Onze idées pour dimanche

Tout récemment, à l’occasion de la dispersion de la cave d’un très grand amateur, quelques flacons très bien conservés d’un vin jaune d’Arbois du millésime 1774 ont battu des records d’enchères lors d’une vente dont nous vous avions parlé ici. A propos de ce vin qui a défié les siècles, l’ouvrage qui vient de paraître chez l’éditeur suisse Cabédita dit tout ce qu’il y a à savoir : « Ce livre est la somme de toutes les connaissances réunies sur ce précieux nectar qui désormais est entré dans la cour des crus légendaires. Passant en revue toutes les données recueillies à ce jour, l’auteur évoque aussi une galerie de portraits. Ces hommes et ces femmes qui ont connu ce vin au cœur du siècle qui l’a vu naître: les Lumières. » Outre le fait d’être un historien de la vigne et du vin et un spécialiste des vins des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles issus de la vigne européenne, l’auteur est aussi le copropriétaire de l’un de ces flacons.
Pierre Chevrier, L’Arbois Jaune, 1774, vin des lumières. Environ 19 euros


Maître de chai d’une maison dont le savoir-faire s’exprime depuis plus de 110 ans, Jean-Philippe Bergier est un « créateur de goûts uniques » qui n’hésite pas à transgresser les règles du cognac. Prenant « le pari de séduire tous les épicuriens en recherche de goûts plus variés », Bache-Gabrielsen a ainsi lancé le premier cognac jamais vieilli en fûts de chêne américain, American Oak. Précisant que cet « enfant rebelle décomplexé d’une maison de tradition porte les valeurs d’innovation et d’audace de la famille », la maison destine cette impertinente proposition au connaisseur aimant les nouvelles expériences autant qu’au nouveau-venu dans l’univers du cognac. Issu d’une double maturation, d’abord un vieillissement en fûts de chêne français du Limousin, ensuite une finition en futs de chêne américain neuf venu du Tennessee et façonné par le tonnelier cognaçais Seguin-Moreau, American Oak peut se déguster pur aussi bien qu’en cocktail.
Cognac Bache-Gabrielsen, American Oak, 45 euros


Occasion parfaite d’étudier l’influence du flacon sur le vin, le coffret proposé par Champagne Delamotte décline son blanc de blancs, une cuvée 100 % chardonnay que la maison recommande d’accorder à des huîtres, un poisson grillé ou encore des radis frais avec une pointe de sel, en un triptyque composé d’une demi-bouteille, une bouteille et un magnum.
Champagne Delamotte, coffret Blanc de blancs, 139,20 euros


En gaëlique, le nom de ce whisky qui remet au goût du jour un savoir-faire d’autrefois signifie “origine”. Elaboré en hommage à James Fleming, qui fonda la distillerie Aberlour en 1879 au cœur du Speyside (Ecosse), filtré selon les méthodes du XIXe siècle et vieilli dans des fûts ayant contenu du sherry, le single mat A’Bunadh est dit original cask strenght, ce qui signifie qu’il est mis en bouteille “brut de fût” (il titre à 60°). En matière d’accords avec ce scotch à la fois robuste et complexe (« Attaque opulente, maltée, légèrement fumée, avec un sherry présent mais qui ne domine pas. L’arôme évolue vers des notes plus épicées tirant sur la noisette et le chocolat noir »), la maison conseille par exemple une tarte au chocolat et glace à l’orange amère.
Whisky Aberlour, A’Bunadh Original Cask Strength, 68 euros


Deuxième création de Baptiste Loiseau, maître de chai de la maison Rémy Martin, issue de la liberté totale qui lui est laissée (pas de date de lancement ni de contrainte de volume) dans le cadre d’une “carte blanche” visant à révéler certains des « trésors précieusement conservés par ses prédécesseurs depuis tant d’année », cet assemblage provenant des chais de Merpins offre à l’amateur une nouvelle plongée dans l’héritage des générations passées. Ce cognac Fine Champagne dont l’évolution a été suivie de près par Baptiste Loiseau – qui a déterminé averc précision « le moment idéal pour le dévoiler » – est le fruit du travail de trois génération de maîtres de chai. Embouteillé au pourcentage naturel du tonneau, il est proposé dans une édition limitée à 9 650 flacons. Un (tout) petit nombre de coffrets exclusifs, signés par Baptiste Loiseau et donnant droit à une invitation pour deux sur les terres de Rémy Martin, sont disponibles ces jours-ci auprès de la maison parisienne Juhlès (60, rue du Faubourg Saint-Denis, 75010).
Cognac Rémy Martin, coffret “Carte Blanche” Merpins Cellar Edition, 550 euros

Proposées en exclusivité européenne par le caviste parisien Legrand Filles et Fils, la collection de valises Winefit permet de transporter six, douze ou seize bouteilles en avion. Entièrement faites à la main par la marque brésilienne qui les a conçues, personnalisables si on le souhaite, elles « représentent l’harmonie entre le luxe et l’utilité, entre la qualité et le design », explique Marta Toledo, la directrice marketing de Winefit. Conformes aux normes internationales pour le transport de liquide et d’alcool en avion et adaptés à tous les types de bouteilles, ces trois modèles sont fabriqués en nylon Cordura (il est jusqu’à quatre fois plus résistant que le nylon classique) sur la base d’une structure en aluminium entièrement matelassée et dotés de roues arrières blindées. Autant dire que dans un usage plus quotidien, en voiture ou scooter, la sécurité de vos flacons contre les chocs et les variations de températures est assurée.
Valises Winefit, de 620 euros (6 bouteilles) à 900 euros (16 bouteilles)

Après une première collaboration en 2017, voici la nouvelle création de Marc Newson, designer australien installé à Londres, pour la maison Hennessy. Carafe mettant an avant en avant la couleur cuivre dans « une harmonie inattendue entre lumière, design, assemblage et finition », cet objet de collection propose à l’amateur une réinterprétation des motifs traditionnels de la maison (raisins et feuilles) dans un relief ondulé dont les stries évoquent « les sillons creusés dans la terre par les vignerons qui cultivent les vignes. » Marc Newson précise quant à lui que ces rayures soulignent la force et la forme de cette carafe X.O disponible depuis le mois de mai à la boutique cognaçaise de Hennessy et chez les cavistes partenaires de la maison : « Quand elles attrapent la lumière, elles mettent en évidence à la fois la bouteille et son contenu. »
Cognac Hennessy, carafe Hennessy X.O Marc Newson, édition limitée 2018, 200 euros



Exclusivement issue de raisins récoltés sur la parcelle qui lui donne son nom, cette cuvée proposée par la maison Cattier est composée de trois millésimes sélectionnés pour leur qualité et leur capacité de vieillissement. Ce champagne brut (blanc ici, mais la cuvée existe aussi en version champagne rosé) est d’une grande richesse aromatique, « à la fois floral et fruité : lilas, agrumes, chèvrefeuille et abricots secs. »
Champagne Cattier, Clos du Moulin Brut, 86 euros


Dernier-né de la maison Frapin, ce cognac rend hommage à son histoire et à la famille qui lui a donné son nom, installée en Charente depuis 1270. Lancé à l’occasion de la fête des pères, cet assemblage qui se veut le reflet d’un savoir-faire plusieurs fois centenaire est un cognac fait pour apporter à l’amateur « une note de fraîcheur et d’originalité » en fin de soirée ou tout au début, la maison précisant que « marié avec du tonic, un trait d’eau pétillante ou encore tout simplement en ajoutant des glaçons, il sera le partenaire idéal des (…) des cocktails les plus sophistiqués. » Issu de raisins exclusivement récoltés au cœur de la Grande Champagne, au sein du vignoble familial de Frapin, un terroir de sol crayeux qui apporte « richesse, complexité, finesse et élégance des arômes », le cognac Frapin 1270 est le fruit d’une distillation artisanale sur lies fines puis d’un vieillissement dans les chais centenaires de la maison.
Cognac Frapin, Frapin 1270 (70cl), environ 40 euros


Tradition née au milieu du XIXe siècle avec Joseph Krug, le fondateur (qui notait dans son carnet qu’« on ne peut obtenir de bons vins sans y employer de bons éléments » et qu’« une bonne maison de Champagne ne devrait former que deux cuvées de la même qualité ») et recréée chaque année, Krug Grande Cuvée est un assemblage de plus de cent vingt vins et d’autant, sinon plus, d’individualités, de parcelles, de récoltes, de décisions du vinificateur. Selon les mots de la maison qui en propose ici la 166e version, elle est numérotée et ce sera l’usage désormais, Krug Grande Cuvée est « l’expression la plus généreuse du champagne. » Résultat du travail « infatigable » mené par le chef de cave, Éric Lebel, et son équipe, cette nouvelle édition qui a vu le jour au printemps 2011, sur la base de la vendange 2010, est un champagne né de l’assemblage de cent quarante vins de dix années différentes (le plus jeune datant donc de 2010 et le plus vieux, de 1998) qui a connu un repos de sept ans en caves.
Champagne Krug, Grande Cuvée, 185 euros chez Millésima


Pour la onzième idée, c’est par que ça se passe.