faiveley est l’un des propriétaires les plus importants dans le Clos de Vougeot avec trois parcelles qui sont représentatives de la diversité entre haut, bas et milieu. L’assemblage de ces trois origines donne le volume, la générosité, la subtilité et des flaveurs de truffe parmi les plus subtiles sur les grands crus de Bourgogne. C’est un clos-vougeot qui joue truffissimo.
2010 : Nez délicieusement terrien avec la truffe qui se dessine, grande ampleur en bouche avec ce qu’il faut d’élégance, encore supérieur au 2009. 18,5
2009 : Superbe de profondeur avec des tanins élégants bien enrobés, ce Clos a du style. 18
2001 : Flaveurs de réglisse et de tabac, la bouche tendue et fraîche est d’une grande distinction. 16
1998 : Nez de badiane et de truffe, tanins enveloppants avec à la fois de la plénitude et de la sensualité.16

Latricières grand cru
Le latricières du domaine traduit au mieux le raffinement de ce grand cru très apprécié des amateurs, par ses tanins énergiques et longs qui sont souvent au rendez-vous des accords mets/vins, notamment en ce qui concerne les plats de truffe noire. Ce vin racé s’appuie sur un profil tannique d’une remarquable tenue. Il prend du volume au fil de son évolution. Il a en même temps des accents de clos-de-la-roche et de grand cru de Gevrey. On en apprécie son fruité aristocratique d’une grande fraîcheur.
2011 : Registre minéral par son toucher de tanin, c’est un vin plus tactile qu’aromatique, le fruité persistant sur les épices apparaît en touche finale. 18
2010 : Nez de ronce, de cerise noire, d’épices très profond, en bouche ce vin conjugue minéralité, fruité pur avec des touches de fruité épicé, futur grand vin de gastronomie. 18,5
2009 : Il faut carafer ce vin deux heures pour qu’il déploie toute son énergie et sa tension tannique d’une grande harmonie. Délicieusement épicé, il enrobe le palais de cassis et sa structure est parfaitement dessinée. 18,5
2008 : C’est du grand style, avec un tanin superbement dessiné, dans un registre subtil et à la fois persistant. Des flaveurs de fleurs épicées et de poivre de Madagascar. 18
2007 : Nez de rose fanée des grands vins avec des franges d’agrumes, la bouche est à la fois tendue, fraîche avec des tanins d’une subtilité renversante. Il faut le magnum. 17
1991 : Nez épicé et poivré, bouche au tanin qui se déploie avec beaucoup d’élégance et de profondeur, belle fin réglissée. 16,5

Mazis-Chambertin grand cru
1,20 ha sur sols peu profonds avec une exposition est, voici le C.V. de ce grand cru aux tanins généreux et à la texture ferme avec ce qu’il faut de suavité autour. Il se révèle plus expansif dans son fruit. C’est l’un des vins qui évolue le mieux, le potentiel de garde peut dépasser la trentaine d’années.
2010 : Nez terrien avec des touches d’épices et de réglisse, ampleur de première saveur en bouche. On a la générosité et la fermeté classiques du cru. 18,5
2009 : Vin à la fois généreux et incisif, il y a du muscle et une belle intensité de fruits noirs et d’épices, ce vin offre un sacré potentiel. 18,5
2008 : Mazis est tout en longueur, ses accents de fruits noirs avec une touche truffée prend dans ses filets une tourte de faisan aux truffes. 18
2007 : Il offre un puissant nez qui explose en diffusant des arômes de baies noires et de fumé. Profonde et minérale, la trame tannique s’amignonne sur un pressé de lièvre. 17,5

Clos de Bèze grand cru
Riche en calcaire, cette parcelle de Clos de Bèze qui s’étend sur 1,29 ha constitue l’orgueil absolu du Domaine Faiveley. Jouant l’élégance de texture et de structure, ce cru développe également une gamme aromatique subtile sur des tonalités florales très nobles, avec ce qu’il faut d’intensité et de profondeur. Depuis 2009, la cuvée Vieilles Vignes fait l’objet d’une mise en bouteille spécifique et c’est tant mieux, on a sur ce vin une forme de perfection entre la suavité, la puissance, l’élégance avec des tanins à la fois fermes et fondant et une forme de suavité unique qui serait une forme de compromis entre la-tâche, le musigny et certains chambertins.
2010 : Suavité élégante de texture, corps tout en longueur et en tension avec une finale sur l’anis badiane très précise. 19
2009 : Toujours très raffiné, ce vin offre un tanin suave, profond, nuancé qui dévoile un corps élégant à l’intensité savoureuse. 19
2008 : Ce clos-de-bèze joue dans un registre classique très abouti avec des flaveurs de ronce et de fruits noirs, le tanin est profond et délicieusement nuancé. 19
2007 : Il exprime au mieux son millésime avec des notes d’orange confite sur fond de fruits noirs. Hardi, profond et concentré, il dévoile une finale longue et pure. 18

2010 Vieilles-Vignes : Dès le nez on sent une texture soyeuse avec un fruité complexe et des touches de fleurs épicées, bouche vibrante avec des tanins sensuels de grande classe qui se prolongent en tension sur des notes menthées et le poivre de Pondichéry, remarquable quintessence de ce terroir historique. 20

Clos des Cortons-Faiveley
Oolithes ferrugineuses et marnes sur 3,01 ha, le Clos des Cortons-Faiveley est le seul grand cru avec la Romanée-Conti à porter le nom de son propriétaire. Après une longue bataille juridique menée par Georges Faiveley, cette appellation fut confirmée par la Cour de Cassation en 1937. La structure s’appuie sur une assise tannique d’une magnifique tenue, avec beaucoup d’énergie, de pureté et un fruité pur qui tend vers une forme de velouté sur certains millésimes.
2011 : Vin à la structure assurée, avec une colonne vertébrale racée et une intensité de sève superbe. 18
2010 : C’est le roi des Corton, avec son énergie élégante et son tranchant habillé de tanins tendus et soyeux avec une profondeur supérieure à 2009. 19
2009 : On comprend pourquoi ce cru se goûte en dernier, après les grands crus de la Côte de Nuits lorsque l’on déguste au domaine. Il y a une superbe matière, un fruit pur, des flaveurs poivrées et une allonge remarquable. 18,5
1989 : Il allie fermeté et soyeux avec des flaveurs de truffe et d’épices, il donne un contrepoint sensuel à un tournedos de chevreuil aux truffes. 17,5
2000 : Bel équilibre entre fruits noirs, et accents terriens pour l’aromatique, avec de la charpente et de la profondeur avec une belle fin sur le moka épicé. 16,5

Les blancs

Meursault-Blagny
Situé sur le hameau de Blagny, cette parcelle recouvre 1,15ha, soit le dixième de ce climat. Franc en attaque, ce vin ample aux accents d’amande déploie longueur et persistance aromatique, accompagnée de ce qu’il faut de vivacité.
2011 : On est plus en structure qu’en arômes, avec du nerf et du gras, très bel équilibre. 16,5
2009 : Agrumes, fleurs blanches et noisettes se mêlent dans un nez déjà bien dessiné, la bouche est franche avec une belle matière, il y a du gras et ce qu’il faut de tension derrière. 16,5

Meursault-Charmes
Les 0,20 ha de ce premier cru sont idéalement situés, sous l’emblématique Clos des Perrières, à la limite de Puligny, donnant un vin superbe à la tension de grand style, avec ce qu’il faut de richesse.
2009 : Froment, fleur de vigne, noisette fraîche, le nez de ce domaine a de la profondeur, cela se confirme dans une bouche alliant richesse et tension élégante qui rayonne progressivement en bouche. On est au niveau d’un grand cru. 18,5

Puligny-Montrachet premier cru La Garenne
C’est une parcelle de Puligny d’altitude qui se situe au-dessus du Champ Gain, sur les hauteurs de la commune et sur 0,18 ha avec une exposition est-sud-est. Les vins produits dégagent de délicieuse flaveurs salines et citronnées avec une juste énergie.
2010 : Délicieusement citronné avec une trame tendue ce vin est d’une grande subtilité, belle fin saline. 17
2009 : Nez iodé, la trame de la bouche est droite avec une tension gracile qui prolonge bien la bouche. 17,5
2008 : Vin délicieux aux flaveurs citronnées et des nuances d’iode. Le vin claque en bouche, il se révèle à la fois droit et long avec une fin de bouche fraîche bien dessinée. 17

Bienvenue-Bâtard-Montrachet grand cru
Un peu plus d’un demi-hectare sur ce terroir fortement argileux qui tutoie celui de Bâtard. Généralement, ce vin a du muscle, de la puissance et ce qu’il faut de raffinement.
2011 : Magnifique dans sa définition avec une longueur superlative et une texture à la fois crémeuse et tendue. 18
2009 : Puissance, intensité, musculature imposante, ce bienvenue joue également dans le registre de l’élégance avec des flaveurs de citron jaune mûr et des touches d’amande fraîche. 18

Bâtard-Montrachet grand cru
Avec à peine un demi-hectare, le domaine a pris pied dans l’un des secteurs mythiques de la Bourgogne. Dès le premier millésime en 2008, on mesure toute la richesse et complexité minérale de ce cru qui évoluera parfaitement dans le temps.
2011 : Large d’épaules en attaque puis merveilleusement tendu, ce Batard offre une grande pureté. 18
2010 : Ampleur noisette avec des accents d’agrumes et une attaque large, la bouche a un sacré ressort. 18,5
2009 : Puissant, enveloppant tout en restant très élégant, ce vin se déploie progressivement en bouche pour rayonner de la plus belle des façons. 19
2008 : Nez noisette et miel, attaque large et onctueuse, il faut une heure pour que ce cru dévoile son potentiel, et s’installe pleinement dans le verre en rayonnant. 18,5

Corton-Charlemagne grand cru
0,61 ha de marnes grises de Corton-Charlemagne qui se situe plein est sur l’une des positions les plus élevées. Il donne chaque année un vin blanc d’exception qui figure dans le haut du bouchon de cette appellation prestigieuse. Il offre une complexité aromatique allant du beurre salé à l’amande en passant par les agrumes et les épices, avec un tranchant d’une pureté exceptionnelle, à l’intensité superbement précise. Il surpasse beaucoup de montrachets.
2011 : Nez complexe d’ananas frais, d’agrumes avec une pointe minérale qui s’affirme au fil de l’ouverture. Bouche tranchante avec une belle finale énergique. 18,5
2010 : Colonne minérale parfaite, bouche de grand style avec une énergie et la percussion qu’il faut, s’annonce grandiose. 19,5
2009 : C’est comme souvent l’un des vins du millésime, avec une intensité dans sa tension, un zeste de moelleux dans la texture et une longueur infinie. 19
2007 : Un modèle du genre car ce vin évolue en permanence durant les trois heures du repas, noiseté, minéral, mais ce qui impressionne, c’est son assise et son tranchant, avec un juste équilibre. C’est l’un des vins du millésime. 18,5

La Côte chalonnaise
Présente en Côte chalonnaise depuis 1933, la famille Faiveley a désiré au printemps 2011 faire de ses 68 ha sur Givry, Rully, Montagny et Mercurey, une entité à part entière. Elle apporte le même soin particulier à ces terroirs qu’en Côte d’Or. À Mercurey, les parcelles sont idéalement situées sur les appellations, parmi lesquelles de très beaux premiers crus : mercurey premier cru Clos du Roy, mercurey premier cru Clos des Myglands, avec trois monopoles dont l’emblématique Mercurey La Framboisière qui donne son nom au Domaine.

Mercurey premier cru Myglands
Ce monopole du Domaine de la Framboisière comprend 6,31 ha sur argilo-calcaires. Ce cru exhale de délicieuses flaveurs de framboises, de fraises des bois avec suivant les millésimes des touches de fruits noirs. Le corps est généreux avec des tanins soyeux.
2011 : Nez marqué par la cerise que l’on retrouve dans une bouche concentrée avec un tanin ferme. 15,5
2009 : Nez où se mêlent framboises et fruits mûrs, bouche de belle ampleur avec des tanins veloutés et une jolie finale sur le poivre noir. 16

Mercurey premier cru Clos du Roy
Ce clos de 2,54 ha sur argilo-calcaires appartenait jadis au roi de France. Il produit un vin corpulent et épicé, avec des tanins plus serrés que les Myglands, c’est un cru qui reste à l’affût de gibier à plumes.
2009 : Tanins serrés et épicés avec encore de la fougue et une structure généreuse. Ce vin a du potentiel. C’est un vin de petit gibier. 15,5

Mercurey La Framboisière
Voilà un climat qui porte bien son nom même si la framboise peut très vite suivant les millésimes virer à la cerise voire au noyau. Ces 11,11 ha d’argilo-calcaires constituent un monopole. La Framboisière se caractérise par son fruité croquant et charnu avec un glissant de tanins épicé sur sa finale, idéal sur une côte de porc.
2009 : Nez de noyau de cerise, attaque suave, fruité croquant et subtil avec une jolie fin fraîche. 15

Clos de la Rochette
Les sols de cette parcelle de 4,38ha sont particulièrement compacts, durs au labour car jonchés de petites roches, d’où son nom. C’est le troisième monopole du domaine à Mercurey. On y produit des vins blancs à la générosité noisetée, bons pour une bouchée à la reine.
2011 : Noisette au nez, ce vin offre une belle persistance avec une finale fumée savoureuse. 15,5
2008 : Nez d’amande fraîche avec une pointe de fumé, attaque en rondeurs, avec de l’épaisseur et une finale sur les fruits secs. 15,5

Denis Hervier
Photo de Mathieu Garçon

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