La mort trop précoce de Paul Pontallier

Une cruelle maladie a emporté en quelques mois, en pleine force de l’âge, Paul Pontallier, une des figures les plus respectées de la viticulture bordelaise. Ce fils de viticulteur de l’Entre-deux-mers avait fait de brillantes études d’agronomie et d’œnologie et dirigeait Château Margaux depuis une trentaine d’années. Son savoir considérable associé à une parfaite élégance intellectuelle et physique ont admirablement convenu dès ses premières vinifications au cru le plus raffiné du Médoc dont il n’a cessé d’affiner et de préciser le caractère incomparable et irremplaçable, du au génie de ses vieux cabernet-sauvignon. Avec la complicité de tous les instants de Corinne Mentzelopoulos, propriétaire engagée et partageant pleinement sa vision du vin et des lieux, il a supervisé la restauration magistrale des bâtiments, en particulier de la monumentale orangerie, et perfectionné l’outil technique, tout en formant le personnel de la vigne et du chai à l’exigence nécessaire à un premier grand cru classé, dans le travail de tous les jours. Il aura au moins eu la joie d’organiser en 2015 une des fêtes les plus brillantes jamais conçues à Bordeaux pour le bi-centenaire du château et de voir naître en octobre un des plus grands millésimes imaginables. Il va manquer cruellement à tous ses amis, à ses proches, et bien entendu à nous autres journalistes et critiques, qui admirions affectueusement sa façon de présenter chaque millésime sous son jour le plus favorable, ce qui était d’ailleurs toujours vérifié par la dégustation. A son épouse, à ses fils, à Corinne Mentzelopoulos et à toute l’équipe du château, nous tenons à témoigner de notre tristesse et à partager leur peine.

Photo : Guy Charneau

Print Friendly, PDF & Email

À lire aussi