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Le roi Chambertin


Amalgaire, Claude Jobert, le docteur Marion,

Napoléon et les autres.
La grande et la petite histoire de ce cru d’exception…


L’histoire du cru


Je ne suis pas historien et ce qui suit dépend largement de sources livresques comme le livre du docteur Lavalle , écrit au milieu du 19e siècle mais surtout du livre indispensable de Jean-François Bazin (Le Grand Bernard des vins de France), lui-même descendant de propriétaires d’une partie du cru. Je n’ai ni sa verve ni sa profonde connaissance de la saga du village de Gevrey mais je pense réunir ici des faits de façon plus claire et plus organisée autour du concept de cru. Je ne souhaite qu’une seule chose c’est qu’un historien local, à partir d’une nouvelle lecture des textes le concernant, se serve du Chambertin, sans doute la vigne de Bourgogne la plus documentée, comme modèle historique de la notion de cru.
Un cru c’est à la fois une vigne, un vin, une réputation commerciale liée à sa qualité, et ensuite seulement une place dans une hiérarchie par rapport aux crus voisins.
Commençons par la vigne, qui en Bourgogne est à la fois un climat, c’est-à-dire une situation précise sur un coteau, dont la nature du sol, l’exposition modèle le vin, et un lieu-dit, c’est-à-dire un nom. L’histoire de la vigne et celle du nom sont souvent décalées. Commençons donc par la vigne.
Nous savons par des fouilles qui ont permis par exemple de retrouver à Gevrey (au lieu-dit Carougeot) des restes de bains de villa gallo romaine, que les Romains ont certainement planté de nombreuses vignes dans le secteur sud de Dijon. Au sixième siècle de notre ère Grégoire de Tours parle de nombreuses vignes de cette région et de leur nectar qu’il compare à celui de Falerne, modèle historique de tout grand vin dans l’antiquité romaine. Au même moment ou presque, en 640, nous savons qu’Amalgaire, duc de Bourgogne, cède une vigne à Gevrey à la toute jeune abbaye de Bèze. Bèze est une petite bourgade au nord-est de Dijon qui n’a sans doute jamais vu de vignes et les moines de l’abbaye ont certainement choisi ce coteau de Gevrey pour sa capacité à produire du bon vin. Bèze conservera le cru jusqu’en 1219, finissant après de longues querelles au chapitre de Langres, qui possédait déjà l’église de Gevrey. Lors de cette cession la vigne achetée est certainement ceinte de murs et possède même une chapelle construite en 1155.

Contrairement à une image bien ancrée dans le public, les moines et encore moins les chanoines, ne travaillent eux-mêmes leurs vignes mais les font cultiver à bail par des vignerons locaux. Les vicissitudes de l’histoire et certainement les changements climatiques (nous n’avons rien inventé) conduisent à des périodes de prospérité puis de déclin. C’est le cas au début du 17e siècle, avant le réchauffement intense du climat sous Louis XIII, où un bail de 1627 signale que la plupart des vignes d’un clos qui désormais couvre exactement sa surface actuelle (14 à 15 hectares) sont en friche. Ce bien ne rapportant rien, on assiste alors à une sécularisation progressive de ces vignes, par le moyen de baux à cens annuels et perpétuels, passés entre l’Église, propriétaire et des fermiers appartenant à la noblesse de robe. Ainsi, en 1627, Langres loue le clos à un certain Claude Jomard, avocat au Parlement de Bourgogne. Ce bail se transforme en 1651 en bail à cens perpétuel. Autant dire que le fermier devient inexpugnable malgré d’innombrables procès avec les propriétaires. Après Claude Jomard on retrouve comme fermier un Chevignard (le nom est encore bien connu aujourd’hui, porté par le grand chancelier des chevaliers du Tastevin), puis un Perreney de Vellemont, puis enfin le fameux Claude Jobert de Chambertin qui commence par être simplement Claude Jobert. C’est le premier à réunir sous le nom de Chambertin des vignes provenant du clos de Bèze et de vignes voisines. Le nom même de Chambertin n’est documenté qu’au 13e siècle, bien après celui du clos de Bèze, et désigne un ensemble de terres vignes et bois entre Gevrey et Morey sous l’appellation Campus Bertini, champ de Bertin. Bertin, comme le rappelle Jean-François Bazin, est un nom propre d’origine burgonde (Berht) signifiant « célèbre ». Des vignes de ce Champ Bertin, jouxtant les murs du clos de Bèze sont échangées en 1276 avec l’abbaye de Cluny (qui malgré ses ambitions n’a jamais pu acquérir le clos voisin), par Guillaume de Grancey, qui ne devait pas avoir des vignes sur des terroir de second ordre ! Un cadastre (terrier) de 1566 signale l’existence d’un Grand Chambertin (20 ouvrées, 8,56 ha) et d’un Petit-Chambertin (10 ouvrées) comme on distingue aujourd’hui dans le Musigny, le Grand et le Petit. L’addition des deux définit une superficie absolument identique à celle du cru actuel.


chambertin (2)

 


L’excellence du travail


Claude Jobert, nous y revenons, est à la fois marchand de vin (fournisseur de la cour palatine) mais surtout un grand notable, propriétaire de l’office de greffier en chef des Monnaies à Dijon et aussi conseiller – secrétaire du Roi, qui lui accorde la noblesse tout en lui permettant de commercer sans déroger. Il est certainement très fier de son vin et fait donc rajouter le nom de celui-ci au sien ! Corroborant cette fierté, liée à l’excellence du travail et surtout à une sélection stricte des cuvées, le prêtre Claude Arnoux, auteur d’un petit livre en 1728 sur les vins de Bourgogne, le premier à éditer une petite carte et à donner des jugements de valeur, écrit que le Chambertin (assimilant sous un même nom le clos et les vignes voisines) est le plus « considérable des vins de Bourgogne, celui qui renferme les qualités de tous les autres et n’en n’a pas les défauts », anticipant la fameuse définition de Gaston Roupnel « tout le grand bourgogne possible ! ». Il indique aussi que le prix de vente à Londres est le double des autres vins, ce qui est, on le sait, le signe d’une hiérarchisation par le public, créatrice de la notion même de grand cru. La côte de Nuits dépasse en notoriété la côte de Beaune et Louis XVI selon son inventaire de cave de 1783 boit en dehors des vins fortifiés de Madère, Tokay, Constance, du clos Vougeot, du Richebourg, de la Tâche, du Chambertin, de la Romanée Saint-Vivant. De même Thomas Jefferson fait envoyer à la Maison Blanche en 1803 cent douzaines de bouteilles de Chambertin. Napoléon Bonaparte, dont c’est le vin favori, donne enfin sa dimension impériale au cru, que je tiens à rappeler à notre cher Président Nicolas Abstême premier ! La sécularisation des deux vignes sera complète avec les ventes comme Biens Nationaux des propriétés de l’Église de 1791. Parmi les acheteurs plus ou moins directs, le célèbre banquier Ouvrard (qui sera à la tête d’un véritable empire viti-vinicole comprenant l’intégralité entre autres du clos Vougeot) et, Jean-François Bazin aime à le rappeler, un certain ancêtre à lui, Claude-Antoine Gelquin, limonadier de son état, ce qui montre un élargissement sociologique de la propriété !

crédits photo d’ouverture : www.vins-bourgognes.fr

 

Le cru Chambertin quant à lui naît d’une délimitation des tribunaux de 1931 et 1932, fondée sur des usages commerciaux loyaux et anciens, car beaucoup de producteurs de vignes voisines de deux précédentes auraient voulu se placer sous l’ombre tutélaire du mot magique Chambertin, et même le clos Saint-Jacques, remarquablement situé et producteur d’un vin de grande classe, mais sur un coteau quand même non contigu ! On tranchera à la normande en autorisant pour ces vignes voisines, le mot Chambertin (comme d’ailleurs le village de Gevrey l’avait fait avec beaucoup de sagacité et de malice) mais en seconde position, après le nom du lieu dit d’origine. Donc Charmes-Chambertin et pas Chambertin-Charmes ! Mais rien pour le clos Saint-Jacques, le comte de Moucheron, alors seul propriétaire ayant indisposé les juges. On ne peut leur en vouloir car cette réunion aurait été abusive. Le décret officiel de 1937 créant les grands crus d’appellation d’origine contrôlée reprend les principes de ces délimitations judiciaires, mais autorise, à la demande du président du syndicat de défense du Chambertin, le général Rebourseau, de vendre comme Chambertin, sans clos de Bèze, le vin du clos de Bèze mais pas l’inverse. Cela à vrai dire l’arrangeait car il n’avait pas assez de volume des deux pour réussir deux cuvées différentes. L’inverse n’est en revanche pas possible, non pas parce que le vin est moins bon, mais parce que l’histoire en avait, bien avant ce décret, décidé ainsi. La seule chose que crée le décret c’est de conférer la même valeur officielle à tous les vins issus de ces deux crus, les bons comme les moins bons, alors qu’auparavant c’était le producteur qui décidait de ce qui était le meilleur ou non et le vendait à son juste prix. Il n’est pas sûr que le public y ait gagné, car on imagine les réticences du vigneron à ne pas revendiquer pour un vin même moyen ce à quoi il a droit !

 

À suivre >Les fondements de la qualité… > »Mes vins références » Michel Bettane… >Les propriétaires…

 

La France aime le vin

Comme à son habitude, Vinexpo fait précéder la tenue prochaine de son salon international du vin et des spiritueux (à Bordeaux, du 14 au 18 juin 2015) de la publication d’une étude détaillée portant sur la « consommation mondiale, la production et les échanges internationaux des vins et spiritueux », accompagnée de prévisions à cinq ans.

Confiée chaque année depuis treize ans au cabinet IWSR, pour International Wine and Spirit Research, cette recherche couvre 114 marchés de consommation et 28 pays producteurs. Entre 2009 et 2013, la consommation mondiale de vin a augmenté de 2,7 % pour s’établir à près de 2,65 milliards de caisses de 9 litres (environ 31,8 milliards de bouteilles). L’étude anticipe une croissance de +3,7 % ces cinq prochaines années et une consommation mondiale de 2,73 milliards de caisses en 2018.

Premier pays producteur de vin, la France est aussi le premier pays consommateur en volume de vin rouge comme de vin rosé. Les nouvelles habitudes de consommation concernant ce dernier, désormais apprécié tout au long de l’année et plus seulement aux beaux jours (76,8 millions de caisses de douze bouteilles en 2014 quand le vin blanc représente 43,8 millions de caisses), permettent d’envisager une poursuite de la progression de sa consommation (+0,5 % d’ici 2018).

Seul marché du Top 10 des consommateurs de vin à afficher une hausse de sa consommation entre 2012 et 2013, les Etats-Unis sont devenus en 2014 le premier pays consommateur de vins tranquilles au monde en volume avec 339,6 millions de caisses. La France se classe deuxième en volume (avant l’Italie) avec 296,4 millions de caisses. Elle est également en deuxième position, derrière les Etats-Unis et devant le Royaume-Uni, en ce qui concerne le chiffre d’affaires lié à la vente de vins tranquilles.

Si la consommation française totale de vin poursuit la baisse entamée dans les années 70 avec -4 % enregistrés entre 2009 et 2013, l’étude Vinexpo-IWSR indique que « la courbe de ce déclin » devrait s’adoucir pour atteindre -2,8 % et un volume de 288,2 millions de caisses à l’horizon 2018. Parmi les facteurs contribuant à cette stabilisation, la « hausse de la distribution des catégories de vin bon marché et premium » dans les bars à vin, dont le succès auprès d’un public qui s’était éloigné de la consommation de vin ces dernières années « contribue à un élargissement du panel » des amateurs.

Le boum de l’effervescence

Parmi les différentes tendances du marché mondial du vin et des spiritueux détaillées par l’étude Vinexpo-IWSR dont nous vous parlons également ici, l’une des plus notables est la forte accélération de la consommation mondiale de vins effervescents, hors champagne. Pendant que ce dernier subissait une baisse de 1,4 % de sa consommation au niveau mondial « essentiellement due à un rétrécissement sur les trois principaux marchés, la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis », le prosecco, déjà bien implanté aux Etats-Unis, doublait ses exportations en vendant un million de caisses supplémentaires au Royaume-Uni.

Le cava espagnol a également vu sa consommation s’accélérer fortement en 2013, notamment avec une « importation plus importante en Belgique, au Nigeria et en France. » Deuxième marché mondial pour les vins effervescents, derrière l’Allemagne et devant la Russie, avec plus de 30,2 millions de caisses consommées, la France apprécie de plus en plus le riche éventail de vins produits dans l’hexagone (crémants) comme en Italie. En 2013, les vins effervescents représentaient 8 % de la consommation mondiale de vin, un chiffre devrait être porté à 8,9 % en 2018 selon les prévisions de l’étude Vinexpo-IWSR.

Concernant le champagne, le pessimisme n’est pas de mise. L’étude pointe le fait que de nombreux marchés sont en constante progression, comme par exemple l’Australie et le Japon, et l’interprofession a annoncé il y a peu un retour à la croissance en 2014 avec une hausse des expéditions de 1% en volume par rapport à 2013 (lire le communiqué complet ici).

Chez Marcel


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Menu : Formule à 19€
Accueil : jusqu’à 22h. Fermé le samedi et dimanche. Fermé à Noël et en Août.
7, rue Stanislas – 75006
Métro : Notre-Dame-des-Champs
Tel : 01 45 48 29 94
Pierre Cheucle, Eric Zbyrad

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Que du bonheur ! Un patron heureux de partager avec les clients les joies de son métier, des tables certes serrées mais drôlement sympathiques et un cadre resté dans son jus avec obligation de visiter la cave accessible uniquement depuis le comptoir. Et la cuisine ? Le propriétaire, ancien cuisinier dans les grandes brigades, sait choisir ses produits et la carte recèle quelques heureuses surprises comme le carpaccio de cochon ou la tarte aux pralines roses.

À LA CARTE:

  • Artichaut frais vinaigrette 10€
  • Carpaccio cochon 12€
  • Chèvre chaud aux herbes 11€

 

  • Carré d’agneau rôti 27€
  • Coq au vin 24€
  • Very good tripes 19€

 

  • Mousse Jivara 9€
  • Blanc-manger à la fleur d’oranger 9€

 

Notre sélection

  • Viognier 2010, Domaine du Chêne 29€
  • Bourgogne pinot noir Le Renard 2010, Devillard 29€
  • Bourgueil Les Hauts de la Butte 2010, Jacky Blot 34€
  • Syrah à Papa 2010, Stéphane Montez 29€

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DÉCOUVREZ LA SÉLECTION LEBEY

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Douze rieslings secs, de la tension et des arômes


En douze bouteilles et autant de vignerons, voici douze interprétations des grands terroirs alsaciens


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altenberg

Cave de Ribeauvillé

Altenberg de Bergheim riesling 2012 17,70 euros  18/20

Droit, pur, grand avenir prévisible, une splendide bouteille en préparation, superbe expression du terroir de l’Altenberg (de Bergheim, s’entend !).
CONTACTER LA CAVE
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brand

Domaine Albert Boxler

Brand riesling « K » 2012 NC 18,5/20

Bouche plus riche encore que l’autre cuvée de brand, le botrytis est passé par là mais le vin goûtera parfaitement sec dans 6 à 8 ans, aujourd’hui son volume impressionne, on doit l’attendre pour l’apprécier à sa juste valeur, le temps nécessaire pour qu’il reprenne en tension.
CONTACTER LE PRODUCTEUR
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schlossberg

Domaine Paul Blanck

Wineck-Schlossberg riesling 2010 17 euros 17,5/20

Corbeille d’agrumes et fleurs jaunes, bouche élégante et nerveuse, minéralité bien présente en finale, bel envol.
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clos-st-hune

Domaine Trimbach

riesling Clos Sainte-Hune 2012 NC 19/20

Comme toujours le riesling le moins en place, mais déjà une grande finesse en bouche, avec sous-jacente la minéralité du Rosacker qui se manifeste en fin de bouche. Patience. Il a pour lui la pureté et l’élégance dès sa naissance, il ne les perdra pas.
CONTACTER LE PRODUCTEUR
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weinbach

Domaine Weinbach – Colette, Catherine et Laurence Faller

Schlossberg riesling cuvée Sainte-Catherine 2012 NC 19/20

Sublime ! Dès l’entrée en bouche, la finesse des parfums, avec déjà la présence d’une pointe minérale, la profondeur, la persistance et l’équilibre font de cette bouteille un modèle de pureté.
CONTACTER LE PRODUCTEUR
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zind-umbrecht

Domaine Zind-Humbrecht

Rangen riesling 2012 78 euros 19/20

Quelle verticalité dès la prise de bouche ! Puissance et densité semblent remonter le coteau du Rangen à grandes enjambées, avec un fruité agrumes gourmand plutôt étonnant à ce stade. Grande bouteille.
CONTACTER LE PRODUCTEUR
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lorentz

Gustave Lorentz

Kanzlerberg riesling 2005 24,45 euros 17,5/20

Nez très pur, délicat, menthe poivrée et citron confit, bouche dense et serrée, il goûte plus jeune encore que le 2008, tension, avec une belle réserve.
ACHETER
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hugel

Hugel et Fils

riesling Jubilée 2009 28 euros 18,5/20

Très mûr, ouvert, note de pain grillé et de mie de pain, de citron vert, bouche riche, concentrée, longue et fraîche, il commence à très bien goûter mais il montera haut. Les 7 g de sucre résiduel sont complètement assimilés.
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josmeyer

Josmeyer

Brand riesling 2010 35 euros 19/20

Le millésime lui donne un équilibre quasi-parfait, de la droiture, une bouche cristalline, la pureté est magnifique, avec une grande longueur fraîche et dynamique.
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Léon Beyer

riesling R de BeyeR 2008 28 euros 19/20

Pur, tendu, bouche nette, grande pureté et équilibre cristallin, grand avenir prévisible mais absolument pas prêt, le vin va encore gagner en densité et en profondeur en intégrant sa minéralité.
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Louis Sipp

Kirchberg de Ribeauvillé riesling 1976 NC 18,5/20

Ceux qui avaient prédit un déclin rapide de ce millésime sans acidité se sont trompés ! Les nuances terpéniques nobles, alliées aux zestes d’agrumes les plus fins (marmelade), une touche de caramel au lait apportent une fraîcheur et une gourmandise remarquables. Le toucher est onctueux, la définition de bouche nette et précise. Sa couleur est légèrement plus dorée que le 1996 qui le précède, mais il nous régalera encore longtemps.
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Domaine Albert Mann

Furstentum riesling 2012 38 euros 18/20

Une pureté supérieure au schlossberg, une fin de bouche serrée à souhait, mais il faut l’attendre pour qu’il développe toute son énergie aujourd’hui contenue. Sur les 10 prochaines années, buvez le schlossberg ; ensuite, passez au furstentum.
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Les meilleurs de Chablis

C’est sous la direction d’un grand amateur que vient de se dérouler le 29e concours des vins de Chablis. Sommelier titré devenu meilleur caviste indépendant du monde en 2003 (il tient le cellier « Les Agapes » à Auxerre, un retour aux sources familial après une carrière auprès des meilleures tables parisiennes, dont cinq ans dans l’équipe de sommellerie de la Tour d’Argent), Marc Ragaine a présidé samedi dernier l’édition 2015 de cette compétition dont le jury est composé de journalistes, restaurateurs, sommeliers, courtiers, œnologues et des amateurs éclairés.

« Tout ce qui concerne le vin est une passion. Je vis cela intérieurement. Ce sont les vins blancs de Bourgogne que je préfère. J’aime ce chardonnay de l’Yonne qui a la capacité d’être vecteur de ce terroir calcaire, accentué par cette climatologie du nord de la Bourgogne nous apportant des vins alliant minéralité et brillance, pureté et luminosité. Des vins de sapidité. »

Les 304 vins présentés cette année ont d’abord été jugés par 81 dégustateurs. Les échantillons ayant obtenu les meilleures notes lors de cette présélection ont ensuite passé l’épreuve du “super jury”, seul habilité à décerner les médailles. Listés ci-dessous (on pourra retrouver tous les nominés ici), les vingt-huit vins qui ont été récompensés seront les ambassadeurs de l’appellation tout au long de l’année, notamment lors des opérations de communication et de formation menées par le Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB) en France et à l’étranger.

Palmarès du 29e Concours des vins de Chablis :

Petit Chablis 2013
• Médailles d’or :

Alain Geoffroy (Beine)
Domaine de Pisse-Loup (Beine)
• Médailles d’argent :
Clotilde Davenne (Prehy)

Sylvain Mosnier (Beine)
Domaine de la Motte (Beine)
• Médaille de bronze :
Bardet et Fils, SCEA de la Borde (Noyers-sur-Serein)

Chablis 2013
• Médailles d’or :

Domaine Gautheron Alain et Cyril (Fleys)
Domaine Billaud-Simon (Chablis) – Tête d’Or
• Médailles d’argent :
Domaine de la Cornasse (Beine)
La Chablisienne (Chablis) – La Sereine
• Médailles de bronze :
Jean-Marc Brocard (Préhy) – Les Vieilles Vignes de Sainte Claire
Domaine Bernard Defaix (Milly Chablis)

Chablis premier cru 2013, rive gauche
• Médaille d’or :
Domaine Besson (Chablis) – Montmains
• Médailles d’argent :
Moreau et Fils (Chablis) – Vaillons
Domaine Vincent Dampt (Milly Chablis) – Côte de Léchet
Garnier & Fils (Ligny-le-Châtel) – Montmains
• Médailles de bronze :
Daniel Dampt et Fils (Milly Chablis) – Beauroy
Sébastien Dampt (Milly Chablis) – Vaillons

Chablis premier cru 2013, rive droite
• Médaille d’or :
Jean-Paul et Benoît Droin (Chablis) – Fourchaume
• Médailles d’argent :
Jean-Paul et Benoît Droin (Chablis) – Mont de Milieu
La Chablisienne (Chablis) – Montée de Tonnerre
• Médailles de bronze :
Domaine Alexandre Guy & Olivier (La Chapelle-Vaupelteigne) – Fourchaume
La Chablisienne (Chablis) – Fourchaume
Roland Lavantureux (Lignorelles) – Fourchaume

Chablis grand cru 2012
• 
Médailles d’or :
Domaine des Malandes (Chablis) – Les Clos
Jean Collet et Fils (Chablis) – Valmur
• Médaille d’argent :
Jean-Paul et Benoît Droin (Chablis) – Valmur
• Médaille de bronze :
Domaine des Malandes (Chablis) – Vaudésir

Pedro Ferrer reste à la tête de la maison Yvon Mau


Le groupe familial Freixenet*, neuvième producteur viti-vinicole au monde et premier pour les vins effervescents, a acquis la maison Yvon Mau en 2001 (lire ici l’histoire de cette entreprise de négoce en vins de Bordeaux fondée en 1897 par Aristide Mau). En 2007, Yvon Mau cédait sa place à la direction générale à Philippe Laquèche. Depuis le départ de ce dernier en septembre, le PDG de Freixenet, Pedro Ferrer, assurait une “direction provisoire” qui prend aujourd’hui un caractère plus pérenne. Dans le droit fil du « renforcement des synergies entre le groupe Freixenet et sa filiale Yvon Mau, opéré depuis plus d’un an », Pedro Ferrer est donc désormais officiellement en charge de la maison Yvon Mau (et la maison de Champagne Henri Abelé) et des choix stratégiques opérés « pour conforter son dynamisme et sa position d’acteur majeur dans le paysage viticole tant en France qu’à l’export. » Cette décision s’est accompagnée de la nomination Maria Garcia aux fonctions de coordinatrice du groupe Freixenet en France. En décembre 2013, Freixenet avait renforcé la solidité financière et le potentiel de développement de la Maison Yvon Mau avec une augmentation de capital de trois millions d’euros. Une gestion centralisée des achats et un partage des savoir-faire managériaux et techniques, via une liaison renforcée entre les équipes françaises et espagnoles, ont également été mis en place. Conseillère externe du groupe depuis six ans, Maria Garcia a aujourd’hui pour mission de « gérer un projet global d’intégration et de cohésion des filiales de Freixenet. »

* Fondé en 1861, Freixenet est présent dans 150 pays avec 1 720 salariés. Son chiffre d’affaires est de 531 millions d’euros sur l’exercice fiscal 2013-2014.

La Villa Baulieu pour un week-end truffes


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Villa Baulieu
13840 Rognes
T. +33 (0)4 42 50 20 19
F. +33 (0)4 42 50 19 53
E. [email protected]

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La luminosité toscane qui nimbe la Villa Baulieu offre au pays d’Aix un attrait irrésistible qui justifie la mise en service du dernier TGV, Londres-Aix. Construite au XVIIIème siècle, jadis propriété des comtes de Provence, cette villa plus belle que l’Antique constitue désormais un point d’ancrage pour l’aménagement du territoire du goût, avec un TGV (Très Grand Vin) mis sur les rails par la famille Guénant. Lorsque l’hiver frappe à la porte vins et truffes du domaine établissent des saveurs complices : pour l’occasion Eric Sapet, l’étoilé de la Petite Maison de Cucuron joue de la rabasse avec brio.
Contisées de diamant noir, les saint-jacques escortées d’une fine rémoulade de céleri poire a besoin du Villa Baulieu blanc 2012 qui joue sur la qualité de son assemblage rolle, sémillon. Très subtil, Villa Baulieu 2012 est un rouge qui dédicace ses plus beaux tanins au paleron de veau de lait : fondant à souhait, il croise le croquant des premières asperges de Mallemort coiffées de belles lamelles de truffe. Anoblissant le reblochon, la melanosporum joue allègrement avec la tension du blanc 2013 Villa Baulieu à la finale saline.
Ces alliances seront renouvelées le weekend du 31 Janvier et 1er Février, il reste encore quelques places pour les trufficoteurs.

RÉSERVER UN WEEK-END TRUFFES[/col] [/row]


Hubert de Boüard dans le Douro

Le co-propriétaire de Château Angélus prodigue désormais ses conseils à l’équipe de Poças Júnior, une maison installée dans le Douro depuis bientôt 100 ans. Et c’est en compagnie de l’œnologue Philippe Nunes, dont « le cœur est portugais » puisque ses parents le sont (pour lire sa bio sur le site d’Hubert de Boüard Consulting, cliquer ), qu’il est venu travailler les assemblages des vins du millésime 2014 aux côtés de Jorge Manuel Pintão, Maria Manuel Maia and Pedro Poças Pintão, respectivement en charge des vinifications, des cultures et des ventes de cette maison dont ils représentent la quatrième génération.

Si Poças produit du porto depuis sa création en 1918, ce domaine de 100 hectares répartis en trois vignobles (Quinta das Quartas, Quinta de Santa Bárbara et Quinta de Vale de Cavalos) a été l’un des premiers à proposer également, dès 1990, des vins d’appellation d’origine contrôlée douro (Coroa d’Ouro, Vale de Cavalos et Símbolo). Rappelant que le Douro est un endroit où de grands vins sont faits et précisant qu’il avait envie d’y travailler depuis longtemps, Philippe Nunes a indiqué que le défi posé aux consultants « est d’essayer d’aller plus loin, principalement pour les vins rouges, spécialité d’Hubert de Boüard, mais aussi pour les vins blancs. » Loin de toute standardisation, l’idée est bien de mettre à profit les nombreuses variétés de cépages autochtones « qui produisent de très bons vins. »

Du côté portugais, on se réjouit de l’approche, du respect des traditions à celui de l’environnement, proposée par l’équipe d’Hubert de Boüard. « Nous souhaitons répondre positivement aux demandes du compétitif marché international sur lequel nous exportons, vers trente pays, 90 % de notre production » explique Pedro Poças pour éclairer le choix de la maison d’avoir choisi pour la conseiller un « grand vinificateur au prestige international. » L’aventure commence donc avec cette récolte 2014. Finesse, équilibre, élégance, « nous avons été très contents de la qualité des vins » s’est réjoui Hubert de Bouärd au sortir des dégustations.

Ci-dessus, de gauche à droite, Jorge Manuel Pintão, Maria Manuel Maia, Philippe Nunes et Hubert de Boüard.

Doux, naturels et vivants !

Je reviens d’une journée roussillonnaise passée avec André et Bernard Cazes dont les (multiples) décennies n’ont entamé ni l’allure alerte, ni l’enthousiasme juvénile, ni la passion de la vigne et du vin. Je les ai rencontrés au début de ma carrière de journaliste et bien des fois depuis, je voulais les retrouver chez eux, au milieu de leurs vins, de ceux que Bernard appelle malicieusement des « vins à la douceur naturelle », ces rivesaltes et muscats que leur père Aimé commença à produire avant-guerre, qu’André, carrure de rugbyman et sourire de séducteur, mit en bouteille sous la signature familiale dès les années cinquante et que Bernard perfectionna inlassablement à partir des années soixante-dix. En dégustant avec eux une trentaine de merveilles couvrant quatre décennies et demi, je me rendais compte une nouvelle fois à quel point ces vins paraissent taillés pour l’éternité. Un Aimé Cazes 1973 brille de mille feux avant, pendant et bien après qu’on ait humé son bouquet de fin rancio, savouré son corps voluptueux et oublié de recracher une dernière gorgée à l’interminable persistance aromatique. Mais ce miracle non de l’éternelle jeunesse mais plutôt de l’éternelle maturité se reproduit pareillement avec des vins bien plus modestement tarifés, les rivesaltes « ambré », « tuilé », vieillis 12 à 15 ans en foudre, les « grenat », mis tôt en bouteille sans travail oxydatif, les muscats qui acquièrent au vieillissement une palette aromatique incroyablement diversifiée. Peu de vins, en France et dans le monde, sont capables de vieillir aussi longuement et avec autant d’harmonie.
En goûtant ces merveilles, je ne pouvais que me poser la question de savoir par quelle malédiction ces vins de rêve ont tant de mal, depuis des lustres, à trouver leur public et à être reconnu comme tels par les amateurs du monde entier. Le sucre ? Aucun n’apparait pataud ni doucereux, au contraire leur nervosité et leur énergie devrait inciter tout disciple d’Alain Senderens à créer un plat de gastronomie pour chacun d’entre eux. Le degré d’alcool ? Bien moins qu’un banal whisky et guère plus que bon nombre de rouges sudistes surnotés par quelques confrères d’outre-Atlantique. Aucune de ces explications classiques ne me convainc. J’en tenterai deux autres, moins fréquemment mis en avant mais qui me paraissent au final plus pertinentes. La première tient au style des vins. Contrairement aux maisons de porto, les producteurs de vin doux naturel (VDN) ont mis en avant leurs « tawnies » – les cuvées de style oxydatif – plutôt que les « vintages », vinifiés en réduction et mis en bouteille relativement tôt : chez les Cazes, la cuvée « Grenat », qui rentre dans cette catégorie, a toujours eu pour vocation de séduire par son fruit et ses tanins charmeurs, pas d’être élevée en barriques ouillées pour affiner encore un potentiel remarquable. C’est certainement dommage, car seuls les vintages de porto ont démontré une capacité à être reconnus dans le monde comme des stars internationales et à enflammer les ventes aux enchères. Quelques grands de Rivesaltes, Maury et Banyuls ont eu la volonté de produire de grands vins de type vintage, mais ce furent, et cela reste, des tentatives isolées, trop isolées.
La seconde remarque tient à la structure du marché. Les anglais de Porto et les portugais ont bâti des maisons de négoce qui commercialisèrent leurs marques en tant que vins, aux côtés des clarets ou des sherrys. Les grandes marques du Roussillon s’engagèrent sur la voie des apéritifs, dans l’univers des spiritueux. Le porto était dans les caves, les byrrhs, daurés et autres noilly prat (pas vraiment roussillonnais, puisque basé à Marseillan dans l’Hérault) au bar. Dans le monde du bar, une mode en chasse une autre. Ces marques, quand elles existent encore, appartiennent à des groupes internationaux qui les gèrent sans état d’âme. On ne fait pas de grand vin sans grand commerce. Et les VDN se sont retrouvés, dès les années soixante-dix, sans locomotives pour apporter leurs trésors dans les caves du monde entier. Vignerons talentueux, les frères Cazes ont trimé toute leur vie pour porter la bonne parole. Mais bien seuls, comme le faisait le Docteur Parcé, les coops du Cellier des Templiers ou de l’Etoile à Banyuls, ou le Mas Amiel à Maury. Aujourd’hui, les Cazes ont intégré un groupe ambitieux Advini, et c’est certainement la meilleure chose qui pouvait leur arriver : recréer en Roussillon des maisons puissantes et conquérantes, bien décidées à replacer le rivesaltes là où il devrait être. Dans la cave et dans le verre de tout honnête œnophile.