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Le paradis grand d’Hennessy

Disponible pour la première fois en jéroboam, Hennessy rend hommage à l’art du vieillissement lent et au travail patient de plusieurs générations de maîtres assembleurs. À l’instar d’une bonbonne de 30 litres, appelée dame-jeanne, utilisée pour préserver les eaux-de-vie à leur apogée, ce grand flacon garantit une conservation optimale ainsi qu’un vieillissement lent et équilibré. « Les gros contenants préservent mieux le liquide. C’est vrai pour le vin, cela l’est aussi pour le cognac », rappelle Benoît Gindraud, membre du comité de dégustation de la maison.

Ce contenant n’est pas une édition limitée à proprement parler, mais une extension de gamme, présentée dans un coffret de dégustation raffiné : verres tulipe, fusil de service (pipette traditionnelle) et accessoires en cuir pour sublimer l’expérience. Il rejoint la gamme permanente proposée par Hennessy (bouteille, demi-bouteille, etc.).

Fabriqué à partir de plus de huit kilos de verre en fusion, le jéroboam se distingue par ses courbes généreuses, signées du designer italien Ferruccio Laviani. Chaque pièce est accompagnée d’un coffret en bois de chêne, d’un accessoire en cuir personnalisable, de deux verres tulipe et d’un fusil de service – la pipette traditionnelle utilisée pour le cognac.

Une eau-de-vie intemporelle
Le soin apporté au flacon reflète l’attention portée au cognac lui-même. Rien n’est laissé au hasard dans son élaboration. Le processus d’assemblage est long, exigeant, parfois recommencé des dizaines de fois. « Si l’on n’obtient pas une note supérieure à 19 sur 20 pour notre assemblage, c’est qu’on l’a raté », confie l’expert. L’objectif est clair : atteindre l’harmonie parfaite entre les eaux-de-vie, qu’elles soient jeunes ou centenaires.

Une fois l’assemblage réalisé, le cognac retourne en fût. Ce retour en chai permet aux eaux-de-vie de se fondre, s’harmoniser, se révéler pleinement. Ce n’est qu’après cette étape que le cognac est embouteillé, dans ce cas précis, dans un flacon monumental qui évoque autant la tradition que l’innovation.

Paradis est le fruit de l’assemblage de 80 à 120 eaux-de-vie, âgées de 20 à plus de 100 ans. Les plus jeunes apportent fraîcheur et légèreté ; les plus anciennes, profondeur, épices et cette texture soyeuse si caractéristique. Ce cognac se distingue par une grande élégance aromatique : fleurs blanches, fruits exotiques, épices douces, avec une finale persistante où l’on perçoit des notes de cuir, de muscade et une pointe poivrée. « Un cognac très rond, très souple, presque féminin dans son expression », note Benoît Gindraud. Et pourtant, il reste accessible dans son approche, surprenant même pour les néophytes.

Un patrimoine
Derrière Paradis, il y a aussi un héritage. Celui de Maurice Fillioux, créateur de ce cognac dans les années 1970, que son successeur, Renaud Fillioux de Gironde (la huitième génération), évoque avec émotion : « Il le considérait comme un parfum, qu’il aimait sentir sur le dos de sa main. » Depuis, chaque génération perpétue cette exigence, tout en préparant l’avenir : « Mon ambition, c’est que mes successeurs puissent dire que j’ai mis de côté des eaux-de-vie exceptionnelles pour de nouvelles éditions de Paradis. »

Le jéroboam, au-delà de sa rareté, illustre cette philosophie du temps long, à contre-courant de l’immédiateté contemporaine. Il sera disponible exclusivement à la boutique Hennessy, située Quai Richard Hennessy à Cognac, à partir du 16 juin 2025, au prix de 9 900 euros.

Bordeaux, itinéraires de l’émotion

Dans les « Jardins Extraordinaires » du château Pape Clément, arbres et sculptures sont des œuvres d’art, comme cet ensemble, intitulé Fraternité, de l’artiste Livio Benedetti.

4 raisons de redécouvrir Bordeaux côté sud

Les Graves sont le berceau du vignoble
C’est dans les Graves que les premières vignes du Bordelais ont été plantées il y a plus de 2 000 ans. Pour s’imprégner de la puissance d’une histoire singulière, on pousse la porte des joyaux architecturaux, on part sur les traces de personnages célèbres, à l’assaut des châteaux forts de la Gironde du Sud comme les châteaux clémentins (bâtis par la famille du pape gascon Clément V) entourés de vignes : Villandraut, Roquetaillade, Budos, Hamel. On continue de remonter le temps au château royal de Cazeneuve d’Henri IV et de la reine Margot, au château de Mongenan, cerné de jardins extraordinaires, ou encore dans les châteaux viticoles classés à la fois grands crus et monuments historiques comme celui de Malle, qui s’ouvre pour la première fois aux visiteurs. Sans oublier le château-forteresse de La Brède où est né et a vécu Montesquieu. Il y dicta L’Esprit des lois et veillait lui-même aux vendanges. Des visites guidées (réservation recommandée) permettent d’entrer dans l’intimité de cette personnalité essentielle du siècle des Lumières qui confiait : « Vous me parleriez de toute l’Europe, moi je vous parlerais de mon village de La Brède et de mon château ». Tout autour, les vignes, les douves et jardins incitent à la promenade.

Les liquoreux sont des vins uniques
Ce grand Sud bordelais brille aussi par la grandeur de ses vins doux, les plus réputés au monde. Vingt-sept grands crus classés en 1855 sont concentrés entre Sauternes, Barsac, Bommes, Fargues et Preignac. Enclavé dans les Graves, ce royaume des liquoreux est traversé par le Ciron, « l’or des sables », petite rivière dont les légendaires brumes favorisent le microclimat responsable du botrytis cinerea, ou pourriture noble. Dévoiler les mystères de ce « miracle de la nature », telle sera la mission de la Cité du vin sauternaise actuellement en projet, annonce Pierre-Baptiste Fontaine, le directeur de l’ODG Sauternes et Barsac. Le défi est de « dépoussiérer » l’image de ces vins perçus comme des produits de luxe et de garde, donc inaccessibles. Inaugurée à l’été 2022, la nouvelle Maison du sauternes, agrandie et réaménagée, remplit parfaitement son rôle pédagogique à côté des nombreuses initiatives des châteaux. Les vignerons se préparent aussi pour la deuxième édition de leur journée Arômes et Paysages, déambulation dans les vignes jusqu’au coucher du soleil et dîner gastronomique en cinq étapes qui se tiendra cette année le samedi 14 juin. Renseignements et inscription sur aromes-et-paysages.sauternes-barsac.com.

Le vignoble est proche de la ville
« Les Graves, c’est un paysage de rêve, un tableau sans cesse renouvelé par la lumière et les saisons », vantait l’écrivain François Mauriac, enfant du pays. À quelques minutes seulement du centre historique de Bordeaux, la vigne surgit intra-muros au château Carmes-Haut-Brion, unique en son genre. Puis elle s’insinue entre les pavillons de banlieue, à Pessac, terre des châteaux Pape-Clément et Haut-Brion. Au sud, elle se faufile ensuite entre champs de muguets, forêts de pins, collines verdoyantes, rivières sinueuses et, au détour d’un chemin creux, s’impose au sortir d’un village, Léognan (et son lac bleu), Martillac (et son « chêne de Montesquieu »), Cérons, Sauternes, etc. Une cinquantaine de kilomètres sépare la capitale girondine du sud du vignoble le plus méridional du Bordelais, très accessible, même sans voiture, douze gares se succédant depuis Bordeaux Saint-Jean jusqu’à Langon.

Les lieux d’accueil sont nombreux
Pour nous aider à concocter le wine trip parfait, la route des vins de Bordeaux en Graves et Sauternes lancée en 2009 met aujourd’hui en réseau 130 professionnels labellisés Vignobles et Découvertes (90 châteaux et 40 hébergements, restaurateurs, lieux de patrimoine et loisir, cavistes, maisons des vins). « Nous sommes un peu des challengers », observe Laure de Lambert Compeyrot, présidente de l’association, qui est aussi la propriétaire du château Sigalas-Rabaud. « Les gens se rendent d’abord à Saint-Émilion, puis en Médoc et ensuite arrivent chez nous. Cela nous pousse à sortir des sentiers battus à travers des offres œnoculturelles reflétant la diversité des propriétés et leur formidable dynamisme. » Au programme en 2025 ? « La montée en puissance des expériences proposées dans le cadre de La Bulle verte, explorations tranquilles en bas carbone mises en place dans les domaines. Le château Guiraud, par exemple, raconte son histoire à travers une visite à vélo de ses parcelles. Le château La Garde, en pessac-léognan, invite à appréhender la richesse de son écosystème varié peuplé d’amphibiens, de libellules, de chauve-souris et de nombreuses espèces d’oiseaux identifiées par la LPO. Nous avons douze propositions de ce genre et l’ambition de les développer de manière significative afin de les relier en un circuit spécifique. »

 

SORTIR

Château Latour-Martillac
« Dans une bouteille de vin, il y a plus d’histoire que de géographie. » L’adage de Jean Kressmann, père de Tristan et Loïc aujourd’hui aux commandes, imprègne la découverte de ces lieux dont la tour du XIIe siècle aurait été bâtie par les ancêtres de Montesquieu, né à un jet de pierre de là. Construite à l’époque d’Aliénor d’Aquitaine, elle faisait partie d’un fortin contrôlant l’accès au village. L’histoire se retrouve aussi côté terroir où une parcelle de 65 ares greffée en 1884 après la crise phylloxérique et baptisée Grapecap nous fait remonter au temps d’Edouard Kressmann, le fondateur. Conservatoire du patrimoine génétique des cépages blancs de la propriété (sémillon, sauvignon blanc et gris, muscadelle), cultivée à la main et labourée avec des chevaux, cette parcelle a donné naissance par sélection massale à d’autres parcelles du domaine. Elle est aussi à l’origine de la création de l’association pour la conservation des cépages blancs du Bordelais. Elle donne un vin racé, complexe et vif, parfait descendant de « ce petit graves dry dont Kressmann a le monopole » qu’Adelina Patti, dernière diva du XIXe siècle, exigeait sur ses tournées.
Le + : Visite en estafette et accords vin blanc (dont la cuvée Grapecap 1884) et caviar d’Aquitaine. Pique-nique dans le parc avec différents menus (terre, mer ou végétarien). Espace de dégustation et boutique.
Château Latour-Martillac
8, chemin La Tour, 33650 Martillac
Tél. : 05 57 97 71 11
latourmartillac.com



Château Pape-Clément

Au cœur de la galaxie Bernard Magrez, l’iconique grand cru classé de Graves est aussi l’un des doyens de l’appellation, créé il y a plus de 770 ans par Bertrand de Got, archevêque de Bordeaux devenu Clément V. Au-delà des diverses visites et ateliers autour du vin (B-Winemaker, verticale, vins et truffes, etc.), une expérience « phygitale » ponctuée de contenus délivrés par des QR codes permet d’explorer les jardins en liberté et d’y découvrir les 600 variétés de plantes et d’arbres venus du monde entier. Cèdre du Liban planté lors de la Révolution, oliviers millénaires, ruches connectées (afin de mesurer la biodiversité), potager dont les récoltes font le régal des hôtes du château, on prend un un grand bol d’air et d’art, le végétal se mêlant ici à des œuvres contemporaines fortes, joueuses, poétiques. La balade artistique se poursuit à une dizaine kilomètres de là à l’institut culturel exposant la collection privée de Bernard Magrez.
Le + : Deuxième édition de la Journée des jardins en avril. Vins, mais aussi huile et miel du château disponibles à la boutique. Magnifiques chambres et suites avec prestations haut de gamme.
Château Pape-Clément
216, avenue Dr Nancel Penard, 33600 Pessac
Tél. : 05 57 26 38 38
chateau-pape-clement.fr


Château Les Carmes Haut-Brion
Véritable havre de verdure de dix hectares intra-muros, voici le seul cru classé situé dans Bordeaux. Son chai de métal aux lignes futuristes tranche avec le château du XIXe siècle situé quelques mètres plus haut. À la fois œuvre d’art et outil de pointe, conçu par l’architecte Luc Arsène-Henry et Philippe Starck, il semble fendre l’eau du ruisseau, le Peugue, qui traverse la propriété. Il n’est pas sans rappeler la proue des bateaux qui ont transporté pendant des siècles le vin de Bordeaux aux quatre coins du monde. Tout autour, un parc, des bassins, une fontaine du XVe siècle, des bosquets, permettent une évasion totale de l’agitation urbaine proche. On découvre là les spécificités d’un vignoble citadin clos de murs bénéficiant d’un climat moins froid, donc moins gélif, propice à une meilleure maturité des raisins. Le parcours se termine à la salle de dégustation, avec vue sur le cuvier, ou sur la terrasse panoramique qui permet d’embrasser l’ensemble du domaine.
Le + : Visites sur rendez-vous. Pause lifestyle à l’hôtel Mondrian Bordeaux Les Carmes (mêmes propriétaires), 5-étoiles du quartier des Chartrons dont le hall d’entrée arbore un mur entier de bouteilles de Carmes Haut-Brion.
Château Les Carmes Haut-Brion
20, rue des Carmes, 33000 Bordeaux
Tél. : 05 56 93 23 40
les-carmes-haut-brion.com


Château Carbonnieux
En 1787, avant d’être élu troisième président des États-Unis d’Amérique, Thomas Jefferson, passionné d’agriculture, gastronome et grand amateur de vin se rend au château Carbonnieux pour y déguster le « vin des odalisques » apprécié, jusqu’au XIXe siècle, à la cour du sultan de Constantinople. Du vignoble au caveau, où reposent plus d’un siècle de millésimes, on lui emboîte le pas. On s’émeut, entre autres, devant le pacanier qu’il planta dans le parc, dont il ne subsiste qu’un tronc et une branche depuis les tempêtes de septembre 2022, mais aussi des descendants, certains centenaires. Un peu plus loin, de vieilles parcelles de sémillon réveillent « le goût qu’on avait connu autrefois ». Elles ont en effet inspiré la micro-cuvée 1741 (date de la première vendange des bénédictins de Sainte-Croix qui habitèrent ici de 1740 jusqu’à la Révolution), élaborée comme cela se faisait au XVIIIe siècle.
Le + : Parcours pédestre entre vignes et forêt. Musée d’outils anciens, pichets et pots jacquots. Collection de voitures anciennes. Accords vins et fromages. Expositions d’art l’été.
Château Carbonnieux
Chemin Peyssardet , 33850 Léognan
Tél. : 05 57 96 56 20
carbonnieux.com


Château Suduiraut
De magnifiques jardins à la française, dessinés par Le Nôtre, entourent le château de ce premier cru classé de Sauternes reconstruit au XVIIe siècle après la Fronde et classé à l’Inventaire général du patrimoine culturel. Sur rendez-vous, on explore les merveilles de son terroir solaire (91 hectares de vignes), voisin de celui d’Yquem, et ses installations techniques. On en profite aussi pour aiguiser son odorat à l’Aromathèque et s’exercer à débusquer les senteurs très gourmandes de l’ananas, la mangue, l’abricot, la vanille, le citron confit, l’orange amère, le safran, la cire d’abeille, la cannelle. Certaines sont caractéristiques du sémillon lorsqu’il est touché par la magie du botrytis cinerea. D’autres, typiques du sauvignon blanc qui apporte une pointe d’acidité, gage de fraîcheur et de complexité aromatique. Le nez ainsi doté de super pouvoirs, on n’en apprécie que mieux l’étape de la dégustation, celle du premier cru et du second vin, mais aussi de grands blancs secs.
Le + : Ateliers vins et chocolat, vins et fromages, verticale de trois millésimes du premier grand cru classé.
Château Suduiraut
Suduiraut, 33210 Preignac
Tél. : 05 56 63 61 92
suduiraut.com


Château de Rouillac
« Rouillac est notre dada, on s’y attelle chaque jour et on lui donne ce que l’on est, avec passion et émotion », confie Laurent Cisneros, propriétaire depuis 2010 de ce domaine jadis possédé par le baron Haussmann (de 1864 à 1891), dont le monogramme surmonte l’entrée de la chartreuse Napoléon III. Dans une ambiance familiale, la visite des lieux réunit ses deux passions, celle du vin et celle du cheval, qu’il pratique en compétition internationale avec sa fille. Le chemin du cuvier aux chais passe donc toujours par les écuries. Les chevaux de sport y partagent l’espace avec les chevaux de trait, qui occupent une place centrale dans les travaux viticoles. « Le rapport à l’animal se rapproche beaucoup de celui que l’on entretient avec le terroir et le vin. Dans les deux cas, il faut beaucoup d’humilité, d’écoute, de respect pour pouvoir en tirer la quintessence. Ce sont eux qui donnent le tempo. » Laurent Cisneros est intarissable sur ce qui lie ces deux univers. Un lien concrétisé dans une cuvée spéciale, Le Dada de Rouillac.
Le + : Dégustation vins et chocolats, visite haussmannienne, visite dadaïque, boutique (accessoires du vin, épicerie fine, miel de Rouillac). Formation Horse coaching pour les managers.
Château de Rouillac
12, chemin du 20 août 1949,
33610 Canéjan
Tél. : 05 57 12 84 63
chateauderouillac.com


Château La Louvière
C’est ici, en lisière de la vallée de l’Eau Blanche, que débute l’histoire de l’appellation pessac-léognan, créée en 1987 sous l’impulsion d’André Lurton. Tombé en 1965 sous le charme de ce trésor néo-classique décoré des œuvres du maître flamand François-Louis Lonsing et entouré d’un parc somptueux, il le restaure pendant quarante ans. Ce sera « le chef-d’œuvre de sa vie », classé monument historique en 1991 et toujours aujourd’hui tourné vers l’avenir. La boutique de la propriété a été entièrement rénovée en 2021 et un nouveau programme d’ateliers a été lancé en même temps qu’un parcours de visite racontant l’histoire du domaine depuis le XIVe siècle, époque où la ville de Léognan était couverte de forêts peuplées de loups, et l’engagement de la famille Lurton en faveur de l’environnement. En conclusion, la dégustation de cet incontournable pessac-léognan se fait dans la salle du cloître ou en terrasse, sous les tilleuls, avec vue sur le parc.
Le + : Atelier sophro-tasting (à réserver au moins 48 heures à l’avance). Balades à vélo à travers vignes et patrimoine. Garden party aux beaux jours.
Château La Louvière
149, avenue de Cadaujac,
33850 Léognan
Tél. : 05 56 64 75 87
andrelurton.com/chateau/chateau-la-louviere


Château de Cérons
Récemment mis en lumière, le chai tricentenaire accueille la projection d’un film sur ses murs et barriques, « immersion poétique dans un verre de vin de Cérons ». D’autres surprises nous attendent chez Caroline et Xavier Perromat, aussi réputés pour leurs vins que pour leur accueil chaleureux et original. Dès ce printemps, on découvre ainsi les salons fraîchement restaurés de la chartreuse classée, on renoue avec le fameux pique-nique des quatre couleurs (graves rouge et blanc sec, Cérons liquoreux et vin orange, Coucher de soleil), suivi d’une sieste sur une douelle à l’ombre des vieux arbres du parc. Dès le mois de mai, les balades audioguidées reprennent dans la « presqu’île du château de Cérons », havre de biodiversité. Et on inaugure le 6 avril le premier brunch-concert dominical dans la rôtisserie du château, au coin de la cheminée, ou en terrasse, sous le magnolia.
Le + : Formules « Découverte » et « Au fil du temps » incluant la visite de la chartreuse, le spectacle dans le chai, le parcours sur la presqu’île. Déjeuners ou dîners à la rôtisserie du château.
Château de Cérons
1, Latour, 33720 Cérons
Tél. : 05 56 27 01 13
chateaudecerons.fr


Château de Malle
Arrivés en avril 2024, Luc et Clémence Planty ont ouvert les portes de ce domaine aux visiteurs pour la première fois. Construit au XVIIe siècle par Jacques de Malle, président du Parlement de Bordeaux, puis confié à Pierre de Malle, conseiller du roi Louis XIV, monument historique depuis 1943, le château déploie une architecture remarquable et 6,5 hectares de jardins d’inspiration florentine ornés de statues (mythologie grecque, travaux de la vigne et du vin) et dotés d’un théâtre à l’italienne prêt à accueillir des concerts (premier prévu le 3 juillet) et opéras. Sans oublier le vignoble de 50 hectares d’un seul tenant situé sur deux appellations, graves et sauternes. Il renferme aussi l’une des premières salles à manger du XVIIIe siècle, où l’on peut prendre place sur réservation avant de découvrir l’un des divers parcours à thème de cet endroit « à l’âme généreuse », ainsi que le définit Clémence Planty, qui met tout en œuvre pour incarner sa vision des lieux, « vivre et se réjouir ».
Le + : Flânerie aux jardins avec dégustation. Étape de la manifestation annuelle « Rendez-vous aux jardins » (6 au 8 juin 2025). Visite vin et patrimoine. Rencontre privilégiée (avec les propriétaires).
Château de Malle
33210 Preignac
Tél. : 05 56 63 59 33
chateaudemalle.com


GOÛTER

Château Coutet
Le nom de ce premier grand cru classé en 1855 dérive du gascon « couteau », évoquant bien le tranchant et la vivacité qui le caractérisent. Il rappelle aussi l’indispensable compagnon du gourmet et du cuisinier. De quoi nous pousser doucement vers la table, ici partagée avec les propriétaires, Philippe Baly ou sa nièce Aline. Ce sont les mieux placés pour nous raconter l’histoire de cette forteresse bâtie au XIIIe siècle, mais aussi expliquer comment, dès les années 1990, le domaine est entré dans une ère nouvelle, avec biodiversité dans les sols, ruches, œnotourisme, et un goût aiguisé pour les accords originaux, notamment ceux avec le homard et la dinde. « J’ai initié les Américains aux liquoreux de Coutet en l’accordant avec ces deux mets », souligne Aline, élevée à Boston. À notre tour d’apprécier ces accords contrastants entre les diverses facettes de Coutet et des ravioles de homard ou de la dinde rôtie au beurre d’herbes.
Le + : Visites et dégustations classiques et premium, ateliers (Les cépages de Sauternes et Barsac, L’évolution des vins liquoreux).
Table de Coutet
Château Coutet, 33720 Barsac
Tél. : 05 56 27 15 46
chateaucoutet.com



Château Climens

« Bien plus qu’un repas, nous souhaitons ouvrir l’esprit à un monde inédit d’accords mets et vins liquoreux, réinterprétés avec audace et finesse », explique Cristina Nieto, en charge du développement œnotouristique. L’expérience, réalisée avec la complicité du « chef à domicile » de la maison étoilée Claude Darroze à Langon, débute par un tour du vignoble, des chais et de la tisanerie (le vignoble 100 % sémillon s’est converti à la biodynamie en 2010). À table, de l’entrée au dessert, chaque plat est dicté par les blancs secs et liquoreux de Climens. L’œuf de ferme poché, asperges vertes et morilles fraîches sublime les blancs secs Asphodèle et Lilium, la ballotine de volaille fermière et langoustines appelle différents millésimes du premier cru délié et aérien, également en symbiose avec la recette signature de Claude Darroze, les pommes de saison en tarte fine caramélisée, crème glacée vanille bourbon. À réserver au moins deux semaines à l’avance.
Le + : Visites privées (uniquement sur rendez-vous) avec découverte du vignoble, des chais, de la tisanerie et de ses herbes médicinales et dégustation dans les salons du château.
Château Climens
Climens lieu-dit, 33720 Barsac
Tél. : 05 56 27 15 33
chateau-climens.fr


Domaine de La Solitude
Depuis plus de dix ans, sur réservation, la famille Bernard invite les amateurs à partager un repas à ses côtés (avec Olivier Bernard ou son neveu Jean-Camille) ou avec Grace Hafner, la maître de chai. « L’idée était de pousser l’expérience au-delà de la simple visite pour qu’une relation plus conviviale s’installe. » En cuisine, c’est Charles Pricart, chef du Cercle à La Brède, qui a pour mission de mettre chaque assiette au diapason des vins. Le pessac-léognan blanc 2017 du domaine de La Solitude est débouché avec le blinis de petit pois crème d’aneth et saumon fumé, le rouge 2005 du domaine de Chevalier noue un lien spontané avec la ballotine de volaille fermière label rouge truffée. Et pour finir, le sauternes Château Suau 2017 offre toute la douceur de l’abricot et du coing à un chocolat dans tous ses états. Chaque millésime est commenté par le chef de table. La visite des vignes et du chai constitue ensuite une parfaite promenade digestive.
Le + : Éventail de visites personnalisées du domaine. Sans réservation : initiation à la dégustation, dégustation à la barrique, atelier assemblage, accords vin et fromage.
Domaine de La Solitude
10, route de la Solitude,
33650 Martillac
Tél. : 05 56 72 74 74
domainedelasolitude.com


Château Guiraud
À deux pas du village de Sauternes, l’ancienne chapelle protestante et le hangar du château Guiraud, transformés en restaurant, rouvrent ce printemps sous la direction culinaire de l’excellent Yoann Amado (passé par La Tour d’Argent, le Bristol, la maison Darroze, et également chef du restaurant Le Cercle Guiraud à Sauternes). On s’installe à l’intérieur, sous le toit cathédrale, ou en terrasse, entre vignes, arbres, herbes folles pour découvrir une carte bistronomique à l’accent local et saisonnier, privilégiant autant que possible les récoltes du potager bio du château. Les bouteilles emblématiques de la région (dont bien sûr, celles de Guiraud), issues d’une viticulture vertueuse, chantent dans les verres quand arrivent la rémoulade de chou-fleur, hareng fumé, pomme verte, curry, l’échine de cochon rôtie au piment fumé, pomme purée ou le baba réinventé au sauternes par Juliette Bonnard, la cheffe pâtissière.
Le + : Jardin de la biodiversité, ateliers (maître assembleur, Guiraud et caviar, Guiraud et chocolat), visite à bicyclette, dégustation des trois vins de Guiraud, dont le premier grand cru classé certifié bio depuis 2011.
Chapelle de Guiraud
1, Château Guiraud,
33210 Sauternes
Tél. : 05 56 76 61 01
chateauguiraud.com/fr
Le Cercle Guiraud
14, rue Principale,
33210 Sauternes
Tél. : 05 56 76 60 87
lecercleguiraud.com


Restaurant L’Entrecœur
Le retour des beaux jours sonne dans ce restaurant la réouverture du bar à vins, avec son patio à l’ombre d’un érable. Aux manettes, Cédric et Agnès savent raconter l’histoire de chacune de leurs bouteilles (une cinquantaine de références dont une dizaine servie au verre). Et repérer celles qui vont vous suivre à table : sauternes Château des Rochers pour le saint-marcellin rôti au miel, pessac-léognan Château d’Eyran pour le pavé de bœuf blonde d’Aquitaine. Quant à la pavlova à la chantilly maison et fruits rouges, elle demande « un sauternes un peu plus tendu comme L’Ilot de Haut-Bergeron qui provient d’une parcelle de 4 hectares unique dans l’appellation située sur une île du Ciron ». De quoi faire rêver les gourmands. Le nom de ce lieu s’inspire d’ailleurs de ces petits rameaux de vigne non fructifères, un peu trop gourmands.
Le + : Prix unique de la bouteille ou du verre sur table, déterminé par appellation. Soirées thématiques, rencontres avec des producteurs, concerts, vins à emporter (prix cave).
L’Entrecœur
18, bis rue de la liberté,
33210 Preignac
Tél. : 05 56 76 81 62
06 11 82 19 88
l-entrecoeur.fr



VIVRE

Château Sigalas Rabaud
Au pied du plus petit des premiers crus classés en 1855, avec ses 14 hectares d’un seul tenant, coule le Ciron, la rivière mythique de Sauternes. Élevée au XVIIe siècle, la chartreuse avec vue sur Yquem et Lafaurie-Peyraguey a été rénovée pour mieux accueillir ses visiteurs. Cinq chambres d’hôtes conjuguent confort 5-étoiles et ambiance familiale. La maîtresse de maison, Laure de Lambert Compeyrot, arrière-petite-fille d’Henri de Sigalas, acquéreur de Rabaud en 1863, et présidente de la route des vins des Graves et Sauternes, est aux petits soins et intarissable sur l’histoire des lieux. Dès les premiers beaux jours, on s’installe sur la terrasse ou au bord du couloir de nage pour un dernier verre au soleil couchant. Sur demande, il est possible de partager la table privée où défilent les cuvées maison devant le feu de cheminée.
Le + : Visites et dégustations accompagnées. Expériences gustatives : harmonies entre sauternes et fromage, tapas sucrés et salés, assiettes gourmandes et mignardises. Chartreuse privatisable. Service d’un chef sur demande.
Château Sigalas Rabaud
33210 Bommes
Tél. : 05 57 31 07 45
06 26 31 45 93
chateau-sigalas-rabaud.com


Les Sources de Caudalie
Entre vignes et forêts, le château Smith Haut-Lafitte, célèbre cru classé de Graves, est aussi connu pour être le temple de la vinothérapie. Les Sources de Caudalie, c’est aussi un palace des vignes (5-étoiles) dont les chambres et suites se déclinent dans six maisons au charme fou : La Bastide des grands crus, Le Comptoir des Indes, La Maison du lièvre, La Grange au bateau, Le Village des pêcheurs ou encore L’Ile aux oiseaux, rappelant les cabanes tchanquées du bassin d’Arcachon. À 1,5 kilomètre de là, la chartreuse du château Le Thil abrite aussi onze chambres et suites. De quoi s’octroyer une longue pause et prendre le temps de découvrir le travail de « bio-précision » du domaine, notamment la tonnellerie du château, le chai furtif dédié aux jeunes vignes, fonctionnant en neutralité énergétique, et le parcours de land art (Forêt des 5 sens). Une petite faim ? Il suffit de traverser une allée bordée de vignes pour rejoindre l’un des trois excellents restaurants des lieux.
Le + : Spa Caudalie. Trois restaurants : La Table du Lavoir et sa cuisine bistrot ; La Grand’Vigne, double étoilé porté par le chef Nicolas Masse ; Rouge, un bar à vins-épicerie fine.
Les Sources de Caudalie
Chemin de Smith Haut-Lafitte,
33650 Martillac
Tél. : 05 57 83 83 83
sources-hotels.com/bordeaux/


Château Haut-Bailly
Établi sur l’une des croupes les plus élevées de la rive gauche de la Garonne, où s’épanouit la vigne depuis plus de quatre siècles, Haut-Bailly a su garder son caractère familial et un sens de l’accueil sans faille. L’année 2024 a été marquée par la métamorphose du château Le Pape, situé à 900 mètres de là, devenu la chartreuse Haut-Bailly. Ses cinq chambres d’hôtes, qui s’ajoutent à celles du château, invitent à une expérience apaisante. S’installer pour un moment de lecture dans le salon ou au bord de la piscine à débordement, face aux vignes ; déguster un millésime de Haut-Bailly dans les jardins dessinés par le paysagiste Camille Muller ; mais aussi visiter les nouveaux chais à la pointe de la technologie conçus par l’architecte Daniel Romeo. En rooftop, un jardin suspendu relie le château et les vignes, offrant une magnifique vue à 360°.
Le + : Prêt de vélos. Table du château dirigée par le chef Maxime Pommier (passé au Burgundy à Paris et chez Garopapilles à Bordeaux). Dégustations commentées.
Château Haut-Bailly
48, rue de la Liberté,
33850 Léognan
Tél. : 05 56 64 75 11
haut-bailly.com


Clos Floridène
À la croisée des appellations graves, barsac et sauternes, Jean-Jacques, fils de l’œnologue Denis Dubourdieu, « pape des vins blancs bordelais », perpétue l’œuvre familiale. Et y ajoute une dimension d’hospitalité. À quatre kilomètres de Doisy-Daëne, second cru classé de Barsac dans la famille depuis 1924, il est possible de séjourner au Clos Floridène, autre de ses joyaux, dans une jolie maison de vignerons rénovée avec goût, disposant de quatre chambres et de tout le confort (chef sur demande). À vélo électrique on peut suivre un itinéraire qui passe par les autres vignobles de la famille, les châteaux Cantegril et Doisy-Daëne. L’occasion d’en apprendre plus sur la patte de Denis Dubourdieu, chercheur mondialement connu, professeur à la faculté de Bordeaux et co-auteur du Traité d’œnologie paru en 1998 chez Dunod (en vente à la propriété) qui fait encore référence aujourd’hui.
Le + : À Doisy-Daëne, location de vélos, visite des chais et jardins (potagers et apicoles), dégustation des vins des propriétés familiales. Boutique.
Clos Floridène
10, Videau-Est,
33210 Pujols-sur-Ciron
Tél. : 05 56 62 96 51
denisdubourdieu.com/clos-floridene

Nos 12 expériences œnotouristiques de l’année

Languedoc

Château l’Hospitalet et villa Soleilla

Un paradis au sud. Gérard Bertrand n’est pas qu’un vigneron de talent à la tête de 850 hectares de vignes en biodynamie, c’est aussi un ambassadeur de l’art de vivre méditerranéen. Et c’est un hôte délicat. Son resort cinq-étoiles, qui vient d’intégrer le cercle fermé des Small Luxury Hotels of the World, fait depuis longtemps briller les yeux et les papilles des œnophiles, gourmets, amoureux d’art de de nature. Ici, côté château ou à la villa Soleilla (piscine privée, terrasses et vues imprenables sur la belle bleue), la vie ralentit. Et l’on prend tout son temps pour s’abandonner à la quiétude environnante, se ressourcer au spa tourné vers les vignes ou lors d’une séance de yoga, explorer les vignobles, suivre une masterclass avant de faire une partie de tennis, de s’entraîner au putting green, de voir la dernière expo de l’espace d’art. Ou de croquer le Sud à belles dents autour des assiettes de Laurent Chabert, qui connaît bien son sujet. Il a décroché l’étoile verte dans le guide Michelin 2024 pour le restaurant L’Art de vivre. Un sourcing ultra local de produits cultivés en biodynamie au potager de l’Hospitalet et à la ferme de Céleyran (propriété de Gérard Bertrand) lui dicte « une cuisine verticale, qui vient du sol, pour aller jusqu’aux cieux ». Nec plus ultra, la Moon Room est à réserver pour une expérience culinaire holistique (pour 4 à 12 personnes). Au fil d’un repas commenté par Pierre-Alexis Mengual, le chef sommelier, les saveurs, textures, couleurs, lumières, sons, astres et, bien sûr, vins de la galaxie Gérard Bertrand s’entremêlent. Pour nous en apprendre un peu plus sur la biodynamie et se souvenir qu’au pays de Trenet, le soleil a rendez-vous avec la lune.
Les + : Balades en trottinette tout terrain électrique, visites guidées de domaines, espace d’art en accès gratuit, soirées jazz le vendredi au bar et au restaurant Chez Paule (rôtisserie).

Château l’Hospitalet Wine Resort, Beach & Spa
11100 Narbonne
Tél. : 04 68 45 28 50
chateau-hospitalet.com
Budget : À partir de 395 euros


Champagne

Villa des Trois Clochers et Le 25bis by Leclerc Briant

Bonheurs bruts. Pépite parmi d’autres de la maison Leclerc Briant, le clos des Trois Clochers est une parcelle de 30 ares, située à Villers-Allerand, un village situé dans la montagne de Reims. C’est aussi le nom de la maison d’hôtes inaugurée en cette fin d’année (à louer uniquement dans son intégralité) située face aux trois clochers que l’on aperçoit depuis la parcelle. Avec son élégance Art déco et ses cinq suites, cette bâtisse construite en 1924 par Max Sainsaulieu, qui réalisa la bibliothèque Carnegie à Reims, a été magnifiquement restaurée pour faire renaître tout un art de vivre au cœur des vignes. C’est ici que Nicolas Vanier a tourné le film Champagne. L’immersion dans l’univers Leclerc Briant se prolonge au domaine, pour des expériences allant de la découverte au perfectionnement, mais aussi au 25 bis de la mythique avenue de Champagne qui abrite une boutique et un bar à champagne, une salle à manger ornée d’un papier peint « Eldorado » de la manufacture Zuber (1554 planches en bois anciennes, sculptées en 1848, classées Monument Historique) et un petit salon bleu où les bûches crépitent en hiver. Il y a aussi ici cinq chambres mêlant objets chinés et mobilier de grands designers. Certaines ont vue sur la terrasse, d’autres sur le jardin et le vignoble. Autant de lieux où tout a été pensé dans le moindre détail pour que « le visiteur laisse place à l’invité ».
Les + : Dîners sur demande au 25bis, en accord avec les cuvées maison et service de chef privé proposé pour les déjeuners et les dîners à la villa.

Villa des Trois Clochers, 51629 Villers-Allerand
Le 25bis by Leclerc Briant, 51200 Epernay
Tél. : 03 26 56 40 70
le25bis.com
Budget : Environ 350 euros


Vallée de la Loire

Relais de Chambord

Le songe réalisé. Au cœur de la Sologne, un grand saut hors du temps. Une sensation qui vous saisit dès l’entrée dans le domaine national de Chambord, plus grande forêt close d’Europe peuplée de biches et de cerfs, emblèmes des lieux. Au bout d’une allée surgit le plus stupéfiant des châteaux de la Loire, voulu par François 1er, imaginé par Léonard de Vinci. Chef-d’œuvre de la Renaissance inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, Chambord est « un songe réalisé », écrivait l’admiratif Alfred de Vigny. Pour prendre le temps de découvrir ce géant (282 cheminées, plus de 400 pièces, un théâtre où se tint en 1670 la première du Bourgeois gentilhomme de Molière), c’est vers son unique dépendance, ancien relais de poste, qu’il faut se tourner. Seul sur le domaine, cet hôtel 4-étoiles déploie 55 chambres et suites, dont une toue habillée de bois et de cuir, avec grande chambre et terrasse, qui offre l’expérience rare de nuits bercées par les flots du Cosson, face au château et ses jardins à la française. Il est possible de s’offrir les services d’un chef à bord et d’un professionnel de la navigation. À quelques encablures, trois tables (gastronomique, bistrot et brasserie) font la part belle aux produits locaux dont ceux du potager de Chambord et aux vins des alentours, notamment les cuvées Domaine national de Chambord. Il faut dire que le cépage de prédilection de François 1er, le romorantin, issu d’une vigne préphylloxérique, est à nouveau cultivé à Chambord aux côtés des pinot noir, sauvignon, orbois et gamay, tous vinifiés dans un chai adossé au mur d’enceinte et ancienne porte du domaine au XVIe siècle. Avec ses 14 hectares, le vignoble de Chambord, vendangé pour la première fois en 2018, a produit 66 000 bouteilles en 2022 et environ 80 000 en 2023.
Les + : Un spa grandiose et plus de 800 hectares accessibles à la balade à pied, à vélo, en voiturette électrique, en barque. Dégustation des vins de Chambord à la boutique.

Relais de Chambord, 41250 Chambord
Tél. : 02 54 81 01 01
relaisdechambord.com
Budget : De 200 à 850 euros


Bordeaux

Château Lafaurie-Peyraguey Hôtel & restaurant Lalique

Un rêve d’or et de cristal. Ici le vin, le cristal, la gastronomie, l’hospitalité se répondent dans une profonde unité, comme dirait le poète. Pour ses 400 ans, en 2018, le château Lafaurie-Peyraguey, premier grand cru classé de Sauternes, se dotait d’un étincelant hôtel-restaurant cinq-étoiles signé Lalique. « Créer l’émotion, celle que génère un premier cru classé », c’était la volonté de Silvio Denz, le président-directeur général de Lalique. Les suites et chambres ont été décorées sur le thème de la vigne par Lady Tina Green et Pietro Mingarelli, créateurs de la collection de meubles et accessoires Lalique Maison. La bibliothèque abrite une riche collection de livres, notamment sur l’histoire des vins de Sauternes et de Bordeaux. Ouvert sur les vignes, le restaurant met au menu « Le terroir du Sauternais » et « Le grain noble » sous la baguette de Jérôme Schilling, chef doublement étoilé au Michelin et Meilleur ouvrier de France. « Cuisinier des vignes », comme il se définit, il prend soin d’« exalter les qualités du sauternes, de magnifier ses arômes, de sublimer ses diverses teintes, et de jouer avec ses textures » en étroite collaboration avec Romain Iltis, également MOF et Meilleur sommelier de France en 2012. La carte des vins fait rêver avec ses 2 600 références, certaines issues de la collection personnelle de Silvio Denz, dont des raretés comme cet yquem 1896. Elle déploie aussi un éventail de premiers grands crus classés bordelais dans des millésimes rares. Le grand salon distille une ambiance parfaite pour un dernier verre devant la vaste cheminée. La même magie règne lors de la découverte des terroirs historiques de L’Enclos et des Maisons Rouges, des chais où repose une barrique en cristal ou de la chapelle du XVIIe siècle aux vitraux ornés du célèbre motif Merles et Raisins de 1928 surmontés d’une œuvre en cristal Lalique créée par l’artiste contemporain Damien Hirst, Eternal Belief.
Les + : La visite privative, avec dégustation verticale et bouchées du chef, et la boutique (vins des vignobles Silvio Denz et collection d’objets décoratifs et d’art de vivre, notamment dédiés au service du vin).

Château Lafaurie-Peyraguey – Hôtel & Restaurant Lalique
33210 Bommes
Tél. : 05 24 22 80 11
chateau-lafaurie-peyraguey.com
Budget : À partir de 250 euros la chambre et 400 euros la suite


Hôtel et table de Pavie

Saint-Émilion au sommet. On est ici au centre d’un monde. Celui de l’appellation Saint-Émilion, cet hôtel 5-étoiles membre de Relais & Châteaux étant posé au pied du clocher de l’église monolithe et au sommet du village, avec vue de rêve sur le premier vignoble inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Et celui de la famille Perse, propriétaire de Château Pavie, premier grand cru classé A. Engagée ici, comme dans son vignoble, à nous accompagner vers l’excellence, elle accueille côté village où chambres et suites sont réparties dans trois maisons. Celle dite du Clocher est l’épicentre des lieux. En contrebas, après avoir traversé un jardin peuplé d’ours et de rhinocéros blancs (empruntés à l’œuvre de l’artiste contemporain Michel Audiard), l’accès aux maisons du Village et des Suites se fait via un ascenseur taillé dans le calcaire. Côté vignes, la résidence Pavie (une suite et quatre chambres) a été aménagée dans une ancienne maison de maître du XIXe siècle sur la mythique côte du même nom. De retour au pied du clocher, au restaurant La Table de Pavie, le multi étoilé Yannick Alléno met la cuisine au service du vin (700 références, dont 80 châteaux de Saint-Émilion, Pomerol ou Fronsac). « En étroite collaboration avec les producteurs locaux, à commencer par ceux de nos propres domaines », précise Angélique Da Costa, la fille de Chantal et Gérard Perse. Les sauces, l’un des chevaux de bataille du chef, dressent aussi des passerelles avec le vignoble. Sur le menu, on retrouve ainsi du foie gras au verjus, du riz Koji Zoto fermenté au vin blanc de Graves, un sabayon au cognac. Pour l’apéritif, un café ou un dernier verre, on s’installe sur la grande terrasse du bar (en partie abritée), d’où l’on admire les toits de tuiles ocre et les vignes au loin. Tout un monde.
Les + : Visite privée des chais de Pavie avec dégustation (réservation recommandée) et excursions à vélo pour un pique-nique chic. À deux pas de l’hôtel, L’Envers du Décor, historique bar à vins du village, a été repris par la famille Perse.

Hôtel de Pavie, 33330 Saint-Émilion.
Tél. : 05 57 55 07 55
hoteldepavie.com
Budget : De 474 à 719 euros


Sud-Ouest

Château de Mercuès et château de Haute-Serre

Malbec et diamants noirs. Nous voilà sur un haut sommet du Quercy. Sommet viticole, gastronomique, hôtelier. Chez la famille Vigouroux, deux châteaux situés à moins de vingt kilomètres l’un de l’autre, Mercuès (Relais & Châteaux viticole depuis 1959) et Haute-Serre, se complètent pour nous amener à la rencontre de leur « diva », le malbec. On pose d’abord ses bagages à Mercuès, ancienne résidence d’été des comtes-évêques de Cahors. Sur six étages, vingt-quatre chambres et six suites offrent une vue imprenable sur la vallée du Lot et le vignoble du château. Le paysage rend gourmand, car on en connaît les trésors : safran, foie gras, agneau fermier sont à savourer en mode gastronomique au restaurant Le Duèze et bistronomique à La Table de Mercuès. Près des safranières de Laburgade et à quelques kilomètres de Lalbenque, capitale de la truffe noire du Quercy, le château de Haute-Serre domine aussi la vallée depuis l’un des coteaux les plus hauts de l’appellation. La passion du malbec se traduit ici à La Table vigneronne et lors des visites et dégustations, cours de cuisine ou balades en trottinette. Si les deux châteaux ferment le temps des fêtes, ils rouvrent fin janvier pour le désormais célèbre festival Toques & Truffes créé par Christine Vigouroux. Visite du marché de Lalbenque, cavage avec le cavadou (pic à truffe) et le flair affûté d’un chien, ateliers truffes et malbecs, menus 100 % truffes en accord avec les vins de la famille, les vrais amateurs deviennent accros.
Les + : Menus 100 % truffes aux restaurants des deux châteaux de janvier à mars, rôtissoire le dimanche au déjeuner au château de Haute-Serre.

Château de Mercuès, 46090 Mercuès
Tél. : 05 65 20 00 01
chateaudemercues.com
Budget : À partir de 249 euros
Château de Haute-Serre, 46230 Cieurac
Tél. : 05 65 20 80 20
hauteserre.fr


Vallée de la Loire

Les Sources de Cheverny

Havre de paix. Comme aux Sources de Caudalie, sa maison sœur médocaine, l’amour de la vigne et du raisin constitue le cœur de ce complexe hôtelier de luxe ouvert en 2020 entre vignes, forêts et châteaux de la Loire. Ce hameau de sérénité et de bien-être de 45 hectares a été créé par Alice Tourbier (la fille de Daniel et Florence Cathiard, les propriétaires de Smith Haut Lafitte) et son mari Jérôme, originaire de Touraine. Pour ces ex-œnologues, nature, terroir et patrimoine historique s’assemblent d’abord à table. Le restaurant Le Favori offre une expérience étoilée « Entre Val de Loire et forêt de Sologne » co-signée par Frédéric Calmels (passé chez Senderens, entre autres) et Thibault Delpont, le chef sommelier (qui a fait ses armes chez Anne-Sophie Pic), tandis qu’à L’Auberge brille une cuisine familiale, terrienne, réalisée à la broche au feu de cheminée. On peut aussi profiter de la sélection pointue du chef sommelier au bar, avec quelques tapas locaux, ainsi que participer à des ateliers de dégustation. Une occasion de découvrir La Grand’Vigne, la cuvée du domaine issue de cinq hectares de romorantin vendangés pour la première fois en octobre dernier. Évidemment, comme en Médoc, le fameux spa Caudalie déploie ses soins à base d’extraits de pépins de raisin. Loin de l’agitation du monde, les 49 chambres et suites sont réparties dans plusieurs bâtisses : le château du Breuil (XVIIIe siècle), la maison des Fleurs, celle des Fruits, la grange aux Abeilles, le hameau du Marais, la cachette du Sonneur ou encore Le Baron perché, suite en bois sur pilotis située en surplomb d’un lac, avec bain nordique privatif et vue panoramique sur le domaine. Comme le Cosimo d’Italo Calvino, on n’a plus jamais envie d’en descendre.
Les + : Les offres du Nouvel An avec dîners du réveillon, coffret gourmand et rituel Signature au spa avec soin enveloppement merlot purifiant et bain au marc de raisin.

Les Sources de Cheverny, 41700 Cheverny
Tél. : 02 54 44 20 20
sources-cheverny.com
Budget : Entre 250 et 550 euros


Provence

Coquillade Provence

Faste au village. Cerné par les champs d’oliviers et de lavande, ce hameau de bastides écolabellisées, membre de Relais & Châteaux, a été créé à partir d’un vieux village abandonné par Andreas Rihs, homme d’affaires suisse connu pour sa passion du vin et du cyclisme disparu en 2018. Son ambition était de faire là « le plus beau lieu œnotouristique de Provence ». Mission accomplie et poursuivie aujourd’hui par ses fils. Dans ce décor de rêve, trois restaurants (Avelan, Les Vignes, Cipressa) sous la houlette de Pierre Marty, passé dans des cuisines de maîtres tels Ducasse et Bardet, qui dispose ici d’un potager de 4 600 m², et d’un chef pâtissier médaillé aux championnats de France du Dessert, un hôtel 5-étoiles (dont quelques suites d’exception avec jacuzzi extérieur ou piscine privée) et un spa de 2 000 m2 avec une carte de vinothérapie. Il y a aussi le nec plus ultra des vélos (de la marque BMC, propriété d’Andreas Rihs) pour se lancer sur des circuits balisés à la découverte des vignobles du Ventoux. Sans oublier 30 hectares de vignes à découvrir lors d’une balade, d’une visite du chai, d’une initiation à la cueillette, à la presse ou encore à la dégustation de jus fermentés lors des vendanges. En fin d’année, la fête commence début décembre avec la chasse à la truffe (jusqu’en mars, sur réservation) qui permet d’explorer toutes ses facettes, entre marché de Carpentras, matinée de cavage et repas consacré au « diamant noir ». Au programme ensuite, la féérie de la Saint-Nicolas (ateliers ludiques, tours en calèche), des menus de Noël et un dîner de la Saint-Sylvestre baptisé Circus, animé par des contorsionnistes, jongleurs et autres acrobates pour un grand saut en 2025.
Les + : Sur place, court de tennis, Cycling Center avec accessoires et technicien à disposition. À proximité, Roussillon et son sentier des Ocres, Ménerbes, Gordes, le château de Lourmarin, L’Isle-sur-la-Sorgue.

Coquillade Provence, 84400 Gargas
Tél. : 04 90 74 71 71
coquillade.fr
Budget : De 250 à 1 300 euros


Château d’Estoublon

La beauté pour soi. Dans une Provence chantée par Daudet (son moulin est à deux pas), où jouent la pierre, le ciel, la lumière et le vent, Estoublon, « petit blé » en provençal, vit au rythme des récoltes d’olives (120 hectares d’oliviers) et des saisons de la vigne (17 hectares en appellation baux-de-provence conduits en bio). Comme si le temps s’était arrêté. Fondé en 1489, détruit en 1561 lors de la prise des Baux-de-Provence, reconstruit en 1642 et doté de son propre moulin à huile dès 1731, ce château en pierres de Fontvieille se dévoile dans toute sa splendeur retrouvée au bout d’une longue allée bordée de cyprès. Pensé comme une maison de famille, il est entièrement privatisable (à la semaine) pour des séjours sur mesure. À disposition alors, dix chambres et suites aux mobiliers précieux et objets rares chinés par ses différents propriétaires, une bibliothèque où trône un billard, un bar anglais et son piano, des salons cossus tournés vers le parc, mais aussi une salle de cinéma (Estoublon accueillit le tournage des Gens de Mogador, feuilleton à succès des années 1970) et une autre de sport, les services d’un chef privé (passé entre autres au Bay View à Genève et au Gabriel à Paris) et de majordomes et l’accès à la cave composée des vins d’Estoublon ainsi que d’une collection de Harlan Estate (Napa Valley) et à la cuisine. À l’intérieur comme à l’extérieur, la maison déploie de nombreuses installations et services. Activités sportives (terrain de tennis), gastronomiques (La Table d’Estoublon), épicuriennes (visites et dégustations), le nombre d’activités organisées par l’équipe est sans limite.
Les + : Jolie boutique avec vins et huiles d’olive, créations artisanales et plus 600 produits d’épicerie fine. Chapelle romane privée. Dîners à la rôtissoire le vendredi, brunchs dominicaux et du 1er janvier, goûters gourmands, menus spécial fêtes.

En pratique: Château d’Estoublon, 13990 Fontvieille
Tél. : 04 90 54 64 00
estoublon.com
Budget : Privatisation sur demande


Bourgogne

Château de Saint-Aubin

Les frissons du grand blanc. Pour écouter battre le cœur de la légendaire côte de Beaune, il faut pousser la porte de ce château, siège de la maison Prosper Maufoux. Entouré de neuf hectares de vignes sur les appellations les plus prestigieuses de la côte des blancs, il fut un temps la propriété de la comtesse de Trébon, descendante d’un fameux mousquetaire de Louis XIV. Aménagé en maison d’hôtes avec piscine chauffée, il s’élève au milieu d’un clos de 80 ares de chardonnay qui permet de découvrir, sur place, la viticulture durable. À proximité, la cuverie ouverte par de larges baies vitrées sur le paysage dévoile les étapes de la vinification et donne accès aux caves voûtées au sein desquelles la maison propose une expérience de dégustation privilégiée. Partir à la découverte des parcelles emblématiques du domaine, de Santenay à Meursault, peut aussi se faire à vélo électrique, muni d’une mallette isotherme contenant verre et petits flacons de vins à déguster dans leur parcelle d’origine. Cinq cuvées et quelques bouchées bourguignonnes attendent aussi les visiteurs à l’arrivée. Une belle mise en bouche avant de rejoindre le restaurant Prosper et sa carte locavore élaborée par Édouard Mignot et Émilie Rey, chefs étoilés du restaurant Ed.Em à Chassagne-Montrachet, le village voisin. Truite fumée de Crisenon et houmous de lentilles de Côte-d’Or, pâté en croûte de volaille noire de Bourgogne et ris de veau au marc de Bourgogne Boudier croisent les arômes intenses d’un saint-aubin premier cru Clos du Château ou d’un meursault premier cru La Pièce sous le Bois, savourés un œil sur la vigne entrée dans son sommeil d’hiver.
Les + : Un nouvel espace boutique avec accessoires pour le vin à l’effigie de la maison et sélection de produits locaux, dont les délicieuses confitures bio aux fruits de Chassagne-Montrachet, de bijoux réalisés à partir de bouteilles de vin recyclées (atelier High Hills) et de savons aux senteurs de chardonnay ou de pinot noir.

Prosper Maufoux – Château de Saint-Aubin
21190 Saint-Aubin
Tél. : 03 80 20 68 71
chateau-st-aubin.com
Budget : Entre 292 euros et 342 euros


Alsace

Auberge de l’Ill et hôtel des Berges

Île enchantée. Si le paradis était alsacien, il serait ici, au bord de cette rivière emblématique frangée de saules pleureurs. Chaque jour, la magie opère. Une icône de la gastronomie, Marc Haeberlin, comme son père Paul et son oncle Jean-Pierre avant lui, y « cuisine avec art et sert avec son cœur ». Pour les fêtes, on puise dans le menu Tradition les spécialités qui ont fait la réputation (mondiale) des lieux. La truffe sous la cendre ouvre le bal avec un riesling Clos Sainte Hune du domaine Trimbach, la mousseline de grenouilles Paul Haeberlin s’allie à la famille Muré et à son riesling grand cru Clos Saint Landelin 2016 et le tournedos de pigeon au foie gras, chou et aux truffes épouse avec bonheur le pinot gris grand cru Hengst 2020 de Josmeyer. Ces vins sont dégainés par les plus brillants ambassadeurs de la viticulture régionale, dont Serge Dubs, meilleur sommelier du monde 1989. Comme on en redemande, on s’installe à demeure. Dans le jardin, les chambres du bel hôtel cinq-étoiles ouvrent sur la rivière et sur les berges. Pour plus d’indépendance, on peut aussi réserver l’étincelante caravane Airstream 1970 avec lit en alcôve, salle de bain parfaitement équipée et petit salon aux allures de boudoir. Ou la grande cabane inspirée de celle des pêcheurs ou des chasseurs de canard. Par beau temps, le petit déjeuner, avec kouglof maison et confitures du jardin, peut être servi sur la rivière.
Les + : Le spa des Saules, avec piscine chauffée à 30°C toute l’année, les séjours gastronomiques tout compris et la visite des bonnes adresses viticoles autour d’Illhaeusern recommandées par les sommeliers.

Auberge de l’Ill et hôtel des Berges, 68970 Illhaeusern
Tél. : 03 89 71 89 00
auberge-de-l-ill.com
Budget : De 390 à 630 euros


Corse

Domaine de Murtoli

L’éden de Sartène. La nature serait-elle le dernier luxe ? C’est ce que l’on ressent dans ce domaine de 2 500 hectares inspiré de la vie en autarcie d’autrefois. Dominant le site de Roccapina et son fameux lion sculpté par le vent et les embruns, cet hôtel 5-étoiles est « éclaté » en plusieurs bâtisses du XVIIe siècle, une demeure et vingt bergeries entourées de conforts luxueux et discrets (jardin, hammam, piscine). Côté mer, vallée ou campagne, elles sont dispersées à travers prairies, crique, champs d’immortelles, parcelles d’oliviers et, depuis peu, dix hectares de vignes plantés en 2019. « À deux pas des statues-menhirs du plateau de Cauria, un alignement de pierres sacrées parmi les mieux conservées de Corse », précise David Barranger, le responsable viticole. « C’est un lieu émouvant et énergétique important pour nous qui pratiquons une culture bio et biodynamique. » La première cuvée, Fleur de Murtoli (trois couleurs), verra le jour au printemps 2025. De quoi insuffler encore plus l’esprit local sur les trois tables, de la Grotte, de la Plage et de la Ferme, étoilée au Michelin, qui tendent vers l’autosuffisance. Leurs fournisseurs ? La ferme et sa fromagerie (pour un brocciu ultra-frais ou passu, légèrement fumé), le potager, les oliviers et les ruches du domaine, les pêcheurs voisins et une « chasseuse de plantes sauvages », Florence Weis. Le soir, s’installer sur les terrasses en espalier de La Table de la Grotte, intégrées dans la roche, pour la vue mémorable quand une lame de soleil fend le ciel pour plonger dans la mer bleu cobalt ourlée de granit rose déchiré. Tant de beauté.
Les + : Découverte du vignoble de Murtoli, mais aussi des domaines voisins (Clos Canarelli, Saparale, Peretti Della Rocca). Cueillettes raisonnées dans le maquis encadrées par Florence Weis. Cours de cuisine corse, équitation, golf, spa, pêche en mer, etc.

Domaine de Murtoli, 20100 Sartène
Tél. : 04 95 71 69 24
murtoli.com
Budget : De 500 à 2730 euros

Vignobles Lorgeril, les sommets du Languedoc


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En reprenant, jeunes mariés, le magnifique château de Pennautier, leur domaine familial, Nicolas et Miren de Lorgeril se sont engagés, d’abord avec enthousiasme, puis avec une ténacité admirable, dans un projet viticole ambitieux qui recoupe à sa manière l’évolution contemporaine du vignoble languedocien dans son ensemble. Quand Nicolas, rejoint par Miren cinq ans plus tard, prend les rênes de la propriété familiale en 1987, Pennautier a une réputation historique et architecturale. Surnommé le « Versailles du Languedoc », l’endroit est reconnu depuis des siècles, mais n’a que peu de légitimité viticole. Les vignes de merlot, de cabernet-sauvignon et de chardonnay plantées par ses parents sont novatrices et rappellent la situation mi-océanique, mi-méditerranéenne de ce terroir de Cabardès, au nord de Carcassonne et au pied de la montagne Noire. À l’aube des années 1990, le duo a tout à construire, qualité, réputation, style, philosophie viticole. Miren et Nicolas mettent deux mots sur leur situation : « vignoble d’altitude ». Dans ce Languedoc entre mer et montagne, les vignes de Pennautier, comme celles du domaine voisin Caunettes, rapidement acquis, sont installées sur le piémont du vieux Massif central. Rapidement, l’idée est d’acquérir d’autres vignobles présentant les mêmes caractéristiques d’altitude (entre 300 et 400 mètres), mais aussi de sols et de sous-sols diversifiés, caractéristiques de terroirs anciens (argilo-calcaire, sables granitiques, schiste, etc.). Au cours de la décennie suivante, les belles syrahs produites au domaine de la Borie Blanche, sur le terroir de La Livinière, et le très intéressant vignoble du château de Ciffre, réparti entre les argilo-calcaire de Saint-Chinian et les schistes de Faugères, vont renforcer le concept. Développant avec une belle énergie une activité viticole multiple, intégrant l’œnotourisme et la restauration à Pennautier, les Lorgeril ont aussi soigné leurs vins de marques, en particulier la création très réussie Ô de Rosé. Ils se devaient d’aller jusqu’au bout de leur réflexion à propos des vins d’altitude en affinant le travail et la sélection des meilleures cuvées de ces trois propriétés. C’est ce qu’ils ont fait, au début des années 2020, en proposant à Simon Blanchard, l’un des consultants les plus brillants de l’équipe Derenoncourt Consultants, de redéfinir le parcellaire et les méthodes de travail. Parmi ces résultats passionnants, que l’on peut déguster aujourd’hui avec les vins proposés dans les millésimes 2022 et 2023, brillent particulièrement deux nouvelles cuvées parcellaires (Les Anges, issue de magnifiques grenaches du vignoble de Pennautier et La Nore issue de syrah du domaine de la Borie Blanche) ainsi que les cuvées classiques, désormais redéfinies.

La dégustation

Les Parcelles d’altitude
100 % grenache, la cuvée Les Anges est issu d’une parcelle calcaire avec des argiles profonds située au milieu des garrigues de Pennautier. Le vin n’est pas élevé en barrique, mais uniquement en cuve inox. Exclusivement issu de vieilles vignes de syrah, la cuvée La Nore est issue d’une parcelle parmi les plus hautes de La Livinière, sise à 380 mètres d’altitude au pied du pic de la Nore, sur un sol de schiste bruns. Le vin est élevé 14 mois en barriques de chêne français.

Les Anges 2023, vin de France
Rare expression de grenache sur les terroirs de Cabardès, cette cuvée joue sur un registre séducteur et aérien. Les notes de griotte et de mûre sont fraîches et non confiturées, le vin se déploie en bouche avec un caractère fin et épanoui, porté par des tannins élégants, une longueur veloutée et de l’onctuosité en finale. Superbe personnalité originale et séduisante, à savourer aujourd’hui, mais capable de vieillir avec grâce.
94/100

La Nore 2023, languedoc
Une syrah de grande classe, élancée, minérale, intense, florale, sans lourdeur, de grande profondeur et d’une remarquable énergie. Un grand vin du Languedoc et le meilleur vin jamais produit par la famille Lorgeril.
96/100

Domaine de La Borie Blanche
Issu de vignes plantées en altitude, autour de 350 mètres, sur des sols de schiste et argilo-calcaires, le grand vin assemble grenaches (40 %) et syrahs (45 %), le reste étant complété par 10 % de mourvèdre et 5 % de carignan.

Terroirs d’Altitude 2023, la-livinière
55 % grenache, 45 % syrah. Plus de corps, plus de fond et une palette aromatique exubérante. Corps charnu.
89/100

Grand Vin 2022, la-livinière
Comparé à la cuvée Terroirs d’Altitude, le nez est ici plus précis, avec des notes minérales brillantes et un bel équilibre en bouche. On apprécie la longueur profonde, le corps velouté, les tannins fins, la belle persistance.
92/100

Grand Vin 2023, la-livinière
Nuances minérales associées à des notes présentes de mûre et liqueur de mûre. Vin profond ample, solaire, d’un équilibre moins élégant que le millésime précédent, mais avec une indéniable richesse et une intensité persistante.
91/100

Château de Ciffre
En appellation faugères, le grand vin est composé de 55 % de vieilles vignes de syrah complétées par 45 % de grenache également âgés, cultivés depuis longtemps en bio. Il est produit à partir de trois belles parcelles en hauteur (380 mètres d’altitude) sur le sol typique de schiste de l’appellation. Le vin est élevé dix mois en demi-muids. Bio, les faugères Terroirs d’Altitude sont issus de longues cuvaisons de grenache et syrah, partiellement élevés en fûts, dont la moitié sont neufs. En appellation saint-chinian, les sols sont argilo-calcaires. Le grand vin se compose d’une majorité de syrah complétée par le grenache et 10 % de mourvèdre, l’ensemble cultivé en bio. Les cuvées Terroirs d’Altitude en saint-chinian sont composés de syrah et de grenache, plantés sur des sols argilo-calcaires et issus eux aussi d’une viticulture bio.

Grand Vin 2022, faugères
Superbe nez rappelant des plaques de schiste chauffées par le soleil. Bouche élégante profonde, svelte et très tonique. Un vin de classe.
93/100

Grand Vin 2023, faugères
Même profil que le 2022, mais avec une tendresse de fruits qui complète une personnalité subtile et brillamment originale. Sans lourdeur, profond et intense.
94/100

Terroirs d’Altitude 2022, faugères
Énergie tonique avec des senteurs aromatique qui rappellent spectaculairement le schiste. C’est un vin intense, de beau caractère et de grand équilibre
92/100

Terroirs d’Altitude 2023, faugères
Un peu plus tendre que le millésime précédent avec néanmoins une souplesse dynamique et une énergie savoureuse.
91/100

Grand vin 2022, saint-chinian
Grande richesse de saveur et beaucoup d’intensité et de générosité. Vin solaire épicé minéral. Caractère riche et énergique, belle allonge.
92/100

Grand vin 2023, saint-chinian
Moins intense que le millésime précédent, mais plus équilibré, souple et profond avec une élégance de saveur finement minérale et des notes de fruits à noyaux très savoureuse.
92/100

Terroirs d’Altitude 2022, saint-chinian
Notes de quetsche et de fruits noirs associées à des touches d’épices. Corps rond et charnu. Bon équilibre général, assez savoureux.
90/100

Terroirs d’Altitude 2023, saint-chinian
Beaux épices, fruits noirs, de la sève. Un équilibre généreux. De l’allonge et de l’onctuosité.
90/100

Château de Pennautier
Certifié en agriculture bio en 2022, cultivé en agriculture régénérative (semis hivernaux, fixation du carbone), le vignoble s’établit à 350 mètres d’altitude sur les flancs argilo-calcaires et caillouteux de la montagne Noire. Après avoir été dominés par le merlot, les vins haut de gamme Esprit de Pennautier s’appuient désormais sur le cabernet franc, le malbec et la syrah. Ils sont élevés en demi-muids. Pour Terroirs d’Altitude, l’encépagement est varié, entre grenache (30 %), syrah (25 %), malbec (15 %), cinsault (10 %), cabernet-sauvignon (10 %) et merlot (10 %). Les vignes profitent d’une exposition sud sur des sols argilo-calcaires.

Esprit de Pennautier 2021, cabardès
Beau corps charnu avec de la profondeur, des notes de cassis et de mûre, des tannins élégants, un boisé bien intégré et une bonne allonge en finale.
92/100

Esprit de Pennautier 2022, cabardès
Même densité que lors du millésime 2021, mais avec plus de finesse. Bouquet frais et fin, vin équilibré et distingué avec une grande fraîcheur de fruit et de l’allonge. Aristocratique, il marque une nouvelle étape pour la propriété.
95/100

Terroirs d’altitude 2022, cabardès
Spectaculaire transformation par rapport au millésime 2021, avec une palette aromatique complexe associant des notes de fruits des bois et finement épicées. Chair savoureuse, énergie et beaucoup de profondeur.
92/100

Trois Rivières célèbre ses triples millésimes avec un coffret d’exception

Depuis 2014, la série des triples millésimes est l’une des pierres angulaires de la gamme des rhums vieux Trois Rivières. À l’origine de ces assemblages, le maître de chai Daniel Baudin, figure incontournable de la maison. « Il n’a pas de règle préétablie », explique Zachary Lande, chef de produit rhums chez Campari France. « Je sélectionne des fûts de millésimes différents, parfois très jeunes, parfois très anciens, pour composer un rhum harmonieux, élégant, équilibré », explique le maître de chai. Chaque édition, titrant à 42°, se distingue par son caractère propre, mais toutes partagent cette même recherche d’unité et de finesse.

Pour célébrer la sixième cuvée, Trois Rivières a conçu un coffret inédit rassemblant les six éditions dans un seul écrin. Pensé comme un véritable voyage sensoriel, ce coffret-livre met en scène l’évolution stylistique de la série à travers six bouteilles en format classique. « C’est une plongée dans l’histoire et la légende de Trois Rivières », souligne Zachary Lande.

« Ce projet mérite un écrin d’exception », confie Daniel Baudin. C’est pour cette raison que la marque a fait appel à Manon Bouvier, Meilleure ouvrière de France en marqueterie de paille. « Le parallèle est fort entre le maître de chai, qui travaille la canne à sucre, et mon travail qui consiste à transformer la paille de seigle. Deux démarches d’orfèvre, deux formes de passion et d’exigence », souligne l’artisane qui a imaginé un habillage délicat en bois de chêne orné d’un motif bleu évoquant les nuances du terroir martiniquais, au sud de l’île.

Seuls douze exemplaires de ce coffret ultra-limité sont proposés à la vente. Neuf sont réservés au marché hexagonal, trois partiront en Martinique. Chaque pièce, numérotée, est proposée autour de 4 000 € chez quelques cavistes.

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Le champagne de terroir, avec Thomas Lombard

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➡️ Pop-up store Champagne Lombard
📍70 rue du Cherche-Midi, 75006 Paris
📆 24 mai-9 juin 2025
🎟️ Masterclass le 29 mai à 19h animée avec Bettane+Desseauve – programme et billetterie sur carnet.champagne-lombard.com

Production Jéroboam
Prise de son et montage : Nicolas Guillaume
Musique originale : Arthur Boval

En partenariat avec le champagne Lombard.

Château Galoupet dévoile G, sa nouvelle cuvée

Dans un souci d’accessibilité, Château Galoupet vient de créer un rosé plus abordable, la cuvée G, affichée à 20 euros, contre 55 euros pour le cru classé. Elle est produite avec 20 % d’approvisionnement extérieur. Les vignerons sélectionnés travaillent en bio et sont aussi en ligne avec la philosophie de protection de l’environnement suivie par Galoupet. Mathieu Meyer, directeur du domaine, explique que « ce projet vise à étendre l’impact du domaine sur de nouveau consommateurs et à partager son savoir-faire avec d’autres vignerons de Provence ».

Depuis 2021, le domaine s’est attelé à la production de millésimes d’excellence, avec une ambition affirmée : créer un vin emblématique et reconnu, même jeune. « En 2023, cette vision s’est concrétisée avec une distinction majeure : une note de 97/100 et le titre de Meilleur rosé de Provence décerné par Bettane+Desseauve », affirme fièrement le directeur.

Un rosé plaisir
La Cuvée G repose sur un assemblage minutieux : 60% de grenache, 15% de cinsault, 5% de tibouren, 10% de syrah et 10% de rolle. Une technique de co-pressurage est utilisée pour la syrah et le rolle, permettant d’obtenir un équilibre entre fruits blancs et fruits rouges. Le cinsault apporte légèreté et minéralité, tandis que le tibouren, élément distinctif du domaine, offre une structure épicée et caractéristique de l’ADN Galoupet. « Le vin est frais, fruité et structuré, idéal pour des moments conviviaux », souligne le directeur. Que ce soit avec des tapas ou des entrées raffinées, ce rosé incarne parfaitement la philosophie de la maison : conjuguer fraicheur, qualité, innovation et respect de l’environnement.

Un engagement fort
Au-delà du vin, la durabilité est placée au cœur du développement du domaine. Le flacon de la cuvée G illustre cet engagement avec une bouteille en verre recyclé à 85%, réduisant l’impact environnemental de 50% par rapport à une bouteille classique. De plus, le choix d’une bouteille légère de 300 g, contre 550 g en moyenne, accentue cette démarche écoresponsable.
Château Galoupet innove aussi avec une coiffe et une étiquette en papier, évitant ainsi l’utilisation de plastique ou de métaux comme l’aluminium ou l’étain. Un dessin de la propriété imprimé à l’encre chaude et non sérigraphié décore la bouteille.