Ce week-end auront lieu à Strasbourg, avec le soutien de l’Organisation internationale de la vigne et du vin, différentes éditions des «Grands concours du monde» portant sur les rieslings, pinots gris et gewurztraminer. L’année dernière, pas moins de 971 échantillons ont été présentés, en provenance
de dix-huit pays. Composé de plus de 70 professionnels – œnologues, viticulteurs, dégustateurs, sommeliers, cavistes, journalistes spécialisés – le jury 2011 avait décerné cinq «grandes» médailles d’or, 176 médailles d’or et 82 d’argent. Des garanties d’excellence pour les viticulteurs qui sont autant de gages de qualité à l’intention des consommateurs…
Les vins du monde
Nous deux & le vin
Depuis la sucess-story de l’historique «meetic», en France et en Europe, et de son équivalent aux Etats-Unis («match»), les sites de rencontre sur internet font absolument partie du paysage. Loin, très loin du sulfureux minitel rose d’autrefois, ils ont pignon sur rue, vendent de la romance et promettent des rencontres pour la vie sur la base de profils précis. Les n°1 prenant beaucoup de place, comme toujours, les nouveaux venus sur le marché de la rencontre en ligne se voient obligés d’être de plus en plus pointus quant aux affinités électives de leurs célibataires de clients. Dernière niche développée aux Etats-Unis : celle du vin. Evidemment. Si on veut bien se réjouir à l’idée que quelque chose de bon se boira sans doute lors du premier date, on est plus inquiet pour la conversation qui se tiendra entre les deux amateurs de vin, cherchant à se prouver l’un à l’autre qu’ils s’y connaissent, ces connoisseurs. Pour d’autres raisons, liées à la conduite, on retrouve «wineloversmatch» dans ce classement (américain) des dix sites de rencontre les plus insensés qui soient.
Les châteaux bordelais et le numérique – étude
10h11, une agence bordelaise de conseil en communication a réalisé une étude afin de mesurer la présence des châteaux bordelais sur le numérique.
145 châteaux, bénéficiant d’une AOC, ont été étudiés selon une batterie de 50 critères (qualité de leur site Internet, présence sur les réseaux sociaux ou encore la visibilité sur Google…). Voici l’infographie illustrant une partie des résultats de l’étude…Lire la suite
Une ambition très rose
Non, je ne parle pas de politique. Je parle de la couleur du vin quand les peaux des raisins n’ont pas livré tous leurs pigments naturels, aussi connus sous le nom d’anthocyanes. La Provence, fabuleux terroir à blancs et à rouges, a fait sa gloire (et la trésorerie de ses vignerons) avec du vin rosé. On peut le regretter quand on voit les rouges (Trévallon, Vignelaure, Milan, Hauvette, Pibarnon, La Bégude, Bellet, etc. il y en a plein) et les blancs (Simone, surtout) qu’on peut y produire. Le rosé était considéré comme du tord-boyaux, un château-migraine (joli mot de mon ami Alain S.), même pas un vin, on mettait des glaçons dedans, tout ceci change peu à peu sous la poussée exigeante de nouveaux arrivants. Ceux-là ont bien compris que l’avenir n’est pas dissociable d’une production de bonne qualité…Lire la suite
Château Pierre-Bise, Clos Le Grand Beaupréau
Vallée de la Loire, Savennières, Château Pierre-Bise, Clos Le Grand Beaupréau, blanc 2009
Chez les Papin, les maillons entre Joëlle, Claude et leurs enfants sont solides. Leur quête de la perfection trouve son aboutissement dans des layons et quarts-de-chaumes de très haut vol dans leur précision structurelle et aromatique. Les savennières ont également beaucoup de style, et les entrées de gamme constituent d’excellents rapports qualité-prix. Ici, chaque vin correspond parfaitement à son écosystème. Toutes les cuvées sont hautement recommandables.
Vin vibrant, avec cette tension bien effilée et une finale qui a de la percussion.
17/20 – 12 euros
Tél : 02 41 78 31 44
Alsace grand cru Pfersigberg
Blanc Doux | 2012 à 2019 | 9,85 e 15,5/20
Nez très pur sur la rose et le litchi, bouche tendre,
légère et élégante, le moelleux étant bien intégré.
Belle longueur.
Wolfberger
6, Grand’Rue • 68420 Eguisheim
Tél. 03 89 22 20 20 • Fax : 03 89 23 47 09
[email protected] • www.wolfberger.com
Visite : 8h à 12h et 14h à 18h. Groupes sur rendez-vous.
Au Palais de Tokyo
Fondée à Reims en 1776, familiale, indépendante, la maison de champagne Louis Roederer mène
des actions de mécénat dans le domaine de l’art contemporain depuis 2003. Ses partenariats avec des institutions artistiques de premier plan, sa participation à de nombreux festivals en France
et à l’étranger et ses acquisitions et commandes d’œuvres d’artistes rencontrés à l’occasion d’expositions ou de projets (Jean-Michel Alberola, Raymond Depardon, Stéphane Couturier, Sophie Calle, JR…) lui ont valu de recevoir en 2010 la distinction ministérielle de Grand mécène de la Culture.
Désireuse d’intensifier encore son action, la Maison a récemment créé une fondation d’entreprise
et signé un accord avec le nouveau Palais de Tokyo qui (ré)ouvre officiellement ses portes le 20 avril
(une (entre)ouverture aura lieu les 12 et 13 avril, plus d’infos ici). La première illustration de cette association est le soutien de la Fondation Louis Roederer à l’une des rares oeuvres permanentes de ce lieu dédié aux expositions temporaires : la « Chambre des Instructions » de Jean-Michel Alberola.
Fort de trois millions d’euro pour les cinq années à venir, le programme d’actions de la fondation inclut la possibilité (encore à l’étude) de recevoir des artistes en résidence dans ses châteaux.
La maison Roederer est également propriétaire du champagne Deutz, de la maison Delas dans la vallée du Rhône, du Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande (Grand cru classé de Pauillac), du Château Bernadotte (Haut-Médoc), des Châteaux Pez et Haut-Beauséjour (Saint-Estèphe) et des domaines Ott* en Provence, Roederer Estate et Scharffenberger en Californie et Ramos Pinto au Portugal.
Le petit public
Après avoir conçu l’opération «Découvre ta Bourgogne», qui est menée dans les écoles depuis 2009, le Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne présentera demain après-midi à Beaune ses nouveaux outils pédagogiques destinés au grand public comme aux professionnels du vin, du tourisme et de la petite enfance : un jeu d’aventures destiné aux 3-10 ans et trois films d’animation sur la vinification. Pendant que les adultes assisteront à la conférence de presse organisée par Anne Parent, présidente de la Commission communication du BIVB, les enfants participeront aux ateliers pédagogiques mis en place à leur intention (jeu «A moi l’aventure !» en format géant, cave aux arômes, pressurage des fruits). Un goûter-cocktail organisé par l’association «Vive la Bourgogne !» viendra clore l’après-midi.
From Givry to NewYork
Le sol du célèbre restaurant «Windows on the world», situé au sommet de l’une des tours jumelles du World Trade Center, était recouvert d’un immense tapis représentant la presqu’île de Manhattan, vue de haut et de nuit, qui avait été réalisé en 1996 par la Manufacture de Moroges. A l’automne 2009, Philippe et Catherine Pascal – propriétaires du Domaine du Cellier aux Moines, à Givry – rencontrent Pierre-Louis Juillet, qui dirige cette manufacture bourguignonne réputée pour ses luxueux tapis faits mains.
A cette occasion, ils découvrent les archives de la maison, l’histoire du tapis et son dessin original. Emus, ils décident de le rééditer pour honorer la mémoire des victimes du 11 septembre.
Il a fallu des mois pour retrouver tous les échantillons de laine nécessaires au tissage de cette oeuvre d’art, de nombreuses heures de dessin et des semaines de travail. En septembre 2011, Philippe et Catherine Pascal ont présenté à Jan Seidler Ramirez, conservatrice en chef du Musée National du Mémorial du 11 Septembre, la maquette et les photos du travail en cours. Aujourd’hui, cette exacte réplique, dans un format réduit à 15 m2 (l’original faisait 200 m2), du tapis «Manhattan» va quitter Givry pour New York, où il rejoindra les collections permanentes du musée. Avant de partir, il a été exposé contre les murs de pierre du Cellier aux Moines (voir ci-dessus, crédit photo J. Piffaut).
Primeurs : la règle du jeu doit changer
Goûter des vins en primeurs est un exercice délicat. Michel Bettane trace les grandes lignes de ce qui devrait être la ligne de conduite des dégustateurs.
Pendant la Semaine des primeurs à Bordeaux, on a beaucoup parlé de l’irresponsabilité des producteurs à faire juger des vins aussi jeunes, aussi peu formés, à seule fin de les mettre en vente le plus tôt possible. Mais l’irresponsabilité se retrouve aussi dans le camp des journalistes-dégustateurs plus ou moins expérimentés, experts souvent plus auto-proclamés que formés à l’exercice et, par la force des choses, un peu complices de l’évènement.
Il serait stupide de ne pas participer à ces dégustations. Le devoir d’information du public, l’économie de la presse et l’irréversibilité du type de commercialisation des plus grands crus interdisent tout boycott de la cérémonie. Mais, par compensation, il est plus que jamais indispensable de fixer des règles strictes dans la conduite des dégustations et dans leur compte-rendu. La plus équitable façon de procéder reste la dégustation comparative à l’aveugle (étiquettes cachées) de vins comparables.
Par comparables, entendre nés sur la même appellation ou à partir de choix d’encépagement proches et dans le même état d’avancement. La perception d’un vin jeune change en permanence au cours des premiers mois d’élevage, selon l’intégration progressive des éléments apportés par le bois neuf, qui donne des sensations gustatives et tactiles très différentes. Plus important encore, l’addition du vin de presse (jus supplémentaire obtenu par le pressurage du marc, en fin de vinification) qui, à Bordeaux, peut atteindre plus de 10% du volume global, modifie la forme du vin, lui donnant son corps définitif. Cet ajout du vin de presse n’est pas toujours faite au moment des dégustations. Un vin qui semble léger par rapport à d’autres ne le sera plus après l’addition de la presse, mais aura été mal jugé. Il faut donc demander aux producteurs de ne présenter à la dégustation qu’un vin fini ou de signaler qu’il ne l’est pas avec, en contre- partie naturelle, obligation morale pour le journaliste de trans- mettre l’information au public. Si le journaliste refuse le principe de dégustation à l’aveugle et préfère goûter le vin au château, en présence du propriétaire, ou à partir d’échantillons qui lui sont donnés à titre individuel, il doit le dire aussi.
Reste la question de la note. Difficile de refuser de noter. À partir du moment où un vin est mis en vente, le public a besoin d’un repère pour guider ses choix, et la note est le plus universel de ces repères. Sur des échantillons de vins en cours d’élaboration, comment noter ? Dans un monde idéal, un commentaire précis sur lequel le dégustateur s’engage et un classement par catégorie (vin exceptionnel, de grande qualité, bon, moyen, ou décevant) suffirait. On réunirait sous une même catégorie des vins semblables, en sachant qu’il est impossible d’aller plus loin dans le détail. Mais le sens de la compétition conduit à des notations au point près qui sont absurdes, ou à une échelle de notes très réduite, reconductibles d’un millésime sur l’autre et qui perd ainsi sa crédibilité. Enfin, à quel moment livrer le jugement et la note ?
C’est sur ce point que je suis le plus en colère contre de nombreux collègues. Il n’est pas sérieux de donner une note équitable en temps réel, surtout à par- tir d’un seul échantillon. Il faut avoir tout dégusté pour remettre les vins à leurs places respectives. La dégustation sur ordinateur, et l’envoi immédiat de la note pour publication se généralise, chacun voulant être le premier à informer. Ces façons décrédibilisent notre profession et j’engage le public à se méfier de ces jugements expéditifs, rédigés sur un ton péremptoire ou approximatif. Et je préfère ne pas insister sur ceux qui donnent une note à des vins non assemblés ou pire encore ceux qui envoient des « disciples » déguster à leur place des vins remarquables, et qui rédigent en seconde main des commentaires assassins.










