Accueil Blog Page 277

Le vin d’hier soir c’est un crozes-hermitage 2006…


 

Les Fées brunes de Jean-Luc Colombo

Alors ça, je n’y croyais pas à ce point. La bonne souplesse du petit millésime bien compris avec cette énergie légère qui frise et qui fait danser la griotte. De l’ampleur et les saveurs de la syrah accomplie. Un vin d’une gourmandise parfaite et d’une joie de vivre très Rhône-nord. Le bonheur était brune, hier soir. Brunes, même.
Le commentaire bettane+desseauve : un vin mûr et rond sur de gourmandes notes de fruits noirs et d’épices.

15,5/20

Disponible à 19 euros la bouteille
CONTACTER LE PRODUCTEUR


Laure Colombo, jeune et brillante œnologue, est désormais pleinement en charge des vinifications de tout le domaine. Elle vient de s’installer sur les hauteurs de Saint-Peray où elle compte bien continuer à planter des vignes en digne fille de son père, Jean-Luc. Une activité de négoce s’ajoute à l’exploitation d’un remarquable vignoble, parfaitement cultivé, sur les hauteurs de Cornas. Les cornas se déclinent par ordre ascendant de caractère en cuvée les-méjeans, la-louvée, les-terres-brûlées, les-ruchets et le sensationnel vallon-de-l’aigle, un futur vin culte, arraché à la violence de la pente mais parfaitement exposé.

 

prod_82_photo

Le partenaire du Prix de Flore


La maison Louis Roederer a adressé toutes ses félicitations à Nina Yargekov, lauréate du Prix de Flore 2016 pour son roman Double nationalité (éditions P.O.L). Mardi, lorsque son nom a été dévoilé, le président-directeur général de Roederer, Frédéric Rouzeaud, était présent aux côtés du jury et de l’équipe du Flore.

Cela fait onze ans que la maison fondée en 1776 à Reims accompagne cet « événement incontournable de la joie de vivre littéraire à Paris », un soutien qui s’inscrit dans une démarche plus large en faveur de l’art et de la culture initiée en 2003 et désormais structurée par la fondation Louis Roederer.

Créée il y a cinq ans, après que la maison a été distinguée en tant que « Grand mécène de la culture » par le ministère concerné, la fondation est partenaire de « nombreuses initiatives et institutions culturelles » parmi lesquelles la Bibliothèque nationale de France, le Palais de Tokyo et le Grand Palais.

Outre le champagne du même nom, le groupe familial et indépendant Louis Roederer possède entre autres la maison Deutz (Aÿ), le grand cru classé Château Pichon-Longueville Comtesse de Lalande (Pauillac), les Domaines Ott* en Provence, la maison Delas Frères dans la vallée du Rhône ainsi que des domaines en Californie et au Portugal.


En route pour Sauternes


Ce long week-end automnal sera consacré à l’accueil des amateurs dans les châteaux du Sauternais. Escales gourmandes, culturelles, ludiques ou pédagogiques, plus d’une cinquantaine de propriétés productrices de sauternes et barsac participent à cette édition 2016 des “portes ouvertes”, dont une dizaine de crus classés.

Parmi eux, Château Guiraud, premier grand cru classé en 1855, proposera des visites assorties de dégustation toutes les demi-heures entre 10 h et 18 h. La boutique sera ouverte tout le week-end et la propriété accueillera également un food-truck qui proposera entre 11 h 30 et 15 h une cuisine inspirée de l’Asie du sud-est.

Portes ouvertes 2016 des AOC sauternes et barsac les 11, 12 et 13 novembre
Cliquez pour découvrir les châteaux participants, leur programme et leurs coordonnées

Château Kefraya, rouge 2012

LE VIN : Beau fruité, bouche en finesse et précision, élégance, délicatesse, harmonie.

16/20

24 euros

LE DOMAINE :

Nous sommes au Liban. La belle histoire de Château Kefraya commence en 1946 dans le village du même nom, au pied du mont Barouk, à plus de mille mètres d’altitude, par la construction d’une grande demeure sur une colline artificielle édifiée par les Romains pour surveiller les mouvements de troupes sur la plaine de la Bekaa. En 1951 débute la plantation de vignes. Michel de Bustros, son fondateur et président-directeur général, est un visionnaire qui s’appuie sur une tradition vieille de quatre milles ans. Ce n’est qu’en 1979, en pleine guerre du Liban et dans des conditions très difficiles, qu’il décide de produire son premier millésime avec les raisins issus de son vignoble et vinifiés dans sa cave. Mort en août dernier, il laisse le domaine entre de bonnes mains.

Cinq maîtres du cabernet-sauvignon

L’expertise est une affaire qui vient de loin. Ce qui explique que Michel bettane cite des dieux vivants du cabernet-sauvignon. Il en manque sûrement.

Emile Peynaud

On a trop vite oublié le créateur de l’œnologie moderne bordelaise, la France n’aimant pas reconnaître ses vrais talents. Mais les vins restent, et l’œuvre avec. J’ai eu la chance de rencontrer Emile Peynaud à mes débuts et je lui dois d’avoir été mis immédiatement sur de bons rails, à la fois dans la compréhension de ce qui définit tout bon et vrai bordeaux (la formule :« rien de trop, mais tout suffisamment ») que dans celle de la maturité finale nécessaire pour permettre aux qualités génétiques du cépage de s’exprimer avec justesse. Sa thèse de doctorat lui avait fait comparer les analyses de maturité des bordeaux et bourgognes d’avant-guerre, à l’avantage de ces derniers. D’où sa volonté de faire vendanger mûr, sans rien perdre du potentiel de longévité des vins et sans se soucier des idiots de tout bord qui eux s’en souciaient. Et son art de déguster et d’assembler des vins très jeunes a parfois été égalé, jamais surpassé et jamais avec la même modestie d’approche. Bref, un maître, un vrai.

André Tschelitschef

L’homme, vieux Russe formé en France, a donné ses lettres de noblesse aux vins californiens en s’inspirant évidemment de ce qu’il avait appris chez nous. Ses réserves légendaires Georges de Latour chez Beaulieu sont toujours des modèles de style car il avait tout compris du cabernet comme du pinot noir. La plage de saveur et de maturité d’un vin comme le 1970 est identique à celle qu’on trouve en Gironde : le cèdre mais pas l’eucalyptus, signe de stress, la chair sans l’alcool (12,5-13° et pas les 14 ou 15° descendus d’un 16 ou 17 original) et surtout la finale sur la tension du tannin sans l’édulcoration sucrée du bois. Grand ami de Peynaud, il partageait avec lui son idéal d’équilibre et de justes proportions dans le vin, devenu source d’inspiration pour tous
les jeunes winemakers de talent et de conviction en Amérique.

Eric Boissenot

C’est le plus proche et le plus authentique disciple de Peynaud, partageant les mêmes notions d’équilibre, de morale et de modestie. Avec un savoir-faire en matière de dégustation de vin jeune et d’assemblage diaboliquement précis. Artiste en plus, sensible à la nature, photographe de grand talent et plus compétent en agronomie que ses maîtres, Emile évidemment, mais aussi son père Jacques. Les Médocains ont bien de la chance de l’avoir à l’oeuvre dans la plupart des propriétés qui veulent rester fidèles au classicisme local.

Philippe Dhalluin

Les grands directeurs techniques actuels du Médoc, surtout quand ils ont l’expérience de plus de trente millésimes, n’ont pas d’équivalent dans le monde en matière de savoir (addition de la connaissance et de l’intuition de celui qui connaît). à Mouton, où le cabernet mûrit peut-être plus parfaitement que partout ailleurs, Philippe Dhalluin a pu réaliser le rêve de sa vie : donner naissance au meilleur vin imaginable du cépage qu’il aime le plus. Avec l’aide d’une brillante équipe technique, mais avec sa propre sensibilité qui n’a négligé ni le matériel végétal (il a dirigé, entre autres, une pépinière), ni la connaissance de ce qui se fait ailleurs dans le monde, ni l’adresse dans le coaching des hommes.

Denis Dubourdieu

Nul ne contestera qu’il a intelligemment modernisé l’œuvre déjà si moderne, de Peynaud en formant la plupart des œnologues qui comptent aujourd’hui, en particulier sa fidèle Valérie Lavigne. Avec comme principe de bon sens qu’un bon œno doit d’abord être un bon agro, la compréhension du raisin étant capitale pour savoir le vinifier. Son amour du cabernet, c’est bien sûr avant tout, celui de l’équilibre, de la digestibilité, de la finesse et de
la capacité à rester fin même vieux.

Denis Dubourdieu a quitté le monde des vivants, terrassé par la maladie. L’immense tristesse qui nous étreint n’a d’égale que l’énorme respect que nous lui vouons depuis longtemps.

Gigantesque, l’expérience Pommery #13


Dans les caves cathédrales situées à trente mètres de profondeur de la maison Pommery à Reims, historique dédale de plus de 18 kilomètres abritant 120 crayères, Nathalie et Paul-François Vranken organisent depuis 2004 des expositions qui constituent chaque fois une rencontre de premier ordre entre l’exceptionnel patrimoine champenois et la création contemporaine (on pourra les découvrir toutes ici), poursuivant là une impulsion donnée à sa maison dès 1882 par Madame Pommery avec la commande de bas-reliefs monumentaux au sculpteur Gustave Navlet. De monumental, il est à nouveau question cette année avec l’exposition imaginée par Fabrice Bousteau, rédacteur en chef de Beaux-Arts Magazine :

« Chaque individu est composé d’environ 60 000 milliards de cellules qui abritent chacune des molécules d’ADN tellement serrées et repliées que si on les dépliait leur longueur totale serait équivalente à trois millions de fois le tour de la terre. Nous sommes gigantesques ! Le gigantesque tient de l’exploit, du défi aux possibles et exprime aussi le fabuleux. (…) L’exposition Gigantesque ! cherche à montrer les démesures des artistes aujourd’hui : des idées et des recherches qui tiennent du colossal mais aussi de l’incroyablement minuscule. Hors norme. Hors échelle. » Cette treizième “Expérience Pommery” qui réunit plus d’une vingtaine d’artistes français et étrangers est visible au domaine jusqu’au 31 mai 2017.


Ci-dessus, le film Les balayeurs du désert (2003) de l’artiste Su-Mei Tse est projeté dans les caves Buenos Aires et son œuvre Some Airing (2008) est installée dans la crayère n°18.
Ci-dessous, dans l’ordre, l’installation de Pablo Valbuena dans le grand escalier menant aux crayères, l’installation interactive Guernica in sand de Lee Mingwei occupe la crayère n°16 et Le hibou ainsi que les autres installations vidéo de Bertrand Gadenne sont visibles dans les caves Manchester et Bristol.


Pablo Valbuena, Installation in situ, lumière et son, 2016.
Pablo Valbuena, Installation in situ, lumière et son, 2016.

Lee Mingwei, Guernica In Sand.
Lee Mingwei, Guernica In Sand.

Bertrand Gadenne, Le hibou, 2005. Photo : Marc Loyon.
Bertrand Gadenne, Le hibou, 2005. Photo : Marc Loyon.

J’ai bu du vin nature au Laurent

C’était mercredi, dans la pâle lumière d’un joli soleil d’hiver qui envahissait la table en jouant avec les nuages. Un déjeuner tout près du bonheur parfait avec notre cher Henry Marionnet, l’un des plus brillants vignerons de France. Il voulait absolument que nous goûtions son vin le plus fou, un gamay en primeur issu de vignes plantées franc de pied (non greffée) et vinifié sans soufre ajouté. Une sorte de course en sac avec un pied attaché dans le dos. Évidemment, si nous sommes là, c’est que Marionnet est sûr de son coup, de sa « grande première mondiale ». Il a tiré 6 000 bouteilles de sa parcelle de 1,3 ha…

Lire la suite ici sur le blog bonvivant

Calon-Ségur en verticale

Demain soir, le caviste parisien Legrand Filles et Fils dédiera sa dégustation du mardi aux vins de Calon-Ségur, grand cru de Saint-Estèphe classé en 1855 dont la direction technique est assurée depuis 2006 par Vincent Millet. Le directeur du château depuis 2012, Laurent Dufau, sera présent pour commenter cette verticale 2011-1989 qui rendra compte de l’évolution du « plus septentrional des crus classés du Médoc et l’un des plus réputés de son appellation », une propriété qui revient sur le devant de la scène un peu plus à chaque millésime, tous les moyens ayant été mis en œuvre pour la hisser à nouveau à la hauteur de son histoire. Tarif 160 euros le dîner-dégustation, menu, renseignements et réservation ici.



Les vins :
Château Capbern Gasqueton 2011
Le Marquis de Calon 2011
Château Calon Ségur 2011
Château Calon Ségur 2008
Château Calon Ségur 2005
Château Calon Ségur 2001
Château Calon Ségur 1998
Château Calon Ségur 1989

Les Trente Glorieuses du champagne ÉPISODE 1 : 1985-1995, la révolution du capital

De 1985 à aujourd’hui, la Champagne et le champagne ont vécu une période extraordinaire d’une histoire pourtant déjà riche en épisodes glorieux. Alliant transformation économique et structurelle, perfectionnement technique, arrivée de nouveaux consommateurs et succession de millésimes brillants, ces trois décennies laissent une empreinte forte que nous avons choisi de raconter tant sur le plan de son histoire que sur celui, inédit, de ses plus grands vins.
Retrouvez l’intégralité de l’article de Thierry Desseauve dans EN MAGNUM #06 (pages 52 à 63).


Une dégustation inoubliable

Revivre aujourd’hui trente ans d’histoire du champagne et plus de vingt millésimes, c’est possible verre à la main. Nous avons demandé aux plus grands producteurs champenois de choisir sur chacune des trois décennies (1985-1995, 1995-2005, après 2005) la cuvée millésimée de leur production qui caractérise selon eux le mieux cette époque. Ces 127 cuvées, nous avons eu le privilège de les déguster une à une les 11 et 12 octobre 2016. 

ÉPISODE 1 : 1985-1995, la révolution du capital

ÉPISODE 2 : 1995-2005, l’effet Millenium (vidéo à venir)

ÉPISODE 3 : 2005-2015, retour à la terre  (vidéo à venir)

Gérard Bertrand, le bio-man du Languedoc

L’homme fort du pays est aussi très fort en bio. Avec les trois quarts de son vignoble en bio ou  biodynamie, il est mieux que la moyenne

Sa haute stature et son air détendu très sudiste pourraient laisser croire à de la nonchalance. Mais non. Il est clair, net et précis autant qu’il est possible. Il s’y applique, soucieux qu’il est de convaincre et de transmettre une sorte de message. Gérard Bertrand est un passionné et un « partageux ». Son implication de longue date dans une viticulture la plus propre possible ne constitue pas un axe de communication, c’est plus personnel. Pour autant, il n’invoque pas la conservation de la planète de ses enfants ou, a contrario, les obligations faites par le grand commerce global. Non, du bio et de la biodynamie, il expose les contraintes et les résultats sans effet ni extase, plutôt froidement. Les faits, rien que les faits. On évite ainsi les incantations, pas mal.

Il a choisi la biodynamie
Il faut dire qu’il n’est pas au bout du processus, mais son but est fixé : « 30 % de nos vins sont aujourd’hui bio ou en biodynamie, notre objectif est de passer à 50 % d’ici 2020 et 70 %, voire 80 %, en 2025. » Lui, il a choisi la biodynamie. Sur les 600 hectares de ses domaines et châteaux, 450 sont certifiés ou en cours de conversion. On sent que c’est pour lui une démarche majeure, un engagement sûrement, mais pas une prise de tête. Pour être un vigneron passionné, il est aussi un chef d’entreprise qui fait attention à ce qu’il fait. Et 250 collaborateurs, c’est une responsabilité dont il a une conscience certaine. Alors, pour assurer le développement, Gérard Bertrand, la marque, c’est aussi 2 500 hectares de vignes sous contrats, ce qu’on appelle ailleurs des approvisionnements, dont plus de la moitié est conduite en bio. « Cette transition est au cœur de notre histoire », assure-t-il avant de développer.

Lire la suite ici sur le blog bonvivant