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Aldo Conterno s'en est allé.

Aldo Conterno est mort le 30 mai dernier, à l’âge de 81 ans. On lira ici en anglais, et aussi , l’histoire
de ce grand monsieur du Piémont (et du vin) qui révolutionna le barolo, après un détour par les Etats-Unis (Californie et Napa Valley, mais aussi guerre de Corée) et un retour chez lui qui s’est soldé par la division en deux du domaine familial, son frère ne partageant pas ses modernes idées. Pour Michel Bettane,
«Aldo Conterno a non seulement créé le type moderne du Barolo et la notion de sélection parcellaire, mais il a jeté les bases d’un style que d’autres ont mis plus de trente ans à approcher sans jamais l’égaler, témoin ses sublimes 1971».

Photo: DR

L'Alsace à Paris


Si vous ne savez pas qui est Seppi Landmann, voici de quoi vous faire une idée du personnage avant d’aller découvrir son travail et ce qu’il a à en dire lors de son passage à Paris pour animer des dégustations de ses vins. On réserve dès maintenant – et par mail – au Vin qui chante (52, rue Sainte Anne, 75002 Paris – [email protected]) si l’on veut y déjeuner ou dîner demain. Au menu, asperges vertes + muscat Cuvée Erotique 2010, dos de bar et crumble de légumes de saison au parmesan + riesling Vallée Noble 2010, et bleu d’Auvergne et pont-l’évêque + gewurztraminer Vallée Noble 2010 (39 euros). On précise que ces réjouissances resteront à la carte tout le mois de juin, le vigneron en moins. Une dégustation de Pinot Gris est également prévue à 19h30 : Vallée Noble 2010, Grand Cru Zinnkoepflé 2010, Vallée Noble Vendange Tardive 2001, Grand Cru Zinnkoepflé Sélection de Grains Nobles 2009 (15 euros).

Les artistes et le vin


Situé à deux pas du Trocadéro, le Musée du Vin expose en permanence une collection de milliers d’objets sur la vigne et le vin dans ses galeries souterraines situées dans la colline de Passy. Ces anciens celliers de l’Abbaye de Passy, construite au XVe siècle, furent utilisés par les Frères de l’Ordre des Minimes du Couvent de Passy pour y entreposer leur vin jusqu’à la destruction de l’Abbaye en 1789.
Dans trois de ces salles voûtées viennent d’être accrochées une quarantaine d’œuvres réalisées par six artistes contemporains : Colette Bouriat (lithographie et peinture), Anne Damesin (peinture), Christophe Daubié (peinture), Michel Gomart (photographie, voir ci-dessus), Henka (peinture), Pascale Simonet (peinture). Inaugurée aujourd’hui, l’exposition dure jusqu’au 14 juillet.
Musée du Vin : 5, square Charles Dickens, 75016  Paris. Ouvert du mardi au dimanche, de 10h à 18h.

Oenovideo 2012


Le 19e Festival international de films sur la vigne et le vin s’est achevé hier soir. Pour comprendre
les pourquoi et les parce que du palmarès et de ses «mentions spéciales», rien de mieux que le journal d’un juré. On peut aussi se faire sa petite idée ici et dès maintenant sur les films qui se sont vus récompensés par le Trophée du meilleur long métrage (Les Cabotines, de Fiona Cunningham-Reid) et le Trophée Spécial du Grand Jury (Terra d’Oportunitats, de Roger Roca).

Voyage dans le désert du Douro

Ne vous retournez pas, c’est inutile. Vous pouvez danser, chanter, personne ne vous regarde. Les collines du Haut-Douro, autour de la rivière qui devient Duero quand elle passe la frontière avec l’Espagne, sont un désert humain. Il n’y a que des vignes ponctuées de loin en loin par les quintas* des propriétaires, de belles maisons patriciennes et historiques qui dominent leurs domaines et l’eau, omniprésente.

Ces collines découpées en terrasses étroites qui parcourent des milliers de kilomètres, portaient jusqu’ici deux rangs de vignes chacune. Maintenant qu’il y a des consultants dans les propriétés, on arrache le rang intérieur pour n’en garder qu’un, il produira de plus beaux raisins. Les vieux aux visages tannés de soleil qu’on voit aux terrasses des rares bistrots des deux ou trois villages qui jalonnent la vallée hochent la tête, dubitatifs. Peu importe, le porto est devenu un enjeu mondial, la course à la qualité est lancée et rien ne l’arrêtera plus.



Le voyage commence dans une sublime petite gare couverte d’azulejos à Porto, la vieille ville du bord de l’Atlantique. Pour rejoindre cette gare de collection, on aura passé l’embouchure du Douro sur le pont Eiffel, en venant de Villanova de Gaia, le quartier des chais, passage obligé pour comprendre le fonctionnement de ce vignoble si différent qui fait vieillir son vin ailleurs que là où il est fait. Il y a une ambiance étrange à Porto. C’est une ville moderne, ses embouteillages, ses panneaux de publicité, ses animations et ses fêtes municipales. C’est une ville prostrée, assise à l’ombre du temps qui passe. Depuis l’invention du vin muté*, le porto s’attend.



Les gigantesques foudres des chais contiennent des vins qui sont là pour dix, vingt ou quarante ans. Le rythme du vin est particulièrement lent, ici. Rien dans le processus d’élaboration n’a changé et ça se sent.
Le train quitte la gare pour deux heures de voyage et cent kilomètres. C’est un vieux tortillard de banlieue, avec ses sièges en moleskine et ses manivelles qui entrouvrent le haut des fenêtres. Le public mêle quelques touristes à la petite foule ordinaire de ceux qui empruntent les transports en commun. Peu à peu, le train se vide, le paysage d’immeubles et de lotissements s’éclaircit et la voie se colle au bord du fleuve pour ne plus le quitter. Une fois, elle traversera sur une passerelle antique et inquiétante. Le train ne s’arrête plus, il n’y a pas de raison, pas de village, pas de gare, rien, personne. Dans l’eau claire, on aperçoit des bancs de poissons même pas dérangés par les stridences de la micheline. Le paysage est lunaire, changement de planète.



Première halte à Pinhao, le bourg qui ouvre la porte du Haut-Douro. Là-bas, sur l’autre rive, la silhouette discrète et assez bien intégrée d’un hôtel ultra-design rappelle que quelque chose se passe ici, un glissement assez net dans l’offre œno-touristique locale. Quelques hôtels et maisons d’hôtes tous très haut de gamme, sont réservés à une clientèle « exigeante ». Même à Porto, la famille propriétaire des portos Taylor’s, Fonseca et Croft, a créé au-dessus des chais de Vilanova un grand hôtel de luxe. Dans le monde entier, sauf en France, on consomme les portos « premiums ». Les vieux tawnys, les vintages, les LBV*. Le porto est donc associé à un certain art de vivre de grande qualité. En raison des performances économiques du porto, le divin breuvage passionne l’Angleterre depuis des siècles. Il y a très longtemps que des aventuriers en provenance des îles britanniques ont pris pied sur le sol portugais. Ils y sont toujours. On fait ses études à Oxford et on revient à Porto gérer les affaires familiales. Pendant la Révolution des œillets, ces Anglais ont fermé pendant quelques jours les lourdes portes de leurs hôtels particuliers, rien de plus. Chaque Portugais, fût-il révolutionnaire, sait l’importance des Anglais dans le commerce du porto. Cela posé, il ne faut surtout pas croire qu’ils se sont établis dans les collines austères du Haut-Douro. Non, leurs quintas, ils n’y viennent qu’au moment des vendanges pour témoigner à leur personnel de leur attachement aux traditions.






Parfois, ils dansent dans les lagars* avec les vignerons pour fouler le raisin au son des violons et des accordéons. Et ils passent une quinzaine de jours de vacances, au début de l’été, avant qu’il y fasse trop chaud. Plus tard, la température atteint et, parfois, dépasse les 50°C. Ce qui ne fait pas trop de tort aux raisins, la rivière assure, la nuit, une ré-hydratation bienvenue.
Les Français ne sont pas absents du paysage. Parmi la quarantaine de grandes compagnies qui assurent 90 % des volumes, les champagnes Rœderer, le groupe Vranken-Pommery, l’assureur AXA sont bien installés sur les deux rives du fleuve. Là, ils assurent une production assez large en termes de variétés. De Quinta do Noval à Rozès, en passant par Ramos Pinto, toute la gamme est représentée, chacun n’oubliant pas d’être aussi présent aux antipodes de ce qui fait sa réputation. Ces grandes propriétés ne disent rien de la réalité du vignoble. Pour 30 000 hectares d’appellation, il y a 33 000 propriétaires.
Le voyage s’achève dans la petite gare privée de la Quinta de Vargelas, un hangar historique en bois, doté d’une grosse horloge. Dans le Haut-Douro, passés les villages de Regua et de Pinhao, chaque quinta possède sa gare ou, au moins, un quai pour permettre le débarquement des passagers. Ces quais, le long de la rivière, servaient autre fois à charger les gabarres qui transportaient les barriques de vin jusqu’à Porto, au gré du vent et du courant. Là, la sensation de vide est encore plus accentuée. Il n’y a vraiment rien ni personne dans les collines qui encerclent la quinta, des mini-terrasses à perte de vue, chacune avec son rang de vigne. À Vargelas, propriété de la famille Robertson (Taylor’s), on a tout prévu pour l’hébergement du travailleur, un vrai village de vignerons occupé toute l’année et aussi ancien que le porto. On se dit volontiers que cela ferait un merveilleux village de vacances, où l’on regarderait le soleil se coucher sur la rivière en dégustant lentement un très vieux porto, ce vin de méditation dédié aux soirs les plus doux.

*Lexique pour comprendre

Tawny : assemblage de cuvées vieilli entre 5 et 7 ans en fûts au contact de l’air.
Tawny avec indication d’âge : assemblage de plusieurs portos de différentes années. L’âge indiqué est donc la moyenne approximative des âges des portos assemblés. Ces coupes vieillissent dans des foudres de chêne pendant 10, 20, 30 ou 40 ans.
LBV ou Late Bottled Vintage : Il est conservé 4 à 6 ans en fût avant la mise en bouteille. Il s’agit, en général, de vintages en excédent.
Vintage : En cas d’année exceptionnelle, le producteur déclare le millésime (comme en Champagne). Le vin vieillit deux ans en fût. On peut commencer à l’apprécier au bout de 20 ans. C’est un vin de très longue garde.
Quinta : Ce mot désigne la propriété (bâtiments et vignoble).
Lagar : grand bassin très peu profond, construit à l’intérieur des chais. C’est là qu’on dispose le raisin après la vendange et qu’il est foulé aux pieds, chaque soir par la troupe de vendangeurs. Il y reste quelques jours en fermentation avant que celle-ci soit interrompue par l’adjonction d’alcool pur. On dit que le vin est « muté ».


Découvrir le blog de Nicolas de Rouyn : http://bonvivantetplus.blogspot.fr
Les photos sont toutes signées Mathieu Garçon. Elles ont été prises à l’occasion des quelques voyages qui nous ont mené vers ce Haut-Douro qu’on aime tant.

Qu’est-ce qu’on fait ce week-end ?


Si rien de ce qui se passe ici et , ou encore ne vous inspire (vous êtes de mauvaise humeur ?), alors peut-être serez-vous contents d’apprendre que la dixième édition des «Rendez-vous aux jardins» organisés par le ministère de la Culture et de la Communication. Le thème de cette année, c’est
«Le jardin et ses images».

A cette occasion, et dans le cadre des actions de mécénat du groupe Moët Hennessy, la Médiathèque
de l’architecture et du patrimoine expose des chefs-d’œuvre à Epernay (Orangerie de la Résidence de Trianon de Moët & Chandon : de 9h30 à 12h et de 13h30 à 16h30) et à Cognac (parc du château de Bagnolet de Jas Hennessy & Co : de 10h à 12h et de 14h à 17h30). Cette cinquantaine de photos signées, entre autres, par Eugène Atget, André Kertész, Willy Ronis ou encore Jacques-Henri Lartigue (là, ça va mieux, non ?) sera ensuite visible tout l’été, et toujours gratuitement, à l’accueil de ces deux maisons avant d’être présentées aux ambassades de France de Berlin et Washington.

Toujours sur le thème des images, signalons que se tient en ce moment à Aigle, en Suisse, la 19e édition d’Œnovideo, le festival international des films – documentaires et de fiction – sur la vigne et le vin. Cette année, 114 films étaient en compétition et 28 films ont été officiellement sélectionnés.
Enfin, à Paris (espace Champerret), 200 producteurs sont présents jusqu’à lundi au 29e salon «Saveurs des plaisirs gourmands». Horaires : jusqu’à 22h aujourd’hui, de 10h à 20h samedi et dimanche, et jusqu’à 18h lundi. Plein tarif : 9 euros. Plus infos ici.

Les champagnes de dimanche


Après les propositions directement issues des maisons champenoises dont nous vous avons fait part,
on termine la semaine avec les promotions mises en place à l’occasion de la Fête des mères par le réseau de cavistes Nicolas. Par exemple :

Champagne Laurent Perrier, Cuvée Rosé : L’attaque est franche et acidulée. En bouche, le fruit
domine et donne la sensation, au nez et au palais, d’un bouquet de fruits rouges fraîchement cueillis.
Un champagne souple et rond fait pour accompagner un tartare de thon ou des gambas grillées.
63,90 euros au lieu de 71 euros.

Champagne Vranken, Cuvée Diamant : Une bouteille savamment taillée pour un brut de prestige élaboré pendant de longues années par le chef de cave de la maison, Dominique Pichard. Un champagne aérien et festif à dominante de chardonnay fait pour l’apéritif. 38,25 euros au lieu de 44 euros.

Champagne Jacquart Rosé : Un rosé qui combine finesse du chardonnay, gourmandise du pinot meunier et structure du pinot noir. L’attaque en bouche est fraîche et la finale fruitée. On le boira à l’apéritif ou avec un dessert aux fruits rouges. 30,20 euros au lieu de 33,60 euros + une rose rouge offerte pour tout achat samedi ou dimanche.

Fête des mères, le cadeau bleu.

C’est avec un foulard de soie bleue et une cuvée Brut Rosé Vintage 2004 issue d’un assemblage de pinot noir et de chardonnay (grands crus et premiers crus) que la maison de champagne familiale et indépendante Pol Roger fête les mamans cette année. Tendre et souple, ce vin de caractère présente des arômes fins et délicats d’agrumes et de fruits rouges et une texture légèrement crémeuse et vanillée. Parfait à l’apéritif, il se mariera très bien avec un saumon ou une viande rosée, mais aussi avec un dessert aux fruits, tarte ou crumble. On trouvera cette cuvée Brut Rosé Vintage 2004 accompagnée de son carré de soie (80 x 80 cm) uniquement chez Pol Roger, à Epernay, au prix de 100 euros. Tél. : 03 26 59 58 00.

Loi Evin, la nouvelle décision qui pose des questions

La Cour d’Appel de Paris, statuant sur l’appel de la société Ricard contre la décision du TGI de Paris qui avait critiqué sa campagne « un Ricard des rencontres », vient de rendre un arrêt confirmatif certes sévère dans son ensemble et sur le fond, mais néanmoins instructif.
Arrêt sévère car il rend délicate la présence des marques d’alcool sur Facebook en critiquant le mode de fonctionnement viral et automatisé du réseau social. Et il pose des questions pour les applications mobiles.
Arrêt sévère car il comporte une analyse très subjective de l’impression donnée par le visuel, analyse sur l’ambigüité et le second sens du message, qui conduit à une condamnation plus étendue qu’en première instance.
Arrêt sévère enfin car il comporte à nouveau l’affirmation que l’attractivité d’un message étant par essence incitatif à la consommation, pour rester dans les bornes de la loi Evin, le message ne peut qu’être informatif.
Mais cet arrêt est aussi instructif car contrairement à ce que demandait l’ANPAA, le juge ne condamne pas le film comme support interdit sur internet.
Il est aussi instructif car il en ressort que, sur internet, le message sanitaire doit en permanence être visible sur tout support comportant un message pour une marque d’alcool.

A / La loi Evin et le numérique

1° L’utilisation de Facebook
La Cour d’Appel réaffirme le caractère intrusif des messages s’affichant sur les murs des amis, et ajoute une critique sur le caractère automatique et non maîtrisé par l’internaute de certains des messages diffusés sur son mur.
Pour les juges d’appel ce qui pose véritablement problème, au-delà des développements des juges de première instance qu’ils ne contestent pas, c’est le mode d’affichage des messages générés par Facebook. Faisant encore une fois une description très factuelle du fonctionnement du réseau social, les juges retiennent la manière dont certains messages générés par le réseau à la demande de l’internaute, s’affichent sans choix possible pour le destinataire du message. Là il ne s’agit pas des informations apparaissant chez les amis des internautes ayant téléchargé une application, mais des modalités de rédaction et d’apparition des messages sur le mur de l’internaute qui télécharge l’application.
Ce qui est considéré comme intrusif, ou intempestif (cette notion n’ayant aucune base)
– C’est le fait que le contenu du message apparaissant sur le mur pour partager l’information du téléchargement, n’est pas soumis expressément pour accord à l’internaute.
– De même le fait que ce message apparait sur le mur de manière inopinée. L’internaute n’a aucune action possible pour maitriser le moment de son apparition. L’inopiné est intrusif.
L’internaute doit rester maître des messages qui apparaissent sur son mur ou qu’il envoie. Une marque d’alcool ne doit pas se substituer à lui.
Le problème est que ces critiques touchent le coeur du mode de fonctionnement viral des réseaux sociaux: automaticité et large diffusion. En fait l’existence d’une page Facebook gérée autour d’une marque d’alcool n’est pas critiquée en soi. Par contre c’est la circulation de l’information autour de cette page qui pose problème. Qu’elle apparaisse sur le mur de l’internaute qui volontairement est sur la page « alcool », ou bien sur le mur des amis de cet internaute.
Au détour d’un considérant, les juges dévoilent ce qui pose problème : Facebook est un « réseau social de convivialité ». Et comme on le sait, la convivialité c’est-à-dire l’échange et la communication, n’est pas conforme à la loi Evin.

2° L’utilisation des applications mobiles
La Cour d’Appel valide le principe des applications sur les marques d’alcool, mais cette validation étant par défaut, elle est fragile.
Répondant à un argument de l’ANPAA et à une expertise faite par l’ANPAA, la Cour d’Appel affirme le caractère légal de l’application sur un mobile, ce qui est plutôt satisfaisant, mais au seul motif que l’expertise fournie par l’ANPAA, qui montre que pour fonctionner l’application n’a pas besoin d’être connectée à internet, n’est pas contradictoire.
Cela signifie que si l’ANPAA fourni une expertise reconnue contradictoire, le sort des applications sur mobiles pourrait être contesté.
Le message qui ressort de cela est, qu’en tout état de cause, pour mériter le nom de « service de communication en ligne » l’application doit être et rester connectée à internet pendant son utilisation. Dans ce cas, elle rentre dans la liste des supports autorisés. Mais son fonctionnement autonome d’internet lui fait perdre la définition de « service de communication en ligne » et lui retire la qualité de support autorisé. La Cour d’Appel va donc plus loin que le TGI pour qui les applications mobiles sont des services de communication en ligne dès lors qu’il est nécessaire de se connecter à internet pour les télécharger et qu’elles ne font que permettre un accès plus efficace à un contenu interactif, alors même qu’ensuite elles fonctionneraient en autonomie sur les mobiles.

3° Les films
La Cour d’Appel ne conteste pas la possibilité de diffuser sur internet des publicités pour de l’alcool, sous forme de film.
Dans ses conclusions, l’ANPAA demandait expressément que le film sur internet soit déclaré comme étant un support non autorisé. Dans un considérant limpide, la Cour d’Appel condamne le film mais en raison de son contenu et « pour ces seuls motifs ». Une telle précision rejette donc la demande de l’ANPAA sur le caractère non autorisé du support. Il faut rappeler que sous la loi Barzach, le support audiovisuel était expressément interdit et que la loi Evin n’a pas intégré ce support dans sa liste des supports autorisés.

B/ Le contenu des publicités

1° Le message publicitaire ne doit pas être ambigu, susceptible de second sens, esthétique et ne doit pas adopter les modes d’expression des jeunes consommateurs.
Ces différents aspects du contrôle du contenu du message sont anciens et connus. Leur réaffirmation est une preuve de leur actualité.
Sur l’ambiguïté, et reprenant l’argumentation du TGI, la Cour d’Appel condamne l’utilisation du mot « rencontre » pour décrire un mode de consommation sous forme de cocktail. Pour le juge, ce terme signifie plutôt un appel à la convivialité.
Reprenant aussi une jurisprudence antérieure et régulière (affaires Marie Brizard, Vins de Loire ou Glenfiddich entre autres) la Cour d’Appel, suivant la demande de l’ANPAA, condamne l’utilisation d’un terme ayant plusieurs significations, au motif que l’une des significations n’a pas de caractère légal. En l’espèce l’idée était de définir les cocktails comme des « rencontres ».
Sur le second sens, et reprenant son habitude de procéder à une analyse subjective des visuels, la Cour d’Appel est amenée à interpréter le sens caché des messages. La vue du mélange du pastis avec divers ingrédients, « jouant sur l’évocation des ajouts au ricard, et les nuages » est considérée comme un renvoi à une « impression de légèreté ou d’évasion (?) » et non au louchissement du produit. On laissera la subjectivité du raisonnement aux juges. Mais cette instance à l’analyse subjective est pour le moins problématique s’agissant d’un texte pénal.
Sur l’esthétisme, la Cour d’Appel condamne tout ce qui pourrait être perçu comme élément de séduction, ou d’attraction, car la séduction conduit à l’incitation. S’agissant du film, la « combinaison des éléments illicites relevés pour les affiches magnifie ces éléments à travers une mise en scène, accentuée par la mobilité du message et une musique séductrice, l’ensemble aboutissant à une création esthétique destinée à donner à la boisson Ricard un caractère festif, incitatif à la consommation d’alcool. » A contrario, c’est l’affirmation de l’exigence d’un message informatif.
S’agissant de l’application mobile qui permet de visionner la bouteille, est critiquée la « présentation attractive utilisant une forme d’image très en vogue ».
Sur les modes d’expression, l’adoption de codes liés aux nouvelles technologies comme l’emploi du « sigle # qui signifie dièse dans l’esprit du consommateur français, visé par la publicité, associé à un chiffre dont le sens est incompréhensible, pour ce même consommateur, n’ont d’autre objet que d’appeler son attention, et plus particulièrement celle d’un consommateur jeune, sensible aux nouvelles technologies » ce qui là encore n’est pas autorisé. On appréciera la notion de « consommateur jeune » qui n’a aucun fondement légal. Doit-on assimiler « jeune » à « mineur » ?

2° La place du message sanitaire sur internet
Pour la première fois, il ressort du contenu du jugement, des éléments sur la manière d’apposer le message sanitaire sur internet.
L’élément essentiel est que le message doit être visible en permanence. On ne peut se contenter d’un message en tête ou en pied de page si celle-ci est défilante. Il faut donc prévoir de l’intégrer dans les éléments fixes des pages, même pour les applications mobiles.

Olivier Poulet – Avocat au Barreau de Rennes
Découvrir son blog : http://olivier.poulet.avocats.fr

Dixième anniversaire !


Le centre-ville de Tours célèbre les vins de Loire chaque printemps depuis une décennie. Evénement gratuit et festif au coeur du plus grand site français inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, Vitiloire est l’occasion de rencontrer les vignerons et de découvrir leur savoir-faire. Ce week-end, ils ne seront pas moins de 130 à illustrer l’originalité des vins, la multiplicité des saveurs, la diversité des terroirs et la richesse des appellations du troisième vignoble de France. Outre les dégustations et séances d’initiation
à l’œnologie, la gastronomie et l’art de vivre ligériens seront également à l’honneur : 10 grands chefs tourangeaux accueilleront les visiteurs dans leurs cuisines de plein air installées dans les jardins de la préfecture. En présence de viticulteurs et de sommeliers, leurs ateliers feront la part belle aux produits régionaux et aux accords mets-vins. Les enfants sont également conviés à la fête et pourront découvrir
les différentes couleurs et saveurs du raisin et s’amuser à comparer les robes des différents jus du fruit. Enfin, une randonnée de 8 kilomètres aura lieu dimanche matin. Pour ne rien manquer des expositions, spectacles et concerts de cette édition anniversaire, on clique ici.