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Montrose devient tout vert

Douze ans après sont rachat par Martin et Olivier Bouygues, et dans le cadre d’une stratégie environnementale, « véritable changement profond et global », qui court jusqu’en 2026, le château Montrose (Saint-Estèphe) va entamer cette année sa conversion au bio, un objectif longuement analysé et préparé. Parmi les différentes actions qui ont été menées afin de créer les conditions optimales du passage au 100 % bio de ce vignoble de 95 hectares, les 35 hectares de “zones vertes” de la propriété (forêts, taillis, prairies, bosquets, jachères, mais aussi cinq kilomètres de cours d’eau ainsi que deux étangs) ont fait l’objet d’un audit qui a permis de dénombrer « 31 espèces d’oiseaux, dont certaines protégées comme le bouvreuil pivoine ou le chardonneret élégant, 21 espèces de papillons, dont 3 migratrices, et de nombreux mammifères, notamment des loutres d’Europe et des chevreuils. »

Pour préserver et renforcer cette biodiversité, plus d’un kilomètre de haies et des centaines d’espèces de végétaux ont été plantées ces deux dernières années. Tout récemment, un « nouvel auxiliaire viticole » a fait son entrée au domaine, troupeau de trente brebis et un bélier dont la fonction est « d’entretenir les espaces naturels en parfaite autonomie (gestion des adventices et désherbage naturel) » au gré de déplacements qui se feront en fonction des saisons et des besoins. Outre un mode de gestion de ses terres « plus naturel et autonome », notamment par la plantation sur les parcelles au repos de végétaux (céréales, radis chinois) dont le système racinaire permet de décompacter les sols, la propriété devrait bientôt être dotée d’un potager en permaculture ainsi que d’un verger constitué de variétés issues d’un conservatoire régional.

Enfin, la démarche de sélection massale en cours à Montrose permettra en 2025 « la multiplication des “pieds élus” de cabernet-sauvignon et la plantation interparcellaire ciblée de ses propres individus » (une démarche similaire débutera cette année sur les parcelles historiques de merlot). Avec pour adage que « ce qui est à la terre, doit revenir à la terre », le domaine recycle l’ensemble des déchets du domaine issus de la vigne, des chais et des espaces verts et travaille à une valorisation du CO2 issu des fermentations viticoles via la production de bicarbonate de sodium et de potassium. Le premier servira au chai et le second à la vigne. Toutes ces évolutions sont accompagnées par un parc technique qui vise le 100 % électrique et par un budget annuel alloué à la recherche et au développement « afin d’optimiser les bonnes pratiques dans la vigne ou dans le chai. »

Mes magnums (86) : Cuvée prestige + magnum, tout y est

Nicolas Feuillatte, cuvée Palmes d’or, champagne brut 1999

Pourquoi lui
La cuvée de prestige de la plus grande réunion de coopératives de France est forcément un passage intéressant. Surtout dans ce millésime.

On l’aime parce que
Parce que l’âge est passionnant et la fraîcheur de cet âge est surprenante. Parce que le chef de caves a tous les moyens de choisir le meilleur pour cette cuvée, coopérative oblige. Comprendre que le principe d’une grande coopérative est de multiplier le nombre de coopérateurs et donc de terroirs différents.

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Deux châteaux à vendre

Réaffirmant sa volonté « d’accompagner les acteurs de la filière viti-vinicole », dont il est à la fois le premier financeur en France et un propriétaire exploitant, le Crédit Agricole annonce la mise en vente de deux de ses châteaux, Blaignan (Médoc) et La Tour de Mons (Margaux). Ceci afin de maintenir le juste équilibre entre l’accompagnement de ses clients et l’exploitation en direct de ses propriétés en ne se concentrant désormais que sur ces trois-là : le bourguignon château de Santenay, le château Meyney à Saint-Estèphe et enfin Grand Puy Ducasse, cinquième grand cru classé de Pauillac où un vaste programme d’investissement s’engage, portant notamment sur de nouveaux cuvier et chai d’élevage. 

« Le Crédit Agricole est au cœur des problématiques de production, de gestion et de commercialisation des vins, au même titre que les clients qu’il accompagne »

Jack Bouin,
directeur général
du Crédit Agricole Aquitaine

Christophe Blanchy, en charge des activités de capital investissement pour Crédit Agricole S.A., précise que les fonds issus de ces deux cessions « seront directement réinvestis en accompagnement minoritaire (capital transmission ou capital développement) de clients du groupe Crédit Agricole. » Le château La Tour de Mons a été acquis en 1995 et s’est agrandi depuis grâce au rachat du château Marsac-Seguineau en 2001. La propriété compte aujourd’hui 58 hectares. Acquis en 2004 et doté d’un nouveau cuvier en 2010, entre autres investissements, le médocain château Blaignan s’étend sur 97 hectares. Le conseil choisi pour la vente de ces deux propriétés est Sodica Millésime.

Guillaume Deglise revient en Bourgogne

Le groupe familial Albert Bichot annonce la nomination au poste de directeur général de Guillaume Deglise, 44 ans, qui succèdera le 21 janvier à Benoît de Charette, en charge depuis vingt-sept ans du développement de la maison beaunoise aux côtés d’Albéric Bichot, président du directoire. Ex-directeur général de Vinexpo (une fonction quittée fin mai, à l’issue de la dernière édition de Vinexpo Hong Kong, comme nous vous l’avions annoncé ici), Guillaume Deglise est diplômé de l’Ecole supérieure de commerce de Dijon et a débuté sa carrière en Champagne, chez Bollinger puis chez Laurent-Perrier, avant de prendre la direction du salon mondial des vins et spiritueux en 2013.

Il revient aujourd’hui en Bourgogne avec une forte connaissance des enjeux de la filière viticole et une solide expérience du management afin d’écrire « un nouveau chapitre » de la maison Albert Bichot, a déclaré Albéric Bichot en rendant hommage à Benoît de Charette, avec lequel il a longtemps formé « un tandem efficace et complice. » Après une phase de transition de quelques semaines, ce dernier prendra sa retraite et devrait intégrer prochainement le conseil de surveillance du groupe. Impatient de relever de nouveaux défis aux côtés des équipes de la maison, Guillaume Deglise voit comme une chance le fait d’intégrer cette maison indépendante et familiale implantée à Beaune depuis 1831 « au moment où l’entreprise connaît une croissance dynamique de ses activités opérationnelles et commerciales. »

« Je me réjouis d’accueillir Guillaume Deglise dans notre maison familiale. Sa vision internationale sera essentielle pour la poursuite du développement de l’entreprise »

Albéric Bichot,
président du directoire du groupe Albert Bichot

Château Guiraud, ses vignes bio, ses insectes et tout le reste

Biodiversité, œnotourisme et désormais gastronomie, le château Guiraud propose au visiteur une halte d’un genre idéal sur la route des vins de Bordeaux en Graves et Sauternes. « Accueilli par une majestueuse allée de 181 platanes bordant une ancienne voie romaine », l’amateur qui pousse les portes de ce grand cru de Sauternes classé en 1855 découvrira là un écrin de verdure installé en 2015 au milieu des 128 hectares de vignes de ce domaine qui fut le « premier des premiers » à obtenir le label AB en 2011. « Reflet de la philosophie des pratiques culturales et de la richesse de la biodiversité sur le domaine », ce jardin de 1 800 m2 est composé de plus de 200 variétés de fruits et légumes, de plantes aromatiques et de plus de 90 variétés de plantes et de fleurs. Sans oublier les hôtels à insectes.

Entamée dès 1996 sous l’impulsion de Xavier Planty, propriétaire-associé, avec l’arrêt total des traitements phytosanitaires et la diminution de la profondeur de labour afin de redonner aux sols leur vie microbienne naturelle (aujourd’hui, environ 1 million d’espèces de bactéries, 100 000 espèces de champignons et 1 000 espèces d’invertébrés par gramme y vivent), la démarche de bioviticulture qui préside à Guiraud inclut aussi des kilomètres de haies (buis, charmes, saules, lauriers, sorbier des oiseaux) qui protègent les vignes des insectes ravageurs. Favorisant la présence des autres, ceux qu’on appelle auxiliaires, ces plantations vertueuses, tout comme les zones de friches et points d’eau qui les accompagnent, abritent – après recensement par un expert – environ 635 espèces d’insectes et d’araignées, dont 7 espèces différentes de bourdons.

Cette richesse qui fait le bonheur du promeneur est également visible dans le potager de la propriété dont les centaines de variétés de tomates, entre autres, ont trouvé une nouvelle destination dans les cuisines du restaurant La Chapelle ouvert au château il y a un peu moins d’un an. Menée par Nicolas Lascombes, la table de Guiraud « propose le meilleur de la cuisine de terroir avec des recettes généreuses mêlant nature, produits régionaux et de saison. » Première du genre dans le monde des grands crus classés en 1855, cette belle adresse du Sauternais a déjà été récompensée lors de la seizième édition du concours Best of Wine Tourism (nous vous en avions parlé ici), une distinction que le château Guiraud a déjà reçue, dans d’autres catégories (notamment la calorisation œnotouristique
des pratiques environnementales), en 2008, 2011 et 2016.

Le château Guiraud est ouvert toute les jours de l’année, à l’exception du 25 décembre et du 1er janvier.
Ateliers, tarifs, horaires, tous les détails sont .

Appli classée

Mine d’informations à destination des professionnels, distributeurs, négociants ou cavistes, l’application développée par le château Dauzac avec des étudiants de l’école Epitech a aussi pour ambition de plaire à l’amateur de grands vins. Déclinée en trois langues, français, anglais et chinois, cette interface est en effet une première dans le paysage des grands crus classés et les 1 500 téléchargements effectués dans les quelques jours suivant son récent lancement montrent qu’elle était attendue.

Conçue comme un « caviste virtuel », doté d’une belle mémoire quant à l’histoire et aux engagements de la propriété, l’application Château Dauzac (disponible ici sous iOS et sous Android) délivre des conseils de dégustation et de garde, permet de réserver une visite ou un atelier et de recevoir des offres œnotouristiques sur mesure ou encore de télécharger et partager les différentes fiches techniques concernant chaque millésime de ce grand cru de Margaux classé en 1855.

Mes magnums (85), le grand blanc de Régis Franc

La Cocotte Blanche 2016,
Domaine Chante-Cocotte

Pourquoi lui
C’est Régis Franc, le bande-dessinateur à lire dans les dernières pages de En Magnum, qui a créé ce petit domaine à Fontcouverte dans les collines des Corbières. Là, il a repris des vignes de merlot et de grenache pour les rouges et une très ancienne parcelle de macabeu plantée en 1907 de laquelle il obtient ce blanc unique par assemblage avec
10 % de grenache blanc.

On l’aime parce que
À l’aveugle, difficile de dire d’où vient cette élégance puisqu’il n’a pas vraiment les caractéristiques des blancs de soleil. Ce vin fondant et tendu a enchanté les dégustateurs et, dès le premier millésime, il a reçu ce qu’il faut de notes et de commentaires élogieux.

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Au Taillevent, tradition et modernité vont de pair

Ci-dessus, Nicolas Vialettes et Antoine Pétrus, respectivement directeur des achats vins et directeur général de Taillevent Paris. Photo : Anne-Emmanuelle Thion.

Antoine Pétrus, directeur général des lieux, fait désormais partie des meilleurs ouvriers de France (MOF) “Maître d’hôtel, du service et des arts de la table” (nous vous en avions parlé ici) et Nicolas Vialettes, le directeur des achats vins est l’un des meilleurs ouvriers de France en sommellerie. Les gages d’excellence, de savoir-faire, de maîtrise et de transmission que représentent les titres obtenus cet automne par ces deux trentenaires récemment arrivés dans ses rangs ont été annoncés « avec beaucoup de fierté » par la maison Taillevent Paris : « Cette jeune garde, au parcours sans faute, témoigne que tradition et modernité peuvent avancer de pair. »

Entré en 2004 chez Lasserre en tant qu’apprenti en service de salle, Nicolas Vialettes a poursuivi un parcours « semé d’étoiles » dans différentes grande maisons en France et en Angleterre en orientant sa carrière vers la sommellerie. Un choix qui le mènera à nouveau chez Lasserre en 2012, cette fois en tant que chef sommelier adjoint, avant de rejoindre Taillevent en 2017. Dix-huit mois après sa nomination au poste de directeur général de Taillevent Paris, Antoine Pétrus vient quant à lui d’ajouter à un palmarès « aussi impressionnant que sa carrière » (meilleur jeune sommelier de France 2007 et meilleur ouvrier de France en sommellerie 2011, entre autres distinctions) le fait d’être l’un des rares MOF doublement titrés.

Faisant partie du groupe Gardinier Hospitality dirigé par Hervé Fort – avec le domaine Les Crayères à Reims et Drouant, Les 110 de Taillevent et les caves de Taillevent à Paris – le restaurant Le Taillevent reprend la semaine prochaine ses rendez-vous pour grands amateurs baptisés “Secrets de Terroirs”, partitions en six temps, six plats et six vins au cours desquelles les vignerons invités dévoilent « quelques-uns de leurs secrets de fabrication qui se transmettent de génération en génération. » Jeudi 17 janvier, le dîner consacré à la maison bourguignonne Joseph Drouhin fera notamment honneur, en présence de Véronique Drouhin, au beaune Clos des Mouches et au montrachet Marquis de Laguiche. Plus de détails et réservation en cliquant .

Une nouvelle jeunesse

Au sortir d’une année passée à célébrer l’anniversaire de leur reconnaissance en tant qu’AOC, une officialisation datant de 1948, les appellations madiran et pacherenc-du-vic-bilh ont offert une “cure de jouvence” à leur identité visuelle et à leur site internet. Ceci afin renforcer leur positionnement commun, résumé par ces mots : « Vivre le temps du Sud-Ouest ». Si les deux appellations ont fêté leurs 70 ans avec les amateurs à différents endroits en 2018 (notamment à Paris et à Nantes), c’est bien au cœur de leur vignoble qu’elles invitent l’amateur à « prendre le temps de faire une pause » et découvrir ou redécouvrir la singularité de leurs vins issus des cépages tannat, petit manseng et gros manseng.

Travaillé par des vignerons formant une seule organisation, « ce qui a forgé leur savoir-vivre ensemble », ce territoire viticole souhaite fédérer une communauté forte dont le partage (d’expériences, de conseils, de moments) serait le point central, à l’image de la solidarité qui a permis au savoir-faire de se transmettre ici de génération en génération. La nouvelle adresse en ligne qui réunit de façon à la fois informative et ludique les rouges de Madiran et les blancs du Vic-Bilh, secs, moelleux et liquoreux (vendanges tardives) est pour l’amateur une première porte d’entrée vers l’histoire de ce terroir, riche de plusieurs siècles. La visite commence ici.

En 2019, la sommellerie brille aussi

Comme le veut la tradition, la soirée de lancement du Guide Michelin qui se tiendra le 21 janvier prochain sera l’occasion de découvrir les différentes “étoiles” de cette édition 2019. Elle dévoilera aussi, et c’est une première, le sommelier ou la sommelière dont les inspecteurs du Michelin auront particulièrement apprécié le travail. Sur la base des relevés de terrain effectués en toute indépendance au cours de leurs tournées (acuité des accords mets et vins, cohérence et diversité de la carte, alignement des propositions avec l’histoire culinaire du chef), ces derniers salueront ainsi « l’expérience offerte chaque jour aux convives du restaurant à travers la carte des vins. »

C’est le négociant et distributeur de vins Duclot, via sa filiale spécialisée dans la commercialisation des grands crus bordelais auprès de la belle restauration, Duclot La Vinicole, qui aura « l’honneur et la fierté » de décerner ce nouveau prix de sommellerie. « Compte tenu de notre affinité avec les établissements étoilés, et plus globalement avec la gastronomie, il nous a paru évident d’associer l’image de Duclot à celle du guide Michelin à travers la remise de ce prix inédit en France », explique Ariane Khaida, la directrice générale du groupe. « Il marque notre considération pour les sommelières et sommeliers qui contribuent au rayonnement de ces grands vins au restaurant. »