A la veille de la festive journée consacrée à la sortie du “nouveau”, vin primeur issu des AOC beaujolais et beaujolais-villages à propos duquel on pourra se faire une idée juste en cliquant , voici le compte-rendu du millésime dans une propriété phare de ce vignoble également caractérisé par dix autres appellations, saint-amour, juliénas, chénas, fleurie, régnié, chiroubles, morgon, brouilly, côte-de-brouilly et enfin moulin-à-vent, cru au cœur duquel se situe le château du même nom.

La météo : un printemps compliqué sauvé par une arrière-saison idéale
« Avec un printemps humide et frais, la surface foliaire est dense, avec beaucoup de végétation qui amène la vigne plus haut que la moyenne. Le palissage prend cette année tout son sens, afin de mieux exposer les feuilles au soleil, qui se fait rare, et au vent pour sécher. La fleur est tardive, longue, et subit la grêle. Jusqu’à fin juillet, les rosées matinales maintiennent le niveau d’humidité du vignoble. A partir d’août, le sec et la chaleur sont au rendez-vous : le vent reprend ses droits et assèche les grappes. A date de vendanges au 20 septembre, les raisins sont dans un état sanitaire optimal, avec une belle maturité acquise grâce au soleil et aux quelques pluies opportunes de septembre. »

La récolte : vendanges traditionnelles et rendement assez faible
Les trente hectares du domaine ont été vendangés sur six jours par quatre-vingt saisonniers, manuellement, afin de préserver la peau fragile du gamay. Le rendement moyen de la récolte des raisins des terroirs La Rochelle (les 20 et 22 septembre), Champ de Cour (les 20 et 21) , Les Thorins (le 21), Aux Caves (les 22 et 23), Les Maisonneuves (les 23 et 24), Clos de Londres (le 24) et Les Vérillats (le 26) est de 30 hectolitres par hectare, un chiffre faible en regard des 52 hectolitres autorisés dans l’appellation, mais cependant supérieur à celui obtenu lors des vendanges de 2009, 2010, 2012, 2013, 2014 et 2015. 


Les vins : grappes entières et identité marquée des terroirs
Particularité de ce millésime 2016, année humide très bénéfique à la partie végétale de la vigne et dont la chaleur de fin d’été a permis la surmaturation des rafles qui apportent tannins et équilibre aux vins, plus de 30 % de la vendange a été vinifiée en grappes entières (contre 15 % l’année dernière). L’extraction s’est faite à basse température, sur des périodes de cuvaison longues d’au minimum 20 jours. Les vins devraient être élevés à 70 % en cuve et 30 % en fûts. « Au moment des pressurages, les vins sont fins, équilibrés, et très aromatiques. On ressent d’ores et déjà l’expression d’une identité marquée des terroirs, due aux conditions climatiques extrêmes du début du printemps pour la vigne. »

moulinavent2016

Images : ©Château du Moulin-à-Vent