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Passage de relais et petite annonce

© Jean-Yves Bardin

L’un réalise un rêve, l’autre transmet « avec quiétude » l’œuvre de sa vie. Le premier, Ivan Massonnat, est un “nouveau-venu” qui détient depuis douze ans une maison aux environs de Chinon et a « développé une véritable passion pour le Val de Loire. » Le second, c’est Jo Pithon, vigneron installé en Anjou depuis 1978 qui a notamment contribué à la reconnaissance des vins blancs secs issus de terroirs jusque-là connus pour les liquoreux. L’un des gestes les plus notables de ce défenseur de la première heure d’une idée de la viticulture qui connaît depuis de plus en plus d’adeptes (sols vivants, agriculture bio, vins sans artifices, cuvées parcellaires) a été de ressusciter un coteau situé en surplomb du Layon abandonné depuis quarante ans. Après avoir racheté soixante-dix parcelles à vingt-cinq propriétaires différents, Jo Pithon a défriché et replanté un patrimoine viticole de sept hectares orientés plein sud, vierge de toute chimie, aujourd’hui reconnu comme l’un des plus beaux terroirs de l’Anjou.

C’est sur cette base qu’Ivan Massonat s’apprête à constituer un domaine de vingt-cinq hectares conduits en biodynamie avec « pour objectif de façonner des grands vins de gastronomie, secs et liquoreux », faits pour la garde et exprimant toutes la diversité des sols de l’Anjou noir. «J’inscris mon projet sur le très long terme, et donc je tiens à perpétuer cette noble tradition des liquoreux, reconnus depuis toujours parmi les plus grands de France. Ces cuvées magiques ont traversé les siècles et trouveront demain de nouveaux débouchés, j’en suis convaincu. » En même temps que le domaine Pithon-Paillé et son fameux coteau des Treilles (en image ci-dessus), il achète dix hectares en appellation quart-de-chaume grand cru et six sur l’autre rive du Layon. A terme, ce domaine disposant de vignes en AOC quarts-de-chaume, coteaux-du-layon 1er cru Chaume, savennières et anjou devrait produire entre 60 et 100 000 bouteilles.

De la mosaïque de terroirs “à la bourguignonne” à la promotion de l’Anjou et du chenin blanc (via un soutien à des initiatives collectives telles que la Paulée de l’Anjou noir qui se tiendra le 2 juillet prochain ou le congrès international du chenin programmé en 2019), c’est dans le respect des méthodes et valeurs de Jo Pithon qu’Ivan Massonnat s’apprête à prendre la tête d’une propriété dont le nom n’a pas encore été trouvé mais dont les projets de restructuration sont arrêtés et prévoient de porter « une attention particulière au matériel végétal (sélections massales, greffe anglaise, etc.). » Pour le moment, les deux hommes recherchent un vigneron ou une vigneronne « en amour avec le chenin » pour compléter l’équipe existante. Une recrue qui bénéficiera de l’accompagnement de Jo Pithon dans les premières années. Pour les contacter, rendez-vous sur leur site, évidemment baptisé we love chenin.

Bourgogne sans soufre

Ayant toujours eu à cœur de faire de grands vins « dans le respect du territoire bourguignon » la maison familiale Aegerter s’est engagée au début des années 2000, avec l’arrivée de Paul Aegerter, dans un processus de travail dont la dimension écologique ne cesse depuis de prendre de l’ampleur. En mettant en place au fil des ans des cahiers des charges toujours plus exigeants (herbicides proscrits, travail du sol), la maison s’est de plus en plus approchée d’une viticulture bio à laquelle elle convertit désormais progressivement son vignoble, avec pour horizon 2025.

Sur la base de la vendange 2017 d’un hectare en appellation bourgogne-hautes-côtes-de-nuits passé en bio en 2016, Aegerter lance une nouvelle cuvée vinifiée sans sulfites. « C’était une suite logique de notre engagement, » explique Paul Aegerter, « avoir des vins les plus purs possibles, traduisant toute la puissance de ce terroir bourguignon unique et où l’expression du fruit prime. » Cette première incursion dans le vin bio qui représente 900 bouteilles sera uniquement distribuée sur le circuit des cafés, hôtels et restaurants (CHR), pour environ 20 euros.

The Left Bank Bordeaux Cup 2018, les résultats

Après six mois de compétition et face à sept autres équipes d’étudiants, c’est le club d’œnologie de l’université d’Edimbourg (Ecosse) qui a remporté l’édition 2018 de la Left Bank Bordeaux Cup dont les épreuves finales se sont tenues vendredi dernier à Pauillac, au château Lafite Rothschild (nous vous avions parlé ). Avant l’épreuve ultime, cette compétition internationale à laquelle participaient cette année près d’une soixantaine d’écoles propose à ses huit équipes finalistes un séjour constitué de plusieurs sessions de dégustation dans les châteaux de la rive gauche. Ils ont été accueillis à Doisy-Vedrines, Fargues, Carbonnieux, Marquis d’Alesme, Montrose, Talbot, Lamote-Bergeron et aux aux Carmes Haut-Brion.

Débutée avec une série de dix questions (par exemple : « A quel dieu égyptien le vin est-il le plus souvent associé ? »* ; « En quelle année sera publié le prochain classement des crus bourgeois du Médoc ? »** ; « Pourquoi l’étiquette de Château Guiraud est-elle de couleur noire ? »***), la finale a ensuite permis de confronter les talents de chacun lors de trois séries de dégustations à l’aveugle. Pour chacun des vins listés ci-après, il s’agissait de distinguer le millésime et l’appellation et de répondre aux différentes questions posées par le jury présidé par le baron Eric de Rothschild et par Emmanuel Cruse, grand maître de la Commanderie du Bontemps :

Château de Fieuzal 2006, pessac-léognan
Château Malartic Lagravière 2009, pessac-léognan
Château Latour Martillac 2008, pessac-léognan

Château Calon Ségur 2006, saint-estèphe
Château Dauzac 2006, margaux
Château Lagrange 2006, saint-julien

Château Lafaurie Peyraguey 2009, sauternes
Château Doisy Védrines 2009, barsac
Château Rieussec 2009, sauternes

Les vainqueurs sont repartis pour l’Ecosse avec de rares flacons de château-lafite-rothschild offerts par Eric de Rotschild, une sélection de vins offerte par la Commanderie et des billets aller-retour pour revenir à Bordeaux.

* Osiris.
** 2020.
***En hommage à Napoléon 1er et aux valeurs révolutionnaires.

Dégustation créative

La deuxième édition d’une proposition d’expériences faites aux amateurs par la maison de champagne Moët & Chandon s’est installée jusqu’à dimanche à Paris, dans le neuvième arrondissement. Au fil des trois univers créés autour des cuvées emblématiques (Grand Vintage) ou plus innovantes (Moët Ice Impérial) de la champenoise maison, les participants sont invités à expérimenter à leur idée un espace de dégustation qui convoque un très fruité jardin tropical (bar de saison mis en scène par Sous les fraises, une jeune start-up qui invite la nature en milieu urbain, notamment avec des potagers poussant sur les toits parisiens), un bar lounge conçu par le collectif YA+K (lauréat 2016 du palmarès des jeunes urbanistes), « où grandeur et démesure mettront à l’honneur le format Mini-Moët » et enfin des cabanes de pêcheurs et étals de produits de la mer. Là, autour du champagne Grand Vintage 2009, les accords mets-vins sont signés par un « amoureux du homard et des pinces sous toutes ses formes », le jeune chef Xavier Pincemin (ex-Top Chef 2016). Pour ceux qui souhaiteraient prolonger chez eux ce bel apéritif, un service exclusif de livraison de bouteilles sera proposé pendant toute la durée de l’opération. Plus détails et tarifs sur la page facebook de l’événement, c’est par ici.

Grands voiliers et feux du dragon


Dans la ville et sur le fleuve, c’est parti pour cinq jours de fête à Bordeaux. Au rang des grands rendez-vous de cette édition anniversaire de Bordeaux fête le vin (le pass dégustation est en vente ici), il y a celui avec les grands voiliers et notamment ceux qui participent à la Tall Ships Regatta dont Bordeaux est la dernière étape. Du Kruzensthern (114,5 mètres) au Vera Cruz (23,8 m), en passant par Belle Poule (37,5 m), Étoile du Roy (47 m) ou encore Belem (58 m) et Tarangini (53 m), ils sont une trentaine à être présents (on les découvrira ), une vingtaine à se laisser visiter (5 euros ou gratuit selon les voiliers et les moments de la journée, plus de détails ici) et trois à proposer des sorties quotidiennes d’une heure sur la Garonne (sur réservation) avant leur départ pour le large, dimanche, au son de la parade et des cornes de brume.

Côté vins, outre la présence de 1 200 vignerons au long de la “route des vins” de deux kilomètres installée sur les quais et déclinant quatre-vingt appellations au sein de onze pavillons, signalons que l’union des grands crus de Bordeaux (UGCB) organise pour la première fois son traditionnel week-end et les dîners d’exception qui vont avec dans le cadre de cette biennale. L’amateur peut acheter ici son billet d’entrée (65 euros en ligne, 80 euros sur place) pour la dégustation de grands crus qui se tiendra samedi autour du millésime 2015, à laquelle participent plus de 110 propriétaires et représentants de l’UGCB. Côté vin bio, les amateurs ont rendez-vous vendredi soir à 18 h et 19 h 45 pour Love, love, love, une dégustation mise en musique par Paul Daniel, le chef de l’orchestre national Bordeaux-Aquitaine (tarif : 10 euros, sur réservation).

Autre événement majeur, le spectacle pyrotechnique Les Feux du dragon illuminera la Garonne chaque soir à 23 h 30, dès ce jeudi et jusqu’à dimanche. Créée par le Groupe F, qui a déjà célébré avec le public bordelais l’inauguration il y a cinq ans du pont Chaban-Delmas, cette « sarabande endiablée et pétaradante », parade nautique d’un dragon cracheur de feu, sera suivie d’un feu d’artifice tiré entre le Miroir d’eau et les Quinconces. Précisons que Bordeaux fête le vin s’inscrit dans une démarche de consommation responsable et que 50 000 guides sur le sujet, fournis par Vin & Société, y seront distribués (points Billetterie et Informations). Destiné à sensibiliser aux risques d’une consommation non maîtrisée, l’espace prévention mis en place en partenariat avec Vin & Société et la mission Sécurité Routière de la préfecture de la Gironde permettra de tester son alcoolémie avec des éthylotests à usage unique.

Rendez-vous ce soir avec les vins du Languedoc sur un rooftop

La Summer Wine Night, c’est aujourd’hui à partir de 17h sur un nouveau rooftop, Le Dernier Étage, à Paris. Cette soirée, organisée par le CIVL (syndicat des vins AOC Languedoc et IGP Sud de France) et Bettane+Desseauve, vous propose de renouveler l’expérience de la dégustation.

Vue à 360° sur les terroirs du Languedoc
Ce soir, 90 vignerons du Languedoc prendront possession du rooftop Le Dernier Étage, un lieu inédit à Paris avec une vue à 360° sur la capitale. Une occasion unique d’échanger avec des viticulteurs passionnés et de déguster leurs vins frais et généreux, reflets de la grande richesse des terroirs qui s’étendent des Cévennes jusqu’au pied des Pyrénées.

Tu tires ou tu pointes ?
La soirée, organisée autour de quatre espaces découvertes et d’une terrasse à ciel ouvert, proposera plus de 300 vins dans les trois couleurs (blanc, rouge et rosé). Découvrez les meilleurs domaines du Languedoc, sélectionnés par les experts Bettane+Desseauve.
Côté gourmandises, vous pourrez déguster des iceRoll à la framboise dans une ambiance rose flashy (La Nuit du rosé), des gaspachos et autres tartinades (le Sud gourmet), une sélection de produits du terroir entre terre et mer (Les Terroirs du goût). Vous pourrez même faire une partie de pétanque sous les oliviers avec vue sur les toits de Paris, dans une ambiance jazzy…

Pas mal, non ?
Attention, vous devez impérativement réserver votre billet sur le site de l’événement.
La billetterie sera ouverte ce jour jusqu’à 21h.
Pour réserver, c’est ici : https://www.weezevent.com/summer-wine-night
Tarif : 29 euros.
Le Dernier Étage, 11 rue Forest, 75018 Paris.
Dégustation de vins ouverte de 17h à 23h le jeudi 14 juin 2018.
Les entrées ne seront plus acceptées à partir de 22h00.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé.
L’événement est interdit au moins de 18 ans.

Onze idées pour dimanche

Tout récemment, à l’occasion de la dispersion de la cave d’un très grand amateur, quelques flacons très bien conservés d’un vin jaune d’Arbois du millésime 1774 ont battu des records d’enchères lors d’une vente dont nous vous avions parlé ici. A propos de ce vin qui a défié les siècles, l’ouvrage qui vient de paraître chez l’éditeur suisse Cabédita dit tout ce qu’il y a à savoir : « Ce livre est la somme de toutes les connaissances réunies sur ce précieux nectar qui désormais est entré dans la cour des crus légendaires. Passant en revue toutes les données recueillies à ce jour, l’auteur évoque aussi une galerie de portraits. Ces hommes et ces femmes qui ont connu ce vin au cœur du siècle qui l’a vu naître: les Lumières. » Outre le fait d’être un historien de la vigne et du vin et un spécialiste des vins des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles issus de la vigne européenne, l’auteur est aussi le copropriétaire de l’un de ces flacons.
Pierre Chevrier, L’Arbois Jaune, 1774, vin des lumières. Environ 19 euros


Maître de chai d’une maison dont le savoir-faire s’exprime depuis plus de 110 ans, Jean-Philippe Bergier est un « créateur de goûts uniques » qui n’hésite pas à transgresser les règles du cognac. Prenant « le pari de séduire tous les épicuriens en recherche de goûts plus variés », Bache-Gabrielsen a ainsi lancé le premier cognac jamais vieilli en fûts de chêne américain, American Oak. Précisant que cet « enfant rebelle décomplexé d’une maison de tradition porte les valeurs d’innovation et d’audace de la famille », la maison destine cette impertinente proposition au connaisseur aimant les nouvelles expériences autant qu’au nouveau-venu dans l’univers du cognac. Issu d’une double maturation, d’abord un vieillissement en fûts de chêne français du Limousin, ensuite une finition en futs de chêne américain neuf venu du Tennessee et façonné par le tonnelier cognaçais Seguin-Moreau, American Oak peut se déguster pur aussi bien qu’en cocktail.
Cognac Bache-Gabrielsen, American Oak, 45 euros


Occasion parfaite d’étudier l’influence du flacon sur le vin, le coffret proposé par Champagne Delamotte décline son blanc de blancs, une cuvée 100 % chardonnay que la maison recommande d’accorder à des huîtres, un poisson grillé ou encore des radis frais avec une pointe de sel, en un triptyque composé d’une demi-bouteille, une bouteille et un magnum.
Champagne Delamotte, coffret Blanc de blancs, 139,20 euros


En gaëlique, le nom de ce whisky qui remet au goût du jour un savoir-faire d’autrefois signifie “origine”. Elaboré en hommage à James Fleming, qui fonda la distillerie Aberlour en 1879 au cœur du Speyside (Ecosse), filtré selon les méthodes du XIXe siècle et vieilli dans des fûts ayant contenu du sherry, le single mat A’Bunadh est dit original cask strenght, ce qui signifie qu’il est mis en bouteille “brut de fût” (il titre à 60°). En matière d’accords avec ce scotch à la fois robuste et complexe (« Attaque opulente, maltée, légèrement fumée, avec un sherry présent mais qui ne domine pas. L’arôme évolue vers des notes plus épicées tirant sur la noisette et le chocolat noir »), la maison conseille par exemple une tarte au chocolat et glace à l’orange amère.
Whisky Aberlour, A’Bunadh Original Cask Strength, 68 euros


Deuxième création de Baptiste Loiseau, maître de chai de la maison Rémy Martin, issue de la liberté totale qui lui est laissée (pas de date de lancement ni de contrainte de volume) dans le cadre d’une “carte blanche” visant à révéler certains des « trésors précieusement conservés par ses prédécesseurs depuis tant d’année », cet assemblage provenant des chais de Merpins offre à l’amateur une nouvelle plongée dans l’héritage des générations passées. Ce cognac Fine Champagne dont l’évolution a été suivie de près par Baptiste Loiseau – qui a déterminé averc précision « le moment idéal pour le dévoiler » – est le fruit du travail de trois génération de maîtres de chai. Embouteillé au pourcentage naturel du tonneau, il est proposé dans une édition limitée à 9 650 flacons. Un (tout) petit nombre de coffrets exclusifs, signés par Baptiste Loiseau et donnant droit à une invitation pour deux sur les terres de Rémy Martin, sont disponibles ces jours-ci auprès de la maison parisienne Juhlès (60, rue du Faubourg Saint-Denis, 75010).
Cognac Rémy Martin, coffret “Carte Blanche” Merpins Cellar Edition, 550 euros

Proposées en exclusivité européenne par le caviste parisien Legrand Filles et Fils, la collection de valises Winefit permet de transporter six, douze ou seize bouteilles en avion. Entièrement faites à la main par la marque brésilienne qui les a conçues, personnalisables si on le souhaite, elles « représentent l’harmonie entre le luxe et l’utilité, entre la qualité et le design », explique Marta Toledo, la directrice marketing de Winefit. Conformes aux normes internationales pour le transport de liquide et d’alcool en avion et adaptés à tous les types de bouteilles, ces trois modèles sont fabriqués en nylon Cordura (il est jusqu’à quatre fois plus résistant que le nylon classique) sur la base d’une structure en aluminium entièrement matelassée et dotés de roues arrières blindées. Autant dire que dans un usage plus quotidien, en voiture ou scooter, la sécurité de vos flacons contre les chocs et les variations de températures est assurée.
Valises Winefit, de 620 euros (6 bouteilles) à 900 euros (16 bouteilles)

Après une première collaboration en 2017, voici la nouvelle création de Marc Newson, designer australien installé à Londres, pour la maison Hennessy. Carafe mettant an avant en avant la couleur cuivre dans « une harmonie inattendue entre lumière, design, assemblage et finition », cet objet de collection propose à l’amateur une réinterprétation des motifs traditionnels de la maison (raisins et feuilles) dans un relief ondulé dont les stries évoquent « les sillons creusés dans la terre par les vignerons qui cultivent les vignes. » Marc Newson précise quant à lui que ces rayures soulignent la force et la forme de cette carafe X.O disponible depuis le mois de mai à la boutique cognaçaise de Hennessy et chez les cavistes partenaires de la maison : « Quand elles attrapent la lumière, elles mettent en évidence à la fois la bouteille et son contenu. »
Cognac Hennessy, carafe Hennessy X.O Marc Newson, édition limitée 2018, 200 euros



Exclusivement issue de raisins récoltés sur la parcelle qui lui donne son nom, cette cuvée proposée par la maison Cattier est composée de trois millésimes sélectionnés pour leur qualité et leur capacité de vieillissement. Ce champagne brut (blanc ici, mais la cuvée existe aussi en version champagne rosé) est d’une grande richesse aromatique, « à la fois floral et fruité : lilas, agrumes, chèvrefeuille et abricots secs. »
Champagne Cattier, Clos du Moulin Brut, 86 euros


Dernier-né de la maison Frapin, ce cognac rend hommage à son histoire et à la famille qui lui a donné son nom, installée en Charente depuis 1270. Lancé à l’occasion de la fête des pères, cet assemblage qui se veut le reflet d’un savoir-faire plusieurs fois centenaire est un cognac fait pour apporter à l’amateur « une note de fraîcheur et d’originalité » en fin de soirée ou tout au début, la maison précisant que « marié avec du tonic, un trait d’eau pétillante ou encore tout simplement en ajoutant des glaçons, il sera le partenaire idéal des (…) des cocktails les plus sophistiqués. » Issu de raisins exclusivement récoltés au cœur de la Grande Champagne, au sein du vignoble familial de Frapin, un terroir de sol crayeux qui apporte « richesse, complexité, finesse et élégance des arômes », le cognac Frapin 1270 est le fruit d’une distillation artisanale sur lies fines puis d’un vieillissement dans les chais centenaires de la maison.
Cognac Frapin, Frapin 1270 (70cl), environ 40 euros


Tradition née au milieu du XIXe siècle avec Joseph Krug, le fondateur (qui notait dans son carnet qu’« on ne peut obtenir de bons vins sans y employer de bons éléments » et qu’« une bonne maison de Champagne ne devrait former que deux cuvées de la même qualité ») et recréée chaque année, Krug Grande Cuvée est un assemblage de plus de cent vingt vins et d’autant, sinon plus, d’individualités, de parcelles, de récoltes, de décisions du vinificateur. Selon les mots de la maison qui en propose ici la 166e version, elle est numérotée et ce sera l’usage désormais, Krug Grande Cuvée est « l’expression la plus généreuse du champagne. » Résultat du travail « infatigable » mené par le chef de cave, Éric Lebel, et son équipe, cette nouvelle édition qui a vu le jour au printemps 2011, sur la base de la vendange 2010, est un champagne né de l’assemblage de cent quarante vins de dix années différentes (le plus jeune datant donc de 2010 et le plus vieux, de 1998) qui a connu un repos de sept ans en caves.
Champagne Krug, Grande Cuvée, 185 euros chez Millésima


Pour la onzième idée, c’est par que ça se passe.

Mes magnums (65), une cuvée rare

Domaine de la Solitude, Cornelia Constanza,
châteauneuf-du-pape 2015

Pourquoi lui
Même si cette solitude tient pour partie à son manque de notoriété – tout le monde n’est pas Rayas, Beaucastel ou Bonneau, ce beau châteauneuf-du-pape a toute sa place dans nos cœurs. La plus connue des appellations du Rhône-sud détient un grand nombre de pépites moins célèbres. Et des belles. C’est normal, les vignerons ont un large choix dans l’assemblage et le talent a toute latitude pour s’exprimer et dans tous les sens. C’est drôlement bien.

On l’aime parce que
On l’aime comme un bon cousin de province, parce qu’il nous rappelle des moments passés, parce qu’on est bien, on a confiance, on se connaît, c’est bon.

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Palmer & Co, un record et des projets

La dernière assemblée générale de Champagne Palmer & Co a confirmé la dynamique de son développement en dévoilant un chiffre d’affaires record de 35,4 millions d’euros et un résultat net en forte progression à 3,8 millions d’euros. Le volume commercialisé a atteint 706 000 bouteilles, soit 16 % de plus que l’année précédente, et le prix moyen de vente a progressé de 3 %. Résultat d’une stratégie commerciale payante, la bonne santé de la marque est visible en France (+ 10 % en volumes et 2 % en valeur) autant qu’en Europe, notamment en Suède et en Grande-Bretagne. Enfin, « un partenariat exclusif des plus prometteurs » a été conclu avec TRU Estates & Vineyards, la division « vins fins » du groupe Constellation pour la distribution des champagnes Palmer & Co aux Etats-Unis. Conquête de nouveaux marchés, ouverture d’un domaine dédié à l’œnotourisme (nous vous en avions parlé ici), nouvelle cuverie, la coopérative aborde les enjeux de demain avec confiance.

Comme le souligne son directeur, Rémi Vervier, être serein ne veut pas dire pour autant être attentiste : « Nous forgeons notre avenir tous les jours. Pour conserver cette sérénité nous devons maintenir et même amplifier notre dynamisme et notre engagement dans les voies de la qualité et de l’excellence. » Cela passera par la poursuite du renforcement de la marque et l’activation du plan de progrès de développement durable démarré en 2015. Commencée en 1947, l’histoire de la coopérative Palmer & Co se poursuit en s’inscrivant « avec détermination » dans l’avenir, précise Henri Quénardel, son président : « Il est nécessaire pour continuer à avancer de relever de nouveaux défis, qu’ils soient économiques, qualitatifs ou environnementaux. Nous avons le désir de porter haut et fort nos valeurs d’excellence, d’authenticité et d’émotion. Fidèle à notre engagement depuis plus de 70 ans, un engagement qui fait notre force collective et notre fierté d’appartenance. »

Tellus et Neptune, une expérience d’élevage

Sur la base du millésime 2009, le château Larrivet Haut Brion (pessac-léognan) mène une expérience œnologique qui a déjà fait l’objet de deux dégustations, en 2012 et en 2014, avant celle menée ce printemps. Né de l’assemblage de merlot (35 %) et de cabernet-sauvignon (65 %) et « construit sur la sucrosité, sur des notes chaudes et généreuses », Château Larrivet Haut Brion 2009 est le vin témoin qui permet à Bruno Lemoine, directeur général et vinificateur de la propriété, et au consultant Stéphane Derenoncourt de constater les effets d’un élevage de six mois supplémentaires en chai (pour Tellus) et sous la mer (c’est la barrique Neptune en image ci-dessus).

La dégustation du 2009 issu de l’élevage classique, où le merlot prend l’avantage sur le cabernet, ce qui est caractéristique d’une année chaude, évoque à Stéphane Derenoncourt « un vin bonbon qui a une attaque très sensuelle, sphérique par ses tanins fins et nombreux. » Si les analyses de composition avaient déjà montrée quelques différences, dues à la polymérisation des tannins, entre ce vin-témoin et le Tellus 2009, cette dégustation a dévoilé « une teinte plus soutenue, sombre et plus stable, due à l’apport de bois supplémentaire » et, en bouche, « une impression de rigueur et de longueur supplémentaire, le côté fruit confit étant un peu gommé par le renforcement des tannins » (Stéphane Derenoncourt). Toujours selon ce dernier, « le vin a été redressé » par ce supplément d’élevage de six mois d’élevage et un apport en bois neuf.

Le vin issu de la barrique qui a passé six mois en immersion dans le bassin d’Arcachon montre de réelles différences par rapport aux deux autres, notamment des phénomènes d’osmose inverse (le sodium a migré, grâce à la micro-porosité de la barrique, du milieu salin vers le vin et l’alcool, du vin vers l’eau de mer, la perte équivalant à un demi degré). Pour Bruno Lemoine, « c’est comme si le vin avait subi un vieillissement accéléré : l’agressivité des tannins est amoindrie et la couleur, brunie. » Quant à Stéphane Derenoncourt, c’est en souhaitant que l’expérience soit renouvelée avec des profils de vins différents, qu’il commente ainsi ce Neptune 2009 : « Les notes de fruits mûrs sont contrebalancées par l’iode qui apporte énormément de fraîcheur au vin et gomme son amertume. Le polissage du vin est spectaculaire et n’est pas sans, paradoxalement, évoquer un terroir calcaire. »