À LIRE | >Thermenregion, aux portes de Vienne >Heinrich Hartl, hier et aujourd’hui >les deux stars, rotgipfler et zierfandler |
Vins d’Autriche en chiffres
2 196 hectares
900 producteurs
25 % à l’export
Weingut Alphart, au four et au moulin
Karl Alphart vinifie pour lui-même mais fait aussi de la prestation de service, pour Weingut Thallern notamment. Sa cave, super équipée, se trouve derrière sa Heuriger, qu’il ouvre régulièrement. Avant chaque ouverture, Karl et sa femme Lisi annoncent les nouvelles cuvées. La sélection des vins et la dégustation ont eu lieu à la Heuriger un jour de fort remplissage et de forte pluie. Karl passe avec les vins, sert, commente et repart servir ses clients dans le tumulte et la joie. Il s’énerve en revanche contre une bouteille bouchonnée et jure qu’on ne l’y reprendra plus. Vive la capsule à vis qui orne la majorité des cuvées autrichiennes.
Neuburger Hausberg 2013
Il s’agit d’une variété abandonnée car « peu aromatique ». Celui-ci pourtant est une explosion de fruits à chair blanche. Il est resté sur lies et n’a vu que de l’inox.
Rotgipfler vom Berg 2013
Nez parfumé et aromatique, bouche très expressive, ronde et pleine..
Rotgipfler Rodauner 1998
Cette année-là, il a fallu faire beaucoup de tri. La robe est orangée et brillante, le nez offre des arômes de sous-bois, d’humus, de grillé, de champignon. La bouche est puissante et structurée..
Rotgipfler Pur 2011
Sélection des meilleures grappes, sans botrytis, onze mois sur lies fines dans des fûts français. Le nez est mûr et mouillé, on sent de l’alcool et de la puissance (15 % !), mais c’est amusant, original, long, riche, très riche.
Johanneshof Reinisch, un trio efficace
« Trois frères, deux terroirs, un but », le slogan des frères Reinisch, quatrième génération, donne le ton. Johannes, cru 1975, a appris à manier les tuyaux avec son père, puis dans la Napa Valley, en Californie, chez Swanson et à Clos du Val. Christian arpente les vignes et Michael tient la bourse et gère l’export qui représente 35 % de leurs ventes. Sont expédiés surtout les rotgipler et zierfandler et, en rouge, pinot noir, zweigelt et saint-laurent. La production est écoulée à 50 % par les distributeurs nationaux, les 15 % restants sont vendus aux particuliers. Ils cultivent 40 hectares en bio (certifiés depuis 2013), deux tiers à Tattendorf (pour les rouges) et un tiers à Gumpoldskirchen (pour les blancs). En pinot noir, les frères Reinisch ont planté une dizaine de clones, de Nuits-Saint-Georges, Geisenheim, Freiburg et de Suisse et font de la sélection massale depuis une dizaine d’années, pour offrir le matériel à la prochaine génération. En blanc, les trois frères font 20 000 bouteilles de rotgipfler et 16 000 de zierflandler. En rouge, le pinot noir est la plus importante production avec 40 000 bouteilles.
Rotgipfler 2013
Notes de kiwi, de fruits exotiques, un vin tout en finesse et délicatesse. 8,40 euros au caveau.
Gumpoldskirchner Tradition 2013
Moitié rotgipfler qui donne la touche d’élégance, moitié zierfandler qui apporte la structure acide, ce Tradition offre une robe plus soutenue que le rotgipfler seul, un nez très aromatique, une bouche ronde et très équilibrée. 7,80 euros au caveau.
Pinot noir 2013
Le plus important des vins rouges de la maison. 100 % égrappé et foulé, il fermente en foudre de chêne. Un mois d’élevage avec pigeage. Un vin fin et agréable, léger en prix aussi. 8,10 euros au caveau.
Saint-laurent 2012
Ses vignes ont été plantées entre 1956 et 1958 par le grand-père de Johannes. Plus foncé, plus dense que le pinot noir, il se rapproche de la syrah selon les millésimes. Il a fermenté en fût et en foudre de chêne.
Weingut Biegler, de beaux liquoreux
Quand je suis passée, les Biegler remodelaient leur cave dans un vieux bâtiment du centre de Gumpoldskirchen. Le père, Othmar, exploite dix hectares qui lui appartiennent, plus deux en location. Annuellement, il embouteille 40 à 50 000 exemplaires, dont environ 6 000 de zierfandler et un peu plus de rotgipfler. Il exporte la moitié de sa production. Les Biegler aiment travailler en mode vendanges tardives leurs rotgipfler et zierfandler, ce qui mérite le détour.
Zierfandler 2013
Une robe jaune clair pour ce vin gourmand, explosif en bouche, superbe. Les grappes entières sont pressées pendant trois longues heures pour extraire délicatement les arômes. 9,20 euros au caveau
Rotgipfler Brindlbach 2013
Un vin doré clair, au nez exotique. En bouche, des notes d’ananas et beaucoup d’ampleur. 9,50 euros
Rotgipfler Spätlese 2012
Issu d’une vendange un peu tardive sur des vignes de quarante ans, il offre une robe claire, dorée. Le vin est léger, frais, sur des notes de fruits exotiques et une finale légèrement sucrée (20 g de résiduel). 10,50 euros au caveau
Zierfandler Beerenauslese 2013
Doré soutenu, brillant, il explose au nez de salade de fruits, ananas frais et une note de thym. L’attaque et pleine et ronde et la finale profonde et longue, délicieuse. 160 g de sucre résiduel et 11 % d’alcool. 12 euros au caveau
Rotgipfler Trockenbeerenauslese 2013
La robe est orangée, brillante pour ce vin tout en gourmandise. 270 g de résiduel et 10 % d’alcool. 20 euros au caveau
Heinrich Hartl, l’élégance des pinots noirs
« Nous sommes dans une situation privilégiée », estime Heinrich Hartl III, troisième génération à ne faire « que du vin » (celles d’avant élevaient également des vaches, des cochons, etc). Privilégiée aussi car la région est une des rares en Autriche à produire autant de vins rouges que de blancs et à ne pas tout miser sur le riesling et le grünerveltliner. Lui privilégie les rouges (70 %) cultivés au sud de la région, notamment le pinot noir très représentatif du coin.
Pinot noir Réserve 2011
Après un élevage en fût de dix-huit mois, voici un vin gourmand, frais et aux jolis fruits rouges.
Pinot noir Graf Weingartl 2011
C’est une toute petite production (1 500 bouteilles). Les vins restent 28 mois en fût, pour 50 % neufs et 50 % de deux vins. Petits fruits rouges très marqués, une belle longueur sur la fraîcheur et l’équilibre. Pinot noir Graf Weingartl 2008 Un excellent millésime. Superbe nez de pinot noir, de cerise à l’eau de vie, en bouche élégance et allonge.
Weingut Krug Gumpoldskirchen, grandiose
Ici, on porte le Tracht, le short de cuir, et Othello et Petrus, les deux teckels, accueillent les clients en frétillant. La famille Krug en Autriche fait du vin depuis 1746 et la cave Krug Gumpoldskirchen est la plus importante en taille de la ville. 250 000 bouteilles sont produites annuellement, dont 50 000 de rotgipfler et de zierfandler. La famille exploite 34 hectares dans un rayon de 5 kilomètres. La cave est morderne et pratique, mais la taverne au cœur de la vieille ville a vécu. C’était une école avant que les Krug ne la transforment, en 1900. Cette Heuriger ne désemplit pas. Il faut dire que les plats sont excellents, comme les vins. Le canard, l’oie et la cuisine viennoise de haut vol sont les spécialités maison et Gustav Krug étant friand d’expériences en cave, les cépages locaux sont ici à leur optimum.
Privat Rotgipfler 2012
Le vin, issu de raisins sains, fermente dans des demi-muids de bois français montés au Portugal. Il montre une grande fraîcheur et du gras en bouche. Rasslerin Rotgipfler 2007 Robe foncée, un nez mûr d’humus, de miel, d’épices, la bouche est pleine, d’une rondeur et d’une ampleur délicieuses. Attention, il fait tout de même 15 % d’acool.
Die Vollendung Rotgipfler 2012
Un élevage 100 % en fûts neufs de France pour ce vin tout en harmonie. Le bois est très fondu, la bouche ample et grasse.
Die Versuchung Pinot gris 2013
Le style est plus rectiligne, un vin superbe d’une grande densité, moins original toutefois que le rotgipfler.
Beerenauslese Ausbruch 2007
Assemblage de rotgipfler et de zierfandler, c’est un vin à la robe ambrée, au nez intense, à la bouche délicate et tendre sur des notes d’abricots. Il se marie à merveille sur le plat de Steinpiltze frits (cèpes).
Trockenbeerenauslese 2009
Robe foncée, ambre, attaque riche et fruitée, finale sur l’abricot confit. Bel équilibre avec 280 g de sucre résiduel.
Privat Rot 2004
Servi en magnum. Ce 100 % cabernet-sauvignon montre la capacité à mûrir dans ce coin d’Autriche et l’agilité du producteur. Le vin est superbe, avec une belle allonge et des tannins élégants, mais encore trop jeune à mon goût.