Les crus classés :
- Indiscutables : de nombreux actuels classés nous paraissent parfaitement tenir leur rang. Les voici par ordre alphabétique : Bellefont-Belcier, Bergat, Berliquet, Chauvin, La-Clotte, Corbin, La-Couspaude, Dassault, Destieux, La-Dominique, Fleur-Cardinale, Fonplégade, Fonroque, Franc-Mayne, Grand-Corbin-Despagne, Grand-Mayne, Grand-Pontet, Les-Grandes-Murailles, Clos-des-Jacobins, Larmande, Laroze, Monbousquet, Clos-de-l’Oratoire, Le-Prieuré, Clos-Saint-Martin, La-Serre, Soutard, La-Tour-Figeac et Villemaurine. Parmi les non classés, trois crus ont fait l’actualité ces dernières années tant par leur qualité que par le dynamisme de leur propriétaire et les investissements réalisés : Fombrauge, impeccable depuis plus de dix ans et spectaculairement porté par l’infatigable Bernard Magrez ; Faugères et son cru frère Péby-Faugères, qui ont encore gagné avec leur acquisition par le propriétaire de Lalique, Silvio Denz et bénéficient d’un des chais les plus spectaculaires de Bordeaux ; Bellevue enfin, assez injustement déclassé il y a dix ans et bien repris par Hubert de Boüard (Angélus). D’autres crus, plus discrètement, nous paraissent aussi largement à la hauteur : Moulin-Saint-Georges, superbement travaillé par Alain Vauthier (Ausone) ; Jean-Faure, qui bénéficie d’un terroir de plateau de très haut niveau et est porté par le doué Olivier Decelle ; Quinault-l’Enclos, qui fit beaucoup parler sous la gestion de son ancien propriétaire Alain Raynaud et est aujourd’hui (bien) mené par l’équipe de Cheval Blanc ; les petits, mais superbes Petit-Gravet-Aîné et Clos-Saint-Julien ; l’impeccable et sérieux Pressac ; le brillant Rol-Valentin porté au plus haut par son ancien propriétaire Eric Prissette et bien repris depuis et, enfin, le classique Berliquet remis en selle par le duo Derenoncourt-Thienpont.
- Challengers : parmi les classés actuels, certains ont été irréguliers depuis dix ans, mais témoignent à leur meilleur de qualités qui en font d’incontestables classés. On rangera dans cette catégorie Balestard-La-Tonnelle, Cap-de-Mourlin, Couvent-des-Jacobins, Haut-Corbin, Haut-Sarpe, Laniotte, Laroque. Dans les non classés actuels, certains n’ont été repris en main que récemment, mais brillamment. C’est le cas de Faurie de Souchard (impeccable depuis 2008), Lassègue (en progression régulière) ou Yon-Figeac bien redressé par son nouveau propriétaire, Alain Château. La régularité d’autres mérite d’être remarquée : Clos-Badon, Ferrand, La-Fleur-d’Arthus, La-Marzelle, La-Tour-Figeac, Trianon et La-Croix-Figeac, par exemple.
- Déclassés : malgré le potentiel que leur offre de bons terroirs, nous restons régulièrement sur notre soif avec la dégustation des Cadet-Piola, Corbin-Michotte, Matras, Moulin-du-Cadet, Ripeau ou Saint-Georges-Côte-Pavie. On ne peut pas dire non plus que leur notoriété soit particulièrement mise en valeur. Le maintien d’un classement ne nous parait donc pas justifié pour ces crus.
Reste enfin le cas de micro-crus ou de micro-cuvées qui, bien qu’issus d’un terroir délimité et travaillés spécifiquement, sont trop reliées à leur propriété de référence pour disposer d’un classement spécifique. Elles n’en ont d’ailleurs pas besoin. Leur rareté et leur qualité justifient une demande très soutenue et des prix élevés. C’est le cas de La-Mondotte (Canon-la-Gaffelière), La-Gomerie (Beauséjour-Bécot), Bellevue-Mondotte (Pavie), le suave « vin de garage » Gracia ou, à un degré moindre, la cuvée Sanctus du Château la Bienfaisance.
Cet article a été publié sous une forme différente dans le Hors-série Vin de L’Express daté juin-juillet 2012, en vente chez votre marchand de journaux.