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Grange 2012, les accessoires

Deux flacons exceptionnels ont été créés par la cristallerie Saint-Louis pour accompagner le lancement du millésime 2012 de la cuvée icône du domaine australien Penfolds.

Destiné à accueillir une impériale de grange (six litres), le Penfolds Aevum Impérial en photo ci-dessous est un ouvrage d’art qui a été produit en petite quantité et ne sera disponible qu’au Penfolds Magill Estate, dans le sud de l’Australie (125 000 euros).

Plus accessible, la carafe Penfolds Aevum Decanter conçue pour « magnifier la dégustation » du grange 2012 sera proposée en édition limitée chez une sélection de cavistes à travers le monde (1 500 euros).

grange2012-penfolds

Chablis, l’annus horribilis

Nous publions ci-dessous les commentaires de Michel Laroche sur ce terrible millésime 2016. Au domaine d’Henri, le vignoble familial des Laroche (l’autre est à l’origine d’Advini, en lire plus ici), la « moitié de la récolte était virtuellement perdue » dès le 1er juin. Et ce cas n’est pas isolé, Michel Laroche serait surpris, écrit-il, « si Chablis dans son ensemble déclarait mieux qu’une demi récolte. »

« En 50 ans de vie à Chablis je n’avais pas encore connu de conditions aussi difficiles. Tout est allé de travers, gel très sévère fin avril sur la partie sud-est du vignoble, grêle dévastatrice à la mi-mai et fin mai. Et un malheur n’arrivant jamais seul, le printemps a été littéralement absent. Pluie incessante et froid ont prévalu jusqu’au 22 juin, premier jour de beau temps après ce printemps inexistant générant une fleur tardive qui s’est terminée les derniers jours de juin avec, en prime, une attaque de mildiou extrêmement virulente. (…) Nous n’avons pas su la combattre avec nos méthodes « bio » et elle a au final fait davantage de dégâts que le gel et la grêle réunis, nous laissant devant une récolte ridicule en volume. Pour nous c’est très exactement 13,26 hectolitres par hectare de rendement moyen, une misère !

Nous n’avons même pas tenté de récolter les vignes gelées car il n’y avait strictement rien, aucune grappe de deuxième génération, rien de rien ! Juillet et août ont été particulièrement ensoleillés et chauds, septembre a été très beau. Nous avons débuté la vendange le 23 septembre pour la terminer trois jours et demi plus tard, record absolu de rapidité tant la récolte est minuscule. Pour nous consoler, nous pourrons compter sur une bonne qualité, voire très bonne pour les plus belles parcelles avec des degrés qui ont atteint 12,7 dans les Fourchaumes, une jolie acidité et de beaux arômes sur les moûts. Les très petits rendements ont sans doute contribué à apporter une matière concentrée. Nous commençons dès maintenant à prier Saint Vincent pour qu’il nous prépare une belle récolte en 2017 ! »

L’image ci-dessus, photo des parents de Michel Laroche, Henri et Madeleine, prise en 1961 lors du repas de vendanges, est extraite de la vidéo ci-dessous.

Mes magnums (24) : un vacqueyras bio

Domaine Montirius, cuvée Minéral, vacqueyras 2012

Ce qu’il fait là
Un blanc d’été, c’est pour ça. Un blanc d’un pays de rouges. Un blanc élevé à l’abri des Dentelles de Montmirail. Un blanc, quoi.

Pourquoi on l’aime
Sur moins de deux hectares, le domaine produit ce vin élevé en bouteille (ou en magnum), mais pas sous bois, qui devient très élégant avec une finale légèrement saline. Bref, le vin qui donne faim et soif.

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Decelle Villa, saint-aubin premier cru, sur-gamay 2010

Decelle Villa, saint-aubin premier cru, sur-gamay 2010

LE VIN : Du négoce haute couture pour ce cru où l’énergie et la subtilité font penser aux pulignys voisins. L’élevage est parfaitement intégré et ce vin offre une intensité rafraîchissante qui séduit.

15,5/20

LE DOMAINE :

Olivier Decelle (château Jean-Faure et mas Amiel) et Pierre-Jean Villa (Côte-Rôtie, Condrieu, Saint-Joseph) ont constitué une winery à la bourguignonne qui trace bien son chemin. Ils ont quelques hectares du côté de Savigny et ils achètent également des raisins. Ils ont confié la direction technique à Jean Lupatelli, un vinificateur de talent qui surveille et contrôle tous les approvisionnements avec une grande perspicacité.

Le riesling, un blanc pour le monde

Ce cépage a toutes les exigences de sol, de pente, d’exposition, de températures. Pourtant, il a trouvé son expression partout dans le monde. Et il fait bien tout ce qu’on lui demande, du sec au liquoreux. étrange, le riesling

Le chardonnay a conquis la planète et on le comprend. Cépage moderne, mondain, il s’adapte à tous les climats, tous les maquillages, toutes les modes, tous les goûts et toutes les gastronomies. Il lui arrive même de donner le meilleur de terroirs exceptionnels, mais enfin quand on mange un raisin bien mûr, il n’exprime pas grand-chose en dehors de son sucre. C’est donc le ferment et l’imagination créatrice humaine qui l’exaltent. Avec le riesling, c’est différent, les petites baies ont quelque chose d’unique en matière de fruité, de fraîcheur, de subtilité dans les différences aromatiques et tactiles d’un terroir à l’autre, que je trouve vraiment incomparable. Stoltz, le grand ampélographe du XIXe siècle, natif d’Andlau et propriétaire au Kastelberg, trouvait dans le raisin des notes uniques de cannelle, d’orange amère, de poivre et de clou de girofle qui sont exactement ce que l’on goûte aujourd’hui. Les spécialistes des arômes reconnaissent là la présence de précurseurs terpéniques. La fermentation évidemment les accentue et produit des molécules de linalol, de nérol, de géraniol, de citronnellol, entre la citronnelle et la rose, que le riesling partage d’ailleurs avec le traminer et le muscat et qui, en vieillissant en milieu réducteur, sans oxygène, comme dans la bouteille, évoluent vers l’hydrocarbure et les fameuses notes dites pétrolées, particulièrement sur les terroirs riches en fossiles calcaires ou en minéraux comme le schiste. Si l’on presse trop fort les peaux où se trouvent ces précurseurs ou si l’on triture trop la vendange, on accentue cette tendance jusqu’à la caricature et à la saturation.
Comme par hasard, la génétique confirme cette nature unique de raisin : on n’a pas vraiment encore élucidé le mystère de l’origine génétique du riesling, mais on est à peu près sûr qu’il a des liens forts avec le gouais blanc, mère du chardonnay et tante du traminer et, donc, un rapport étroit avec le furmint, le savagnin, l’elbling du Luxembourg. Ce qui commence à rendre plus claire l’énigme de son implantation en Europe et nous permet d’admirer encore plus les intuitions de Stoltz. Le mot riesling n’apparait que vers 1435 dans la Rheingau, mais évidemment le cépage existait depuis longtemps. Le premier à faire planter des vignes en Rhénanie fut Louis II dit le Germain, vers 840. Stoltz est persuadé que c’était déjà le « gentil aromatique », qu’il se refuse à appeler riesling en raison de son origine qu’il jugeait française, ce que corrobore le nom d’un autre très ancien cépage de la Rheingau appelé orleaner. Si l’on songe que le sauvignon antique de Château-Châlon avant la Révolution française était sans doute déjà le savagnin ou une forme de traminer et que des descriptifs aromatiques précis d’un sauvignon de la région de Vendôme correspondaient exactement à sa vision du riesling, il y avait un pas que Stoltz sautait allègrement. En attendant que la vérité éclate, la version officielle actuelle est que le riesling est probablement un descendant de lambrusques locales de la vallée du Rhin, fécondées par le gouais, planté également avec parcimonie dans des vignobles seigneuriaux ou ecclésiastiques d’Alsace et, plus largement et beaucoup plus tard, tout au long du XIXe siècle, dans le reste de l’Alsace et de la Moselle allemande, en Europe centrale, puis au-delà des mers en Afrique du Sud, en Australie et en Californie. Partout, ce cépage très exigeant ne se plaît que sur des terrains bien drainés, aimant les fortes pentes, une floraison par temps frais et une maturation lente, acceptant les étés continentaux chauds si les nuits restent fraîches, ce qu’il trouve évidemment à la perfection à la limite nord de la culture de la vigne en Europe. Ses peaux acceptent parfaitement le botrytis s’il se développe sur un raisin mûr, ce qui permet en dehors d’un type de vin sec de produire de beaux moelleux ou liquoreux, mais en toutes petites quantités. Comme il est cultivé en climat froid et récolté fin octobre, début novembre, les levures sont à la peine et souvent les fermentations s’arrêtent avant 10 degrés d’alcool transformé, ce qui explique l’équilibre original des vins allemands, encore renforcé par l’homme qui peut aussi muter au SO2 pour ne pas dépasser 8 degrés. Le sucre restant préserve le fruit et équilibre la forte acidité. En Alsace, et même de plus en plus souvent en Allemagne ou ailleurs, en réduisant les rendements et en prenant des risques pour vendanger tard, on obtient des raisins qui peuvent atteindre 13 degrés d’alcool naturel ou plus et rivaliser avec les plus grands chardonnays comme grands vins secs de gastronomie.Malgré les 3 400 hectares plantés en Alsace et les efforts de sommeliers et de cavistes passionnés, les amateurs français ne connaissent souvent pas bien la valeur des vins les plus réussis de ce cépage, qu’ils adopteraient pourtant immédiatement comme une gloire nationale. Ils ne savent pas ce qu’ils perdent.

Mes magnums (23) : un corbières-boutenac bio

Château de Caraguilhes,
cuvée Solus, corbières-boutenac 2013

Ce qu’il fait là
Un chablis de belle origine a sa place dans toutes les portes de frigo. Il y a très peu d’occasions qui écartent le chablis. Un beau chablis, c’est frais, tranchant, aromatique, donc indispensable.

Pourquoi on l’aime
C’est un vin du désert des Corbières, produit dans une propriété sauvage en surplomb d’une vallée de vignes et de bosquets. C’est d’une beauté de commencement du monde. Vous n’irez pas, vous devriez.

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Vendanges en Provence au château Rasque

2016 ne laissera pas le souvenir d’un millésime facile en Provence. Le déficit en eau constaté dès la fin de l’hiver n’a fait que s’aggraver pendant un printemps sec, contrairement aux vignobles situés plus au nord, et un été qui le fut tout autant. La vigne a souffert, une petite pluie fin août a débloqué la maturité et 40mm d’eau vers la mi-septembre ont permis de récolter un volume raisonnable, en léger retrait par rapport aux moyennes connues dans les côtes de Provence mais les vignerons pouvaient craindre bien pire. Le principal problème pendant les vendanges sera une hétérogénéité forte, certaines grappes pouvant héberger des raisins encore verts, des raisins bien mûrs et des raisins passerillés.
Le château Rasque est une création de toutes pièces, 30 hectares de vignes pris sur la forêt dans les années 1980. C’est la seconde génération de la famille Biancone qui le mène aujourd’hui, avec à sa tête la pétillante Sophie secondée par Enzo, le dernier d’une fratrie de cinq très unie. Petit paradis de verdure à quelques kilomètres des Arcs et de Draguignan, Rasque est une superbe propriété construite par le père, un maçon d’origine italienne. Le sens du beau se perçoit dans les chais et le bâti, une architecture classique provençale revisitée par un amoureux de la renaissance italienne avec force clefs de voute et statues néo-classiques. Un peu d’oenotourisme complète la production viticole avec quatre chambres superbement décorées et un immense espace pour des évènements accueillant jusqu’à 300 personnes.

Les vins

– Cuvée Alexandra, rosé 2015 : grenache noir et cinsault à parité dans cette cuvée très nette, bien fruitée, de bonne longueur. Une belle réussite dans l’AOP côtes de Provence. On pourra la boire jusqu’à la fin de l’année.
15/20 17,20€

– Clos Madame, rosé 2015 : assemblage de 80% de syrah complétée par du rolle (également appelé vermentino). Plus de matière encore que dans la cuvée Alexandra. Ce clos a une inspiration bandol évidente bien qu’il ne contienne pas de mourvèdre. C’est un rosé puissant, de gastronomie, délicieux maintenant, et qui pourra être bu jusqu’en 2017.
15,5/20 22€

– Blanc de blanc 2015 : le second terme blanc est ici orthographié sans s final car il est issu du seul cépage rolle. Ce qui ne l’empêche en rien de développer sa finesse, son charme sur de beaux amers et une pointe d’iode délicate en finale. Très frais, à boire dans l’année.
15/20 19€

Un espace dédié au temps

La maison Rémy Martin vient d’ouvrir à Pékin, dans le cadre du grand magasin SKP (dont les « sept étages consacrés au luxe et à l’art de vivre » sont une référence sur le continent asiatique), un écrin uniquement dédié à son cognac Louis XIII. Première pour la marque, qui se positionne ici « comme un acteur à part entière de l’industrie du luxe », cet endroit ont l’agencement a été confié à l’agence d’architecture d’intérieure RDAI décline différents espaces de rencontre avec l’histoire et l’élaboration de ce célèbre assemblage de 1 200 eaux-de-vie, dont les plus jeunes ont au moins quarante ans. 


Eric Vallat, le directeur général de la maison Rémy Martin, estime que l’ouverture de cette boutique « peut changer les règles du jeu dans l’univers des spiritueux », l’espace permettant « d’instaurer un dialogue direct » avec les clients. Qu’ils soient connaisseurs de ce cognac « icône de l’art de vivre et de l’excellence à la française », comme le définit Ludovic du Plessis, directeur exécutif international de la marque, ou amateurs d’un artisanat d’exception, l’idée est de leur permettre de « vivre une expérience » incomparable, un voyage au cœur des savoir-faire qui ont cours dans les chais cognaçais de la maison.

Hommage au temps qui passe, notamment via une œuvre interactive qui rend compte de ses effets sur le cognac (La Roue du cycle du temps, en photo ci-dessus), cette boutique met en scène de façon luxueuse le caractère exclusif de ces carafes abritant « le travail de quatre générations de maîtres de chais sur cent ans » (toutes les éditions permanentes et limitées y sont disponibles) et propose à ses visiteurs des dégustations de Louis XIII en accord avec une sélection de mets (caviar, jambon ibérique de Bellota, etc.) choisis par le chef de la maison Rémy Martin, Philippe Saint-Romas.

L'Eternity Room de la boutique Louis XIII de Pékin reçoit les dégustations privées et les invités de marque.
L’Eternity Room de la boutique Louis XIII de Pékin reçoit les dégustations privées et les invités de marque.

Jayer au sommet

Hier, lors de la quatrième vente aux enchères en ligne de l’année organisée par le cabinet genevois spécialisé dans les vins d’exception Baghera Wines et consacrée aux French Terroirs, les amateurs de grands crus du monde entier ont établi un record autour d’un lot constitué de douze bouteilles de vosne-romanée 1993 du domaine Henri Jayer, adjugé un peu plus de 56 000 euros (61 200 francs suisses). Ce résultat fait de cette rare étiquette « le vin le plus cher jamais adjugé en ligne et en Suisse. » La prochaine vente aux enchères en lignes de Baghera Wines se tiendra le 25 octobre et sera notamment dédiée aux vins de Bordeaux en grands formats, le catalogue sera disponible ici dès demain.

De vin et de bois

L’abbaye de Noirlac (18) accueille aujourd’hui la quatrième édition du concours international de vins élevés en fûts de chêne, l’International Wine & Barrel Competition d’Alliances du Monde, et la Fédération des tonneliers de France, qui représente cinquante entreprises installées dans les principales régions vinicoles françaises, est à nouveau partenaire de l’événement cette année.

Lancé en 2013 par l’association Forum œnologie, qui organise différentes confrontations de vin au niveau mondial, mais aussi des colloques scientifiques, des formations et le festival de films sur la vigne et le vin Œnovideo, ce concours vise à « rassembler et sélectionner les meilleurs vins élevés en fût de chêne avec comme principe d’évaluation l’harmonie entre le vin et le chêne. »

Accompagnatrice dès l’origine de cette compétition distinguant cette méthode d’élevage et mettant en lumière « le savoir-faire de ses adhérents, largement reconnu, en France comme à l’étranger » (en 2015, 64 % de la production a été exporté, principalement vers les Etats-Unis, l’Espagne, l’Australie et l’Italie), la Fédération des tonneliers de France se félicite de son caractère pérenne.

Cette session 2016 donnera l’occasion à l’ensemble des experts-jurés, comme à tout professionnel qui en fait la demande, d’approfondir « leur habileté à percevoir les meilleures alliances et harmonies vin-bois de chêne » via le programme mis en place par le cercle Science & Culture d’Alliances du Monde, dédié à la recherche et au partage de connaissances sur le sujet et soutenu par la tonnellerie française.