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Le mondovino de la semaine #162 tourne à fond

150 ans et pas une ride • 40e millésime • Brouilly en fête • Always Hampton Water • Un malbec de plaisir • Chaque jour du nouveau, en voici cinq

Dans le vignoble


150 ans et pas une ride

Certaines maisons bouillonnent, inventent, brillent et avancent à grand pas. La maison Leclerc Briant fait partie de celles que nous aimons, innovante dans la vigne comme au chai. Depuis 150 ans, Leclerc Briant produit des champagnes qui sont à la hauteur de nos attentes. Depuis dix ans et sous l’impulsion des nouveaux propriétaires, Denise Dupré et Mark Nunnelly, un couple franco-américain, un nouveau pas a été franchi avec l’aide du talentueux Frédéric Zeimett, directeur général et le compétent Hervé Jestin, œnologue de la maison Leclerc Briant. Leclerc Briant devient vite l’étendard du bio et de la biodynamie en Champagne. Pour marquer cet anniversaire, Leclerc Briant sort la Cuvée 150 ans produite en 3 000 exemplaires numérotés. Un champagne exceptionnel par sa pureté, sa longueur, sa finesse et qui reflète l’esprit actuel de cette maison inventive et dynamique.
Champagne Leclerc-Briant, cuvée 150 ans, brut nature, xx euros

40e millésime

L’Association des Grands Crus Classés de Saint-Émilion a investi le Jardin du Luxembourg le lundi 9 mai pour célébrer les 40 ans de l’association. Des dégustations ont été proposées par les vignerons au Restaurant La Table du Luxembourg autour d’un déjeuner. Pour l’occasion, un tournoi de pétanque a été organisé et a réuni 300 personnes. Soixante-dix parties ont été assurées par des triplettes composées d’un vigneron et de deux professionnels. Deux équipes ont été les heureuses gagnantes de la grande finale : celle du restaurant le Bon Georges (Paris 9e) et celle du restaurant Mallory-Gabsi (Paris 17e). « L’Association des Grands Crus Classés de Saint-Émilion a été fondée en 1982 par une vingtaine de vignerons désireux de se donner les moyens de mettre en œuvre le rayonnement de leurs crus. Elle regroupe désormais quarante-huit membres qui représentent plus de 700 hectares de vignes et totalisent 13 % de la totalité de l’appellation », souligne François Despagne, son président.
Plus d’informations sur agccse.fr

Brouilly en fête

Le samedi 21 mai, le château du Souzy accueillera la première édition du Brouilly Festival. Une journée où amateurs et professionnels vivront au rythme du vignoble du Beaujolais à Quincié-en-Beaujolais : balade de la biodiversité autour du Mont-Brouilly, casino des Brouilly, dégustation destinée aux professionnels et une autre ouverte au grand public, feu d’artifice et enfin bar à vins et apéro-concert ouverts à tous.
Quand : Samedi 21 mai, à partir de 14h pour le grand public
Où : Château du Souzy, Quincié-en-Beaujolais
Informations et inscriptions : www.terredesbrouilly.com

Dans le verre


Always Hampton Water

La cinquième édition de Hampton Water signée Gérard Bertrand vient d’être dévoilée. Jon et Jesse Bon Jovi participent aussi à l’assemblage. À trois, ils arrivent à créer un lien entre ce lieu magique que sont les plages de Hampton dans l’État de New York aux États-Unis et le Languedoc, la région de cœur de Gérard Bertrand. « Produire un grand vin, c’est faire attention à mille et un détail. En commençant par le choix de vieilles vignes jusqu’à l’élaboration de l’assemblage », explique Gérard Bertrand. « C’est dans le sud de la France et au Languedoc que naissent les plus grands rosés », ajoute Jesse. Le grenache, qui s’exprime parfaitement ici, compose la grande partie de l’assemblage. « Jessy adore aussi le mourvèdre. Dans chaque nouvelle édition, on a donc un peu plus de mourvèdre pour apporter davantage de structure et de complexité », dévoile Jon qui est un amateur de grands rosés en plus d’être une star mondiale.
Hampton Water rosé, 10 euros

Un malbec de plaisir

Dominant les superbes coteaux de Viré, le château de Gaudou est installé sur les superbes troisièmes terrasses caillouteuses du Lot. Les plus qualitatives. Le vignoble est conduit avec sagesse et rigueur par la famille Durou depuis sept générations. Les vins possèdent la vigueur et le tempérament des meilleurs rouges de l’appellation à l’image de cette cuvée Caillau Fauve. Avec des arômes délicats de violettes et des tannins fins, elle est le reflet de son lieu-dit dont le terroir est constitué de graves et d’argile avec du calcaire dans sa partie basse. Avec sa fraîcheur, elle est l’expression du microclimat de ce lieu-dit.
Château de Gaudou, Cailleau fauve, cahors 2020, 15 euros

Les Abruzzes, entre mer et montagne

Grenier à vin des pizzerias et trattorias, les Abruzzes cachent bien leur jeu. Sur cette terre de diversité, située entre haute montagne et mer, les entreprises viticoles montrent la voie  en matière de qualité, de démarches environnementales et de marketing. De plus, la  région offre une expérience gastronomique grisante. L’Italie dans toute sa splendeur, entre charme, casino permanent et joie de vivre
Par Mathilde Hulot, photos de l’auteur


Cet article est paru dans En Magnum #26. Vous pouvez l’acheter sur notre site ici. Ou sur cafeyn.co.


La Majella et le Gran Sasso. Combien de fois ai-je entendu prononcer ces mots ! Mais qui sont-ils ? Deux gourous qui veillent sur le vignoble ? En quelque sorte. Pointant vers le ciel leurs pics enneigés, les deux montagnes de près de trois mille mètres sont la fierté des Abruzziens. Ils y font du ski en admirant la mer et assurent qu’il y a plus de neige que dans les Alpes. Ces deux pics des Apennins, la chaîne de mille kilomètres qui tranche la péninsule italienne en deux, donnent à la région son climat et ses richesses agricoles. Placées juste en dessous des Marches, à la latitude de Rome, les Abruzzes forment le creux poplité de la botte et plongent dans l’Adriatique, offrant à l’œil des collines ondulantes de vignes en pergola et d’oliviers formant des champs de pompons, des carrés blonds et verts de cultures variées, des paysages qui annoncent gueuletons et dolce vita. Je quitte L’Aquila, la capitale régionale, avec Nuncio qui parle très bien l’italien – moi non – et qui m’explique, à l’aide de coups de frein saccadés, la perception du puissant tremblement de terre qui a ébranlé la ville le 6 avril 2009 pendant cinquante longues secondes. La terre tremble souvent ici, le centre-ville n’en finit pas de panser ses plaies, les rues et les ruelles ressemblent à des œuvres de Christo tant les chantiers sont nombreux. Pourtant ce n’est pas de l’art, c’est de la survie. Dans la vallée qui mène à Chieti, les villages accrochés en grappes sur les hauteurs et les flancs de reliefs sont surmontés de grues qui semblent se couvrir de rouille. L’Italie ! Sa laideur industrielle le long des routes, au fond des vallées, contraste avec la beauté de ses pierres séculaires, de ses monuments historiques, de sa végétation luxuriante et variée, magnolias, pins parasols, lauriers, cactus, roseaux, figuiers, feuillus et conifères. L’Italie et son casino permanent, sa langue frizzante et ses bouts de chemins qui n’en finissent pas de zigzaguer. Quand on se croit arrivé, il reste encore cent bornes à faire. Nous voilà dans la province la plus plantée des Abruzzes, Chieti. « Ici, le vin, c’est la vie, tout le monde fait du vin », raconte le journaliste italien Francesco d’Agostino. Des vignes en pergola inondent la vue. Les belles font deux mètres de haut et deux et demi de large, parfois trois quand elles sont plantées en double pour être plus résistantes. La pergola a mauvaise réputation. On lui reproche de trop bien travailler. Elle peut donner jusqu’à 40 tonnes par hectare de montepulciano, le cépage rouge dominant. Mais c’est aussi là sa force. Parfaitement adaptée au climat local, en altitude, entre mer et montagnes, elle donne des jus foncés, plaisants dans le verre, et nourrit celui qui taille la vigne et la récolte. Essentiel. Il n’y a pas si longtemps, ces vins rouges bourrés d’anthocyanes nourrissaient les cuves des appellations réputées du nord de l’Italie, la Toscane, le Piémont, la Vénétie. Il paraît que c’est fini, on leur fait confiance : les règles européennes ont serré la vis. Mais les vins quittent encore largement la région en vrac pour finir en bouteille et en carafe dans les pizzerias locales, romaines et milanaises, et plus loin encore.

Le cerasuolo, valeur historique
Montepulciano d’Abruzzo, ça vous parle ? À l’aéroport, on en trouve à petit prix. Une bouteille de Masciarelli, producteur historique : 16 euros ! On est loin des tarifs pour une bouteille d’amarone (70,90 euros), de barbaresco (36,90 euros), de brunello de Montalcino 2014 de Frescobaldi (69,90 euros) ou de Luce della Vite 2014 (149,90 euros). Comme quelques autres grands (Valentini, Zaccagnini, Pepe…), Gianni Masciarelli a participé à la douce révolution des Abruzzes en réduisant les rendements, en hissant la qualité et en faisant connaître le potentiel des cépages autochtones. Pour les blancs, le pecorino – originaire des Marches voisines – commence à faire son chemin avec sa note aromatique plaisante ; le trebbiano abruzzese (proche de notre ugni blanc) est de plus en plus connu à Londres et ailleurs grâce à sa rondeur et son ampleur. Ces deux-là entrent dans l’appellation Pecorino et Trebbiano d’Abruzzo DOC. On trouve aussi le cococciola (le glera du prosecco), le pinot grigio, le chardonnay. En rouge, le montepulciano d’Abruzzo est le vin le plus connu des Abruzzes, à ne pas confondre avec le « vino nobile de Montepulciano » de Toscane, à base de sangiovese. La confusion est « plutôt bénéfique », selon Stefano Tombesi, directeur de la Cantine Tollo, car au moins « le nom fait réagir le client » et tant pis s’il se mélange les pipettes. Le montepulciano est un cépage productif et chargé en anthocyanes qui donne les beaux vins à l’italienne qu’on aime, suaves, ronds, dominés par les arômes de fruits rouges. C’est ce vin qui est recherché dans les assemblages, pour son côté teinturier. Il est vinifié en cuve inox habituellement et en foudre ou en fût pour les Riserva (neuf mois de fûts minimum et deux ans en tout avant d’être commercialisés). Enfin, le cerasuolo d’Abruzzo est la spécialité locale. Ce n’est pas le nom d’un cépage, mais d’un type de vinification : le montepulciano passe par un pressurage direct et donne un rosé foncé à la teinte de cerise, origine du mot cerasuolo. Ce pourrait être un clairet, mais non, sa couleur est unique, proche de celle de la gelée de groseille. Ce rosé typique est historique. Bu à Rome et à Milan, il n’a jamais été une mode, il a toujours existé. « Ce sont les vins rouges qui sont nouveaux », précise volontiers Luigi Cataldi, producteur à Ofena et fervent défenseur de ce vin typique et ancien. Les Abruzziens en sont fiers mais cherchent encore à en définir le style et la robe. « Rouge brillant », dit un autre vigneron à ses importateurs américains pour le décrire. La tendance globale du marché étant au rosé très pâle style provençal, ce vin peine à trouver sa place alors qu’il est d’une rare gourmandise.

La force des apporteurs
Les Abruzzes sont la plus grande région italienne productrice de vin derrière la Sicile. Ici, pas une vigne à l’abandon, signe d’une économie saine. Depuis une vingtaine d’années, tout le monde s’est mis à faire mieux et bon, y compris les coopératives. On en compte quarante, soit 75 % des producteurs, et trente-deux rien que dans la province de Chieti. Celle du village de Tollo (province de Pescara), avec sa batterie de cuves qui rappelle les wineries australiennes, a décidé de monter en gamme en sélectionnant une centaine d’hectares sur les 2 500 hectares qu’elle rentre via 700 apporteurs de raisin. Dans ce cas, elle les rémunère mieux : 10 500 au lieu de 9 500 euros l’hectare, paiement garanti en cas d’aléas climatiques. Elle a aussi créé un chai d’élevage. Foudres et barriques de différentes tailles accueillent les montepulciano Riserva. Elle est aussi à l’origine de la toute dernière appellation Tullum DOCG, une trentaine d’hectares situés tout près de la mer Adriatique. Le holding a créé une marque, Feudo Antico, et s’apprête à construire une cave pour son mini domaine de sept hectares de vignes afin de le hisser tout en haut de la pyramide du marketing. Mais le plus impressionnant ici, c’est la place du bio. Si les Abruzzes sont en retard d’un métro quant à leur image extérieure, les vignes y sont en bio depuis longtemps. Par exemple 1995 pour la cave coopérative d’Orsogna qui virera même à la biodynamie dès 2002 (Demeter en 2005). Pour répondre aux besoins d’une telle culture, il y a la force des apporteurs de raisins, des fermiers qui vivent proches de leur terre et de leurs bêtes, éleveurs, apiculteurs, arboriculteurs, oléiculteurs et viticulteurs tout à la fois comme Mirella et Luciano Pompilio dont la ferme est proche de la cave, à Filetto. Ce couple vit totalement en autarcie. Notre visite semble les réjouir et j’ouvre de grands yeux devant la cabane où ils prévoient de nous faire déjeuner : elle est en pierre et terre colmatées et le toit est en cannizzera. On est escorté par des patous et les odeurs d’humus, d’herbes et de fumier nous bercent les narines. Cette azienda agricola est une véritable petite entreprise qui cultive la vigne, prépare les composts et élève des moutons et des oies pour enrichir le sol de substances organiques. Des expérimentations sont faites sous la pergola pour identifier les meilleurs apports entre les billes rondes des bêtes à laine et les fientes visqueuses des palmipèdes. Douze stations météorologiques ont été installées sur l’ensemble des 1 200 hectares, ce qui a permis de réduire le traitement au cuivre de 30 %. Camillo Zuli, le directeur de la coopérative, me cite les initiatives qu’il a encore dans sa calebasse, c’est impressionnant : travail avec Bioswiss sur la diversité, avec Greenpeace, avec des labos de microbiologie pour préparer les pieds de cuve, etc. Mais il ressent encore une grande réticence des universités : « Le cours sur la biodynamie à Naples a été retiré, on ne nous donne pas les moyens d’installer cette tendance ».

Lien fort entre la terre et l’assiette
Dans sa cave perchée en haut d’une colline qui offre une vue imparable sur le Gran Sasso et la Majella, Stefania Pepe a aussi fait le choix de la biodynamie. Un état d’esprit qui n’est pas réservé au monde viticole. Terra di l’Ea est une coopérative agricole qui, à l’instar de celle de Mirella et Luciano, cultive tout ce qu’il est possible de cultiver dans les Abruzzes, les fleurs en plus. Walter d’Ambrosio est spécialisé dans les graines antiques et différents blés et il a mis son savoir-faire à disposition, comme les autres membres du groupement. Fondée en 2016, cette azienda agricola emploie sept personnes à plein temps et propose aux touristes, comme aux écoliers, de découvrir les richesses régionales. Ici, on fait du miel, du vinaigre balsamique, du pain, du salumi (charcuteries), etc. La ferme élève cochons noirs des Abruzzes, chèvres, moutons et poules et déploie des herbes aromatiques, des plantes méditerranéennes, des arbres fruitiers, des fleurs de toutes les espèces où les insectes grouillent et dix hectares de vignes. Une cave (« en restructuration ») est prévue. Ils proposent du spumante et les cépages classiques aux clients du restaurant et au circuit court. Ici, tout est lié, vin et cultures. « Notre objectif est de relancer la chaîne locale, les restaurants de la côte ayant un lien direct avec les producteurs du coin », explique Valerio di Mattia, propriétaire d’Il Palmizio (Alba Adriatica) qui milite avec l’association Aria Food pour recréer un lien fort entre la terre et l’assiette. « On ne peut révolutionner le monde, mais on peut donner envie aux futures générations d’encourager les circuits courts. » Sur tous les plats – bolito del mare con salsa verde e salicorne (sauce verte à base de persil et de blette, huile d’olive et algues), paccheri con sogliola e pannocchie ou encore cette lotte fondante saupoudrée de truffe, autre spécialité abruzzienne – le cerasuolo, rafraîchissant comme un blanc, fruité comme un rouge, fait le pont entre la montagne et l’Adriatique. Par ces émotions gustatives, les Abruzziens racontent leur identité au monde.


Fiche d’identité des Abruzzes

Pays : Italie
Latitude et longitude : 42.46, 14.21
Distance de Rome : 150 km
Climat : Continental et influence de la mer, bonne ventilation et amplitude entre le jour et la nuit grâce aux montagnes.
Superficie du vignoble : 32 000 hectares
Provinces : Chieti (76 % des plantations), Pescara (10 %), Teramo (10 %), L’Aquila (4 %).
Cépages : En rouge, montepulciano (17 000 hectares), un peu de merlot et de cabernet-sauvignon. En blanc, trebbiano (12 000 hectares), le reste en pecorino, passerina, cococciola et montonico.
Appellations d’origine (DOC) : Montepulciano d’Abruzzo, Trebbiano d’Abruzzo, Cerasuolo d’Abruzzo, Abruzzo, Villamagna.
Indications géographiques (IGT) : Colline Pescaresi, Colline Teatine, Colline Frentane, Colli del Sangro, Del Vastese (ou Histonium), Terre di Chieti, Terre Aquilane (ou Terre de L’Aquila).
Production : 3,5 millions d’hectolitres, dont un million en DOC représentés à 80 % par le montepulciano d’Abruzzo.
Tradition des Abruzzes : le cerasuelo, un rosé foncé.


 

Nathalie Doucet réveille Besserat de Bellefon

Emportée par l’élan de sa présidente, cette maison fondée au XIXe siècle retrouve un air de jeunesse et un second souffle. La dégustation confirme


Cet article est paru dans En Magnum #26. Vous pouvez l’acheter sur notre site ici. Ou sur cafeyn.co.


« Nous menons un travail exigeant pour valoriser nos vins. En repositionnant sa gamme, la maison réussit à affirmer sa forte personnalité et continue à développer sa présence commerciale. » Désormais, c’est Nathalie Doucet qui donne le ton chez Besserat de Bellefon. Sérieux, concentré. Depuis l’arrivée de sa nouvelle présidente, en début d’année, l’historique maison habituée au glamour des plus grands cabarets du monde a troqué ses habits de lumière pour revêtir le bleu de travail. Vieille de presque deux siècles, BB (comme on l’abrège dans le milieu) a construit sa réputation commerciale pas à pas. Si elle a longtemps été présente à bord du fleuron d’Air France lorsque le Concorde était encore en activité, elle s’est distinguée plus récemment par ses partenariats lors d’évènements internationaux comme les Voiles de Saint-Tropez. Aujourd’hui, l’heure est au retour aux fondamentaux du style Besserat. À commencer par une particularité unique en son genre, son effervescence plus légère que celle des autres champagnes. « Les bulles de nos cuvées sont 30 % plus fines. Cela vient d’un processus d’élaboration sans commune mesure dans l’appellation. » Si cette effervescence délicate donne un caractère aérien indéniable à l’ensemble d’une gamme réalisée de main de maître par Cédric Thiébault, le chef de cave, cela ne suffisait pas à Nathalie Doucet pour accompagner le renouveau de la maison d’Épernay. « Il fallait aussi accélérer la refonte de notre identité visuelle. Moderniser nos étiquettes nous permettait de moderniser notre image. » Résultat, des habillages facilement identifiables, appliqués à l’ensemble des cuvées, qui jouent sur le registre de l’élégance sobre et de la simplicité chic. Attentif aux tendances du marché, le regard précis de Nathalie Doucet voit tout, décrypte tout. Une force d’adaptation et d’analyse que cette ancienne de Nicolas Feuillatte partage avec ses équipes. Un peu moins d’un an dans ses nouveaux habits lui aura suffi pour donner à cette belle endormie un dynamisme bienvenu dans un monde champenois parfois figé. Après une année 2020 difficile, la reprise progressive des ventes de Champagne en France et à l’étranger devrait permettre à cette belle marque d’Épernay d’accélérer encore ses grands travaux. Exclusivement distribués dans le réseau traditionnel, cavistes, hôtels et restaurants, les champagnes Besserat sont en train d’opérer une mue profonde vers plus de précision et de pureté. Un changement majeur qui résulte d’une réflexion nouvelle sur les assemblages et les dosages et dont nous rendons compte ici.

Dégustation Philippe Jamesse
BB 1843
Bonne construction qui dit tout des soins apportés à l’élevage sous bois, c’est maîtrisé et le relief acquis dévoile un fumé grillé appétissant. Les fruits blancs à noyau sont charnus et moelleux à la fois. Les douces notes de vanilles, d’amande, de guimauve, d’épices orientales et de cendres fraîches forment une enveloppe bienveillante. Suavité et générosité en bouche.
92

BB Bleu
Sa robe or claire dévoile l’intensité jeune et fraîche de son assemblage des trois cépages. Notes d’agrumes citronnés et de fleurs du jour, l’ensemble est revigorant avec une bouche délicate, sensible et tonique à la fois.
91

BB Blanc de noirs
Le nez abrite des parfums tendres de fruits blancs à noyau, prune, quetsche. Fruité rouge sauvage et notes de réglisse. Bouche affectueuse sur les fruits sucrés. De jolis amers s’inscrivent en un pertinent contraste.
90

BB Rosé
Sa légère couleur fraise souligne son bouquet évoquant le mélange grenadine. Ensemble aérien, charmant et croquant tout comme le floral qui pose le nez sur les pistils de rose fraîche. Sa joli bouche rappelle la crème bavaroise aux fruits rouges sur une assise rafraîchissante.
91

BB Blanc de blancs
Energie caractéristique des beaux chardonnays. Les parfums sont parfaitement posés sur les fruits blancs à pépins, des fleurs blanches et des agrumes verts. Notes d’embruns marins transportants. La bouche presque glacée d’eau de mer tant elle se montre ciselante. Finale calcaire délicieusement rafraîchissante.
93

Un saint-émilion pour l’exemple

Château Monbousquet 2019,
saint-émilion grand cru classé

Pourquoi lui
D’abord, nous respectons intensément Gérard Perse pour l’ensemble de son œuvre depuis son arrivée à Monbousquet en 1993, puis à Pavie quelques années après. D’un passé d’entrepreneur, il a conservé tous les bons réflexes. Un exemple ? Pas de turn-over du personnel. Un collaborateur ne quitte jamais…

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Lirac, le Rhône d’en face

Après Cairanne, En Magnum continue de s’intéresser aux crus du Rhône. Le potentiel de certains est encore sous-estimé. Sur ce long chemin vers la reconnaissance, l’appellation lirac a ce qu’il faut pour prendre de l’avance


Cet article est paru dans En Magnum #26. Vous pouvez l’acheter sur notre site ici. Ou sur cafeyn.co.

On peut s’étonner qu’un système égalitaire de reconnaissance de la qualité des vins selon leur origine, tel qu’il existe depuis la création des appellations contrôlées, conduise, un demi-siècle plus tard, à une si forte hiérarchie entre les territoires viticoles de notre pays. Certes, rien de plus pratique pour le consommateur, mais rien de plus frustrant quand les territoires en question entretiennent des potentiels presque jumeaux. C’est là l’écueil du vignoble de Lirac. Dans la course à la popularité (et à la valorisation), cette vieille appellation berceau de la côte du Rhône, reconnue par l’Inao depuis 1947, bataille contre un poids lourd dont la réputation internationale est sans équivalent en France. Si l’appellation châteauneuf-du-pape attire les projecteurs, laissant pour compensation à ses petites sœurs du sud de la vallée le confort d’être dans son ombre, peu de choses la séparent de l’AOC lirac. Des similitudes dans le terroir, des ressemblances dans les vins, bref, il y a là un lien de gémellité évident que seul le cours du fleuve vient trancher.

Galets, sables, calcaires
Avec moins de 1 000 hectares en production, l’appellation lirac est suffisamment grande pour se faire un nom, notamment à l’étranger, mais bien trop petite pour espérer rivaliser avec la visibilité de l’appellation papale. Elle partage pourtant avec sa voisine une géologie commune. Terrasses villafranchiennes de galets roulés autour de la commune de Lirac et à Saint-Laurent-des-Arbres, sables plus ou moins graveleux dans le secteur de Saint-Geniès-de-Comolas et éboulis calcaires à l’extrémité ouest de la délimitation géographique. Le plus souvent, on assemble les vins issus de ces différents terroirs, privilégiant une vinification par cépage plutôt que par sol. Ce dernier, tantôt calcaire au pH élevé, tantôt sableux au pH bas, tolère un encépagement assez large dominé par le grenache. Syrah, mourvèdre, carignan ou encore cinsault viennent enrichir l’assemblage du lirac rouge. La couleur représente 85 % de la production. Quelques blancs, à hauteur de 10 % du volume, gagneraient chez certains producteurs à être plus connus, en particulier ceux chez qui la clairette est à l’honneur. Le consommateur s’en fera une idée aboutie en dégustant la cuvée Madame La Comtesse du château de Montfaucon, référence pour le cépage de ce côté du fleuve. On trouve aussi un peu de rosé, en complément de gamme et le plus souvent en rupture stylistique avec celui de Tavel, l’autre voisine.

Parlons de voisinage
C’est à la fois le problème et la chance de Lirac. Sans Châteauneuf-du-Pape à ses portes, la réputation de Lirac ne serait plus à faire. En plus d’être indiscutable, la qualité de ses terroirs lui laissait toutes les possibilités possibles en blanc comme en rouge. Un potentiel exceptionnel encadré par deux monstres sacrés du vignoble (Tavel à l’ouest, dans le prolongement du plateau de Vallongue, Châteauneuf à l’est, de l’autre côté du fleuve), cela peut être un complexe dur à surmonter, entre pudeur, méfiance et jalousie, mais aussi un atout tant les liens s’entremêlent. Nombreux sont les Tavelois qui produisent du lirac et on ne compte plus les producteurs châteauneuvois installés à Lirac, pour étoffer leur offre ou bien par défi. Bien présidée, l’appellation est aujourd’hui à la croisée des chemins, entre volonté d’afficher le rang qui doit être le sien et besoin de sortir rapidement d’une certaine forme d’immobilisme qui a fait du lirac l’éternel « autre châteauneuf-du-pape ». Lirac est capable de faire de grands vins, en rouge comme en blanc, à un prix sans commune mesure avec ceux pratiqués chez sa voisine vauclusienne. Ceci explique la forte présence des vins de Lirac chez les cavistes. Appréciés des professionnels, ils doivent désormais conquérir le cœur du grand public et des amateurs. Tout ça sans céder, pour certains, à la tentation de sortir de l’appellation. Bref, il y a de quoi faire. Les producteurs cités dans notre sélection, entre autres, ont déjà retroussé leurs manches.

Photo : Thomas O’Brien

Brane-Cantenac, le sommet à portée de main

Depuis qu’il dirige ce château, Henri Lurton a porté son margaux tout en haut des rêves d’amateur. Verticale du grand vin et du second


Cet article est paru dans En Magnum #26. Vous pouvez l’acheter sur notre site ici. Ou sur cafeyn.co.


La visite du vignoble et du cuvier explique les impressions des derniers millésimes qui montrent un vin encore plus affiné et sûr de lui que par le passé, évolution parallèle à celle du propriétaire dont la timidité s’est mue en conviction indemne de tout dogmatisme. Avec son équipe (Christophe Capdeville et Florent Cillero), il connaît encore mieux son parcellaire, qu’il divise en trois terrasses, la plus siliceuse pour le margaux générique, celle sur graves fines et moyennement profondes qui donne Baron et celle de graves profondes pour le grand vin. Ce qui a permis dans les trois cas et dans les trois derniers millésimes de produire des vins parfaitement équilibrés dans leurs formats respectifs. En vinification, l’équipe – avec l’aide d’Éric Boissenot, toujours aussi bénéfique – a affiné la qualité des remontages et perfectionné l’ensemble du matériel. Tous les observateurs ont souligné la pureté de style actuel des vins de la propriété. Nous confirmons. Aujourd’hui, les trois vins offrent un rapport qualité-prix unique en Médoc.

Château Brane-Cantenac
2020
Le grand vin provient désormais d’une sélection parcellaire stricte, sur les graves plus profondes qu’on appelle “terrasse 4”. L’effet qu’il produit dans ce millésime magique est considérable. Le nez d’abord, noble sur le réglisse anisé (zan), puis sur la violette et l’iris. La texture ensuite, magnifique, suivie d’une finale montante, éclatante même. Cinq cépages. Évidemment le cabernet-sauvignon domine avec ses 70 %.
97

2019
Peut-être un peu plus de présence de bois neuf au nez, et plutôt la pivoine que la violette dans le floral. Excellent corps, ensemble frais, complexe, raffiné, mais un peu moins belcantiste que le 2020. Sans doute en raison de son demi-degré d’alcool supplémentaire (14°) malgré la quasi identité de l’assemblage.
95

2018
Le vin s’est refermé, ce qui est logique. On mesure son intensité, son énergie, la classe de son tannin, mais il reste assez muet sur le plan aromatique. Il nous demande d’attendre, ce que nous ferons sans broncher.
94

2017
Le millésime a marqué le cru. On retrouve les épices et le cuir plus le sel de Baron de Brane, en un peu plus puissant. 74 % de cabernet-sauvignon plus 4 % de cabernet franc apportent une trame serrée, un brin austère, fraîche dans le rebond de bouche. Nous dirons que c’est plus océanique. Encore un peu jeune.
89

2016
Le type même du grand médoc classique, sur le graphite plus que sur la fleur au nez, très droit, avec un corps parfaitement équilibré, et une matière riche, encore un peu austère sur le plan aromatique. Grand vin en devenir qu’il faudrait idéalement carafer une demi-journée avant de le boire dans son état actuel.
93

2015
Merveilleusement harmonieux au nez, floral et mentholé, texture noblement soyeuse et margalaise dans son apparente légèreté, long, complexe, et se laissant déjà admirer. Par rapport au 2016, 1 % de cabernet franc en plus (3 %), pris sur le carménère disparu, et 1 % de merlot en moins, remplacé par le petit verdot.
97

2014
Petite touche boisée qu’on sentait moins sur le 2015, finement épicé au nez, plus longiligne que charnu, frais, élégant, fait pour plaire aux amateurs de médocs plus qu’à ceux des vins de rive droite, car ici les cabernets dominent nettement (77 % de cabernet-sauvignon, 2 % de cabernet franc).
93

2013
Un peu décevant sur cette bouteille, nez évolué, vin facile, fluide, mais très net, doté d’un tannin fin. Il a manqué de merlot enjoliveur (14 % seulement).
88

2012
Comme pour Baron, une merveille au nez dans son développement complexe, harmonieux, qu’on retrouve pleinement en bouche, soyeuse à souhait, fraîchement mentholée en finale, long, à point. Les 32 % de merlot l’ont bien enrobé.
97

2011
Incroyablement et noblement floral au nez, une sorte d’archétype de beau margaux, fin, épicé, ouvert, subtil, prêt à boire. Assemblage original (56 % cabernet-sauvignon, 37% merlot, 6 % cabernet franc, 1 % carménère).
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2010
Grande robe, corps monumental pour le cru, complexe, long, déjà bien ouvert mais ne pouvant que prendre encore de l’envol avec l’âge. 8 % de cabernet franc,
30 % de merlot, 62 % de cabernet-sauvignon.
98

2009
Généreux, avec un caractère plus “rôti”, c’est-à-dire plus sensuel, épicé, mais aussi moins fondu que dans le 2010. De la longueur et de la classe, mais je préfère ce jour-là le cadet. Peut-être un peu trop de merlot (40 %).
94

2008
Encore une petite merveille au nez, floral à souhait, tout en élégance, en subtilité, en fraîcheur, en délicatesse, état de maturité idéal et assemblage idéal (72 % cabernet-sauvignon, 28 % merlot, 2 % cabernet franc).
98

2007
On trouvera un soupçon de poivron au nez, de sous-bois, de fougère, bref un départ vers les notes dites tertiaires. Frais, mais un peu simple. Les merlots (39 %) n’ont pas donné l’étoffe nécessaire.
89

2006
Il faudra deux bouteilles. La seconde, propre et nette, ne cache pas malgré un corps correct le manque de séduction du bouquet par rapport à la distinction du 2008.
89

2005
Un vin complet, peut-être un peu moins Brane, un peu plus Palmer (51 % cabernet-sauvignon, 43 % merlot), ce qui lui donne un supplément de chair mais un peu moins de finesse que le 2008. C’est évidemment très savoureux et long.
95

2000
Bu à table. Très généreux, complexe, raffiné, plus ouvert que le 2005. Peut-être un peu moins précis dans sa construction et son développement dans le verre que les millésimes les plus récents, qui ont gagné en « finition ».
94

 

Baron de Brane

2020
Dominé par son merlot (58 %) un peu comme un envers du grand vin, mais partageant avec lui une rare finesse aromatique, qui ne s’est pas encore refermée, et un tannin soyeux, élégant, caressant même. Ce jour-là, un pur délice.
90

2019
Plus de cabernet-sauvignon cette fois-ci (54 %), parfaitement secondé par les 45 % de merlot qui l’enrobent, le nuancent, l’étoffent en finale, mais lui permettent de conserver un rebond de bouche mentholé fort élégant. Rapport qualité-prix idéal. Le carménère (1 %) ne change rien à l’équilibre réussi d’un vin issu de vignes de 25 ans de moyenne d’âge.
91

2018
Riche de ses merlots (60 %) et de ses 14° bien sonnés, mais remarquable de netteté, d’équilibre et même de fraîcheur dans le rebond de bouche, avec un pH idéal (3,61) pour autant de maturité de raisin.
92

2017
53 % de merlot, 41 % de cabernet-sauvignon, adoucis par 5 % de cabernet franc. Le premier vin à décevoir un peu au nez, sans doute à cause d’un bouchon imparfait. Notes de fleurs fatiguées et tension instable en bouche, à revoir.
87

2016
65 % de merlot expliquent sa puissance et son “rôti”, entendez ses notes de prune un rien figuées et sa texture qui accroche plus que celle des millésime récents. C’est volumineux, mais encore un peu sévère.
88

2015
Complètement opposé au 2016, avec un nez libre, ouvert, caressant, floral et mentholé, mais avec une touche de caramel de merlots idéalement mûrs (57 %). Raffiné et long, un vrai margaux digne d’un joli perdreau.
90

2014
On est toujours dans le merlot de luxe (65 %), mais pas très équilibré, allant plus vers le sous-bois, les épices, voire le musc, et en bouche une touche de poivron. Plus léger que les précédents, moins chaleureux, il est entre deux eaux. Il faudrait idéalement le déguster à nouveau dans trois ou quatre ans.
87

2013
L’année tardive a favorisé un assemblage à dominante de cabernet-sauvignon (58 %), le merlot ayant coulé, ce qui change un peu le type mais renforce une sensation de légèreté élégante, soulignée par la réussite du cabernet franc (5 %). On ne sent rien des difficultés du millésime.
86

2012
Vraiment étonnant par la pureté et le développement d’arômes floraux exquis, avec le grain d’un grand vin et la classe de ses 60 % de cabernet-sauvignon et 7 % de cabernet franc. Ce qui contredit l’aplomb avec lequel certains nous affirment que ce dernier cépage ne convient pas à Margaux. On rebondit en bouche sur le cuir fin, les épices et le tabac blond. Bravo.
92

2011
Moins artiste et moins équilibré que le 2012 malgré son 50/50 cabernet-sauvignon et merlot. Le boisé ressort, les épices manquent de finesse, une note saline masque un peu la pureté du fruit.
87

2010
Coloré, puissant au nez comme en bouche, construit, solide, ferme même. Plus athlétique qu’artiste, des merlots très solides (47 %) musclant le cabernet-sauvignon, sans l’harmonisation du cabernet franc qui est parti dans le grand vin.
89

Ce saint-émilion est une apparition dans le ciel des amateurs

Château La Marzelle 2019,
saint-émilion grand cru

Pourquoi lui
Les 14,5 hectares de la propriété sont déployés dans le voisinage de Figeac, à l’ouest de Saint-Émilion et la famille Sioen, propriétaire de La Marzelle, en tire le meilleur possible. Cette étiquette moins connue est à découvrir d’urgence. Comme beaucoup de ses pairs, pas tous, La Marzelle est…

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Les NFT classés 1855

Le fait
La maison Bouey, important négociant bordelais, s’installe dans le commerce 3.0 en offrant à sa clientèle l’opportunité d’acquérir des crus classés 2021 via des NFT.

Qui ?
Bravo à Bernard Magrez (La Tour-Carnet, Pape-Clément) à Laurent Fortin (Dauzac), à Laure Canu (Cantemerle), à Jean Merlaut (Gruaud-Larose), à Matthieu Bordes (Lagrange), à Silvio Denz (Péby-Faugères, Lafaurie-Peyraguey). Ils jouent le jeu avec un sens de l’opportunité contemporaine qui les honore. Ensemble, ils sautent dans la grande piscine. Normal, l’eau est bonne.

Pourquoi faire ?
Évidemment, dis comme ça, on ne saisit pas ce qui distingue une vente sous NFT d’une vente classique puisque les vins ne sont disponibles que deux ans après l’achat. L’intérêt d’être propriétaire d’un NFT au lieu d’une simple facture comme preuve de propriété, c’est la capacité à le revendre avant d’avoir reçu les vins. Le spéculateur gagne du temps. Et comme la propriété touche

 

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Le mondovino de la semaine #161 tourne à fond

Qui sera le Meilleur Sommelier de France 2022 ? • Adopte une parcelle • Entreprise du Patrimoine Vivant • 170e et 26e • Chaque jour du nouveau, en voici quatre

Dans le vignoble


Qui sera le Meilleur Sommelier de France 2022 ?

Le concours du Meilleur Sommelier de France 2022 a débuté le lundi 2 mai dans les locaux de l’école Ferrandi, à Paris. Organisé par l’association de la sommellerie française, ce concours annuel a réuni 25 candidats lors de la première série d’épreuves. La journée a été rythmée par des épreuves pratiques et théoriques. Au centre des épreuves la maîtrise de l’anglais, les connaissances générales, la dégustation, le service. À l’issue de cette longue journée, le comité technique présidé par Jean-Pascal Paubert a donné le nom des sept candidats qui seront présents lors de la demi-finale dans quelques semaines.
Isabelle Mabboux (L’auberge de l’Île)
Pierre Vila-Palleja (Le Petit Sommelier)
Mikael Grou (Hôtel Beau-Rivage)
Bastien Debono (Restaurant Yoann Conte)
Logan Guignot-Trufley (Villa René Lalique)
Alexandre Freguin (WineTeach)
Xavier Thuizat (Hôtel de Crillon)
Plus d’informations sur sommelier-france.org

Adopte une parcelle

Aller au plus près du terroir, rencontrer les vignerons et consommer différemment et mieux, tel est le but de Cuvée Privée. Cette marque française propose aux amateurs de vin d’adopter des parcelles dans différents domaines. Une fois le certificat d’adoption en poche, l’amateur pourra suivre la vie de sa parcelle grâce aux échanges avec le producteur, la découverte du domaine et du vignoble. Lors de sa première visite, il pourra déposer un médaillon à son nom sur la parcelle adoptée. Au cours de l’année, l’amateur recevra sa propre cuvée avec en prime son nom inscrit sur la bouteille. Une belle façon de rapprocher le consommateur du vigneron et de comprendre son travail.
Plus d’inforamtions sur www.cuvee-privee.com

Entreprise du Patrimoine Vivant

Le château Dauzac, grand cru classé de margaux vient d’obtenir le label d’État Entreprise du Patrimoine Vivant. Ce label rassemble les entreprises familiales dont le métier est hautement reconnu et dont la démarche est innovante techniquement et socialement. Cette haute distinction couronne l’investissement et l’engagement de la propriété en matière de savoir-faire et pour sa capacité à innover. C’est le lieu de création de la bouillie bordelaise en 1884, de la méthode de thermorégulation en 1939, de la double douelle transparente en 2013 et d’une méthode alternative au remontage en 2018. Sur une parcelle en appellation margaux, Dauzac a replanté des vignes franches de pied dont les premiers raisins ont été récoltés en 2021. Préservation des sols et de la biodiversité, transmission des savoir-faire et partage de l’expérience du lieu, Dauzac exprime sa démarche sur le plan social et environnemental.
Plus d’informations sur chateaudauzac.com

Dans le verre


170e et 26e

C’est désormais un rendez-vous annuel attendu. La maison Krug vient de dévoiler ses nouvelles collections. La 170e édition pour la Grande Cuvée blanc de blancs et la 26e édition pour le rosé. « Chaque année depuis la fondation de la Maison, une nouvelle édition de Krug Grande Cuvée est créée, chaque année, l’inspiration sera la même, mais la création sera totalement unique et différente », explique Olivier Krug, directeur et sixième génération de la famille Krug. Cette 170e édition est composée de 195 vins qui proviennent de parcelles conservées et vinifiées individuellement et de douze années différentes, de 2014 à 1998. Un assemblage de 51 % de pinot noir, 38 % de chardonnay et 11 % de meunier. Un travail de précision, de délicatesse, d’élégance que Julie Cavil, cheffe de caves, maîtrise à la perfection.

La 26e édition du Krug Rosé est composée de 25 vins de cinq années différentes, de 2013 à 2008. Un assemblage de 45 % de pinot noir, 30 % de chardonnay et 25 % de meunier. Julie Cavil explique son chef d’œuvre : « Ce qui distingue le Krug Rosé, c’est la manière surprenante dont il crée des accords vin et mets harmonieux là où l’on ne s’attendrait pas à voir un champagne rosé, comme aux côtés de plats terreux ou de gibier. »
Plus d’informations sur krug.com

Un pont universitaire entre Bordeaux et Tokaj

Trente plants de sauvignon, sémillon et muscadelle ont été plantés ce vendredi 29 avril dans la région de Tokaj, en Hongrie

« La coopération internationale permet de s’ouvrir et d’échanger entre cultures différentes, signe de tolérence et de progrès. » Ce sont les mots apaisants de Pierre Chéret, proviseur du lycée de la Tour Blanche, à Sauternes. Il parle depuis les vignes de Szarvas, sur les jupes du mont Tokaj, au nord-est de la Hongrie. En cette belle matinée de printemps, une quinzaine de personnes sont réunies pour planter trente pieds de sauvignon, sémillon et muscadelle dans la collection de cépages du Centre de recherche local. Il s’agit bien des cépages du Sauternais plantés dans le loess du fameux volcan endormi. Fin mai, ce seront des plants de furmint et de hárslevelű qui seront inaugurés à leur tour à Sauternes.

Les trente plants de sauvignon, de sémillon et de muscadelle qui proviennent de Sauternes et qui ont été plantés dans la région de Tokaj.

Avec ce geste symbolique, les acteurs présents marquent les échanges futurs entre les vignobles français et hongrois. Tibor Kovács, directeur du centre de recherche, est ravi de compléter la collection avec ces variétés françaises. István Stumpf, président du conseil d’administration de la fondation de la toute nouvelle université de Tokaj (THE), y voit un pas historique de coopération entre les universités, pour l’instant l’Institut scientifique de la vigne et du vin (ISVV) de Bordeaux.

L’ambassade de France en Hongrie prévoit notamment, dans le cadre des échanges scientifiques, des bourses pour les étudiants. István Stumpf, grand réformateur des universités hongroises, compte bien faire de la THE la première école viti-oeno de Hongrie.

A l’origine de ce pont franco-hongrois, le jumelage de Sauternes avec Tolcsva, l’une des 27 communes de la région de Tokaj, initié en 2021 et où s’est rendue Pascale Andréani, ambassadrice de France en Hongrie. Les liens se sont tissés avec cette diplomate hors pair pronant l’ouverture et les bienfaits du vin et de la viticulture : « C’est un magnifique point de départ entre nos deux pays », se réjouit-elle, un verre de furmint à la main.