Outre les promeneurs venus profiter de la balade poétique proposée par ce grand cru classé de Graves depuis juillet dernier (nous vous en avions parlé ici et l’on peut encore en profiter jusqu’à la Toussaint), Smith Haut Lafitte a accueilli ces jours-ci les vendangeurs pour la récolte de ses raisins, dernière étape d’une année qualifiée par la propriété de « millésime de tous les dangers et toutes les espérances. » Le terrible gel du printemps dernier, aux conséquences limitées ici, sauf dans les mémoires, et la canicule de juin ont été suivis par un été clément, relativement frais et très sec, et un « beau millésime » est attendu. Les sauvignons gris et blancs et les sémillons sont rentrés (la vendange des rouges vient de débuter) et nous reproduisons ci-dessous les premiers commentaires de Fabien Teitgen, directeur général et directeur technique du château, à leur propos :
« Les vendanges de blancs ont été courtes, deux semaines contre trois l’an passé. Le froid de fin avril a ralenti la croissance de nos vignes et engendré une hétérogénéité dans nos grappes. Nous avons dû faire trois passages dans les parcelles pour ne ramasser que ce qui était parfaitement mûr. Nous avons d’ailleurs eu besoin de renfort : 70 personnes sont venues pour vendanger nos 11 hectares de blancs, contre 40 en 2016. C’est une vendange de petite quantité, mais nous en sommes certains de belle qualité. Nous observons une très belle évolution ces derniers jours avec une jolie palette aromatique et des fruits mûrs. La semaine précédente, nous étions plus sur la tension, la fraîcheur (avec des acidités avoisinant pH 3.1). L’été a été plutôt sec, nous n’avons pas eu de gros orages, la vigne n’a eu finalement que de légers stress hydriques, mais pas de blocages importants. En fait, la météo estivale nuageuse mais sèche a préservé les acidités de nos blancs »