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Savennières entre les murs

Les coteaux de Savennières offrent de nombreuses expositions sous lesquelles le chenin exprime le caractère des terroirs.

Menée par des fortes personnalités, l’appellation a suivi très tôt une route singulière et les principes d’une viticulture bio. Avec l’arrivée d’une génération aussi engagée, elle est à son plus haut niveau

Cet article est à retrouver en intégralité dans Le Nouveau Bettane+Desseauve 2024 (pages 248 à 251). Vous pouvez l’acheter sur notre site ici ou en librairie.


Enchevêtrement de bocages, haies, vieux ceps, jeunes vignes, parcs et châteaux, la Loire paisible, le paysage dessine l’âme de la France. La puissance et la beauté des lieux saisit. Elle captive. Comme ici, à quinze kilomètres d’Angers, où le vignoble de Savennières couvre les coteaux exposés sud-ouest, perpendiculaires au fleuve, répartis de part et d’autre du village que l’on aperçoit lorsque l’on grimpe au lieu-dit La Petite Rivière. Le romantisme de l’endroit pousse à la méditation. Elle a d’ailleurs été pratiquée ici par les ordres religieux installés à la Roche-aux-Moines dès le XIIe siècle. Ils y développent la culture de la vigne avec la bénédiction des rois Plantagenêt. Aujourd’hui, l’appellation s’étend sur les communes de Bouchemaine, La Possonnière et Savennières, soit environ 170 hectares. Un emplacement idéal, modérément ensoleillé, à l’abri de vents trop violents et d’orages de grêle. Le chenin, cépage unique d’une appellation qui ne produit que des blancs, puise sa force et trouve une identité particulière dans des sols peu profonds de schistes sensibles à l’érosion et dans ceux de grès, roche très dure, traversée par des veines volcaniques. Par endroits, des sables éoliens, dont l’accumulation varie entre 20 et 150 centimètres, sont venus combler les aspérités du plateau en recouvrant la roche mère. Ils donnent des vins légers et fruités. Sur la roche mère, ils gagnent considérablement en complexité et en longueur.

Il y a quelques pentes sévères dans ce vignoble qui surplombe la Loire.

Passé, présent, futur
En 1952, lors de la création de l’appellation, le vignoble ne comptait plus qu’une soixantaine d’hectares. Le vin se vendait mal. Le renouveau économique arrive au début des années 2000, époque où les grandes familles bourgeoises de la région sont rejointes par des vignerons souvent agronomes venus d’ailleurs ou sortant de l’école supérieure d’agriculture. C’est toujours le cas aujourd’hui, avec la nouvelle génération incarnée, par exemple, par Vanessa Cherruau (château de Plaisance), les sœurs Anne et Marie Guégniard (domaine de la Bergerie), Emmanuel Ogereau, ou encore Ivan Massonnat, investisseur passionné qui a repris de belle façon l’ancien domaine Jo Pithon, rebaptisé Belargus. Ce sang neuf fait bouger les lignes. Avec des vendanges plus précoces dans la saison que par le passé, le style des vins évolue vers plus de tension. Les élevages plus longs qu’autrefois permettent aux vins de gagner en complexité. En règle générale, la fermentation malolactique est recherchée, sauf chez quelques-uns qui préfèrent l’éviter comme au domaine FL. « Pour une plus grande lisibilité des terroirs », précise Julien Fournier, son directeur.

Le royaume du chenin
Les coteaux où l’on trouve les terroirs les plus réputés sont ceux situés sur les sols de schistes, comme ceux des fameuses Coulée de Serrant et Roche aux Moines. Les hauts de coteaux et les plateaux s’appuient sur des socles de grès, appelés aussi schistes gréseux. Certains secteurs sont très caillouteux. Moins réputés, ils donnent des vins tout en texture avec, certes, des amers moins profonds, mais toujours habillés d’un grain raffiné. En surface, cailloux et sables offrent un bon drainage, permettant une juste maturité des baies. Comme le chenin ne mûrit jamais de façon homogène, il est nécessaire de procéder à deux ou trois tries, voire plus, au cours de la vendange. Le cahier des charges en exige au moins deux. Il spécifie également que les vendanges doivent être manuelles. Dénominations devenues des appellations à part, le vignoble de la Coulée de Serrant (sept hectares) et celui de la Roche aux Moines (une trentaine d’hectares) sont encore fortement associés à l’histoire des vins de Savennières.

 

Abelé rallume son étoile

Marie Gicquel, la nouvelle directrice, et Étienne Éteneau, le chef de cave, mettent tout en œuvre pour redonner à la maison toute son importance.

Sous l’impulsion d’un nouveau duo de talent, l’historique maison de Champagne a repris en main les rênes de son destin. La voici prête à passer tous les obstacles dans le parcours du grand vin


Cet article est paru dans En Magnum #33. Vous pouvez l’acheter en kiosque, sur notre site ici, ou sur cafeyn.co.


Si la maison n’est pas la plus connue, c’est pourtant l’une des plus anciennes de toute la Champagne. La cinquième plus ancienne pour être précis. Pour le rappeler à tous, elle a récemment abandonné le prénom de celui qui l’a fortement développée pour accoler à son nom l’année de sa fondation. La maison Henri Abelé est ainsi devenue Abelé 1757 suite à son rachat en 2019 par le groupe Terres & Vignerons de Champagne, par ailleurs propriétaire des champagnes Nicolas Feuillatte, Castelnau et sans doute bientôt d’Henriot. Depuis 1985, la marque était détenue par l’espagnol Freixenet, un géant du cava qui n’avait jamais vraiment su trouver ses marques dans la région. Au sein du nouveau géant champenois, elle conserve une gestion autonome, notamment en termes d’approvisionnements. Sous la houlette d’un duo énergique et motivé, Marie Gicquel à la direction générale et Étienne Éteneau comme chef de cave, la maison se relance en affichant ses ambitions.

Abelé dispose de caves creusées dans le sous-sol rémois. Elles sont propices au lent vieillissement de ces cuvées, rangées en « tas » savamment construits.

Le temps des défis
Abelé est une pure maison de négoce et non « un négoce vigneron », précise Étienne Éteneau. Elle ne possède pas de vignoble et achète l’équivalent d’une trentaine d’hectares sur vingt-deux crus. De cette (relative) faiblesse, elle a fait une force en nouant des relations de confiance et de long terme avec ses fournisseurs, élément déterminant de son style. Un style construit autour du chardonnay (55 à 60 % des approvisionnements) et largement présent dans toutes les cuvées, à l’exception du rosé Sourire de Reims, un pur pinot noir. Grâce à un outil technique performant et des caves du XIXe siècle creusées dans le sous-sol de Reims qui assurent une température et une hygrométrie optimales, Étienne a la possibilité de bouger les curseurs. Premier chantier : déguster les vins de la cave, ceux d’hier comme ceux de demain, lui a permis d’écarter les millésimes qu’il jugeait trop évolués, y compris quelques cuvées en cours de commercialisation. Celle produites dans les dernières années de l’ère Freixenet semblent avoir manqué un peu de rigueur. Second chantier : affirmer sa patte de chef de cave en repensant les dosages. La dose de sucre de ses liqueurs est désormais de 6 grammes par litre (contre 9 ou 10 grammes auparavant). Surtout, il a imposé le chardonnay comme vin de base pour la liqueur. Les premiers effets seront visibles à la fin de l’année 2024. Il a aussi mis en place une réserve perpétuelle constituée de vieux millésimes remontant jusqu’à 1962. Elle entre dans l’assemblage du brut sans année à hauteur de 5 à 7 %, en complément des autres vins de réserve.

Le Sourire de Reims, cuvée de prestige.

Des projets à venir
S’il est encore trop tôt pour parler des positionnements respectifs de la maison Abelé au sein de la galaxie de ce nouveau géant du Champagne, les tirages ont déjà augmenté à 300 000 cols en perspective d’une croissance attendue des ventes. Celle-ci doit se faire en France dans les circuits traditionnels (cavistes et restaurants) et à l’export, au cœur des nouveaux marchés, notamment l’Italie et la Suisse. Pas de grande distribution. Dans une gamme raccourcie, le fleuron reste toujours Le Sourire de Reims, emblématique cuvée qui rend hommage au sourire de l’ange de la façade nord de la cathédrale. Bref, les années à venir seront sans doute passionnantes pour la marque.

Photos : Leif Carlsson, agence Discovery

Tous les éclats de l’or

Sauternes, Loire, Hermitage, Alsace, les grands vins liquoreux sont partout dans le vignoble et trop rares dans nos caves. Il faut que ça change, vite


La sélection est à retrouver dans En Magnum #33. Vous pouvez l’acheter sur notre site ici. Ou sur cafeyn.co.


Château Guiraud 2016, sauternes
Le domaine : anticonformiste avec son étiquette noire, Guiraud se démarque aussi avec ses quatre propriétaires : Robert Peugeot, Stephan von Neipperg, Olivier Bernard et Matthieu Gufflet.
Le vin : parfums gourmands de pêche jaune, de nectarine, de papaye, de zestes de citron, avant de dévoiler une liqueur tapissante et onctueuse, où les amers d’agrumes de la finale amènent une fraîcheur salivante.
Le détail : un vin épanoui et aujourd’hui irrésistible.
55 euros

Château Lafaurie-Peyraguey 2019, sauternes
Le domaine : depuis son acquisition par Silvio Denz, ce premier cru classé en 1855 ne cesse d’innover, entre sa bouteille gravée ou ses sauternes vieillis
en fûts de whisky.
Le vin : dans le génial millésime 2019, la grande pureté de fruits (agrumes, pêche, poire) au nez et l’élégance de la liqueur, fondante, expriment un millésime de grand botrytis.
Le détail : grand aujourd’hui et pour toujours, c’est tout ce qu’on aime.
60 euros

Domaine Huet, Clos du Bourg – Première Trie 2003, vouvray
Le domaine : ce domaine a bercé les rêves de plusieurs générations d’amateurs, en vins secs comme en doux.
Le vin : au nez, des senteurs de fruits confits, de coing et d’ananas rôti. En bouche, de beaux amers texturants s’installent dans une longueur remarquable.
Le détail : ce 2003 vient seulement d’être mis sur le marché. Il est issu de passerillage, le temps trop sec n’a pas permis le développement du botrytis.
86 euros

Cave de Tain, Vin de paille 1995, hermitage
Le domaine : la cave de Tain perpétue là une tradition séculaire, en produisant en volumes confidentiels ce vin de légende.
Le vin : il faut bien le laisser s’aérer dans le verre, pour qu’il déploie ses senteurs de pain d’épices, de balsamique, de raisin de Corinthe. Sa liqueur enveloppe la bouche.
Le détail : il est issu du quartier nommé Les Beaumes, large dominante de marsanne (avec quelques grains de roussanne).
155 euros les 50 cl

Cave de Ribeauvillé, Riesling VT Kirchberg de Ribeauvillé 2015, alsace grand cru
Le domaine : la plus ancienne cave coopérative de France produit régulièrement des rieslings parmi les tout meilleurs de son secteur.
Le vin : issu de botrytis et de passerillage, ce vendanges-tardives offre un nez élégant de citron vert de de kumquat. Une bouche onctueuse, avec des notes de fruits poêlés au beurre. Acidité rayonnante en finale.
Le détail :  un seul apporteur de raisin dans cette cuvée. Le président de la cave, Yves Baltenweck.
110 euros le magnum

Hugel, Gewurztraminer Sélection de grains nobles 2010, alsace
Le domaine :  même si les consommateurs délaissent ces vins magiques, Hugel demeure l’un des spécialistes des vins de pourriture noble en Alsace.
Le vin :  sélection de grains nobles, ce vin développe de puissantes senteurs florales et d’épices, avec une liqueur onctueuse que seul le botrytis peut procurer, avant une finale
de grande classe.
Le détail :   la famille Hugel est à l’origine des différents décrets ayant réglementé
la catégorie au début des années 1980.
48,50 euros la demi-bouteille

Un grand blanc de Châteauneuf-du-Pape. Inratable

Domaine Saint Préfert,
Cuvée Spéciale Vieilles Clairettes blanc 2017

Pourquoi lui
Isabel Ferrando, la madone du domaine Saint-Préfert, est une sorte de diva à Châteauneuf-du-Pape. À raison. Elle porte haut les valeurs vinicoles de l’appellation. Ici, des vignes de clairette rose mutante plantées en 1940 (83 ans quand même) livrent une petite quantité de magnums d’un vin blanc hors-pair, sans doute dans le Top 3 des…

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Crozes sur sa vague

Dans l’ombre de la colline magique, la vaste appellation se fait une place au soleil. C’est aussi un premier choix pour l’amateur et ça, c’est nouveau. Explications


Cet article est à retrouver en intégralité dans Le Nouveau Bettane+Desseauve 2024 (pages 292 à 297). Vous pouvez l’acheter sur notre site ici ou en librairie.


À première vue, rien de spectaculaire. Une vaste plaine qui s’étire vers le sud en direction de Valence. La colline de l’Hermitage, omniprésente, dissimule par son relief le village de Crozes-Hermitage qui a donné son nom à l’appellation. Sur la rive drômoise du Rhône, sa rive gauche, l’AOC crozes-hermitage regroupe aujourd’hui onze communes, au niveau du 45e parallèle. Du nord au sud, Serves-sur-Rhône, Érôme, Gervans, Crozes-Hermitage, Tain-l’Hermitage, Larnage, Mercurol, Chanos-Curson, Beaumont-Monteux, La Roche-de-Glun et Pont-de-l’Isère la bien nommée, point de confluence entre le Rhône et l’Isère, qui borde l’appellation au sud. Franchie la rivière, notamment à Châteauneuf-sur-Isère, il n’y a plus de vignes en appellation, seulement quelques-unes en IGP. Deux mille hectares en production sur les trois mille permis par le cahier des charges, soit la surface la plus importante du Rhône-nord, permettent au vignoble de Crozes-Hermitage de devancer celui de Saint-Joseph. On y a planté ces dernières années jusqu’à 80 hectares par an.

Selon Yann Chave, co-président de l’interprofession de Crozes-Hermitage, il resterait plus vraisemblablement 500 à 600 hectares à planter. Autre co-président, Jacques Grange, de la maison Delas, voit là une chance : « C’est incontestablement l’appellation du nord de la vallée du Rhône qui a encore un potentiel de croissance en termes de surfaces et de développement sur des terroirs de belle qualité ». Certains pointent du doigt les risques, à l’image de Ludovic Beau, directeur général de la cave de Tain : « Attention à ne pas tuer la poule aux œufs d’or, même si nos adhérents ont aussi profité de ces nouveaux droits, ce qui leur a permis de se développer ». Actuellement, 55 % des surfaces sont en bio, certifié ou en passe de l’être. Globalement, le vignoble a meilleure allure qu’il y a dix ou quinze ans. Les vignes sont souvent palissées même si l’on trouve des plantations en échalas, adaptées pour résister au mistral et réduire les risques de grillure du raisin l’été.

Pour les cépages autorisés, c’est très classique du Rhône-nord. Syrah pour les rouges, marsanne – de très loin le plus présent – et roussanne pour les blancs. Officiellement, il est possible d’apporter jusqu’à 15 % de cépages blancs dans une cuve de rouge, une pratique quasiment abandonnée tant les vignerons manquent de vins blancs.

Au sommet de la colline de l’Hermitage, quelques vignes en appellation crozes offrent une vue privilégiée sur les méandres du Rhône.

Extension et ascension
Les vins rouges représentent 90 % des volumes, les blancs, un bon 10 % et il n’y a pas de vins rosés. Cette production est à 80 % consommée en France et les premiers marchés à l’export sont le Royaume-Uni et les États-Unis. Quelques dates-clefs permettent de raconter l’appellation : 1937, année de reconnaissance de l’appellation, à l’époque limitée à la seule commune de Crozes-Hermitage ; 1952, année de l’extension de l’appellation aux onze communes actuelles, ce qui entraîne de larges campagnes de plantation et permet l’ascension quasi ininterrompue des vins depuis une bonne trentaine d’années. Comme le résume Xavier Frouin (Cave de Tain) : « Historiquement, le crozes-hermitage était le prolongement de ce qui ne pouvait pas être de l’hermitage. Progressivement, on a basculé vers la zone des Châssis, qui a migré de zone arboricole à zone viticole. » Arboriculture et viticulture, avec un peu de culture céréalière, ont longtemps été les activités majeures du secteur. La pêche et l’abricot rapportaient plus que le raisin.

Encore aujourd’hui, de nombreuses familles de vignerons ont conservé quelques hectares de fruitiers. Le basculement définitif vers la viticulture intervient dans les années 1990. En 1992, à la suite d’une grève massive des transporteurs routiers, la récolte de fruits, prête à être expédiée, pourrit sur pied. À partir de 1993, la sharka, un virus qui provoque une maladie grave chez les arbres fruitiers à noyau, anéantit les vergers de pêchers. Le tout dans un contexte croissant de concurrence avec les productions agricoles venues d’Espagne et du Portugal, sans parler des gelées de printemps d’autant plus féroces que les hivers plus doux font bourgeonner les fruitiers plus tôt qu’autrefois.

L’appellation a aussi bénéficié des plans d’aménagement de l’après-guerre. Les travaux du canal du Rhône, qui rendent possible la navigation fluviale de Lyon jusqu’à Marseille, permettent aux arboriculteurs de mettre en place un puissant réseau d’irrigation sur une bonne partie du secteur des Châssis. Longtemps traversée par la fameuse nationale 7, l’appellation est coupée en deux dès 1965 par l’autoroute du Soleil, qui facilite le transport des fruits et du vin. L’extension de 1952 a rendu complexe la lecture des terroirs de Crozes-Hermitage. Schématiquement, quatre blocs se découpent…

(Photos de l’auteur)

Foire aux vins, au marché des affaires

15 enseignes, 131 vins. L’évènement de la rentrée se prépare. Cette large sélection est là pour nous prendre par la main dans la jungle des foires

Par Alain Chameyrat, Louis-Victor Charvet, Gilles Durand-Daguin et Guillaume Puzo


La sélection complète est à retrouver dans En Magnum #33. Vous pouvez l’acheter sur notre site ici. Ou sur cafeyn.co.


 

CHATEAUNET
Domaine de Bieville, chablis 2020
La minéralité de ce chablis est identifiable, avec sa bouche grasse, enlevée, charmeuse, conforme à ce qu’on peut attendre de ce millésime généreux.
14,90 euros

Domaine Benjamin et David Duclaux, La Chana 2018, côte-rôtie
Nez fin d’une syrah bien mûre, bouche complète, pleine et racée. C’est une introduction au monde merveilleux des côte-rôtie réussis.
38,50 euros

Domaine La Terrasse d’Elise, XB 2020, IGP pays-d’hérault
Beaucoup d’élégance, de finesse dans ce vin sensuel habité par la grâce. Depuis longtemps, ce domaine nous régale par ses rouges, sensuels et plein de charme.
14,50 euros

Château Pontet-Canet 2017, pauillac
Joli pauillac raffiné, de grande gourmandise dans un millésime difficile qui a été compliqué
par des maturités hétérogènes. Pontet-Canet s’en sort à merveille.
119 euros

Château Carbonnieux 2016, pessac-léognan
Des notes de fumé, de cendre, de fruits rouges mûrs, la bouche est saline, bien construite
avec ce qu’il faut de longueur et de personnalité.
41,50 euros

Château Ducru-Beaucaillou, Le Petit Caillou 2016, saint-julien
Il y a de la grâce dans ce rouge jubilatoire, délicat avec des senteurs exotiques, un esprit des mille et une nuits. La patte d’un grand avec du style. À ce prix, on craque.
22,50 euros

Domaine Octavie, Sauvignon 2020, touraine
Typique des vins d’Oisly avec leur fumé, leur bouche élancée et aromatique, c’est le type de sauvignon qu’on veut avoir toujours au frais et sous la main.
6,50 euros

Domaine Lamé Delisle Boucard, Nom de Zeus 2022, IGP val-de-loire
Equilibré, net, sans les déviances propres à trop de vins sans soufre, il finit digeste. Parfait cabernet franc de fruit.
8,90 euros

CARREFOUR
Château Lagrezette 2019, cahors

Un très beau toucher tout en finesse pour ce vin harmonieux et élancé, le fruité noir est frais, parfait sur un magret au miel.
21,95 euros

Domaine de Terra Vecchia, U Salvaticu 2022, corse
Rosé intéressant, une bouche saline sur fond de fruits rouges frais, de l’éclat et de la fraîcheur. Il ne faut pas sous-estimer les dispositions pour la couleur de l’île.
9,95 euros

Mas Amiel, Promesse 2022, côtes-du-roussillon
Une belle rondeur en bouche, bouche charnue, texture enveloppante, beaucoup de finesse sur fond de fruits blancs. La référence de la région est toujours au top.
9,95 euros

E. Guigal, côtes-du-rhône 2020
Un nez épicé et profond, des nuances chocolatées, un tannin magnifiquement travaillé, techniquement irréprochable. Une référence ultime de son appellation et un pilier d’une bonne cave.
7,90 euros

Château de Chantegrive 2020, graves
Un graves classique là où on l’attend, notes musquées et citronnées, agréable et précis, c’est l’exemple du bordeaux blanc qui ne déçoit jamais.
10,95 euros

Château Jolys 2019, jurançon
Très agréable jurançon au fruité confit et gourmand. Grâce à sa bouche tonique et vive, équilibrée et digeste, il plaît par son charme immédiat et son caractère digeste.
8,95 euros

Château Rollan de By 2018, médoc
Une belle structure tannique dans ce vin élancé et droit, au fruité noir gourmand, profond et frais. Grand classique toujours au rendez-vous.
14,95 euros

Château Raymond-Lafon 2018, sauternes
Une belle liqueur, onctueuse, tapissante, pour ce vin noblement botrytisé, confit et rôti à souhait.
27,95 euros

Domaine de la Charmoise, Terroir des Silices 2022, touraine
Du corps et un joli fruit pour ce vin équilibré, abouti et de belle fraîcheur. Les Marionnet père et fils impressionnent toujours par leur constance au haut niveau.
6,90 euros

Eric Beaumard, Ma Petite Parcelle 2022, vacqueyras
Une belle tenue en bouche pour ce vin élégant et élancé, avec de fins tannins en bouche. Le vrai vacqueyras dans sa profondeur et sa générosité.
9,95 euros

Antoine de la Farge, L’Eclipse 2022, vin de France
Sauvignon blanc bien en fruit, bouche ronde, gourmand, pas très profond mais bien fait. Ce producteur est une valeur sûre des vignobles du Centre-Loire.
5,50 euros

CASINO
Clos De Los Siete 2019, Valle de Uco (Argentine)
Bouche charnue, fruité rouge mûr, puissance contenue et agréable. On prendra beaucoup de plaisir à découvrir l’histoire de ce vin en l’attendant encore quelques années.
15,45 euros

Brotte, Les Charmilles 2020, cairanne
Une bouche tout en finesse, des tannins élégants pour ce vin au toucher soyeux. Un cairanne de grand style, classique et très représentatif de son appellation.
9,99 euros

Château de la Gardine 2022, côtes-du-rhône
Un gourmand fruité blanc (pêche), en bouche on croque dans la chair du fruit, un blanc
du Rhône équilibré, gourmand et frais.
7,99 euros

Domaine Autrand, Vieilles Vignes 2020, côtes-du-rhône villages
Fruité noir légèrement confit, bouche ronde, tannins fondus. Le parfait côtes-du-rhône à boire avec des bons amis et quelques grillades.
5,99 euros

Famille Amirault-Grosbois, Les Tennières 2022, saumur-champigny
Un fruité rouge gourmand, toutes les splendeurs du cabernet franc de Loire
en bouche. Vin digeste et élancé qui gagnera encore en finesse pendant les cinq prochaines années.
9,50 euros

EATALY
Certosa di Beliguardo, Chianti Classico 2020 (Italie)

Un classique de la Toscane, basé sur le sangiovese avec ici une pointe de merlot. Joli nez assez intense, chocolaté. Bouche aux tannins fins domestiquée par l’élevage. Séduisant, il est facile d’approche.
17,20 euros

Casello 105, Tenuta I Gelsi, Aglianico del Vulture (Italie)
Cépage tardif, l’aglianico se plait dans la Basilacate tout au sud de l’Italie. Vin de soleil, ici bien équilibré, avec du fruit et des notes fumées. Bouche élégante, tannin fin, c’est un vin de repas.
16,58 euros

MONOPRIX
Domaine Ogereau, Les Frênes 2022, anjou
Belle bouche, avec de la mâche et du fruit, des tannins croquants, bien mûrs et surtout parfaitement enrobés. On aime la classe de ce rouge tout autant que son élégance.
8,33 euros

Jean-Paul Brun, Sur le Haut des Arpents 2022, beaujolais
Fruité jaune bien mûr pour ce beaujolais blanc, bouche riche et tendue par une belle tension calcaire. Un vin stylé comme sait les vinifier Jean-Paul Brun.
11,90 euros

Domaine de la Madone, beaujolais-villages 2021
Très joli gamay, avec un fruité mûr et gourmand et une bouche qui offre de petits tannins croquants. Plaisant, il est
à mettre entre toutes les mains.
8,33 euros

Champagne Philipponnat, Royale Réserve Brut
Tendu et droit, ce champagne salin et élancé est une parfaite démonstration du grand savoir-faire et du talent de ce cette maison habituée à l’excellence.
37,80 euros

Champagne Ayala, Brut Majeur
Impeccable, dosage discret, bouche ronde et plaisir gourmand, finale en tension, ensemble harmonieux, bulle délicate, le style d’Ayala, brut et majeur.
26,53 euros

Champagne Deutz, Extra Brut
Fruits blancs, gourmand et équilibré, adapté à l’apéritif comme au repas, c’est un exemple même de la capacité du champagne à être un bonheur universel et indémodable.
34,93 euros

Domaine Couly Dutheil, Les Tuffeaulières 2021, chinon
Très floral, bien dans son appellation, une bouche glissante en demi-corps même si le millésime n’a pas permis une grosse concentration.
6,65 euros

Domaine Colombo & Fille, cornas 2021
Un bon volume en bouche, une syrah bien mûre et bien élevée, des tannins gainés et un bel équilibre sur la réglisse.
29,90 euros

Château de Nages, Sélection Parcellaire 2021, costières-de-nîmes
Fleurs et miel, bouche grasse, un blanc de texture qui accompagnera un fromage
de chèvre mariné aux herbes.
6,93 euros

Louis Jadot, coteaux-bourguignons 2021
Porté par un gamay expressif et fruité, ce vin gourmand agréable par ses tannins plaisants plaira au plus grand nombre par son style croquant et pimpant.
9,76 euros

Famille Guilhem, Eclat de Brut, crémant de Limoux
Bien fait, dosage brut impeccable, bulle incisive et parfums de fruits blancs gourmands. Un crémant impeccable d’une appellation encore trop méconnue.
8,36 euros

Domaine Cauhapé, Belle des Vignes 2020, jurançon
Parfums gourmands de fruits secs et exotiques, bouche nerveuse avec une acidité structurante, profond et élancé, sa fine liqueur est parfaitement intégrée.
9,45 euros

Domaine Les Grandes Costes, Musardises 2021, languedoc
Joli fruité rouge mûr, nuances salines (marines) qui donnent de la profondeur en bouche
et tannins suaves en font un grand vin de table.
10,39 euros

Domaine Pellé, menetou-salon 2022
Ce sauvignon typiquement ligérien avec ce style charnu et profond propre aux terroirs du Sancerrois exprime un fruité mûr et gourmand. Sa bouche ronde est parfaite sur des toasts de chèvre.
8,40 euros

Vignobles Brumont, Le Blanc 2022, pacherenc-du-vic-bilh
Un très joli fruit au nez comme en bouche, de la fraîcheur et surtout une sensation dominante de gourmandise pour ce pacherenc plaisant.
5,56 euros

Château Pedesclaux, Fleur de Pedesclaux 2021, pauillac
Très agréable, équilibré avec des tannins de belle finesse pour une bouche suave et impeccablement équilibrée. Pur pauillac à bon prix.
19,25 euros

La Chablisienne, Vibrant 2022, petit chablis
Fruité gourmand, bouche ronde, un petit chablis dans un millésime de belle maturité, ce qui décuple sa gourmandise.
14,50 euros

Dauvergne & Ranvier, Vin Rare 2021, saint-joseph
Il demande à respirer, mais alors on apprécie son nez minéral et plaisant, sa belle bouche saline aux tannins bien gainés. Bien dans son appellation.
11,13 euros

Domaine Roblin, Terres Blanches 2022, sancerre
Fruité blanc bien pur, trame calcaire en bouche, ce sancerre éclatant et frais offre une lecture du terroir authentique et fidèle aux terres blanches de l’appellation.
13,93 euros

Château Suduiraut, Castelnau 2016, sauternes
Une belle liqueur pour ce second vin de Suduiraut, l’avantage est que le plaisir est tout
de suite accessible. Une friandise à prix doux.
17,85 euros

Domaine FL, savennières 2022
Gourmand, profond, très bien fait et surtout parfaitement sec, ce savennières exprime une bouche alliant le minéral aux nuances de fruits et de fleurs. Bref, il est complexe.
11,83 euros

Albert Bichot, savigny-lès-beaune 2020
Un joli terroir de la côte de Beaune et une vinification qui souligne le plaisir du vin, droit et convaincant.
25,95 euros

IDEALWINE
Klein Constantia, Vin de Constance 2014, Afrique du Sud
Liquoreux hors du commun, d’une élégance impressionnante par ses notes sublimes
de fruits jaunes bien mûrs et de gingembre. Difficile de ne pas tomber sous son charme que l’on soit néophyte ou amateur averti.
67,15 euros (50 cl)

Markus Molitor, Riesling Ürziger Würzgarten Spätlese 2020 (Allemagne)
Juteux, plein et racé, c’est un riesling précis et droit, débordant d’énergie. Une bonne initiation à la gamme remarquable de ce producteur iconique.
19,80 euros

Domaine Trimbach, Pinot noir “Cuve 7” 2017, alsace
Le pinot noir s’est arrondi avec le temps. Tous tannins gommés, ses arômes de grande qualité s’intercalent entre les fruits frais et les senteurs d’automne.
24,30 euros

Clau de Nell, Cuvée Violette 2013, anjou
Avec de la fraîcheur, la note poivron du cabernet franc joue avec l’élégance racée
du cabernet-sauvignon. L’ensemble est digeste.
19,80 euros

Domaine de La Tour du Bon, Saint Ferréol 2018, bandol
Finale goûteuse, saline, poivrée, sur les épices, bien enrobée, un rouge tout à fait représentatif du style de l’appellation.
35,10 euros

Champagne Laherte Frères, Ultradition
Apéritif, tendu et digeste, il appelle volontiers un second verre. Son énergie incite à céder à cet appel, de l’apéritif à la fin de la nuit, en passant par une gastronomie de la mer.
30,60 euros

Domaine de la Janasse, Chaupin 2020, châteauneuf-du-pape
Il est large en goûts, intense en arômes avec beaucoup de générosité propre au millésime. La longue garde qu’il mérite lui donnera un peu plus d’harmonie.
53,10 euros

Domaine Berthet-Bondet, Tradition 2018, côtes-du-jura
La note de sotolon du savagnin domine avec ses arômes de noix fraîche, de curry. La bouche est complète, profonde, elle ravira les afficionados du Jura.
17,82 euros

Domaine des Moirots, givry 2021
Agréable pinot aux tannins fondus, la bouche est délicate, bien construite dans le millésime, très agréable. Un peu pinot noir précis et savoureux.
14,45 euros

Frank Cornelissen, Susucaru 2021, IGT Terre Siciliane (Italie)
À l’exact opposé des blancs tachés parfois proposés dans cette couleur, sa robe soutenue est originale. Bouche saline idéale avec des viandes grillées savoureuses.
17,91 euros

Antinori, Tenuta Tignanello, Chianti Classico Riserva 2019 (Italie)
Bouche gracieuse, typée chianti, où les tannins se devinent mais ne montrent pas d’aspérité gênante. La finale généreuse est tout en saveurs.
35,10 euros

Château Kefraya 2016, Vallée de la Bekaa (Liban)
Large bouche, gorgée de soleil sans que l’alcool ne prenne le dessus. Elle finit goûteuse, impatiente de ferrailler avec une belle gastronomie méditerranéenne.
21,25 euros

Château Fourcas-Dupré 2019, listrac-médoc
Bien typé de l’appellation listrac avec cette fermeté de tannins reconnaissable. Les arômes
sont fondus et ne montrent rien du style parfois rustique de l’appellation.
13,50 euros

Les Héritiers du Comte Lafon, Clos de la Crochette 2020, mâcon-villages
Une vraie personnalité pour ce blanc au léger grillé et à la fraîcheur délicieuse. Nous aimons son superbe retour sur la mirabelle.
44,10 euros

Domaine Riveyrac, rivesaltes ambré 1982
Racé, abouti, sur la noix, le curry, les épices douces. Une effusion de saveurs émane de ce vin doux à la robe orangée. Ce quadragénaire a atteint l’âge de raison, il est à pleine maturité.
40,50 euros

Château Quinault-L’Enclos 2014, saint-émilion grand cru
Saint-émilion plutôt plein pour son millésime, structuré et digeste, il termine racé et de grande classe. Parfaitement épanoui, il est à boire.
32,40 euros

Domaine de L’Ecu, Carpe Diem 2013, vin de France
étonnant blanc du Pays nantais qui a profité de dix ans de garde pour afficher une bouche bien évoluée, entre gras, profondeur et onctuosité.
41,40 euros

Domaine Giachino, savoie Apremont 2020
Très original par sa bouche plus large que longue. Un blanc digeste de Savoie proposé
par une adresse sérieuse et incontournable.
14,40 euros

Le mondovino de la semaine #205 tourne à fond

La sortie • La photo • L’initiative • La découverte  • La valeur sûre • Chaque jour du nouveau, en voici cinq

En bref


La sortie : le Beaujolais en spectacle

La maison Jean Loron, acteur majeur dans la production et la diffusion des vins de la partie sud de la Bourgogne, fait tomber le rideau sur une manière originale de déguster les vins grâce à une histoire interprétée en pièce de théâtre par cinq comédiens et inspirée du vigneron Jean Loron. Ce moment décontracté dans les caves centenaires de la maison met en éveil les papilles avec les accords mets et vins proposés. Cette visite-dégustation vous plonge au cœur d’un jeu comique aussi extravagant que déroutant. (Jean Loron : dans l’atelier d’un créateur par Michel Bettane, article à retrouver dans Le Nouveau Bettane+Desseauve 2024, pages 62-63)

Six dates de « Jean et la Winery » sont proposées, dont deux en octobre (21 et 22). Plus d’informations et réservations sur https://boutique.loron.fr/jean-winery/

La photo : Ruinart regarde Nouvel

La photographe Constance Nouvel est la lauréate du Prix Maison Ruinart 2023. Ses œuvres photographiques, associées au dessin ou à l’illustration, transportent le spectateur « dans des espaces physiques et mentaux », explique l’artiste. Avec Mirées, série de photographies prise dans différents sites de la Champagne, « Constance Nouvel se lance dans une expérimentation agile avec le paysage à travers des fragments signifiants et sensibles qu’elle vient mettre en lumière » précise Fabien Vallerian, directeur art et culture de Ruinart.

L’exposition « Mirées » sera dévoilée lors du Paris Photo 2023, au Grand Palais du 9 au 12 novembre 2023.

Photo de groupe d’élèves en formatin au campus éducatif et écologique Saint-Philippe
©Apprentis d’Auteuil

L’initiative : Gosset mise sur la jeunesse

La 28e édition du Trophée Gosset récompense le travail de Nicolas Truelle, directeur général de la fondation des Apprentis d’Auteuil pour la mise en place de SKOLA. « Ce dispositif de formation qui s’adresse à des jeunes de 16 à 30 ans, peu ou pas qualifiés et cumulant des difficultés nuisant à leur insertion. En les préparant aux métiers de la vigne, en alternant théorie et pratique, ce programme leur permet de se découvrir une profession, mais aussi la beauté de la nature, la fierté du travail accompli et la force du collectif », détaille Nicolas Truelle. Le prix spécial du jury a été remis à Thomas Fontaine, président d’Osmothèque, premier conservatoire international des parfums qui recense, rassemble, préserve et retrouve la trace de certains parfums et leur redonne vie à partir des formules d’origine. Crée dès 1995, le Trophée Gosset récompensait « l’art de vivre autour des grands vins de champagne et des plaisirs de la table », rappelle Jean-Pierre Cointreau, président de la maison de Champagne.

Informations sur www.champagne-gosset.com

Les bons plans


La découverte :
Domaine de la Paturie, Loulou 2020

Ce pinot noir en IGP franche-comté fait la part belle à la gourmandise et à la fraîcheur malgré ses 14°. L’ensemble est rythmé par des notes de fruits noirs bien mûres. Un vin de plaisir qui marie subtilement force et rondeur. Loulou. Oui, c’est pour moi.

Domaine de la Paturie, Loulou, IGP Franche-Comté 2020, 17 euros

La valeur sûre :
Kefraya et son comte-de-M 2018

Malgré les crises à répétition que traverse le Liban, la qualité de la viticulture du pays progresse à grand pas grâce notamment aux conseils d’œnologues français et à une nouvelle génération de vignerons qui ont fait leurs armes à l’étranger. Ce comte-de-M, au nez intense de fruits rouges et noirs affiche une robe profonde, des tannins fins et une finale longue et veloutée.

Château Kefraya, Comte de M. 2018, 45 euro, 95/100

Le Japon sur Seine (la suite)

On ne compte plus le nombre de chefs japonais venus s’installer en France. Par amour de notre gastronomie, mais aussi pour se former. Cela donne des merveilles et trois restaurants. Deux sont à retrouver dans le numéro 33 de En Magnum, un autre ici

Meursault (Côte d’Or)
La Cueillette – Château de Cîteaux
Après le château de Courban où il a obtenu sa première étoile en 2018, le chef Takashi Kinoshita s’installe au château de Cîteaux, sis juste au-dessus des premières caves cisterciennes du clos éponyme datant du XIe siècle. Les portes de sa nouvelle table gastronomique, La Cueillette, ouvrent ce 23 septembre

Son premier maître, Minoru Adachi, au Restaurant Bizen (du nom de la porcelaine cuite à la flamme) à Tokyo, spécialiste de la cuisine française, avait été formé en France auprès des maisons Vergé et Troisgros. « Tu veux aller en France ? » demande-t-il au jeune Takashi qui lui dit oui, sans trop réfléchir. C’est lui aussi qui fait déguster au jeune Takashi son premier vin. Un château-yquem 1979. Il s’en souvient plus de vingt-cinq ans après. « Au Japon, dans les grands restaurants de cuisine française, on commence au service, même si on a été formé comme cuisinier, pour voir les postes d’un restaurant. Le premier jour de service, le chef me demande mon année de naissance. Je dis 1979. Le chef me répond que la salle a ouvert ce millésime pour un client et qu’il en reste. Je n’y connaissais rien à l’époque, mais je me suis dit qu’il était pas mal alors j’ai fait des recherches. Tous les quinze jours, ce client revenait au restaurant. Il commandait toujours des grands crus qu’il nous faisait goûter. Principalement des bourgognes du domaine de la Romanée-Conti, mais aussi quelques bordeaux (Lafite, Latour). La seconde fois, c’était une bouteille de La Tâche. Je ne me souviens plus du millésime, mais encore du parfum dans le restaurant lorsque le sommelier a ouvert la bouteille et a servi le premier verre ».

« Tu veux aller en France ? »
Deux ans et demi plus tard, en 2002, Adachi lui repose la question. Même réponse. L’aîné conclut : « Le mois prochain, tu es en France ».  D’abord à Dijon au Pré aux Clers chez Jean-Pierre Billoux, au départ juste pour un stage… Il y reste sept ans, durant lesquels il apprend les bases. « La première chose que j’ai faite en arrivant, c’est d’aller voir le vignoble de La Tâche à Vosne-Romanée ». Puis, après un bref passage en Belgique par un château privé et un autre par les cuisines de L’Elysée, il accepte un poste de second auprès du regretté Robert Bardot, au Moulin à huile à Vaison-la-Romaine. « Son troisième maître ». Il restera avec lui jusqu’à la fin (en août 2014) et auprès duquel Takashi prépare le concours de MOF jusqu’en demi-finale. Il le repasse en 2022 et atteint la finale.

La grande cuisine française
Bref, trois maîtres garants de la  tradition de la grande cuisine française et un mot d’ordre : « le produit, le produit, le produit ». Auprès d’eux, Takashi a appris la modernité et le sens du sur mesure. Rares sont les chefs qui ont l’humilité nécessaire pour se mettre au service d’un vin. Une anecdote : lors d’un menu tout fromage pour la maison de Champagne Leclerc-Brillant, le chef Kinoshita a d’abord associé à chaque champagne des fromages bruts, avant d’en proposer des versions cuisinées dont est sorti un de ses plats signatures : le brillat-savarin crémeux surmonté de tataki de gamberro rosso et caviar osciètre. Le plat pourrait bien se retrouver parmi les amuse-bouche à la Cueillette. Pour le reste, une nouvelle page va s’écrire.
Gageons qu’elle sera inspirée de l’esprit cistercien du lieu afin que le chef retrouve rapidement son étoile. Des règles cisterciennes, que le docteur Jean Garnier, précurseur de la médecine anti-âge et propriétaire des lieux, a grandement adoucies et se résument en 5 « B » : bien-être, bien manger, bien boire, bien vivre et bourgogne.

Les grands vins et les autres

En 1976, dans Les bons vins et les autres (Collection Points, Le Seuil), le journaliste Pierre-Marie Doutrelant mesurait avec humour mais sans pitié le gigantesque fossé qui séparait une immensité de vins médiocres d’une toute petite minorité de crus vrais et savoureux. Près d’un demi-siècle plus tard, le paysage viticole français (et international) a beaucoup changé. En bon franglais technocratique, on dira que le vignoble a spectaculairement « upgradé » la qualité moyenne de sa production. Quand nous avons commencé notre travail de dégustation en commun, il y a maintenant quelques décennies, nous avions coutume de ranger les vins dégustés en quatre classes. « L’école verte » était la première, non à l’époque pour caractériser les rares vins bio, mais pour stigmatiser ceux, en grand nombre, que l’évident manque de maturité des raisins rendait astringents et acides. Tout aussi fournie était « l’école flottarde » et son océan de vins dilués et sans substance. Venait ensuite, pour les fins palais, « l’école puante » et son cortège d’arômes animaux, ce qu’un négociant bordelais fameux en son temps pour son expertise aromatique décrivait comme « une odeur de sconse, derrière l’oreille » (anecdote confiée aux auteurs par un propriétaire médocain célèbre qui la tenait de son non moins célèbre père) et que certains sommeliers ou journalistes de ce temps prenaient pour « le vrai goût du terroir ». Plus prosaïques, les œnologues d’aujourd’hui savent que ce faux goût est provoqué par une levure très désagréable, la brettanomyces. La dernière classe, de loin la plus modeste en nombre, était celle qui comprenait ce que Doutrelant qualifiait de bons vins.
Cinquante ans plus tard, la situation n’est plus la même. Les jajas bricolés d’autrefois sont devenus des vins techniquement irréprochables, résolument marchands et installés sur les rayons à des tarifs compétitifs. Souvent également furieusement banals. Dans le même temps, un autre peloton, de plus en plus détaché de la masse, a émergé : pas celui des bons vins d’antan, sympathiques mais souvent imprécis, mais celui des grands vins, exprimant avec une justesse et une pureté de définition jamais atteintes auparavant leur terroir d’origine. Ce qui différencie ces grands vins des autres, ce ne sont plus les défauts, mais bien la personnalité et l’authenticité. C’est précisément la mission de ce guide, le 27e que nous signons, que de vous révéler le génie propre de chacun de ces grands vins.
Michel Bettane et Thierry Desseauve

Le Nouveau Bettane+Desseauve 2024 est disponible en librairie.
Vous pouvez le commander sur notre site ici.

Une belle équipe, la victoire en plus

Coupe du monde de rugby oblige,
voilà quatre rouge, un blanc et une bulle
pour supporter nos bleus

 

Le talonneur
Cette cave dynamique propose une gamme de vin à des prix raisonnables, produit sur une terre qui offre à la France des talents du ballon ovale comme Grégory Alldritt, Anthony Jelonch et Cyril Baille, ambassadeurs de leurs terroirs.
Plaimont, Ma terre, mes origines (en magnum), tirage spécial


La troisième ligne
C’est le numéro 8, un joueur essentiel de l’équipe. Assemblage de vingt-cinq premiers-crus différents, il saura s’adapter à toutes les situations et, dans notre cas, à tous les plats grâce à son profil minéral, et ses notes de fruits blancs, d’agrumes frais et de miel.
Champagne Nicolas Feuillatte, Réserve Exclusive premier cru (extra-brut)
44 euros


Le demi d’ouverture
Ce coffret signé par François Lurton est à l’image des talents du rugby : planétaire. France, Australie, Afrique du Sud, Italie, Nouvelle-Zélande et Argentine. Dans ce véritable tour du monde où la France tient sa place avec la cuvée les-fumée-blanches (Côtes de Gascogne). Un joli sauvignon avec du fruit et de la fraicheur en bouche.
Coffret « Destination Le monde du rugby »
55 euros le coffret de trois bouteilles
95 euros le coffret de six


Le demi de mêlée
Ce 2021 marque le 50e anniversaire de l’arrivée de la famille Thomassin à la tête de la propriété. Avec son nez intense et puissant, sa bouche vive et élégante, il défendra ses couleurs.
Château de France, Sélection spéciale 50 ans, pessac-léognan 2021
35 euros


L’ailier
Avec ce magnum de 2021, ce saint-émilion grand cru classé fête ses 20 ans. Beau millésime, proposé en magnum et habillé aux couleurs du rugby. Une édition collector.
Château Fleur Cardinale 2021, Édition rubgy spirit
129 euros le magnum


L’arrière
Autre grande terre de rugby, le Languedoc n’a pas à rougir de ses vins. Ce zénith de schiste défend ses couleurs avec un nez comme un panier de fruits épanouis. En parfait numéro 15, il relance le jeu avec précision.
Cave de Roquebrun, Zénith de schiste 2022, saint-chinian rouge
18 euros