10 000 bouteilles de vin 100 % francilien

Si le chai installé il y a quatre ans fut une première étape dans le renouveau d’une tradition que la capitale avait perdue depuis quelques décennies, la Winerie Parisienne fondée par Adrien Pélissié, Julien Bengué et Julien Brustis passe un cap supplémentaire en cette rentrée avec le lancement de ses premières vendanges. Après les raisins issus de grandes régions viticoles françaises sélectionnés pour être vinifiés aux portes de Paris, voici que ce trio de passionnés s’apprête à récolter les fruits de la vigne qu’ils ont plantée en 2017 dans la plaine de Versailles, à Davron. « Premier vignoble professionnel d’Ile-de-France depuis la crise phylloxérique », ce domaine tricote une nouvelle histoire viticole dans une région qui fut jusqu’à la fin du XIXe siècle l’un des plus grands vignobles de France, avec 40 000 hectares de vignes.

Julien Brustis, Adrien Pélissié et Julien Bengué, les trois fondateurs de la Winerie parisienne, ont réalisé leur rêve : ils vont produire un vin 100 % francilien.
Julien Brustis, Adrien Pélissié et Julien Bengué, les trois fondateurs de la Winerie parisienne, ont réalisé leur rêve : ils vont produire un vin 100 % francilien.

Les premiers vins en 2020

Ce nouveau vignoble, qui intègre « les enjeux de la viticulture de demain » en alliant précision, savoir-faire traditionnel et respect de l’environnement, a été inauguré la semaine dernière en présence de Pierre Bédier, président du conseil départemental des Yvelines. Projet soutenu, entre autres partenaires, par bettane+desseauve, le domaine de la Winerie Parisienne compte pour le moment dix hectares et la première récolte (issue des cépages chardonnay, chenin, pinot noir et merlot) donnera des vins 100 % issus de l’agriculture francilienne. En attendant la certification bio qui interviendra au prochain millésime, au sortir des trois années de conversion exigées. En jachère depuis quinze ans, la parcelle choisie par la Winerie a en effet été entretenue mécaniquement sans produits chimiques de synthèse.

Le millésime 2019 en Ile-de-France

« Les conditions ont été particulièrement propices à la viticulture. Le cycle de la vigne a démarré fin avril, des nuits fraîches en mai ont conduit à un développement sans avance jusqu’à fin juin où soleil et pluie s’équilibrent, permettant une belle floraison mi-juin. L’ensoleillement en juillet a permis à la végétation de s’épanouir sans souffrir de la sécheresse grâce à l’argile des sols. Chaque cépage dispose de son rythme et de ses spécificités et les raisins devraient être dans des conditions optimales fin septembre et début octobre. » Avec un objectif de 10 000 bouteilles pour ce premier millésime, et en visant à terme une production approchant les 150 000 cols, la Winerie Parisienne proposera des cuvées mono-cépage afin d’offrir l’opportunité aux amateurs de redécouvrir ces cépages connus « sur un nouveau territoire avec une nouvelle typicité. »

L’engagement du département des Yvelines

Président du conseil départemental des Yvelines, Pierre Bédier souligne l’importance de l’agriculture locale : « Nous sommes fiers de nos agriculteurs. Ils sont indispensables au dynamisme économique des Yvelines, ils font vivre de nombreux villages. On leur doit la qualité de notre alimentation, la diversité de nos paysages et la richesse de nos terroirs. » Pour maintenir une agriculture de qualité, respectueuse de l’environnement et compétitive, ce département qui se place au second rang des départements agricoles d’Ile-de-France apporte depuis de nombreuses années des soutiens significatifs (500 000 euros d’aide aux agriculteurs par an). Le conseil départemental subventionne des projets d’investissement des entreprises agricoles en lien avec la chambre d’agriculture et soutient les agriculteurs (blé) engagés dans une démarche éco-responsable pour diminuer l’utilisation de produits phytosanitaires.

À lire aussi