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Sous le soleil du Douro

L’exposition Porto : Douro, l’air de la terre au bord des eaux, dont nous vous avions annoncé l’ouverture et le propos ici, est assortie jusqu’au 6 janvier de nombreux rendez-vous, c’est le principe de l’événement annuel “vignoble invité” organisé par La Cité du vin en partenariat avec les instances de la région concernée. Ainsi l’amateur est-il invité chaque jour à 16 heures à bénéficier de la visite-dégustation Au cœur du Douro et chaque samedi à 18 heures à participer à l’atelier Porto et les trésors du Douro.

Ce samedi 10 novembre à 16 heures, l’auditorium Thomas Jefferson accueillera une projection-rencontre intitulée Qu’est ce que le vin de Porto ? que l’on pourra éventuellement prolonger avec la dégustation commentée À chacun son porto !, qui débutera à 18 heures. Une conférence-dégustation consacrée au Paysage culturel du Haut-Douro, patrimoine mondial est programmée le mardi 20 novembre et une dégustation de mets et de vins O sol do Porto se déroulera le vendredi 30 novembre.

Pour plus de détails sur chacune de ces propositions et un accès direct à la billetterie, cliquez sur leur nom. Il y en aura d’autres en décembre, nous ne manquerons pas de nous en faire le relais.

 

Non, Lalou Bize-Leroy ne vend pas

Ni les domaines Leroy et d’Auvenay, ni la maison de négoce Leroy ne sont en vente, nous confirme leur propriétaire après l’annonce d’un éventuel rachat par un grand groupe. L’info (ou l’intox ?) a vite fait le tour des réseaux sociaux, provoquant l’irritation de madame Bize-Leroy. Finalement, il n’en est rien et le document ci-dessus en atteste.
Nicolas de Rouyn

L’Angleterre, future rivale de la Champagne ?

Conséquence du changement climatique, des experts de l’université d’East Anglia (UEA), une université publique de recherche située à Norwich, en Angleterre, au sein de l’une des plus grandes concentrations en Europe de chercheurs dans les domaines de l’environnement, de la santé et des plantes (Norwich Research Park), ont identifié 35 000 hectares de terres propices à la viticulture, pour la plupart situées dans le Kent, le Sussex et l’East-Anglia. Des aires dont le potentiel pourrait d’après eux « rivaliser avec la région champenoise » (tout en souhaitant le meilleur aux viticulteurs anglais, rappelons qu’il n’est de champagne que de Champagne).

Selon le professeur Steve Dorling, de l’école en science de l’environnement de l’UEA, « les vignobles anglais et gallois sont en plein essor, et leurs vins sont en train d’acquérir une reconnaissance internationale. » Il explique que la vague de chaleur de cet été a conduit à un rendement record qui a déclenché un vif intérêt pour les opportunités foncières. « Malgré une tendance au réchauffement, cette saison a été assez inhabituelle en terme de météo. En Angleterre et au pays de Galles, les récoltes sont généralement assez faibles et inégales par rapports aux standards internationaux, nous avons donc voulu identifier les meilleurs endroits pour planter de la vigne afin d’améliorer la résistance de la filière aux conditions météo souvent instables du Royaume-Uni. »

Avec l’aide de viticulteurs, l’équipe de recherche a utilisé de nouvelles techniques d’analyse géographiques afin d’évaluer et classer des parcelles de terrain de cinquante mètres par cinquante. Le fait intéressant, comme l’explique le docteur Alistair Nesbitt, principal auteur de cette étude* financée par le Natural Environment Research Council (NERC), est d’avoir découvert certains des meilleurs terroirs dans des endroits où il y a très peu de vignobles, comme l’Essex et le Suffolk, régions d’Angleterre où le climat est « plus sec, plus chaud et plus stable d’année en année » que dans les régions viticoles plus établies. « Les techniques utilisées nous ont permis d’identifier des terres parfaites pour de futurs investissements viticoles, mais elles ont également montré que de nombreux vignobles existants ne sont pas si bien situés. Il y a donc de quoi s’améliorer et nous espérons que notre travail participera à l’augmentation de la productivité. »

Il était jusqu’alors difficile de pratiquer la viticulture en Angleterre et au pays de Galles, où l’investissement comme les risques sont importants. Il semble que le changement climatique permette aux raisins de mûrir sous des températures de plus en plus chaudes et ce nouveau référentiel d’aptitude à la viticulture de milliers d’hectares permet pour la première fois « une estimation rapide, objective et éclairée des terres, à l’échelle locale, régionale et nationale. »

* L’étude A Suitability model for viticulture in England and Wales: Opportunities for investment, sector growth and increased climate resilience’ paraît aujourd’hui, vendredi 9 novembre 2018, dans le Journal of Land Use Science. Les commentaires des auteurs ont été traduits de l’anglais par nos soins.

Un week-end couleur or

Après le territoire des Graves qui a accueilli les amateurs fin octobre et avant l’appellation pessac-léognan, qui fera de même début décembre, c’est dans les AOC sauternes et barsac que s’ouvriront ces 10 et 11 novembre les portes d’une cinquantaine de propriétés, dont une dizaine sont des grands crus classés en 1855 (la liste complète est ). Déjeuners et dîners dans les châteaux, expositions, concerts, animations ludiques et pédagogiques, le programme de ces deux festives journées consacrées aux vins liquoreux qui naissent dans ces deux appellations du Bordelais est à découvrir dans le détail ici. Quelle plus jolie lumière que celle du soleil d’automne pour venir découvrir « le meilleur liquoreux du monde et les nouvelles adresses du territoire » ? Parmi ces dernières, citons évidemment la table du château Guiraud, ouverte en février dernier et tout récemment récompensée (nous vous en avions parlé ici).

Ruinart Sommelier Challenge, l’école des talents

Le 22 octobre dernier, nous étions dans les coulisses de la première édition française du Ruinart Sommelier Challenge. La gagnante, Julia Scavo, a su bluffer le jury pro composé de Frédéric Panaïotis (Ruinart), Thierry Desseauve et Hervé Bizeul (Clos des Fées) par son extrême précision et son enthousiasme. Elle a gagné un billet pour la Champagne avec les gagnants des autres pays.

Le Grand Tasting Tokyo, le rendez-vous des amoureux du vin

La 3e édition du Grand Tasting Tokyo qui s’est déroulée du 2 au 4 novembre 2018 a fait plus que confirmer la passion des Japonais pour les grands vins. Plus de 8 000 visiteurs se sont pressés trois jours durant dans les salons du luxueux hôtel Gajoen pour déguster les vins de 65 producteurs sélectionnés par Bettane+Desseauve.
Huit master class de très haut niveau (Pontet Canet, Ornellaia, Taittinger, Gérard Bertrand, Almaviva, pour ne citer qu’eux), tous complets depuis l’ouverture des réservations, ont complété cet évènement qui fait désormais partie des rendez-vous attendus par les amoureux du vin tokyoïtes, mais aussi par les professionnels qui composaient 15 % des visiteurs.
Co-organisé au Japon avec le concours de la société de distribution Pieroth Japan, Le Grand Tasting Tokyo est le 4e festival des grands vins Le Grand Tasting, après Paris (14e édition au Carrousel du Louvre les 30 novembre et 1er décembre prochains), Hong Kong, dont la 10e édition va se dérouler du 7 au 9 novembre, et Shanghai (7e édition les 14 et 15 juin 2019).
Le Grand Tasting a été créé et est toujours animé par Michel Bettane, Thierry Desseauve et leurs équipes de Bettane+Desseauve.

Douze familles, une seule tradition

Propriétaire de Domaine Clarence Dillon et représentant de la quatrième génération de la branche viticole de la famille Dillon, le prince Robert de Luxembourg vient de rejoindre l’association de grandes familles du vin Primum Familiae Vini (PFV). Créée pour encourager et célébrer leur contribution unique et historique à certaines des plus grandes régions viticoles du monde, PFV réunit douze propriétés familiales de par le monde (Marchesi Antinori, Joseph Drouhin, Egon Muller Scharzhof, Famille Hugel, Familia Torres, Baron Philippe de Rothschild, Famille Perrin, Tempos Vega Sicilia, Tenuta San Guido, Symington Family Estates, Champagne Pol Roger et Domaine Clarence Dillon) autour de l’idée que le partage de leurs expériences respectives « est d’une grande utilité pour la préservation de leurs vignobles, en particulier pour la jeune génération pour qui l’opportunité de travailler au sein des domaines viticoles des autres membres est d’une grande richesse. ».

Propriétaire de trois vignobles emblématiques de Bordeaux (Château Haut-Brion, Château La Mission Haut-Brion, Château Quintus), la société Domaine Clarence Dillon a également créé le restaurant parisien doublement étoilé Le Clarence (et La Cave du château assortie), le négociant Clarence Dillon Wines et la marque bordelaise Clarendelle. Actuel président de Primum Familiae Vini, à propos de laquelle il s’est récemment exprimé ici, Hubert de Billy (Champagne Pol Roger) a salué ainsi ce nouvel arrivant : « Je suis ravi que le prince Robert et sa famille se joignent à nous. Il apporte avec lui une grande tradition familiale et ses vins sont parmi les meilleurs au monde. Nous accueillons une famille merveilleuse et nous avons hâte de partager ensemble des bouteilles et des expériences mémorables. »

« Ma famille et moi-même sommes vraiment honorés et ravis de faire partie d’une organisation aussi prestigieuse qui partage nos valeurs et nos engagements à long terme envers le monde des grands vins », a quant à lui commenté le prince Robert de Luxembourg, président de Domaine Clarence Dillon et par ailleurs membre fondateur, membre du conseil d’administration et président du comité culturel de La Cité du vin à Bordeaux. « Je suis très touché par l’accueil chaleureux qui m’a été réservé, ainsi qu’à ma famille, par tant de membres de PFV. Auprès de ces éminents collègues, j’ai hâte d’en apprendre encore davantage sur ces amateurs de grands vins qui nous inspirent chaque jour et nous encouragent à partager notre passion pour l’excellence dans le monde du vin. »

« Partager et transmettre l’excellence dans tout ce que nous faisons semble être la base même sur laquelle cette auguste institution a été construite. Nous sommes impatients de contribuer au succès continu et croissant de Primum Familiae Vini »

Prince Robert de Luxembourg, Domaine Clarence Dillon

L’agenda vigneron du Clarence

C’est avec Jean-François Ganevat et ses rares flacons jurassiens que Le Clarence , prestigieuse adresse parisienne à classer parmi « les plus belles caves de restaurant au monde », ouvre ce soir une série de « dîners œnologiques d’exception » en présence de vignerons qui permettra également aux amateurs de rencontrer Jean-Philippe Delmas (Château La Mission Haut-Brion, le 20 novembre) et d’envisager un dîner au champagne à l’approche des fêtes de fin d’année (Champagne Louis Roederer, le 13 décembre). Occasions de découvrir, redécouvrir et faire découvrir des maisons et des vins iconiques, chacun de ces dîners de permettra à l’amateur gastronome de « déguster des menus sur-mesure et audacieux, exclusivement imaginés et cuisinés par le chef doublement étoilé Christophe Pelé. » Plus de détails et réservation en cliquant .

Les Français préfèrent le whisky au cognac

En cas de Brexit « dur », les Français seront les premiers punis : ils devront payer plus cher leur scotch. Car la France a beau être le pays du cognac, eau-de-vie de raisin de réputation mondiale, ses habitants lui préfèrent le malt. Avec 39,2 % de la consommation nationale de spiritueux, soit plus de 200 millions de bouteilles, il trône loin devant les anisés (21,9 %), le rhum (11,3 %) et les alcools blancs (vodka, gin et tequila : 10,2 %). Le cognac, lui, ne pèse que 0,4 % des ventes, le calvados et l’armagnac 0,2 %. Un comble !

Amateurs de purs malts
Diageo, numéro un mondial des spiritueux et propriétaire de quelque 20 marques de whisky, comme Pernod-Ricard, ne sont pas étrangers à ce succès. Car les Français ne sont pas simplement amateurs de whisky de soif, ces blends (assemblages de malts de plusieurs distillerie) premiers prix bus le plus souvent en cocktails. Ils sont aussi les premiers consommateurs de purs malts qu’on trouve notamment à la Maison du Whisky, à Paris. De quoi faire naître des vocations de distillateurs d’orge malté estampillé France. De quoi aussi booster la production de spiritueux dans l’hexagone : ils représentent déjà un chiffre d’affaires de 9,15 milliards, dont quasiment 50 % à l’exportation.

Spiritueux, l’interview : « La dimension olfactive est essentielle. »

Christophe Macra, membre du club très fermé des Masters of Wine, est aussi le créateur, avec Sylvain Removille, de la cave Apogé*. Toqué de spiritueux, il nous explique comment on déguste ces alcools.

Un spiritueux se déguste-t-il de la même façon qu’un vin ?
Christophe Macra : Pour pleinement apprécier une eau-de-vie, quelques précautions sont à prendre. D’abord, veiller à la température de service : au dessus de 20° C, la puissance de l’alcool masque beaucoup d’arômes. Donc, premier principe, on ne chauffe pas son verre au creux de la main. C’est la raison pour laquelle je préfère servir les spiritueux dans un petit verre à pied légèrement tulipé ou, sinon, dans un verre à vin Inao. Deuxième principe : on n’agite pas son verre comme on le fait pour le vin car cela fait ressortir l’éthanol, ce qui peut-être désagréable.

Vous prêtez beaucoup d’importance à la dimension olfactive. Un tic de professionnel ?

C’est le moment le plus important ! Au nez, on capte au moins 50 % des informations. On perçoit immédiatement si l’alcool est bien intégré ou s’il est dissocié. On commence par sentir le haut du verre, puis ensuite le bas du verre. Il faut laisser le temps au spiritueux de s’exprimer, puis y revenir. Au bout de 5 à 15 mn, la palette aromatique s’avère plus délicate. Quand un whisky évolue dans le verre, c’est une marque indéniable de qualité.
« Quand un whisky évolue dans le verre, c’est une marque indéniable de qualité. »

En bouche, on vide son verre cul sec ?

Seulement si c’est dans un film avec Errol Flynn ou John Wayne ! Pour révéler tous les arômes, on met une très petite quantité dans la bouche et on laisse la salive envahir le palais. Si l’on est dans le cadre d’une dégustation de plusieurs échantillons, on recrache assez rapidement pour ne pas avoir à la longue les papilles anesthésiées par l’alcool. Je goûte toujours pur en premier, on détecte beaucoup mieux les arômes en milieu de bouche. Si l’alcool est agressif, ce n’est pas un problème de degrés mais de qualité de distillation. Dans les grands spiritueux, la longueur est extraordinaire, on sent se dérouler les différentes couches de la trame aromatique.
« Si l’alcool est agressif, ce n’est pas un problème de degrés mais de distillation. »

Et dans le cas d’une dégustation plaisir, on ajoute de l’eau ? Des glaçons ?
L’ajout d’un peu d’eau pure développe les arômes. En bouche c’est moins évident. Maintenant, s’il s’agit de se faire plaisir, tout est possible. Certains, comme les japonais aiment le boire sur ice ball, un glaçon d’eau pure taillé en rond d’un seul bloc, ou allongé d’eau gazeuse. Trop froid, vous ne percevrez sans doute qu’une partie de la palette aromatique. Vous pouvez aussi noyer votre whisky dans un soda si tel est votre bon plaisir. Là, une seule règle : à mauvais soda, mauvais whisky. Dans un cocktail, la qualité de tous les ingrédients compte. Quant à un très vieil alcool, il se suffit à lui-même.

Propos recueillis par G.M.
*Cave Apogé, 21 Esplanade du Général de Gaulle, 92060 Puteaux.