Arrivé au terme d’un premier mandat de trois ans, le négociant et propriétaire de vignobles Michel Chapoutier (photo) a été réélu vendredi dernier à la présidence de l’interprofession des vins d’AOC côtes-du-rhône (régional, villages ou crus) et d’AOC costières-de-nîmes, luberon, ventoux, grignan-les-adhémar, côtes du-vivarais, muscat de Beaumes-de-Venise et rasteau VDN.
A la tête d’Inter-Rhône jusqu’en 2020, avec à ses côtés deux vice-présidents, Etienne Maffre, président de l’Union des maisons de vins du Rhône, pour la famille négoce et Philippe Pellaton, président du syndicat des côtes-du-rhône, pour la famille production, Michel Chapoutier entend d’abord poursuivre « la stratégie de valorisation globale des AOC rhodaniennes » qui reste selon lui à consolider. C’est avec ce fil rouge qu’il a déroulé devant l’assemblée générale élective un programme en cinq axes. Le premier consiste à placer l’économie, l’observation, la prospective comme pilier essentiel et à éclairer par davantage de données la réflexion sur les enjeux de la filière : « Nous devons nous doter d’outils et de données plus complets pour mieux analyser et surtout mieux anticiper les perspectives économiques. »
Le deuxième axe de son programme réaffirme, dans un contexte général de baisse structurelle de la consommation nationale, la place prioritaire de l’export. Selon son président, c’est là que se joue l’avenir de la filière rhodanienne : « Tout doit être mis en oeuvre pour valoriser nos vins à l’exportation et offrir la meilleure compétitivité possible à nos entreprises pour conquérir les marchés. » Ceci va de pair avec le troisième sujet abordé par Michel Chapoutier, l’émergence des vignobles de la vallée du Rhône en tant qu’importante région productrice de vin blanc à l’heure où la croissance mondiale s’opère principalement sur les vins blancs : « Je suis profondément convaincu qu’une partie de notre futur passera par les vins blancs car nous avons les terroirs calcaires pour cela. »
Le quatrième axe du programme qui nourrira ce mandat de trois ans concerne une nouvelle dynamique en matière de recherche et développement afin de répondre aux enjeux nouveaux : agro-écologie, enjeux sociétaux et environnementaux, changement climatique, etc. Enfin, Michel Chapoutier souhaite œuvrer à la montée en compétence de la région sur les métiers de la vigne et du vin, les évènements récents ayant à nouveau démontré l’urgence qu’il y a à enclencher collectivement une nouvelle dynamique de production, « à réapprendre à produire ou à produire différemment, avec un vignoble performant et sans doute rajeuni. » Son souhait est de rassembler autour de ce chantier toutes les forces vives de la région qui souhaitent faire en sorte que des formations solides soient dispensées.