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Une nouvelle étoile dans le ciel de Bourgogne

Domaine Pierre Girardin,
Éclats de calcaire, bourgogne-chardonnay 2018

Pourquoi lui
De Pierre Girardin, nous ne savons que trois choses. Il est le fils de son père Vincent, grand Bourguignon retiré des affaires. Il a 21 ans, peut-être 22. Michel Bettane est tombé de sa chaise en goûtant ses blancs. Ceci expliquant cela, le voilà dans nos pages.

On l’aime parce que
Évidemment, c’est très bon, très terroir, très fin, très réussi.
On n’imagine pas l’éloge de Bettane à moins. Et on aime ces histoires de comètes qui apparaissent dans le ciel de France à toute vitesse en dispensant des cadeaux à l’humanité.

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Provence : Catherine Castéja a racheté le château Bas

Frédéric Castéja annonce que la belle propriété en photo ci-dessus, 370 hectares situés au cœur de l’appellation coteaux-d’aix-en-provence, vient d’être acquise par la société Ficbal, holding familiale détenue par Catherine Castéja et ses enfants (outre Frédéric, Charlotte Lafourcade Jumenbo et Hubert Castéja). Plantés de grenache, cabernet-sauvignon, syrah, cinsault, mourvèdre, counoise, ugni blanc, rolle, clairette et bourboulenc, les 75 hectares donnant les vins rouges, rosés et blancs de Château Bas sont certifiés bio depuis 2010. Le domaine est dirigé par Vincent Deturmeny.

L’épouse de Philippe Castéja (co-propriétaire avec sa sœur des châteaux Batailley, Lynch-Moussas et Trotte Vieille, des maisons de négoce Borie-Manoux, Mahlër-Besse et De Luze Grands vins de Gironde et des sites lagrandecave.fr et 1jour1vin.com) souhaitait depuis longtemps faire l’acquisition d’une propriété provençale regroupant vignes et oliviers (10 hectares leur sont ici consacrés). Née Ballande, et actionnaire avec ses frères et sœur du groupe familial du même nom, basé en Nouvelle Calédonie et notamment propriétaire du château Prieuré-Lichine (grand cru classé de Margaux), Catherine Castéja a passé des années à chercher le domaine qui répondait à ses vœux.

Les forêts et les vallons du château Bas « s’entrelacent en autant de climats et de terroirs propices à la culture de la vigne avec de secs coteaux argilo-calcaires arrosés de soleil, au creux des vallées ombreuses et fraîches. » Avec pour objectif d’apporter plus de précision et de notoriété aux vins, notamment grâce à un travail millimétré à chacune des étapes de leur élaboration, quelques travaux sont au programme, au chai comme au vignoble ou encore à la boutique. Bâti sur l’emplacement d’une ancienne cité gallo-romaine, le château Bas reçoit tous les ans des milliers de visiteurs qui viennent découvrir ses vins et son huile, mais aussi son temple romain, sa chapelle médiévale et son parc.

Les beaux vestiges d’une longue histoire :

« C’est en 1442 qu’un riche habitant d’Avignon, Guillaume de Damian, rachète la seigneurie de Vernègues. Il n’obtient son titre de noblesse qu’en 1460, donné par Charles d’Orléans, comte d’Asti, d’où est originaire la famille. Dès le rachat de la seigneurie, il semblerait que la famille se soit installée dans la demeure seigneuriale de Maison Basse, sans doute à l’emplacement du château actuel sur les restes d’une agglomération antique à vocation agricole et viticole, celle-ci étant attestée par de nombreuses prospections archéologiques. (…)Le long du château, sur le chemin qui mène au temple, on peut voir encore les restes de la margelle monolithe d’un puits antique ainsi que le contrepoids d’un pressoir de la même époque. Ces blocs de pierre sont marqués par les traces de charrues qui témoignent de leur enfouissement pendant de très nombreux siècles. Le temple romain du château Bas (dédié à Diane) est daté des décennies 30 à 20 avant notre ère (…). Il faisait partie d’une agglomération antique composée d’habitations, de thermes et de bâtiments agricoles. Il se place au centre d’un péribole semi-circulaire, face à une source qui fut sans doute son élément fondateur.(…) Sur les trois temples antiques en état qui subsistent en France, c’est le seul qui se situe dans la campagne. »

Six côtes-du-rhône qu’il vous faut

La vieille appellation des côtes-du-rhône aura, cette année encore, toute sa place sur vos tables d’été. Dans son vivier de vignerons talentueux et de vins au rapport prix plaisir défiant toute concurrence, voici six rouges que nous aimons

 

L’original de la bande
Famille Perrin, Nature 2017
La famille Perrin, en plus de signer de grands vins à Châteauneuf-du-pape, fait profiter les appellations de la région de son intelligence du commerce peu commune, notamment en côtes-du-rhône dans les trois couleurs. Elle signe ce vin nature irréprochable, permis par un tri sévère des baies de grenache et de syrah qui arrivent au chai. Fruit éclatant et grande buvabilité, c’est digeste, on en redemande.
10 euros

La délicatesse en héritage
Santa Duc, Les Vieilles Vignes 2016
La nouvelle génération de la viticulture rhodanienne sait que l’avenir passe par plus de délicatesse et de fraîcheur de fruit. Sans rien renier de l’héritage de son père dont il a pris la suite, Benjamin Gras est devenu un interprète à suivre, en particulier à Gigondas. Dernier millésime de son père, Yves, qui tire sa révérence après 30 millésimes, ce 2016, avec ses vieilles vignes de grenache sur sables, réjouit par la fluidité de ses tannins et sa finesse aromatique. À ce prix-là, difficile de faire mieux.
9 euros

Un vin bien-nommé
Gramenon, L’Emouvante 2018
Du caractère, de l’esprit et une certaine habitude à ne pas passer inaperçu. Le domaine Gramenon, c’est tout ça. Installés avec 16 hectares dans un coin peu connu de la Drôme provençale, Michèle Aubery et son fils Maxime-François donnent à quelques vignes remarquables (et centenaires pour certaines) toute la lumière qu’elles méritent. Ici, c’est quelques syrahs au rendement dérisoire (25 hl/ha) conduites sur les safres. La finesse est au rendez-vous.
26,90 euros

Le duo d’enfer
Dauvergne-Ranvier, Vade Retro 2018
Le négoce des vins est inscrit de l’histoire du vignoble rhodanien. Le réinventer et lui donner un nouvel élan demande autant de talents d’entrepreneur que d’implication dans la production. Avec succès, c’est ce que font François Dauvergne et Jean-François Ranvier. La gamme de vins, qui s’étend du côte-rôtie au languedoc en passant par le bordeaux, s’est construite autour d’une exigence de précision. Vade retro, côte-du-rhône souple et enchanteur de grenache et de syrah, trouvera sa place sur les tables d’été.
9,40 euros

La famille d’abord
Domaine de la Janasse, côtes-du-rhône 2018
La Janasse, c’est une signature indémodable. Elle ne vient pourtant pas souvent en premier quand on pense aux grands vignerons de Châteauneuf-du-Pape mais, depuis 40 ans, la famille Sabon s’impose comme une valeur sûre. On aurait tort de se priver de leurs côtes-du-rhône. Celui-ci vient de 23 hectares d’un seul tenant, fait la part belle au grenache et intègre un peu de vieux carignans. Il a, pour notre plus grand plaisir, ce nez de fraise écrasée si recherché des amateurs de grenache fins et délicats.
11,90 euros

Un grand vigneron
Domaine Marcel Richaud, Terre de Galets 2018
C’est une star même si le mot et le statut ne lui convienne pas. Marcel Richaud, vigneron charismatique de Cairanne, continue d’inspirer ses enfants qui ont repris le flambeau. À en juger par ce terre-de-galets 2018, la nouvelle génération ne laisse rien de côté du style du papa : haute maturité des cépages et vinification bourguignonne. Avec son nez floral et d’olive noire, ce côtes-du-rhône est une vraie belle émotion et une joie certaine. Un peu de tristesse aussi à mesure qu’on approche de la fin de la bouteille.
12,50 euros

 

Photo : ©Famille Perrin

Denis Durantou, remarquable vinificateur du Bordelais, est mort

Le Covid, indirectement, aura abrégé les jours d’un des plus remarquables vinificateurs du Bordelais, Denis Durantou. Esthète associant confiance dans la science et la technique à condition d’avoir une vision du grand vin et doté d’une sensibilité hors norme vis à vis des équilibres et des saveurs liés au millésime et au terroir, il a accumulé une série admirable de réussites dans sa propriété de Pomerol Château l’Église-Clinet.

Une partie de son savoir provenait des conseils de son mentor, Pierre Lasserre. Celui-ci possédait un vignoble réputé à Pomerol, Clos-René, et avait l’Église Clinet en fermage avant de le transmettre à Denis Durantou. Il avait aussi participé, je crois, à la vinification de millésimes mythiques de Cheval Blanc comme 1947. Son sens des équilibres de maturité du raisin a beaucoup inspiré son élève.

Denis avait en propre un don unique de dégustation, lié à un grand sens du commerce et de la communication qui en faisait un viticulteur et un négociant complet. J’avais pour l’homme une admiration et une affection qui me font amèrement regretter l’espacement de nos rencontres depuis quelques années. Ses grands vins serviront avec éloquence sa mémoire. Toute notre équipe transmet à Marie, son épouse, peintre remarquable, notre immense tristesse.

Un rosé de Provence pour énerver les snobs

Commanderie de Peyrassol, Le Clos Peyrassol,
côtes-de-provence 2018

Pourquoi lui
Peyrassol est un endroit unique au monde. Mille hectares de sauvagerie pour une centaine d’hectares de vignes. Vous la voyez, la bio-diversité, ses pins, ses garrigues, ses sangliers ? Le tout à quelques kilomètres des spots les plus courus de la Côte d’Azur. Pour compléter le tableau, c’est aussi un parc d’art contemporain qui rassemble une statuaire hors norme.

On l’aime parce que
Il est temps d’encaver quelques beaux magnums de rosés, format minimum, l’été approche et vous l’attendez. Il y a déjà longtemps que l’équipe en place travaille à sortir de beaux rosés fins et délicats, elle y parvient sous plusieurs étiquettes dans une gamme somme toute assez courte. Pour les rouges, c’est Stéphane Derenoncourt qui s’y colle avec succès.

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Voyage autour de ma cave par Thierry Desseauve – Jour 38

Voyage autour de ma cave, ou la chronique quotidienne d’un amateur pas désespéré par temps de confinement. Aujourd’hui, pour fêter le déconfinement, Thierry Desseauve passe chez le caviste, rend visite à des amis, déniche, ouvre et raconte une bouteille mémorable.

Jour 38 : Guilhem et Jean-Hugues Goisot, bourgogne côtes d’auxerre 2018

Un dîner secret

Il fallait fêter dignement notre sortie de prison patriotique. J’avoue ne pas avoir complètement respecté le règlement, je ne dirais pas comment. En revanche, je ne cacherai pas les héros du festin, tous un peu liés à ma déjà longue carrière. Le champagne non photographié (étiquette illisible) venait de chez mes amis Égly à Ambonnay, un des premiers assemblages de blanc de noirs de Francis, doré, mielleux à souhait, de ce miel frais typique des grands pinots de son village, une splendeur. Je suis heureux d’avoir un peu contribué à sa création. Le vin suivant était ma dernière bouteille et mon dernier souvenir reconnaissant des incomparables 1983 de Vincent Leflaive. Dans cette année qui avait tourné à la pourriture, il avait eu le flair de vendanger tôt et de vinifier des vins de grande intensité à la naissance, qu’il aurait d’ailleurs complètement négligé de faire vieillir, tant il buvait ses vins jeunes. Mais à plus de trente-cinq ans, ces Pucelles restent juvéniles, onctueuses à souhait, avec de très délicates et subtiles nuances tertiaires et cette harmonie incomparable liée au terroir. Bref, un grand chardonnay bourguignon d’avant le covid, euh pardon, d’avant le premox (oxydation prématurée, NDLR). J’aimerais rendre obligatoire un confinement de cinq ans avant commercialisation de ce type de grand vin et d’interdire leur réanimation à l’acide tartrique ou à la gomme arabique. Je rêve. Les rouges qui ont suivi étaient du même niveau. Le plus grand, et aussi le plus vieux par la force de son âge, un des chefs d’œuvre de l’esthétique médocaine mise au point par Émile Peynaud, château-giscours 1982. Ce millésime m’a fait naître et connaître comme critique de vin, parallèlement à mon ami Robert Parker. J’avais eu la chance de passer l’été 1982 en Médoc et de voir début septembre les raisins, récolte magnifique, abondante, idéalement mûre et saine, ce que je n’ai jamais cessé de faire depuis. L’harmonie, l’équilibre, le fondu des tannins, la classe du terroir, le naturel de la vinification et, surtout, les capacités de vieillissement ont rempli tous les espoirs placés en eux depuis leur mise sur le marché comme tous les vins vinifiés par le Maître. Tant pis pour l’idiotie de leurs détracteurs, qui ont d’ailleurs souvent moins vécu que ce giscours. Deux bourgognes enfin, jeunes, du même millésime souvent décrié, 2007 (les très vieux et rares sommeillent dans la craie de ma cave des bords de Seine), splendides représentants du style moderne de vinification du pinot noir, bien mûrs, non acidifiés, très colorés et intenses dans leur milieu et fin de bouche, un échezeaux du domaine des Perdrix et un gevrey-chambertin Clos Saint-Jacques de Sylvie Esmonin. Bertrand Devillard fut un des rares négociants bourguignons à défendre ma liberté de ton à mes débuts et protéger une célèbre revue française de la fronde de ses collègues, aussi médiocres que vindicatifs. Je suis ravi que ses enfants continuent dans le même esprit que lui à gérer leurs propriétés de Mercurey et ce beau domaine de la côte de Nuits. Quant à Sylvie Esmonin, j’ai pu suivre son évolution professionnelle et personnelle, depuis sa brillante intégration à L’Ensa de Montpellier et sa sortie sur- diplômée par rapport à la moyenne des petits maîtres actuels à la mode à Hong Kong, jusqu’aux vins si généreux et complexes, qu’elle produit depuis une vingtaine d’années, après avoir eu le courage de changer radicalement ses vinifications et ses élevages. Oui, dans les millésimes intermédiaires, les grands terroirs bourguignons bien cultivés produisent souvent des vins plus artistes que dans les « grandes années » si aimées du négoce spéculatif. Mon seul regret, mes convives n’aimant pas le sucre, je fus privé de grand liquoreux. Mais je prendrai ma revanche un de ces jours.

Champagne Egly-Ouriet, blanc de noirs grand cru
Domaine Leflaive, puligny-montrachet, les pucelles 1983
Château Giscours, margaux 1982 
Domaine des Perdrix, échezeaux 2007 
Domaine Sylvie et Michel Esmonin, gevrey-chambertin, clos-saint-jacques 2007

Voyage autour de ma cave par Thierry Desseauve – Jour 37

Voyage autour de ma cave, ou la chronique quotidienne d’un amateur pas désespéré par temps de confinement. Aujourd’hui, pour fêter la fin du confinement, Thierry Desseauve descend dans sa cave, déniche, ouvre et raconte une bouteille mémorable. Jour 37 : Champagne Jacquesson, cuvée n°736, dégorgement tardif, extra-brut

Voyage autour de ma cave par Michel Bettane #28

Notre ami et collaborateur, remarquable photographe, œnophile averti et excellent vigneron en Minervois, Fabrice Leseigneur, s’est régalé il y a peu d’un splendide vieux morgon 1990 de Marcel Lapierre. Il est vrai que les morgons vieillissent admirablement comme cet exceptionnel et rarissime 1911 qui a étonné plus d’un de mes amis et voisins viticulteurs, chez moi, il y a quelques années. Cela m’a donné envie d’ouvrir une bouteille bien moins rare, mais la plus vieille que j’avais en cave à Rochegrès, un côte-de-py 2001. La côte de Py est le climat mythique de l’appellation, mais tellement largement délimité qu’on n’y comprend plus rien. Une grande partie est composée d’un sol plus schisteux et métamorphique que le granit, de couleur gris bleu prononcée, qui lui donne une typicité qui fait qu’on dit qu’un morgon bien né « morgonne ». Mais les expositions varient beaucoup. Et, sur une sous-division de plus en plus réputée et revendiquée, Javernière, ce schiste se graisse d’argile, qui donne à la vigne un tout autre comportement en année sèche où elle souffre moins. Le vin, en toute logique, s’allonge, et prend de la chair tout en enveloppant son tanin.
Ce 2001 vient de la partie d’origine, celle qui possède les roches les plus « pourries », comme on dit sur place, tout autour de la croix dédiée au général Sauzey dont la famille, qui fut actionnaire du Cognac Delamain, est toujours propriétaire de la vigne et Jean-Marc Burgaud, son remarquable métayer. À dix-huit ans, on se régale de la finesse du nez qui joue sur un développement très précis de notes de violette sur fond minéral. Rien de ce qu’on appelle « morgonner » et plus proche, sans doute, de ce qu’on attend d’un pinot noir de côte d’Or. Sa fin de bouche d’une rare fraîcheur repose sur des nuances acidulées qui durcissaient le vin à sa naissance et font son charme aujourd’hui. Nous sommes aux antipodes du vin facile à la mode aujourd’hui. Il lui faut de la nourriture pour s’épanouir, en l’occurrence ma désormais célèbre côte de porc braisée, avec son ragoût de pâtes au sarrazin et aux cèpes. La farce de cèpes apporte du moelleux et finit de rappeler le moindre souvenir du boisé de l’élevage, assez asséchant à l’origine. Grande leçon donc, se méfier des premières impressions qui font dire et croire beaucoup de bêtises et garder ou retrouver confiance en la côte de Py pour l’extraordinaire longévité de son vieillissement en bouteille.
Domaine Jean-Marc Burgaud, morgon côte-de-py, cuvée fût de chêne 2001

Voyage autour de ma cave par Thierry Desseauve – Jour 36

Voyage autour de ma cave, ou la chronique quotidienne d’un amateur pas désespéré par temps de confinement. Aujourd’hui, Thierry Desseauve reçoit la famille Brunel propriétaire de Château de la Gardine à Châteauneuf-du-Pape qui déniche, ouvre et raconte une bouteille mémorable de sa cave.
Jour 36 : Château de la Gardine, cuvée des générations, châteauneuf-du-pape 2018