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Une légende de Bourgogne

Après un départ qui sera pris samedi au château de Fontainebleau, la quarantaine d’équipages du rallye automobile touristique «Bourgogne Legend», réservé aux véhicules d’avant 1940 et aux coupés ou cabriolets d’exception d’avant 1959, fera sa dernière escale chez Bouchard Père et Fils (130 hectares de vigne au coeur de la Côte d’Or, dont 12 classés en grand cru et 74 en premier cru). On pourra venir admirer ces fleurons de l’automobile classique dès 11h30, lundi 30 avril, dans l’enceinte du château de Beaune.

Éric Boissenot, œnographe et photologue

C’est un œnologue, c’est un photographe. Éric Boissenot, discret et talentueux, s’exprime plus souvent un verre de dégustation à la main. Là, en passant faire son métier à Brane-Cantenac, il n’avait pas laissé son appareil photo dans l’auto. La photographie, c’est comme l’œnologie, un art difficile. Regardez, il se sort de l’un (c’est nouveau) comme de l’autre (on le savait déjà) avec les honneurs.





Ces photos ont fait l’objet d’une expo à Brane-Cantenac pendant la Semaine des primeurs. À la fin, on ne sait plus si on préfère un verre de brane-cantenac par Éric Boissenot ou une photo d’Éric Boissenot. Cette année, il a réussi les deux avec une égale maîtrise.


Plus d’infos, plus de photos, le site de Brane-Cantenac ici

Primeurs 2011, les premiers prix arrivent

Les prix des primeurs 2011 commencent à tomber. Voilà mes premiers choix et les commentaires et notes de Bettane+Desseauve. Cinq belles cuvées, à prix tenus. Mention spéciale (et grosse envie d’acheter) pour lanessan, le médoc vinifié par Paz Espejo, la belle Espagnole du Médoc, à qui l’on doit les trois derniers et très réussis millésimes de la propriété et, avant cela, un meyney 2005 d’anthologie.
Et non, à 10,10 euros, ce n’est ni un rêve fou ni une faute de frappe. Sinon, lafite à 490 euros, c’est une affaire aussi, mais bon…Lire la suite

Quel poids légitime donner à l'étiquette ?

Autant il serait vain de ne prendre en compte que les opinions découlant de dégustations à l’aveugle, autant il serait stupide de ne juger un vin que sur le prestige, l’histoire, la notoriété de son étiquette.

Où se trouve la juste mesure entre ces deux éléments devant constituer un point de vue sur un vin ?

Ne nous cachons pas derrière des poncifs faciles et à l’argumentaire fragile. C’est une question fondamentale, notamment eu égard aux prix atteints par quelques grands vins qui restent des graals que bien des amateurs ne peuvent s’offrir et donc qui créent en eux des sentiments variés, c’est le moins qu’on puisse dire.

Quand un Latour dégusté à l’aveugle au Grand jury européen arrive dans une position à deux chiffres, même avec des dégustateurs dont le professionnalisme est évident, je reste parfois un peu baba devant leurs premiers commentaires en debriefing tournant plus ou moins sur : « je l’ai loupé » (exprimé naturellement mieux que ces mots lapidaires) ou « je l’ai déjà goûté meilleur » ou « il faut attendre » ou « c’est une bouteille à problème ». Bref, plus souvent qu’il ne peut être permis on cherche des excuses au vin en s’affligeant d’abord sur soi-même.

Faut-il préciser que c’est loin d’être systématiquement l’attitude des critiques sur des vins de réputation plus discrète ou dont la notoriété est en devenir ?

Bien sûr, on me dira vite qu’on déguste des crus trop jeunes, que les grands noms ont besoin de plus de temps d’évolution que les petits noms, et tout le toutim habituel.

Mais qui donc a dit un jour qu’un grand vin devait être « grand » toute sa vie ?

On l’a compris, l’étiquette de prestige impose de facto un réel respect, et porte l’opprobre prioritairement sur le dégustateur avant de remettre éventuellement en cause la qualité du jus.

C’est une situation complexe tant il est vrai que de nombreux millésimes anciens justifient parfaitement (ou presque) le rang, la réputation, le prestige de ces crus mythiques. Donc, un latour « so-so » sera plus jugé comme un accident du moment avant d’être remis en cause comme on remet bien plus facilement en cause un cru de moindre réputation.

Allons plus loin. Les dégustations ouvertes, où l’étiquette jette tout son poids dans la balance du jugement, sont également fatalement biaisées et personne ne peut soutenir le contraire, ce serait pure mauvaise foi.

Le dégustateur, nature humaine, oubliera un moment sa rigueur intellectuelle et, qu’il ressente du sublime ou du médiocre dans le vin, son jugement sera un tantinet en relation avec ce qu’il sait et ce qu’il pense de l’étiquette.

Le problème est donc simple. Quel poids peut-on légitimement donner à l’étiquette qu’on a devant nous sachant parfaitement que l’histoire, la culture, le mythe participent évidemment aux plaisirs, aux émotions que peut offrir un vin de ce calibre ?

On écarte le cas où le vin est franchement mauvais, où il montre des défauts majeurs qu’on ne peut pas cacher derrière des excuses de type Y ou Z. Il y a un minimum d’honnêteté à avoir, non ?

Mais quand le cru ne nous offre que de simples plaisirs, loin des émotions qu’on est en droit d’attendre de noms tant louangés? Et que dire en sus quand il s’agit de vins essayant de justifier par le marché des prix qui sont dans les 3 ou même 4 chiffres ? A-t-on le droit de plus critiquer (à qualité égale) un petrus à 2.000€ qu’un haut-brion à 400€ ?

A-t-on le droit d’être plus exigeant sur les qualités d’un lafite que sur celles d’un sociando-mallet ? Si oui, au nom de quoi ?

On le voit, ce billet pose plus de questions qu’il n’en résout. Sorry.

Disons que le sage, sachant parfaitement quels sont les bons ou moins bons millésimes, saura choisir pour ses invités celui qui devrait ne poser aucun problème et alors oui, on pourra gloser sagement sur ce grandissime du vignoble bordelais ou bourguignon ou piémontais ou autre. Mais si le vin déçoit, alors là, écoutons avec acuité ce qui va se dire. Qui justifiera le cru en lui donnant des excuses ou qui le crucifiera avec férocité, souvent parce qu’il ne l’approche, ce cru, que chez les autres.

En conclusion fragile, disons simplement que la nature humaine étant ce qu’elle est, on risque d’avoir plus d’indulgence – certains jours – pour quelque grand nom aux qualités insuffisantes, alors que d’autres jours, on le maudira pour cette médiocrité, qu’elle soit passagère ou irrémédiablement présente.

Mon souci majeur depuis le début du Grand jury : que chacun porte autant de respect à un sociando-mallet, haut-carles, fleur-cardinale, haut-condissas, branas-grand-poujeaux, barde-haut qu’aux premiers ou seconds du classement de 1855. Non pas d’être indulgents avec eux, mais, disons, de leur donner les mêmes chances d’appréciation. Comment faire ? Mais vous le savez tous ! Déguster à l’aveugle ! CQFD 🙂

François Mauss

Les bouteilles du week-end

Antoine Pétrus* nous présente ses bouteilles du week-end :

Deux coteaux-du-languedoc, 2004, Domaine de Peyre-Rose par Marlène Soria, Clos des Cistes et Clos Syrah Léone.

Une rencontre avec Marlène Soria reste toujours mémorable. Mémorable dans le sens ou Marlène interpelle de suite par sa noble austérité, la profondeur qu’elle dégage tout comme son caractère sans concession qui la caractérise à merveille.

Depuis 1988, perdue au cœur de la garrigue, sur les terroirs de Saint Pargoire, elle met sous verre des vins offrant une lecture dense, tout en structure et profondément veloutés magnifiés par de longs élevages.

Les tout jeunes 2004 délivrant des nuances de tabac blond, de nèfle sur le Clos des Cistes et une gamme aromatique portée sur la figue avec le Clos Syrah Léone tout en enveloppant le palais de leurs matières juteuses. »

Limoux blanc, 2008, Pierre et Marie Claire Fort, Domaine de Mouscaillo.

Sur les hauteurs de Roquetaillade, petit village Languedocien purement calcaire, Pierre et Marie Claire Fort offre une lecture finement aromatique, vivifiante et saline du chardonnay. Sur le millésime 2008, il présente de séduisantes notes de bergamote et de tilleul qui se conjugueront avec merveille avec quelques févettes, pointes d’asperges et morilles à peine crémées. »

*Directeur du Restaurant Lasserre et Meilleur Ouvrier de France Sommellerie 2011

Latour, Pichon-Baron et les primeurs

Dans un texte publié sur son blog, Christian Seely (Pichon-Baron, Suduiraut, Petit-Village, Noval…) livre ses réflexions – en anglais – sur la décision de Château Latour de se retirer des primeurs dès le millésime 2012. « Comme tout système qui fonctionne, il a ses avantages et ses inconvénients. Je pense que les aspects positifs l’emportent sur les éventuelles répercussions négatives, tant du point de vue du château que du consommateur. Alors, voici comment ça marche de mon point de vue au Château Pichon Baron ». La place de Bordeaux, les négociants, la capillarité de leurs réseaux de vente, le marché, la justesse
ou non des prix, la spéculation, les acheteurs. Tout les acteurs du système sont convoqués, y compris « the excitement« .

Le concours de Sciences Po

Difficile de faire plus clair, le concours de dégustation de vins et de champagnes organisé par l’association d’œnologie des élèves de Sciences Po Paris, In Vino Veritas, s’appelle SPIT. Pour «cracher» bien sûr,
et aussi pour dire «Sciences Po International Tasting». Lors de sa quatrième édition, qui a eu lieu le
14 avril dernier à Aÿ, chez Bollinger, 36 concurrents représentant douze grandes écoles européennes se sont affrontés sur trois tours de qualifications. Les finalistes, Oxford, Dauphine et St. Andrews ont ensuite commenté, face au jury, deux vins dégustés à l’aveugle, Bollinger La Grande Année 2001 et Château Palmer 1998. Pour la deuxième année consécutive, c’est Oxford qui a brillé par la finesse et la rigueur
de son analyse.

Guigal, Côtes du Rhône, rouge 2007

Cette maison d’Ampuis, fondée en 1946 par Étienne Guigal, est devenue en deux générations l’une des interprètes les plus brillantes de la syrah rhodanienne. Que ce soit avec les cuvées cultes – La Mouline, La Landonne et La Turque, ou avec des vins d’expression plus simples, comme ce côtes-du-rhône, la qualité est toujours au rendez-vous. Et avec trois millions de cols chaque année, autant dire que l’exercice mérite d’être salué.

Cépages : 55 % syrah, 35 % grenache, 8 % mourvèdre et 2 % autres.

La dégustation : élevé un an et demi en foudres de chêne, ce rouge est l’archétype du côtes-du-rhône réussi, tel qu’on l’espère. Charnu, à la bouche juteuse, tonique et gourmand, avec un fruit bien présent, voilà « du vrai vin » s’exclame un dégustateur qui en fait son coup de cœur. Un autre décèle la bonne affaire en perspective… Frôlant les dix euros, il en est une assurément. Avec une belle pièce de viande rouge grillée ou une poitrine d’agneau farcie. Un vin incontournable et facile à trouver.

Guigal – Côtes du Rhône, rouge 2007 – 15/20
Prix de vente public : 9,90 €

Les Chinois, les vins chinois et Dijon

C’était un soir à Dijon. Les longues plaines du campus de l’Université de Bourgogne. Une grande salle dont les baies vitrées donnaient sur la pluie. Près de cent personnes se pressent avides de découvrir une sélection de vins chinois annoncés comme étant les meilleurs.

Le format
Cette dégustation avait ceci d’amusant que chaque vin était présenté, expliqué, argumenté par un propriétaire chinois ou, le plus souvent, par son représentant. Dans la salle, des étudiants français et chinois, des journalistes, très peu, des œnologues français qui œuvrent en Chine, des dégustateurs de haut niveau (Mei Hong, la Chinoise du Grand jury européen). Une petite foule ravie et bon enfant. Les explications dispensées avec les vins nous ont permis de découvrir la démesure de la viticulture chinoise. Ces dizaines de milliers d’hectares aux rendements si faibles en raison des conditions climatiques. Ces châteaux plus grands que Versailles. Ces alignements de cuves à perte de vue. Ce marché en forme d’El Dorado…Lire la suite

Primeurs 2011, dernier jour, les meilleurs vins

Et voici la TopList des Primeurs 2011 vus par Bettane+Desseauve, les plus belles notes, les commentaires les plus élogieux, les meilleurs vins. Ils sont tous là, les voici, les voilà.
Lundi, les blancs secs.
Ça ne s’arrête jamais, en fait.

Château Haut-Brion – 19-19,5
Pessac-Léognan
Encore une fois un monument de classe naturelle, liée au terroir et de savoir-faire humain : corps considérable, somptueux socle tannique, ferme mais très élégant dans sa texture, admirable construction en bouche. Le vin de Bordeaux dans toute sa splendeur. Très longue garde prévisible.

Château Mouton-Rothschild – 19
Pauillac
Vin magnifique de puissance et de raffinement, le plus ouvert cette année des Premiers dans la période des dégustations primeurs, avec un tanin ferme mais déjà pleinement intégré : difficile d’imaginer une rigueur plus voluptueuse ou une volupté plus rigoureuse en vin jeune !

Château Ausone – 18,5-19
Saint-Émilion grand cru
Le bouquet est floral et assez vif, l’allonge subtile, le corps se développe avec beaucoup de volupté et de tendresse mais sans impressionner par son ampleur en bouche : Ausone exprime cette année un volume délicieux dans un registre sans épate.

Château La Mission Haut-Brion – 18,5-19
Pessac-Léognan
Texture particulièrement complète et accomplie pour le millésime, parfaite définition du tanin, grande suite en bouche, vin magnifique d’élégance et de classicisme. Chapelle, le second vin a de la rondeur et du charme mais son rapport qualité-prix ne sera sans doute pas idéal. Clarté en blanc le surpasse largement en intérêt.

Château Latour – 18,5 -19
Pauillac
Grand vin classique de ce terroir, d’une seule pièce, et d’une intégrité totale. Tanin ferme, grande suite en bouche, autorité magistrale. Comme pour Lafite, il faudra attendre douze ou quinze ans pour qu’il trouve sa forme définitive, justifiant son classement et son prix.

Château Pavie – 18,5-19
Saint-Émilion grand cru
Grande profondeur et grande sève, là aussi, le millésime est transcendé. Pavie est un vin très masculin, intense et profond, aux accents de graphite et de fruits noirs, à l’énergique profondeur soutenue par une chair dense et veloutée et des tanins serrés mais ultra fins. Grand style.

Vieux Château Certan – 18,5-19
Pomerol
Très délicate et brillante fraîcheur, avec 30% de cabernet franc, élégance fruitée, peut-être l’un des vins qui se rapproche le plus de l’idéal d’un millésime sans opulence. Quelle allonge, quel fruit / floral raffiné, quelle élégance brillante.

Château Bellevue-Mondotte – 18-19
Saint-Émilion grand cru
Très belle ampleur, suave et veloutée, mais en même temps une folle énergie. Le cru dépasse largement le cadre du millésime pour imposer une personnalité forte et désormais très harmonieuse. Grand volume, grande intensité, grand velouté.

Château Cheval Blanc – 18-19
Saint-Émilion grand cru
Avec 52 % de cabernet franc, c’est un grand Cheval à la fraîcheur éblouissante, à l’allonge subtile, au caractère floral brillant. En bouche, le vin démontre une longueur suave et voluptueuse et une personnalité racée au possible.

Château Lafite-Rothschild – 18- 19
Pauillac
Le caractère du terroir est parfaitement dessiné avec des arômes de cèdre et de graphite d’une inimitable élégance mais la bouche, beaucoup plus stricte et tendue que celle des Carruades, laisse imaginer une évolution beaucoup plus lente en bouteille. Grand vin de garde dont il faudrait mieux reparler dans douze à quinze ans, ce qui ne sera hélas pas son destin majoritaire…

Château Léoville-Las Cases – 18 -19
Saint-Julien
Grande robe, nez très noble de cèdre, ensemble puissant et civilisé, tanins complexes, remarquable départ pour un vin destiné à rivaliser avec les premiers crus classés du secteur.

Petrus – 18-19
Pomerol
Grande élégance et suavité délicate, texture raffinée, allonge sereine, avec du fruit et un caractère ample mais vif. « Pour faire du mauvais vin en 2009 et 2010, il fallait le faire exprès ; en 2011, c’était l’inverse ! », dit avec malice et justesse Olivier Berrouet… qui a réalisé un beau Petrus sobre, sans violence, construit comme un retour au classicisme après deux millésimes hors normes.

Château Trotanoy – 18-19
Pomerol
Volume superbe, ampleur savoureuse et raffinée, fruit précis, floral onctueux, onctuosité fraîche et longue.

Château Valandraud – 18-19
Saint-Émilion grand cru
Brillant et onctueux, longueur et ampleur gourmande, beau fruit racé, allonge profonde. Un grand, avec l’un des plus beaux grains de tanins du millésime.

Château Cos d’Estournel – 18-18,5
Saint-Estèphe
Tout petit rendement mais grande réussite : vin complet, coloré, d’une texture ample et harmonieuse, finale complexe, presque mentholée, admirable pureté dans sa prise de bois.

Château Ducru-Beaucaillou – 18-18,5
Saint-Julien
Couleur intense, nez classique avec ses notes de graphite et de cèdre, densité remarquable de matière, tanin parfaitement civilisé mais ferme, grand avenir, vin magnifique !

Château L’Église Clinet – 18-18,5
Pomerol
Robe élégante sans opacité, floral et fruit rouge, violette, bouche dense, de grande fraîcheur, allonge subtile et fondue mais avec beaucoup d’énergie. Finale menthol fin.

Château Léoville-Poyferré – 18-18,5
Saint-Julien
Un des vins les plus impressionnants du millésime en Médoc, grande couleur, grande texture, tanin ferme mais mûr, magnifique persistance. Ici l’achat en primeurs aura vraiment du sens.

Château Margaux – 18-18,5
Margaux
Incomparable noblesse des arômes floraux et épicés de grands cabernet-sauvignons, longiligne mais avec suffisamment de chair pour enrober le tanin, finale d’une fraîcheur et d’une précision d’école !

Château Pichon-Longueville Baron – 18-18,5
Pauillac
Forte proportion de cabernet-sauvignon (plus de 80 %), peut-être la plus forte de son histoire récente, ce qui renforce encore l’unité de présentation d’un vin complet pour l’année, noblement marqué par le cèdre et capable de rivaliser avec les Premiers. Son tanin puissant, encore un peu rigoureux, mettra du temps à s’harmoniser. Excellent second vin (les Tourelles).

Château Pontet-Canet – 18-18,5
Pauillac
Impressionnante noblesse de texture, d’une suavité dans les sensations tactiles cette année inégalée à Pauillac, grands arômes de cèdre, tanin très ferme et présent, grand avenir. Encore un des meilleurs vins de tout le Médoc et un sujet de réflexion pour ses pairs.

Château Ausone – 18
Saint-Émilion grand cru – Chapelle d’Ausone
Droit, profond et fin, grande style avec ce qu’il faut de nervosité, très bel éclat.

Château Giscours – 18
Margaux
Une des grandes réussites de l’année, avec une robe bleu noir étonnante pour Margaux, un arôme floral d’une pureté saisissante et des tannins au soyeux tout aussi étonnant, indiquant une maturité idéale du raisin. Bravo !

Château Haut-Bailly – 18
Pessac-Léognan
Style et équilibre exemplaires, tanin racé, il rappelle le magnifique 2008.

Château L’Évangile – 18
Pomerol
Fruité fin, caractère finement poivronné étonnant mais loin d’être désagréable car ces notes sont mûres, allonge svelte, de la finesse et une vigueur élancée. C’est étonnamment croquant : une illustration brillante du millésime. 73 % de premier vin.

Château Lafleur – 18
Pomerol
Robe assez fluide, bouche tendre et délicate, sans violence, profondeur suave, long et impressionnant, sans lourdeur ni tanins agressifs.

Château Palmer – 18
Margaux
Tout petit rendement (20 hl/ha !) avec tout ce qui va avec, texture tendue et serrée, mais pas asséchante, plus de droiture que de volupté, assez impressionnant dans son assise et sa persistance.

Château Angélus – 17,5-18
Saint-Émilion grand cru
Rondeur charnue, fruit gourmand, d’une dimension évidemment plus limitée que les 2010 et 2009 de la propriété mais d’un volume séduisant, gourmand et croquant. Beaucoup de charme et d’éclat associés à une réelle profondeur.

Château Angélus – 17,5-18
Saint-Émilion grand cru – Le Carillon
Brillant et svelte, belle profondeur musclée et raffinée, beaucoup d’expression fruitée, ce qui n’est pas fréquent dans ce millésime.

Château Léoville-Barton – 17,5-18
Saint-Julien
Un classique du genre en formation : arôme de cèdre et de truffe, texture onctueuse, mais dans le tanin et contrairement aux deux autres Léoville on a l’impression d’une maturité moins aboutie du raisin.

Château Malartic-Lagravière – 17,5-18
Pessac-Léognan
Arômes floraux d’une netteté et d’une franchise exemplaires, texture riche et serrée, terroir magnifiquement mis en valeur, grand vin de garde.

Château Pape Clément – 17,5-18
Pessac-Léognan
Riche et serré dans sa texture, avec une vinosité rare dans le millésime, grande suite en bouche, et déjà présentes les notes fumées du terroir.

Château d’Armailhac – 17-18
Pauillac
Grande réussite, avec une des textures les plus riches et les plus harmonieuses de Pauillac dans le millésime et une prise de bois remarquablement élégante. Vivement recommandé.

Château Beauséjour-Bécot – 17-18
Saint-Émilion grand cru
Robe brillante, nez finement ciselé avec ses nuances de fruits rouges et noirs frais et des notes florales brillantes. En bouche, volume élancé, distingué et velouté. Le tanin est suave, l’ensemble a beaucoup de finesse et une impressionnante profondeur fine et délicate. Brillant.

Château Cheval Blanc – 17-18
Saint-Émilion grand cru – Petit Cheval
La production se partage cette année en 15 % de vin écarté, 20 % pour Petit-Cheval et 65 % pour le grand vin. Petit-Cheval confirme l’éclat des précédents millésimes : grande finesse de saveur, allonge suave et voluptueuse, fruit brillant, densité pas énorme mais finesse éblouissante.

Clos du Marquis – 17-18
Saint-Julien
Vin complet, puissant et raffiné, ayant certainement gagné en autorité de constitution avec la création du Petit Lion, dans la mesure où l’âge des vignes égale celui de la plupart des premiers vins des crus classés. Grande garde prévisible.

Château Duhart-Milon – 17 -18
Pauillac
Beaucoup de personnalité et de vinosité, bien dans l’esprit des vins des domaines Rothschild, avec une prédominance d’arômes de cèdre et de tabac, tanin ferme, pauillac exemplaire.

Château La Conseillante – 17-18
Pomerol
82 % merlot, 18 % de cabernet franc et 80 % de bois neuf. Onctueux et velouté, très fruité et floral avec une acidité allègre qui sous-tend en permanence le vin et lui apporte un grand dynamisme de constitution. Notes d’amandes fraîches en finale.

Château La Fleur de Boüard – 17-18
Lalande de Pomerol – Le Plus de La Fleur de Bouard
Vin de grande dimension avec beaucoup de volume, un tanin profond et charnu d’une grande sensualité.

Château La Fleur de Boüard – 17-18
Lalande de Pomerol – Le Plus de la Fleur de Boüard
Même onctuosité et suavité, floral et fin chocolat, allonge généreuse, supplément de sève, grande finale suave.

Le Pin – 17-18
Pomerol
Grande couleur profonde, fruit noir et pivoine, allonge subtile, gras et ample, dans un registre raffiné, élégance fruitée et finement épicée. Belle ampleur, avec une prise de bois plutôt présente.

Château La Violette – 17,5
Pomerol
Rouge profond, très violette, très onctueux, profondeur racée, avec beaucoup d’énergie, de dynamisme et une profondeur insinuante. Allonge très florale, finale un peu moins enlevée que dans les deux millésimes précédents.

Château Branaire-Ducru – 17-17,5
Saint-Julien
Vin complet pour l’année, racé et complexe avec, dès la naissance, une onctuosité de texture surprenante pour le cru qui, avec l’acquisition récente de vignes sur des terroirs superbes, a certainement gagné en autorité de style.

Château Brane-Cantenac – 17-17,5
Margaux
Immense finesse et distinction au nez, ensemble longiligne, délicatement épicé, subtil, avec le tanin strict mais racé de l’année, un classique du genre et précoce montrant les progrès du château dans la mise au point de ses échantillons « primeurs » !

Château Canon-la-Gaffelière – 17-17,5
Saint-Émilion grand cru
Volumineux avec une dimension aromatique plus florale que fruitée à ce stade, tanins fins, onctuosité et longueur savoureuses.

Château Cantemerle – 17-17,5
Haut-Médoc
Forte couleur, texture plus pleine et plus aboutie que la plupart, beaucoup d’onctuosité, grande longueur, sélection certainement drastique du raisin, le plus harmonieux échantillon de notre dégustation à l’aveugle dans cette appellation.

Domaine de Chevalier – 17-17,5
Pessac-Léognan
Beaucoup de variations dans les échantillons, comme souvent, mais les meilleurs donnent le ton : vin d’une très belle fraîcheur aromatique et d’un équilibre digne de sa réputation.

Château Clerc-Milon – 17-17,5
Pauillac
Pauillac très corsé, intense et intègre, plus jeune et plus réduit dans son développement aromatique qu’Armailhac et soutenu par un tanin vigoureux, renforcé par une acidité naturelle élevée. Attendre encore six mois d’élevage supplémentaire pour bien en saisir la texture.

Château Clinet – 17-17,5
Pomerol
Une sève assez dense, avec des accents de mûre et de myrtille, matière équilibrée, il y a de la puissance et de l’élégance.

Château Cos d’Estournel – 17-17,5
Saint-Estèphe – Pagodes
Vin impressionnant par son potentiel aromatique et la maîtrise (immédiatement perceptible) de l’extraction d’un tanin harmonieux.

Château Croizet-Bages – 17-17,5
Pauillac
Excellents échantillons, parfaitement typés pauillac avec des notes racées de cèdre et une prise de bois infiniment plus réussie que dans les millésimes précédents. Si la bouteille confirme cette réussite, ce sera un des meilleurs rapports qualité-prix de tout Bordeaux.

Château de Fieuzal – 17-17,5
Pessac-Léognan
Belle générosité de texture, tanin adroitement extrait, du volume et du style.

Château Grand-Puy-Lacoste – 17-17,5
Pauillac
Vin de construction et d’expression d’un classicisme revendiqué et apprécié, texture serrée, tanin fin mais encore ferme et pas complètement intégré.

Château Haut-Bergey – 17-17,5
Pessac-Léognan
Belle prise de bois, ensemble noble et complexe, d’une harmonie digne désormais des meilleurs crus classés du secteur. Ne le manquez pas.

Château Kirwan – 17-17,5
Margaux
Nez noble, sans la moindre surcharge, excellente prise de bois, chair remarquable habillant parfaitement un support tannique particulièrement ferme. Grand avenir.

Château La Clotte – 17-17,5
Saint-Émilion grand cru
Robe profonde, fruit pur, allonge musclée et svelte, beau volume intense, très pur, très droit, forte personnalité.

La Mondotte – 17-17,5
Saint-Émilion grand cru
Profond, intense et séveux, grand style intense, sans violence et avec du fruit. Pas au sommet des millésimes précédents, mais superbement sérieux.

Château Le Tertre-Rotebœuf – 17-17,5
Saint-Émilion grand cru
C’est mûr, c’est racé, c’est épanoui, voilà un vin au charme plutôt extraverti, dans un millésime où cette dimension est rare. Les tanins n’ont pas l’extrême finesse des plus grands millésimes, mais la sève est là. Profonde.

Château Lynch-Bages – 17-17,5
Pauillac
Belle ampleur comme toujours, beaucoup de chair et de présence en bouche, avec une fraîcheur que le cru n’avait développé depuis de nombreuses années. Jeune et prometteur mais évidemment moins complet que 2010 comme pour la plupart des Pauillacs.

Château Meyney – 17-17,5
Saint-Estèphe
Le plus impressionnant des crus non classés du millésime, avec un nez très pur et harmonieux de cèdre, de cuir frais, de baies rouges, et une délivrance de sensations tactiles exceptionnellement fines. Tanin bien enrobé, longue persistance : on est au niveau des quinze meilleurs vins du Médoc !

Château Montviel – 17-17,5
Pomerol
Grand nez floral, tanin racé et ultra raffiné, allonge brillante, fraîcheur et éclat. Désormais l’un des crus les plus brillants de Pomerol !

Château Mouton-Rothschild – 17 -17,5
Pauillac – Petit Mouton
Nez légèrement empyreumatique, texture pleine mais souple, plus de vinosité que Carruades et autant d’harmonie. Fin de bouche très distinguée dans sa prise de bois.

Château Palmer – 17-17,5
Margaux – Alter ego
Noblement aromatique, très adroitement vinifié pour adoucir un tanin de naissance astringent, frais, équilibré et de grande finesse. Grande réussite.

Château Pavie-Macquin – 17-17,5
Saint-Émilion grand cru
Robe ample et bouquet très expressif sur un registre de soupe de fruits rouges et noirs, beau volume épanoui, bonne acidité sans dureté, allonge gourmande. Registre allègre, encore très primeur mais des promesses incontestables.

Château Petit-Gravet Aîné et Clos Saint-Julien – 17-17,5
Saint-Émilion grand cru – Clos Saint-Julien
Fraîcheur subtile, encore plus racé et fin. bouquet persistant et longueur remarquable.

Château Petit-Village – 17-17,5
Pomerol
Grand raffinement de texture, superbe entrée en bouche, suave et satinée se développant sur un toucher caressant, fin et soyeux avec des notes de violette et de fruit noirs frais. Tannicité savoureuse et assez persistante, superbe réussite.

Château Pichon-Longueville Comtesse de Lalande – 17-17,5
Pauillac
Vin ferme, tendu, assez charnu pour équilibrer son tannin avec le temps, lui aussi très cabernet, ce qui confirme une évolution de style voulue par les nouveaux propriétaires, mais à ce stade un peu moins éclatant et unitaire que ses voisins immédiats.

Château Rauzan-Ségla – 17-17,5
Margaux
Richesse de constitution évidente, fruit généreux et noble, grain de tanin harmonieux, longueur et classe dignes de son classement et de son terroir.

Château Saint-Pierre – 17-17,5
Saint-Julien
Magnifique densité de texture, à attribuer au vieil âge des vignes, ensemble classique de l’appellation, mariant la finesse de fruit et la tenue de tanins épicés. Grande garde prévisible !

Château Smith Haut-Lafitte – 17-17,5
Pessac-Léognan
Très joli fruit, texture généreuse, tanin accompli, assez tendre pour le millésime, plein de charme.

Château Troplong-Mondot – 17-17,5
Saint-Émilion grand cru
Robe profonde, arômes généreux de liqueur de fruits noirs, bouche puissante, un peu entêtante, démontrant une ambition certaine. L’ensemble ne manque évidemment ni de potentiel, ni de promesses, l’élevage se chargeant d’affiner cette matière encore brute.

Château Peby Faugères – 16,5-17,5
Saint-Émilion grand cru
Cette année, Péby va toujours plus loin dans sa progression, il rivalise avec les grands crus classés par l’intensité de sa sève, l’onctuosité, le soyeux et une complexité de mieux en mieux affirmée.

Château Faugères – 16,5-17,5
Saint-Émilion grand cru
Robe noire. Ultra intense, volume généreux, grande densité, un poil d’amertume mais volume riche et serré. Le cru rivalise avec les grands crus classés par l’intensité de sa sève.

Château La Dominique – 16,5-17,5
Saint-Émilion grand cru
Robe profonde, vin gras et ample, fruit noir frais généreux, notes de pivoine, allonge harmonieuse et charnue, bel équilibre avec des tanins de bonne constitution. Incontestablement réussi.